Et ça faisait bien longtemps que les Braverman étaient partis. Mais ça y est, ils sont de retour, et cette fois-ci pour 22 épisodes. Oui, monsieur, oui, madame !
Et ce retour, il était bigrement réussi. J’étais un peu inquiet de revoir la série, j’avais peur de l’effet La Vie à Cinq. Après avoir géré avec justesse la fausse couche de Julia en saison 2, les scénaristes semblaient choisir un Salinger différent pour lui donner la terrible trame traumatisante de la saison. La saison suivante on a eu le droit à Bailey l’alcolo, puis celle du cancer de Charlie, celle de Julia Salinger, femme battue et pour achever la série avec une celle où Claudia manque de se faire violer ! « Manque de » parce que c’était la dernière, finir la série sur le viol de la petite prodige du violon aurait été très sombre, même pour La Vie A Cinq.
C’est sûr que le cancer de Kristina est une des raisons principales qui a fait qu’on a plus parlé de la série l’année dernière. J’avais un peu peur que comme les Salinger, un autre membre du clan allait subir une calamité du même genre. Heureusement, la série a eu la très bonne idée de construire sur cette saison 5 sur les bases établies l’année dernière toute en abordant de nouvelles intrigues.
Le double avantage de la série est qu’elle récompense les téléspectateurs fidèles sans faire peur à ceux qui voudraient prendre le train en marche. Même si, pour le moment, le cancer de Kristina est en rémission, il est loin d’être oublié. Je suis bien content que Gypsy de Gilmore Girls ne soit pas oubliée et que l’amie qu’elle s’est faite en chimiothérapie a encore une part importante dans la vie de Kristina. Cela étoffe son rôle.
Monica Potter est plus que la femme d’Adam cette saison. Jéjé sera très content de savoir que ce pilote, avec, en autre cette scène, réussit le test de Besherelle sur le respect des règles de grammaire et de la gente féminine féministe (j’ai bien compris, Jéjé, hein ?). Kristina parle de sa carrière avec son amie sans aucun lien direct avec les Braverman. Même son intrigue politique en saison 3 était juste un moyen de mettre Amber dans le lit de Bob Little, le retour de ce dernier est cadré dans l’intrigue personnelle de Kristina uniquement. Monica Potter a prouvé qu’elle méritait mieux que ce qu’on lui avait donné avant son intrigue de cancer. J’aime beaucoup cette petite touche auquel Joe ou Jasmine n’ont jamais vraiment eu droit.
Parenthood en est à sa cinquième saison. Son casting est figé en grande partie jusqu’à la fin de la série. Il est difficile d’insuffler dans sang neuf dans une famille et un drama familiale peut vite tourner en rond. L’idée de voir les rôles des époux étendus avec leurs propres intrigues indépendantes permet de ne pas se lasser trop vite des quatre personnages principaux et de capitaliser sur le second souffle que la série s’est trouvé.
L’autre choix bienvenu est l’utilisation de Sarah. Ça m’agace un peu de voir qu’un autre Braverman a la fibre artistique géniale et soudaine. Après Sarah l’écrivain, voici Max le photographe. Mais, alors que Hank est de retour, il ne partage aucune scène avec Sarah. Sarah a enfin déménagé, et a trouvé un vrai job réaliste, gardienne d’immeuble ! C’est l’une des ares fois où son personnage n’est pas défini par son intrigue amoureuse. Elle déboute d’ailleurs un prétendant dans une intrigue plutôt légère et bienvenue dans cet épisode. Associé Max à Hank est une bonne manière d’étoffer l’univers de la série et de mieux lier les intrigues des Braverman. Tout comme Bob Little pourra être amené à voir Amber, bien sûr que Sarah devra recroiser le chemin de Hank, mais j’apprécie le fait que les scénaristes prennent leurs temps.
J’ai trouvé que l’épisode avait trouvé un excellent équilibre entre suite et nouveauté. Amber et Kristina reprennent leurs intrigues là où on les avaient laissées, et les décisions de Julia et la grossesse de Jasmine la saison passée, lancent leurs personnages et leurs maris dans des situations intéressantes cette année.
Ce premiere montre que la saison passée de Parenthood n’était pas une erreur, il y a encore beaucoup à explorer dans cette série. Entre l’impact de la perte de confiance en elle de Julia face au succès de son mari, les fiançailles d’une Amber à un jeune age (comme sa mère) à un soldat (comme sa grand mère), la lente transformation physique de Drew en Michael Cera et l’idiotie de nommer le personnage de Sonya Walger, Pete, on aura beaucoup de choses à dire sur la série cette année. [1]
[1] Par « on », je veux dire tant Dylanesque que pErDUSA.