Critique des meilleures nouvelles séries télé (et des autres)
Regarde critique sur les séries TV actuelles

Madam Secretary - Avis sur la première saison de la série politique de CBS avec Tea Leoni

Madam Secretary: L’Autre Brave Épouse de CBS

Par Conundrum, le 15 mars 2015
Publié le
15 mars 2015
Facebook Twitter
Alors que le retour de The Good Wife enchaine les épisodes qui nous inquiètent pour la suite, l’autre drama du dimanche de CBS, Madam Secretary continue à nous séduire de plus en plus.

Ignorée à ses débuts suite à un pilote trop poussif, Madam Secretary a petit à petit obtenu notre attention. C’est un véhicule idéal pour Tea Leoni, une actrice intéressante qui n’a pas vraiment eu la carrière qu’elle mérite, qui, de semaine en semaine, règle les problèmes qui l’empêche de devenir une grande série.

Mais avant de rentrer dans le détail, une petite introduction s’impose. C’est un peu étrange de faire une fiche de Premières Impressions après 15 épisodes, mais les règles sont les règles. Et sans les règles, c’est l’anarchie, on en viendrait à parlerde vieilles turques sur un site de critiques de séries en direct des USA, et personne n’a envie de voir cela.

C’est quoi ?

Madam Secretary est une série de CBS diffusée le même soir que The Good Wife .

Elle a été crée par Barbara Hall, la créatrice de Joan of Acadia qui a travaillé sur plein de séries des années 90 comme Chicago Hope, Les Ailes du Destin (j’aimais bien Les Ailes du Destin !), Northern Exposure et Judging Amy.

C’est avec qui ?

Téa Leoni de The Naked Truth à la télévision, Bad Boys et Deep Impact au cinéma est Madame La Secrétaire. Son mari qui épluche les clémentines avec les dents, et avec classe, est Tim Daly de Wings, The Sopranos et Eyes (j’aimais bien Eyes !).

Son boss est un peu louche, il est donc obligatoirement joué par Željko Ivanek de Damages et de la plupart des mecs louches de la télé US. Enfin, son adjointe est Bebe Neuwirth, ex femme de Frasier et héroïne du meilleur spin-off de Law and Order : Trial by Jury.

A l’écriture, pour peaufiner ce petit gout léger de The West Wing, on retrouve un ancien collaborateur d’Aaron Sorkin (Paul Redford), d’anciens producteurs exécutifs de Grey’s Anatomy (Joan Rater et Tony Phelan) et des scénaristes de Castle (David Grae), de Sean Saves The World (Matt Ward), de Community (Alex Cooley) et de White Collar (Joseph C. Muscat).

Ça parle de quoi ?

Lorsque le Secrétaire d’État meurt dans un accident d’avion, le Président des États demande à Elizabeth McCord, un agent de la C.I.A., de le remplacer.

Et c’est bien ?

C’est moins poussif qu’à ces débuts et devient très intéressant.

Même s’il y a une conspiration au sein de la série, il est rafraichissant de voir une vision du monde politique qui n’est pas peuplée que de sociopathes (House of Cards) hystériques (Scandal) qu’on peut aisément tourner en ridicule (Veep).
Madam Secretary est peut être plus utopique, plus innocent mais bien plus calme que ce les séries politiques actuelles nous proposent. Téa Leoni, aidée par un sympathique Tim Daly, porte souvent la série sur ses épaules. Son jeu calme et mature et son charisme permettent bien souvent de ne pas se laisser trop embêter par les défauts de la série.

A ses débuts, Madam Secretary semblait être une version plus accessible de The Good Wife qui aborde des problèmes importants sans la complexité ou le cynisme de la série qui la suit. Cette vision de ‘la politique pour les nuls’ était un peu étouffante. Cela se traduisait par une manie agaçante des scénaristes similaire à celle d’Alicia qui trouve la faille que personne n’a vu dans The Good Wife  : Elisabeth se voit donner une information importante par un de ses opposants parce qu’il espère que c’est une chic dame ! [1]
Les intrigues hebdomadaire peuvent être encore mieux traitée (et commencent à l’être). Surtout que pour équilibrer le tout, la série se dote d’un fil conducteur autour d’une conspiration sur le prédécesseur de McCord. Pendant un grand nombre d’épisodes, la sauce ne prenait pas. La conspiration venait un peu comme un cheveu sur la soupe. Mais depuis quelques temps, après avoir été mise de côté, cette intrigue revient sur les devants de la scène (on sent la fin de saison qui approche !) et est bien mieux traitée qu’à ses débuts. Ce n’est pas tant la raison derrière le meurtre qui intrigue, mais son impact sur l’équipe de McCord.

Les débuts de la série jouaient sur l’ambition politique des membres de son équipe formée par son prédécesseur et surtout sur si Elizabeth pouvait leur faire confiance. Il y a eu des épisodes bien foutus sur ce sujet, mais la conspiration change la donne cette semaine en demandant si l’équipe pouvait avoir confiance en Elizabeth.
En refusant à communiquer à son équipe les raisons derrière une opération en Turquie, McCord force Daisy à mentir à la presse. Ce que cette dernière se refuse à faire. Les moments où McCord n’est pas en phase avec son équipe sont les meilleurs de l’intrigue politique d la série. Jusque là, toutes les tensions se résolvaient par une Elizabeth qui pardonne une erreur ou un accord entre elle et un membre de son équipe. Elizabeth tissait de vraies relation de manière individuelle avec eux. C’est une manière efficace surtout pour une première saison censée nous familiariser avec les nombreux personnages de la série, mais un peu répétitive. Ici, la tension est réelle et bien amenée.

La conspiration ne peut plus rester les côtés, elle se doit d’être traitée. Après tout, les membres de l’équipe avait confiance au prédécesseur de McCord, et se doivent de connaitre la vérité. De plus, on voit aussi comment cet événement pourrait souder l’équipe. Mais avant d’arriver à ce passage obligé, je suis content de voir quelqu’un de l’équipe se rebeller contre McCord et aller jusqu’au bout de ses convictions. Si toute cette intrigue continue à me poser problème et surtout la scène finale avec la révélation du traitre dans l’entourage du Président, les scénaristes semblent avoir trouvé un angle d’attaque pertinent dans le traitement de la relation entre McCord et son équipe.

Mais la vraie force, et la vraie surprise de la série, est la vie de famille des McCord. Les scénaristes ne savaient visiblement pas trop quoi faire de Tim Daly : il s’occupe de ses enfants ! Non, c’est un professeur de théologie qui porte des lunettes ! Non, c’est un ancien pilote de la marine ! Non, c’est un espion pour la NSA qui ne doit rien révéler à sa femme ! Un peu comme Téa et ses intrigues, heureusement que Daly est assez charismatique pour faire passer la fait qu’Henry semble avoir une panoplie d’occupations aussi large que Barbie. Mais que ce soit leur vie de couple ou leur vie de famille, Daly et Leoni se débrouille plus que bien dans leur rôles. Leurs enfants [2] confrontent souvent leurs parents à une vision de la vie ou des idées qu’ils ne partagent pas. Il y a plus de débats que de vraies disputes dans cette famille ou même dans le couple. Ça ne retire rien en l’intensité dramatique, et c’est même louable.

C’est aussi un bon reflet de la série. Madam Secretary ne cherche pas à impressionner ou à marquer par des rebondissements choquants. C’est une série intéressante, perfectible avec un duo d’acteurs principaux charismatiques. Même si elle agace parfois, il y a un vrai plaisir à la voir s’améliorer d’épisode en épisode.

Conundrum
Notes

[1C’était d’autant plus dommage cette semaine que je trouvais la négociation avec le gouvernement turc bien traitée.

[2Avec l’excellente idée de « Mais oui, on a une autre fille, mais on en a pas parlé dans le pilote, mais c’est elle qui ne le voulait pas, hein !  »