Nous sommes pas les seuls à le faire (Dylanesque en disait du bien, bien avant moi), et cela permet à la série de Jason Katims d’avoir une meilleure visibilité. Le problème est qu’avec cette intrigue de cancer cette saison, on pourrait croire que Parenthood est un soap familial bien larmoyant alors que c’est très loin d’être le cas. De ce fait, aujourd’hui, j’ai décidé de parler des qualités de la série qui ne sont absolument pas liées à la maladie de Kristina. Non, sous aucun angle, sous aucun prétexte, je n’aborderai le cancer.
Et ça tombe bien, parce qu’il s’en passe des choses bien intéressantes cette semaine non liées à cette intrigue.
L’épisode propose des variations du même problème au sein de trois couples de la série. Il est dominé par des problèmes de communication au sein d’un couple quant à la façon d’élever ses enfants. Sarah, en prenant unilatéralement la décision de ne pas laisser Drew seul dans l’appartement, a encore une fois empêché Mark de tisser des liens avec le fils de Sarah. J’aime le fait que l’épisode ne soit uniquement centré sur le dilemme de Sarah de choisir entre Hank et Mark. Leur problème ne se résume pas simplement à un triangle amoureux, mais au fait que Sarah n’est pas assez à l’écoute de Mark. Voir le sympathique Jason Ritter enfin s’énerver contre sa fiancée en fin d’épisode était un soulagement. Pas uniquement pour l’affirmation tardive d’une fierté trop longtemps mise de côté, mais principalement parce que les scénaristes ne choisissent pas des solutions faciles pour mettre des obstacles sérieux face au couple. Ce n’est pas un triangle amoureux ou la différence d’age qui risque de briser le couple, mais tout simplement l’incapacité de Sarah, et de la plupart des Braverman en général, de ne pas prendre leurs conjoints pour acquis.
En effet, Julia et Joel, toujours sous la même thématique d’épisode, communiquent mal à propos de Victor. Joel décide de reprendre le travail, Julia aimerait que, comme elle, il choisisse de privilégier Victor et continue de rester à la maison avec elle. La encore, l’intérêt de l’intrigue de réside pas dans la trame principale de l’adoption de Victor, mais sur les problèmes de contrôle de Julia. L’indignation de Joel, comme celle de Mark, est totalement justifiée. Encore une fois, sous couvert de l’adoption, le réel problème est tout autre : Julia, prise dans ses problèmes d’adaptation à sa nouvelle vie, ne considère pas assez les décisions de son compagnon.
Le troisième couple soumis à l’épreuve de communication de la semaine est Kristina et Adam. Max refuse d’aller à une soirée de son collège. Pour le féliciter de ses efforts dans son nouveau rôle de représentant d’élèves, Adam est enclin à accepter la décision de son fils. Kristina s’y oppose formellement. On retrouve ici la même structure dans cette intrigue que dans celles de Sarah et Julia. Le problème d’apparence est comment la maladie de Max affecte sa vie à l’école. La série montre l’autisme de Max de la même manière que Kristina et Adam l’ont expliqué à leur fils. Elle lui donne de sérieux avantages : le professeur de Max explique qu’il arrive à gérer les délibérations du conseil et de suivre l’ordre du jour imposé. Mais, il va aussi rencontrer de grosses difficultés : son rôle de représentant d’élève l’oblige à mettre l’intérêt de tous avant le sien, ce qui est très difficile pour lui. Mais le cœur de l’intrigue n’est pas là, c’est bien évidemment l’impact du cancer de Kristina qui encore une fois donne le meilleur de l’épisode.
Kristina sait qu’elle peut mourir à tout moment, et quand elle explique à Adam l’importance de voir son fils danser, son mari règle la situation comme un pro. Le couple le plus uni de la série est celui le plus solide devant l’adversité.
La seconde thématique sous-jacente de l’épisode est comment les Braverman arrive à gérer un changement radical dans leur situation. Adam se retrouve dans un nouveau travail avec des obligations familiales bien plus importantes. Il doit gérer son bébé, la maladie de Kristina et l’autisme de son fils. Julia quitte son travail et doit s’occuper de son fils adoptif. Sarah doit préparer son mariage et sa future vie de couple sans Drew et Amber. Certains échouent, d’autres limitent la casse, et Adam s’en sort haut la main.
Il y a tellement de degré de lecture dans un épisode de Parenthood que la série pourrait se suffire de ces trois intrigues pour nous donner un épisode réussi. Mais, pour satisfaire une large distribution, les scénaristes aborde aussi d’autres pistes intéressantes dans cet épisode. Amber se rapproche de son grand père pour mieux comprendre l’état d’esprit de son nouveau copain ancien soldat. Si je ne plaindrais jamais de voir Mae Whitman à l’écran mais j’aimerais plus la voir avec sa grand-mère avec qui pourrait aussi l’aider puisqu’elles sont toutes les deux avec d’anciens militaires qui ont été traumatisés par la guerre. En plus de cela, ça donnerait un peu de travail à Bonnie Bedelia qui doit vraiment s’ennuyer à la maison.
Crosby avait pour mission de nous divertir cette semaine, mais le dénouement de l’intrigue laisse craindre le pire pour Adam. Peter Krause n’est jamais aussi bon que lorsqu’il est le punching-ball de l’univers, mais j’aimerais vraiment voir Adam respirer deux secondes.
Voilà, pour ce… Quoi ça ? J’ai parlé du cancer alors que j’ai dit que je n’en parlerai pas ? Non, non, non, par cancer un peu plus haut, je parlais bien évidemment du signe astrologique de Kristina et pas sa maladie.
Pas besoin de vous excuser, une erreur peut arriver à tout le monde.