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Ma Semaine à Nous - Critique de l'épisode Semaine de la saison Semaine

N°195: Sponsorisée par des femmes, des femmes et des femmes

Par la Rédaction, le 30 avril 2012
Publié le
30 avril 2012
Saison Semaine
Episode Semaine
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Cette semaine, on parle de femmes, on parle de comédies, et pourtant, on ne parle pas de Julia Louis-Dreyfus. Pour rattraper cette faute de goût, cette erreur de jugement, cette hérésie, on n’avait pas d’autre choix que de lui offrir la vignette de la chronique.

Où sont les femmes ?
Jeje is a New Man

Jusqu’à présent, il me fallait regarder des séries en compagnie de Feyrtys pour garder en éveil permanent une perspective féministe de la chose.
Et c’était facile.
Au cours d’un épisode, une interjection, toujours la même, retentissait. Elle semblait provenir de ses entrailles les plus internes et paraissait exprimer une douleur mêlant colère et déception. Si Alicia dans The Good Wife jette un bref coup d’oeil à la maison familiale qu’elle regrette, un "COOOOME OOONN" éclatant se réverbérerait sur toutes les parois de votre pièce pendant plusieurs secondes. Le "COOOOME OOONN" se produisait si Sue débarrassait la table dans The Middle, si Elena était sauvée d’un danger par l’action de Damon ou de Stefan. En général, un commentaire ironique permettait de pointer exactement le problème soulevé. "Forcément, une femme indépendante ne peut pas vivre sans la nostalgie de sa vie d’épouse soumise"…

Mais il était temps que je ne prisse plus la mesure du niveau de sexisme rampant dans le monde des séries américaines seulement en présence de Feytys. Et oui. Si j’avais bien conscience que la représentation des femmes y était moins avantageuse que celles des hommes, je dois bien avouer qu’à certains moments, je n’y prêtais pas vraiment attention et que j’avais pu avoir l’impression que les choses allaient un peu mieux.

Heureusement, sans vraiment le savoir, lors de sa dernière visite, Feyrtys était équipée d’armes qui allaient faire de moi un petit soldat autonome.

— Un exemplaire de "Beauté fatale, nouveaux visages de l’aliénation féminine" de Mona Chollet

Dans ce livre, la journaliste du Monde Diplomatique dissèque les façons insidieuses avec lesquelles différentes industries (et Hollywood, en particulier) entretiennent la subordination de la féminité à la séduction des hommes et donc à l’image de leur corps, avec une connaissance acérée des séries télé qu’elle prend comme exemples. Et moi, quelqu’un qui parle de Gossip Girl et de The OC en connaissance de cause, ça a tendance à achever de me convaincre ! [1]

— Le test de Blechdel

Il s’agit à l’origine d’une blague dans une planche d’une BD américaine (Dykes To Watch Out For) dans laquelle un personnage raconte qu’elle ne va voir des films qui répondent aux trois critères suivants :
— qu’il y ait deux personnages féminins
— que ces personnages féminins aient une conversation
— que la conversation n’ait pas un homme comme sujet.

Et Feyrtys de me montrer une vidéo qui explique que sur les 10 "meilleurs" films nominés aux Oscars, seuls deux passent le test haut la main.
Ce test n’a évidemment aucun valeur scientifique et ne prend pas en compte les discours d’un film (ou d’un épisode de série) : Sex & The City 2 le passe haut la main, puisque les héroïnes discutent souvent ensemble de chaussures et de vêtements ! Mais je le trouve d’une force assez phénoménale pour illustrer la pauvreté des relations entre femmes représentées à la télévision.

Dans la dernière saison de House, il y a désormais deux femmes dans l’équipe. Et bien, très peu d’épisodes passent le test (ou en tout cas, sa version améliorée, qui veut que les deux personnages féminins qui ont une conversation doivent avoir un nom et un prénom). Et je ne peux m’empêcher de vous raconter le synopsis de "We need thé Eggs", son épisode 17.

La Télé selon Dr House

House est très embêté puisque sa prostituée favorite abandonne le métier pour se marier. Pendant que son équipe essaye de résoudre le cas d’un patient dont les yeux pleurent du sang, il auditionne au travail ses remplaçantes.
Son équipe pense que l’infection dont souffre le patient tire son origine dans la poupée gonflable qui lui sert de petite amie ! Les discussions vont bon train sur les difficultés des relations amoureuses et House finit par prendre conscience qu’il est peut-être amoureux de sa femme, enfin la prostituée avec laquelle il vit et qu’il a épousé pour lui permettre de prétendre à une carte verte.
A la fin de l’épisode, le patient propose à Adams (l’une des femmes de l’équipe, la plus jolie) de prendre un verre avec lui… Elle lui explique qu’il ferait mieux d’appeler sa voisine, moins jolie certes mais qui était amoureuse de lui avant qu’elle ne découvre son penchant pour le plastique !

Et là, je n’ai pas pu résister !

COOOOME OOONN !

Parce qu’une femme ne possède pas tous les attributs du canon hollywoodien, elle ne peut pas prétendre à autre chose qu’à un malade mental qui a vécu pendant des années avec une poupée gonflable façonnée à l’image d’une "yoga instructor" !!

COOOOME OOONN !

— Une discussion sur les titres des séries télé

Alors que l’on discutait des nouvelles comédies "féminines" qui ont pullulé à la rentrée et d’un article du Globe and Mail (l’équivalent du New York Times canadien) sur la représentation des "épouses" à la télévision (How Television Portrays the Wife), on s’est rendu compte que dans les titres mêmes des séries télé, les femmes ne peuvent être désignées que par leur statut par rapport au mariage : ce sont soit des "Filles" :

- New Girl (FOX - 2011)

- Two Broke Girls (CBS - 2011)

- Girls (HBO - 2012)
Gossip Girls (CW - 2007)

ou des "Epouses" :

- The Good Wife (CBS - 2009)

- Desperate Housewives (ABC - 2004)

-  The Real Housewives of… (Bravo - 2006),

quand ce ne sont pas des "Bitches" :

- GCB (ABC - 2012)

- Don’t Trust the B- in Appt 23 (ABC - 2012).

Il n’y a pas de séries à l’heure actuelle avec le mot "Woman" dans le titre. Il faut remonter à 2007 pour retrouver le terme sur les networks avec Bionic Woman (NBC) et Womens Murder Club (ABC). Deux exemples en dix ans. Et encore, j’ai un problème avec la première série. Comme Wonder Woman, pour qu’il y ait le mot dans le titre, il faut que l’héroïne soit plus forte qu’une femme normale…

Les hommes n’ont pas ce problème. Cette saison, on peut voir

- A Gifted Man (CBS - 2011)

- Last Standing Man (ABC - 2011)

- Mad Men (AMC - 2007)
et Two and A Half Men (CBS - 2003).

Ils existent en tant qu’êtres humains masculins, sans considération d’âge ou d’engagement dans le mariage ! Je n’ai trouvé qu’une série qui désignaient ses personnages adultes comme des Boys : My Boys (TBS - 2006).
Et qu’une seule série avec Man et Woman dans le titre : Men, Women and Dogs (WB - 2001), une sitcom mettant en scène quatre… hommes qui promènent leurs chiens dans des parcs pour draguer des femmes… Charmant non ?

Alors quand j’ai vu ce que serait la nouvelle série de l’été de TBS, tout seul, comme un grand, je n’ai pas eu d’autres mots que…

Merci Feyrtys !


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[1Sur Gossip Girl, elle a également écrit dans le Monde Diplomatique un article dans lequel elle analyse les rapports de classe dans la série.