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Ma Semaine à Nous - Critique de l'épisode Semaine de la saison Semaine

N°176: Sponsorisée par les Plats Froids

Par la Rédaction, le 5 décembre 2011
Publié le
5 décembre 2011
Saison Semaine
Episode Semaine
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Cette semaine, Tigrou brise la loi du silence et avoue sa passion pour Revenge. Il n’est pas le seul à adorer la série à pErDUSA, mais Iris et Jéjé, pleutres devant l’Eternel, n’ont pas eu le courage d’aller à l’encontre de Ju qui dès septembre avait posé comme axiome de la saison : "Revenge, c’est naze !". Ju, qui a toujours un coup d’avance, prend de la hauteur et questionne l’intérêt-même des reviews d’épisodes de séries. Il est trop fort !

VENGEANCE !
Tigrou est Spartacus

Cette semaine, je voudrais vous parler de ma découverte de la rentrée. Une série que j’ai injustement snobée suite à la critique assassine qu’avait fait Ju de son pilote. Une série qui mérite pourtant d’être regardée, et dont j’ai rattrapé les 9 premiers épisodes avec beaucoup de plaisir. Une série sur la VENGEANCE.

Soyons clairs : REVANCHE n’est pas à proprement parler une « bonne » série. Les acteurs sont mauvais, les images moches, les dialogues souvent creux…. Pourtant, malgré tous ces défauts, c’est très sympa à regarder. Pourquoi ? Parce que, à mon avis, les scénaristes connaissent très bien les limites de leur série (sinon, pourquoi s’obstineraient ils à remettre la plus mauvaise scène d’Emily VanCamp dans les premières secondes de chaque épisode ?), et les assument suffisamment pour s’amuser avec. Et pour nous servir, chaque semaine, 40 minutes de Guilty Pleasure hautement divertissantes.

REVANCHE, comme l’avait très bien résumé Ju, c’est Le Comte de Monte Cristo à la Plage, avec une grosse louche de Gossip Girl et une pincée de Kill Bill.
Pour vous résumer l’histoire rapidement : Emily, une jeune milliardaire affublée d’une fausse couleur de cheveux et d’une fausse identité, débarque aux Hamptons, où elle se lie d’amitié avec une bande de super-riches. Des super-riches qui ne se doutent pas qu’elle est en fait la fille de l’homme qu’ils ont trahi 25 ans plus tôt. Et qu’elle n’a qu’un objectif en tête : la REVANCHE.

Comme il faut quand même être réaliste, la série compte aussi quelques « pauvres » parmi ses personnages. Des pauvres qui possèdent quand même un bateau et un bar de 100 m2, quand même : il faut bien vivre !

Pour donner un peu de profondeur à l’ensemble, les scénaristes ont eu l’idée originale d’ajouter des monologues en voix off, dans lesquels Emily VanCamp cite Shakespeare ou Confucius pour nous expliquer des choses sur la vie et la REVANCHE (« Chaque personne à deux côté, le bon… et le mauvais ! ». « Quand quelqu’un nous fait du mal, on a 2 choix : le pardon, ou la revanche. »)
Toujours pour approfondir un peu, deux ou trois fois par épisode, la caméra zoome sur le visage d’un personnage, et on nous gratifie d’un flashback. Un flashback sans aucun rapport avec la scène précédente. Vraiment aucun rapport. Ils assument, je vous dis !

Ce qui est plutôt chouette dans REVANCHE, c’est que les scénaristes ne cherchent jamais à rendre le personnage d’Emily trop sympathique. Car, après tout, tout l’intérêt des histoires de VENGEANCE, c’est leur nature un peu ambiguë. Ce sont les rares intrigues qui nous permettent d’être du côté du « méchant » (qui ment, manipule, et complote dans le dos des autres personnages) sans nous sentir trop coupable pour autant, puisque ses actions sont justifiées par l’injustice dont il a été victime autrefois.
Hors, le point faible de ce genre de série soapesque gentillette, c’est en général son héros ou son héroïne trop ingénue et trop prévisible… Dans Revanche, pas de gras inutile : l’héroïne a tout d’une méchante de soap traditionnelle, qui affronte d’autres méchants de soap traditionnels.
D’ailleurs, puisqu’on parle des personnages, Revanche a pris récemment quelques tours surprenants avec certains d’entre eux, comme Ashley (la meilleure amie party planneuse de l’héroïne tout droit sortie de Greek) ou Tyler, qui se révèlent depuis quelques épisodes moins monolithiques et plus intéressants qu’on n’aurait pu le croire.
Autre atout de la série : toutes les intrigues indispensables d’un bon soap sont au rendez-vous dès ces 9 premiers épisodes (l’adultère, le coma, l’amnésie, le double maléfique, le « je tombe vraiment amoureuse de la personne dont je faisais semblant d’être amoureuse pour me venger », le maître spirituel japonais qui utilise des métaphores animalière pour s’exprimer).

Bref, vous l’avez compris, REVANCHE est un soap aussi outrancier que jouissif, qui brûle ses cartouches à 200 à l’heure et ose citer Platon entre deux soirées de gala. La meilleure série de cette rentrée, en quelques sortes.


"Allez, c’était bien, mais maintenant, il faut partir !"
Les personnages que Jéjé veut voir disparaitre

N°3 : Ben Chang (Community)
N°2 : Chris Traeger (Parks and Recreation)

Parenthèse(s) nombriliste(s)
Ju est Frédéric II de Prusse

Souvent, on m’arrête dans la rue pour me remercier du travail que je fais pour pErDUSA (parce que je suis très bon), me demander de poser pour une photo (parce que je suis très beau), et m’interroger sur des sujets difficiles devant lesquels je ne recule jamais (parce que je suis très courageux).

Une des questions qui revient le plus souvent est « Pourquoi ne critiquez-vous pas plus d’épisodes de séries sur pErDUSA ? ». C’est une question qui n’a rien de surprenant, honnête, et finalement moins dérangeante que celles qui amènent certains de nos visiteurs via Google (« Où trouver le t-shirt de Dexter quand il va tuer ? » hante encore mes nuits). C’est une question à laquelle j’ai envie de répondre aujourd’hui.

Contrairement à une croyance répandue (et complètement infondée), le peu de critiques publiées sur pErDUSA n’a rien à voir avec une quelconque paresse des rédacteurs du site (Iris, par exemple, dit toujours qu’elle va écrire plein de trucs, ce qui est une preuve indiscutable de son ardeur au travail, et ce grâce à quoi on a pu la lire sur des sujets aussi variés que la saison 6 de Weeds, la saison 7 de Weeds, le pilote de Suburgatory, ou encore Wilfred).
Non, pour comprendre pourquoi pErDUSA ne critique pas tous les épisodes de toutes les séries diffusées, il faut plutôt chercher du côté d’un article posté récemment par Kurt Sutter sur son blog. Dans ce billet, le créateur de Sons of Anarchy se pose en fier membre de l’association « Tous des Cons (sauf Dan Harmon) » en traitant les critiques de séries télé de « cunts », ce que j’aurais bien envie de traduire par « sales trainées », à défaut de mieux.

L’argumentaire de Sutter est le suivant : les blogueurs qui écrivent des critiques de chaque épisode de chacune des séries qu’ils regardent sont victimes d’un système de merde où leur revenu est directement lié au nombre de visites qu’ils reçoivent. Ce système les pousse à signer des critiques médiocres aussi vite que possible, artificiellement polémiques, et cachées derrières des accroches provocatrices, dans le seul but d’attirer de plus en plus de visiteurs. Or, toujours selon Sutter, les séries n’appartiennent pas à un format qui se prête forcément à la critique épisodique, et il faudrait mieux se taire (quand on n’a rien d’intelligent à dire) plutôt que de pondre des papiers sans intérêt juste pour satisfaire le modèle économique de certains sites de divertissement.

Kurt Sutter a entièrement raison.

Oui, ça surprend.

Il ne fait aucun doute dans mon esprit que Kurt Sutter est un gros con qui, derrière l’apparence de « gros dur » qu’il se donne, est incapable de recevoir la moindre critique sur son travail, et qui s’est certainement lancé dans ce débat parce que sa série, aussi prenante soit-elle, résiste assez mal à une inspection poussée, mais il a raison.
J’ai beau être un lecteur assidu d’Alan Sepinwall ou de The A.V. Club, il faut bien admettre qu’écrire systématiquement des critiques de tous les épisodes d’une série n’a que très rarement de l’intérêt.

Le cas de pErDUSA est différent de celui des blogs cités par Sutter, dans le sens où critiquer des séries n’est pas notre activité principale. Il n’y a aucune pub sur le site, et nous ne gagnons pas d’argent avec ce que nous écrivons (personnellement, je fais ça uniquement pour satisfaire mes profonds troubles psychologiques, dont je vous parlerai à l’occasion). Cependant, j’aime à penser que ce que dit Sutter reste valable pour nous.

La critique épisodique est, selon moi, bien moins intéressante que des bilans plus généraux sur des saisons entières ou des articles périodiques visant à mettre en valeur (ou descendre) des séries qui en valent la peine (ou qui énervent). Sauf dans un cas bien précis.
À mon sens, la seule exception concerne le cas trop rare des séries riches (c’est-à-dire qui fournissent suffisamment de matière à une discussion hebdomadaire), moquables (c’est très personnel, mais je trouve toujours plus de choses à dire sur les séries qui se prennent un peu trop au sérieux), et populaires (car écrire des pages et des pages pour faire plaisir à vingt lecteurs a quelque chose de frustrant). Réunir ces trois conditions est très difficile.

Pour prendre des exemples récents, The Walking Dead est à la fois populaire et moquable, mais trop vide pour qu’on puisse en parler chaque semaine sans se répéter. Sons of Anarchy pourrait satisfaire les deux premières conditions, mais l’expérience a montré qu’elle n’intéresse pas grand-monde. Breaking Bad n’est ni tout à fait suffisamment riche, ni tout à fait suffisamment moquable pour qu’on s’y attarde régulièrement.

Tout ça pour dire que Lost me manque.

Pas la série ! Oh, ça, non. Mais écrire sur Lost me manque beaucoup. En effet, ce n’est pas un hasard si elle seule a survécu à la saison où pErDUSA a arrêté les critiques épisodiques : malgré tout le mal que j’en pense encore, je ne crois pas qu’on retrouvera de sitôt une autre série comme Lost, à la fois très riche, incroyablement populaire, et bien débile.


"Allez, c’était bien, mais maintenant, il faut partir !"
Les personnages que Jéjé veut voir disparaitre

N°1 - Ivy Dickens (Gossip Girl)
la Rédaction