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Ma Semaine à Nous - Critique de l'épisode Semaine de la saison Semaine

N°94: Semaine du 23 février au 01 mars 2009

Par la Rédaction, le 2 mars 2009
Publié le
2 mars 2009
Saison Semaine
Episode Semaine
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Cette semaine, les femmes sont à l’honneur à pErDUSA. Enfin, à l’honneur... Jéjé n’a pas que des mots doux à susurrer à l’oreille de Kristen Bell. Gizz regarde une série qui se passe dans un bordel, Ju prend des captures d’écran compromettantes avec notre chère Eliza, et Feyrtys se demande si Dollhouse ne serait pas meilleure avec du full frontal. Ça faisait longtemps que Kristen Bell ne s’était pas retrouvée en page d’accueil de pErDUSA, mais comme on la plaint un peu en ce moment, on s’est dit que ça lui ferait peut-être plaisir.

Saved by the Bell, really ?
Jéjé trouve du réconfort où il peut

A certains moments, vous avez tendance à vous apitoyer sur votre sort, vous trouvez que la vie devient de plus en plus ardue, vous séchez lamentablement sur votre page à quelques heures de la deadline de « Ma semaine à nous ».
Dans ces cas-là, pensez à Kristin Bell.
Imaginez la soirée qu’elle a du vivre dimanche dernier.

Elle allait pourtant un peu mieux ces derniers temps. Le personnage qu’elle avait refusé d’interpréter dans Lost venait de mourir. Une consolation bien maigre, vous me direz, mais il faut bien se rattraper à quelque chose.
Elle pouvait se dire que la vie merveilleuse à Hawaii (qui consiste essentiellement à boire des tequilas frappées et faire des rodéos sur les routes avec les alcoolos du cast) n’aurait pas duré éternellement et que la transition aurait été difficile. Au moins, avec Heroes, sa fin de contrat lui a apporté quelques réjouissances : finis les pincements de fesses d’un Greg Grunberg débordant, terminées les avances graveleuses d’un Zachary Quinto en recherche de son identité sexuelle.
Ça devait donc aller un peu mieux.

Elle appelle donc deux, trois potes. Elle aurait bien envie de sortir. Personne ne répond. Elle va chercher un pot de Chocolate Midnight Cookie dans le congel’ et se pose devant la télé en attendant que son téléphone se manifeste.
Tiens, c’est les Oscars.
« Rhooo, je me souviens d’une époque où j’étais invitée à ce genre de trucs, où j’étais la sensation un peu « hype » de la soirée. Allez, c’est peut-être pas une mauvaise chose, c’est aux Emmys que j’ai rencontré les gars de Heroes. »
« Il est fort, ce Hugh Jackman. Il est sympa ce numéro en hommage aux comédies musicales. Tiens, Beyonce… Tu, tu, I’m singing in the rain… Tu, tu… »
Et là, bouche ouverte. Une molaire se décroche.
« Lily Kane chante et danse avec Beyonce et Hugh ! Le truc avec la tête de poisson que j’ai méprisé pendant toute la saison 1 de Veronica Mars est là-bas ! »
« Mais, mais… Elle remet une statuette en plus… »
Elle éteint la télé. Regarde son portable. Un SMS. « Tu voudrais faire une guest dans Cupid, le remake ? Juste un truc, l’épisode ne sera sûrement jamais diffusé. xoxo. Rob. »
Une lichée de vodka sèche, on essuie ses larmes et on se remet devant la télé.
« Y’a rien ce soir en plus à cause des Oscars. Je vais faire un petit tour sur le câble. Au pire, je me choperai une rediff’ de Deadwood sur HBO.
« Big Love. J’ai de la chance, c’est apparemment la meilleure série à l’antenne en ce moment. Rhoo, bien oui, c’est excellent cet épisode. Les acteurs sont tous géniaux. Faudrait que mon agent me trouve un petit… »
Une autre molaire se désintègre.
Amanda Seyfried est juste exceptionnelle sur l’écran.

Kristin récupère quelques pilules dans son armoire à pharmacie.
Elle met en route l’alarme de son réveil.
Demain, elle enregistre ses quatre répliques de voix-off pour Gossip Girl.
Elle s’effondre.

Ça va pas un peu mieux, vous, d’un seul coup ?


Une Dollhouse qui s’assume
Gizz s’en va au bordel

Si comme moi vous en avez assez de voir les petites vidéos que Joss Whedon a filmé de sa petite amie Eliza, et qu’il diffuse un peu partout, il vaut mieux aller voir ailleurs que chez l’ancien mentor de la rédaction. D’un côté vous avez une maison de poupées pleine de filles à moitié nues prêtes à assouvir les fantasmes les plus exotiques de personnes riches et sans scrupules. De l’autre je vous propose exactement la même chose. Sauf qu’ils ont appelé l’endroit "bordel".

Mais qui donc a eu l’audace de subtiliser cette idée de génie à l’Idole, un an à l’avance ? Encore une fois, ce sont mes amis les Aussies (bien aidés par un showrunner néozélandais) de Showtime Australia qui nous offrent une petite série sympathique, et qui s’assume beaucoup plus que Dollhouse, j’ai nommé Satisfaction.
Voici donc l’histoire de prostituées travaillant au 232, un "bar, et plus si affinités" de Melbourne. On y suit la petite vie tranquille d’une demi douzaine de filles de joie, de la mère de famille qui cache son vrai métier à sa fille, à la lesbienne en mal d’enfant, en passant par la matérialiste qui s’assume pleinement. Rien de bien original dans ce panel de personnages, si ce n’est leur métier un peu atypique, et qui aurait pu s’avérer un véritable piège pour la narration, pour peu qu’on baigne dans le racolage télévisuel. Mais point du tout. Ici, les femmes assument leur statut, soit personnellement soit au grand jour, et semblent s’épanouir au contact de leurs clients. Ces clients qui ne sont d’ailleurs pas non plus tous présentés comme des pervers n’aspirant qu’à asservir un corps féminin, mais comme des êtres en manque d’une oreille attentive, d’une épaule douce, ou d’un vagin accueillant (ou comment ruiner une phrase pleine de bons sentiments).

La série a ses défauts. Se cherchant au début de la première saison pendant qu’elle introduit tous les personnages un par un, elle se perd à la fin avec des intrigues un peu trop poussives. Il en reste tout de même quelques très bons épisodes au milieu, et une qualité d’écriture constante dans les dialogues et les rapports humains. Bien loin de moi l’idée de faire l’apologie de la prostitution en couvrant la série de compliments, mais il est bon de saluer une série qui fonctionne malgré un sujet casse-gueule. Comme Big Love que la moitié de la rédaction encense tout en méprisant la polygamie. Reste à voir si Satisfaction confirme la bonne première impression qu’elle laisse, en s’affinant un peu et en continuant à creuser ses personnages riches (moralement parlant, même si le salaire est apparemment plutôt confortable).

Jetez donc votre maison de poupées, et allez vous faire cajoler par de grandes filles. Ça ne coûte pas plus cher, et on a beaucoup moins envie de vomir après.

Ah et sinon, les filles sont bonnes et tout le temps à poil.


Daddy horny, Michael…
Ju est moyennement appâté

La nouvelle soirée In à la télévision américaine, le nouveau havre de créativité au milieu d’un océan de médiocrité (faites pas gaffe à la métaphore anti-filée), c’est le vendredi. Coup sur coup, pour les fans de science-fiction qui en ont, la FOX et le SciFi Channel proposent Terminator : The Sarah Connor Chronicles, Dollhouse, et Battlestar Galactica, trois séries qui séparément ne payent pas de mine mais qui combinées forment un tout magnifique, une soirée que les connaisseurs appellent déjà le Sexy Scifi Friday !

Le concept du Sexy Scifi Friday est simple : trois gouttes de science-fiction, pas de scénario, et une petite touche de cul pour appâter le chaland. Et oui, c’est la première fois que j’utilise cette expression de ma vie.

Cette semaine, c’était assez stupéfiant. Bon, ok, quelque part, j’ai beaucoup aimé le Battlestar, ce qui en soit a quelque chose de réjouissant. Cependant, c’est un peu difficile de ne pas se poser des questions sur la scène de sexe catapultée au milieu de l’épisode. Comme ça. Sans raison. Plusieurs fois retirée puis remise dans le script, la scène a finalement été approuvée par Ron Moore sous les conseils du réalisateur. Un réalisateur qui, sans doute, ne pouvait pas passer sur sa dernière chance de filmer un threeway tordu entre Grace Park, Tahmoh Penikett, et… Grace Park. Joss Whedon approuve.
Ou plutôt, Joss Whedon approuverait, s’il n’était pas occupé à déshabiller Eliza Dushku dans Dollhouse. Je ne vais pas encore vous parler de la crise de la quarantaine du monsieur, parce que moi-même ça commence à me lasser, mais quand même, comme pour s’excuser de nous avoir pondu un épisode à la limite du supportable, Jed Whedon et Maurissa TanchaWhedon font passer à Echo toute une scène en soutif. Comme ça. Sans raison. La justification arrive quelques minutes plus tard, quand on lui demande finalement de se changer devant tout le monde. Comme ça. Sans raison. Pour une fois qu’Eliza ne jouait pas une pute de luxe, c’est pas de chance.

J’avoue, j’ai un peu honte.

Dernière étape dans le Sexy Scifi Friday, les scénaristes de Terminator, ou ce qu’il en reste, nous ont offert un épisode déplorable, sans doute le plus mauvais de la série. Mais pour rentrer dans le thème de la soirée, lors d’un coup de téléphone entre Sarah Connor et John Connor, futur sauveur de l’Humanité, Summer Glau traverse la pièce en sous-vêtements. Comme ça. Sans raison.

Enfin si, pour appâter le chaland.


Apprendre à vendre une série
Feyrtys est perplexe

Je me doutais bien, en voyant Eliza Dushku à moitié nue sur toutes les photos promo de la Fox, que Dollhouse n’allait certainement pas être la série du siècle. Mais je ne m’attendais pas à ce degré-là de nullité.
Dans l’épisode de cette semaine, j’ai cru avoir un flash-back et revivre un épisode de Models Inc, le spin-off de Melrose Place. C’était mal filmé, mal joué, mal écrit, et complètement raté. En milieu d’épisode, je me suis dit que si l’intention de Joss était de montrer le plus souvent le nombril de ses actrices, il avait effectivement eu une super idée, et qu’il savait hyper bien la traiter.

Cependant, c’est un peu léger tout ça. Soit tu fais un Alerte à Malibu 2.0, avec des filles qui courent en petite tenue, et tu ne cherches pas à vendre quoique ce soit d’autre, soit tu fais une vraie série. Mais ce mélange entre les deux, c’est limite. Pour citer le pauvre hère que j’arrive à convaincre toutes les semaines de regarder Dollhouse avec moi : "Il est bien gentil le Joss, mais pour que je continue à regarder sa série, il me faut soit du full frontal d’Eliza, soit un scénario."

Je ne suis pas sûre qu’une Eliza vraiment nue et vraiment exposée améliore cette série, mais je dois reconnaître qu’il a raison sur un point. Ça manque cruellement de scénario, un épisode de Dollhouse. On devine quelques pistes, une mythologie un tantinet travaillée, mais c’est beaucoup trop lointain et beaucoup trop timide. Je pense que la série aurait mérité de commencer à son milieu. Vous savez, ce moment qui va forcément arriver (si la Fox n’arrête pas tout avant), quand Echo va se rebeller, où son garde du corps va jouer à l’agent-double pour la protéger, où elle va rencontrer le flic qui ne fait rien de ses journées à part enquêter comme un con, et où Alpha va l’aider à prendre son envol… Avant de vouloir la tuer.
Si les missions d’Echo pouvaient passer en troisième plan, ça m’arrangerait aussi. Parce que bon… Echo en meilleure amie d’une mauvaise chanteuse de pop… Ca va deux minutes. Juste deux minutes. Surtout quand on n’a pas énormément de budget, que la "foule" dans la fosse est composée de 4 personnes et que la personne qui a écrit la chanson de la "pop star" n’a rien trouvé de mieux que de plagier Womanizer de Britney Spears. Mes oreilles en saignent encore.

la Rédaction