Ce qui ne m’a pas empêchée de rester devant, comme une grosse masochiste. Parce que cette source d’urticaire possède Lana Parilla, dont la seule et unique performance a su maintenir la moindre audience.
Qu’on lui donne des phrases ridicules ou lui fasse porter cache-pots sur la tête, Parilla est d’une classe constante, et insuffle une telle vie à ce foutoir que les scénaristes devaient bien finir par admettre son statut de véritable héroïne. Et c’est à grâce à cette nouvelle direction que la saison 3 regagna beaucoup de faveurs, et fut globalement agréable à suivre.
Avec ses deux parties distinctes, la saison a su remonter la pente par étapes bien encadrées. D’abord à Neverland contre Peter Pan, en redonnant un peu d’énergie avec l’éloignement de Storybrooke et un groupe de personnages plus réduits, cet arc marqua le début de la rédemption de Regina. <br.
Vint ensuite une sorte de reboot de la saison 1, où Zelena pris la place de vilaine laissée par Regina, en empruntant son histoire du coté Magicien d’Oz et sa version dans Wicked.
Petit à petit, les effets spéciaux et combats ridicules furent tempérés, pour mieux miser sur des batailles d’ordre plus psychologique. Et même si les Charming sont toujours de braves nouilles à peine plus malines qu’Hodor ("Quoi, la seule personne nouvelle et obsédée par mon bébé s’avère être aussi la nouvelle vilaine obsédée par mon bébé ?!"), tous les personnages principaux ont arrêté de changer d’avis toutes les deux minutes afin de mieux s’allier contre un ennemi commun. C’est simple, directe, et il n’y a plus besoin de lobotomiser Regina dès qu’un peu de conflit est nécessaire.
Ce fut donc un bon changement opéré sur toute la série. Au point qu’elle reconnu enfin, après trois longues années à me faire grincer les dents, le rôle de mère de Regina et la légitimité de l’adoption.
Ce final marque donc joliment tous ces efforts en étant une chouette réussite de près de deux heures.
Parce qu’une saison finit généralement en brisant une malédiction ou en créant une, on se laisse porter à croire que le but est d’enclencher un retour dans le temps. Non seulement celui-ci se produit immédiatement, et ne touche que deux personnages plutôt que Storybrooke, mais durant une heure et demi il n’est jamais certain d’avoir une résolution avant la saison 4.
En cela, ce double-épisode arrive à surprendre d’un bout à l’autre.
L’histoire grandement empruntée à Retour Vers Le Futur (et admise à voix haute par la référence d’Emma) fonctionne étonnement bien, sans être irritante ou prévisible une seconde. Cela tient au fait que les événements utilisés aient déjà été racontées dans les saisons précédentes, rendant la réinterprétation efficace.
La référence à Star Wars, plus minime, sert plus d’auto clin d’œil à Disney mais n’en est pas moins drôle.
En plus du suspense, la série réussit le tour de force d’avoir quelques moments d’émotion. Les relations parents-enfants dans cet univers ne sont qu’une répétition de rejets et de négligence fatigantes. Il en fallait donc beaucoup pour que les sentiments enfouis d’Emma, jouée par la très médiocre (mais aux jolis cheveux !) Jennifer Morrison, se révèlent de manière aussi poignante.

Il faut dire que Morrison fut très aidée par le charisme de O’Donoghue dans le rôle de Captain Hook. Sans conteste le nouveau meilleur atout de la saison, il est le Spike-light de cet univers, tout en cuir, désinvolture, et vérités lâchées. Non, vraiment, on a du demander à Espenson de copier ses vieilles fiches, jusqu’à donner à ce vilain sarcastique une rédemption grâce à l’amour qu’il porte à la blonde héroïne blonde. Et aussi, ne jamais lui faire changer le moindre vêtement.
Comme quoi un bon acteur peut vous faire supporter du rabâché, jusqu’à accepter plus ou moins l’attraction de la-dite héroïne.
Ce qui ne marche beaucoup moins avec Robin Hood et Regina, l’autre idiotie crée de manière encore plus artificielle, vu que Robin est un incapable avec le sex-appeal d’un post-it.
Le retour de sa femme serait bienvenu si les scénaristes n’avait pas tout bousillé sur les dernières minutes en effaçant trois ans de développement chez Regina. Si elle redevient l’Evil Queen en saison 4, j’abandonne.
Je fais partie de ces gens qui préféreraient voir les scénaristes admettre la tension sexuelle qu’ils créent eux-mêmes entre Regina et Emma, qui serait clairement le meilleur couple parental possible, plutôt que de les voir constamment faire deux pas en arrière. Leur frilosité évidente à avoir un couple gay est pathétique.
Quant à l’image finale d’Elsa, cela ne me rassure pas sur la saison prochaine. J’ai adoré Frozen, mais au bout de huit mois de matraquage j’arrive à saturation. Disney n’est pas franchement timide pour pousser à la consommation, et Oh comme c’est mignon cette petite orpheline qui a droit à une peluche de Mickey en plus de nouveaux parents ! Mais exploiter le dernier personnage à la mode chez les enfants, alors qu’il reste tant d’autres classiques à explorer, réduit encore plus la série à une pub géante.
Mais ça Disney s’en fout. C’est comme de diffuser l’épisode où Emma voit sa mère brûler vive le jour de la Fête des Mères : bien joué !
Je suis tout de même contente d’être restée fidèle à la série et de m’être laissée enchanter par cette saison. Oui, elle est toujours remplie de choses idiots. Mais sa capacité à me faire redevenir gamine est la qualité qui m’a attirée en premier lieu, et il est bon de voir qu’elle n’est pas totalement perdue.