Critique des meilleures nouvelles séries télé (et des autres)
Regarde critique sur les séries TV actuelles

Les Moments du Mois - Cinq moments série qui nous ont marqués au mois de novembre

2015: Novembre 2015 en Cinq Moments Séries

Par la Rédaction, le 1er décembre 2015
Publié le
1er décembre 2015
Saison Novembre
Episode Novembre
Facebook Twitter
Les "Moments du Mois", c’est le rendez-vous mensuel de pErDUSA, l’occasion pour nous tous de faire une pause, un instant, de se regarder dans les yeux et de se dire "ça va ?".

Ça va ?

Bien. En novembre, on s’est détendu exactement de la même façon que d’habitude : en regardant beaucoup de séries. Et on en parle maintenant, tranquille, entre nous.

Et peut-être même qu’à la fin du mois on va leur mettre des notes.

1 The Grinder

Saison 1 - Episode 6 - Dedicating This One to the Crew

10 novembre En Lowe, en large et en travers
Par Nico

C’est la seule nouveauté que je continue à suivre de manière régulière. En tout cas, celle dont je n’ai pas repoussé le visionnage à la période des papillotes.

Dans The Grinder, Rob Lowe provoque chez moi une réaction que je n’avais pas éprouvé depuis la fin de la saison 3 de The Office. Comme avec le personnage de Michael Scott dans la série de NBC, il suffit que je vois apparaître Dean Sanderson sur l’écran pour commencer à sourire.

Soyons francs : pour vous convaincre de regarder la série du vrai-acteur-qui-devient-faux-avocat, je pourrais vanter le côté meta du programme (mais franchement, c’est devenu un argument tarte à la crème). Je pourrais aussi vous parler de la distribution réunie autour de Rob Lowe, très bien choisie (Fred Savage, Natalie Morales, Mary Elizabeth Ellis, Natalie Morales, William Devane, Natalie Morales. Et Natalie Morales). Mais la vérité, c’est que, alors que le show signe de bons débuts, Lowe est juste parfait. Et c’est lui l’argument de vente numéro 1.

Dans le timing comique, dans sa gestuelle, dans sa capacité à jouer avec ses partenaires, dans la façon dont il incarne son personnage, l’ex-Sam Seaborn de The West Wing est tout simplement impeccable semaine après semaine. Et ça fait ma joie. Pour l’instant.

Dans cet épisode, le prologue met encore et toujours en valeur The Grinder, la série judiciaire qui a fait de Dean une vedette de la télé. Grâce à Matt "Fuss" Fusfield, assistant juridique sourd et aveugle, la scène est particulièrement réussie et lance l’histoire sur un excellent rythme. Le charme continue d’agir quand le héros est au centre des échanges. Par contre, quand il est en retrait, c’est un peu moins jubilatoire.

Je pense que c’est juste une question de temps avant que le potentiel des autres personnages ne soit vraiment utilisé. Et je le souhaite ardemment parce que Fred Savage fait de l’excellent boulot.

On le sait tous : pour trouver la bonne carburation, une comédie a besoin d’un temps plus ou moins long. Avec toutes ses qualités, The Grinder n’échappe pas à la règle. J’espère cependant que cela interviendra vite. C’est ce qui aurait pu faire de cet épisode de The Grinder un modèle à reproduire. Ce qui n’est pas encore totalement le cas.

2 How To Get Away With Murder

Saison 2 - Episode 8 - Hi, Im Philip

12 novembre / Melrose Place 3.0
Par Jéjé

C’est avec cet épisode que j’ai enfin compris pourquoi j’ai repris la série (abandonnée, pensais-je à l’époque, avec satisfaction et détermination après le premier épisode de la nouvelle saison) et que je continue à la suivre chaque semaine.

Non, ce n’est pas pour la « virtuosité » de ses allers et retours entre le présent et le passé (qui ferait passer Damages pour un chef d’œuvre de subtilité et de précision), ni pour la maîtrise de ses mystères aux long cours (la série rajoute fausses pistes et nouvelles questions à chaque réponse qu’elle donne pour éviter que le spectateur ait le temps de se demander si cette dernière était un tant soit peu satisfaisante), encore moins pour pour Viola Davis (qui ne peut rien faire pour sauver un personnage erratique qui passe son temps à pleurer ou à faire des crises d’autorité)…

Moi, ce qui m’amuse dans How To Get Away With Murder, ce sont les scènes de cul soft.
Les premières, de sexe gay avec le personnage de Connor, ont eu un petit côté novateur sympathique. Mais il y en a eu tellement et elles se sont étendues à tous les personnages que cet aspect s’est vite dilué.
Désormais, elles sont devenues des passages obligés de la série. Un brin ridicules tellement elles exsudent la satisfaction de leur propre importance. Ouh là là, regardez, comment on ose : c’est une scène chaude entre Annalise et une femme splendide ! Ouh là là, regardez comment on réussit à faire des trucs incroyables sur le network de Disney : c’est une scène chaude dans laquelle une femme va connaître son premier orgasme ! Ouh là là, regardez comment on est tellement audacieux : c’est une scène chaude entre un couple sérodiscordant !

Et moi, ce petit côté décalé, naïf, puéril m’amuse beaucoup.
Car, somme toute, elles sont filmées comme il y a vingt ans dans Melrose Place avec les mêmes gros plans sur des épaules ou des bras entrelacés.
J’ai l’impression de retrouver le même esprit des scènes chaudes entre Jo et Jack.
Et tout ce qui peut me rappeler Melrose Place me satisfait énormément.

C’est pour ça que je ne suis pas prêt d’abandonner à nouveau les aventures des étudiants sexy pas très bons acteurs d’How To Get Away With Murder.

3 Arrow

Saison 4 - Episode 7 - Brotherhood

18 novembre / Capuche sous stéroïdes
Par Ju

La saison 2014/2015 fût un peu compliquée pour notre ami Capuche.

D’un côté, Daredevil a montré qu’il était possible de faire exactement la même chose qu’Arrow, en mieux. Libérée de toute contrainte, avec seulement 13 épisodes à produire, Matt Murdock était un meilleur justicier obnubilé par la protection de « SA VILLE », sa série était plus audacieuse, et ses combats ont ringardisé d’un coup tout ce que faisait Capuche et ses potes depuis des années.

De l’autre côté, la même année, The Flash a prouvé qu’il était possible de faire sensiblement la même chose qu’Arrow, en mieux, et avec exactement les mêmes contraintes.

Donc, oui, une dure année. Oh, et sans oublier le fait que la saison 3 d’Arrow a bêtement trébuché dès son premier épisode pour rouler en boule de façon grotesque et laborieuse pendant les 21 épisodes suivants.

Ce que je veux dire, c’est que la saison 3 était nulle.
Mais là où je veux vraiment en venir, c’est au fait que la saison 4 d’Arrow commence super bien. (Mieux que la saison 2 de The Flash, mais ce n’est pas le sujet.)

C’est bien simple, tous les défauts de la saison précédente ont été gommés. Du plus essentiel (la Team Capuche collabore efficacement plutôt que de passer son temps à s’engueuler, Felicity ne passe plus tous les épisodes à pleurer, l’histoire est simple et cohérente…) au plus futile (Diggle ne se balade plus à découvert à côté de ses potes en costumes !).

Et dans son septième épisode, réalisé par le chorégraphe habituel de la série, Arrow s’est complètement lâchée dans ses scènes d’action. L’épisode était vif, dynamique, et mis en scène de façon bien plus fluide que d’habitude (le passage en caméra à l’épaule au milieu de container choque un peu, pour dire vrai). Les bastons étaient complètement décomplexées, à plusieurs niveaux, en plusieurs étapes, plutôt jubilatoire.

Il ne leur reste plus qu’à se débarrasser de leurs flashbacks inutiles et on est bon.

4 Survivor

Saison 31 - Episode 8 - You Call, We’ll Haul

11 novembre / Wentworth - Does not count
Par Feyrtys

Jeff Probst, présentateur historique et presque légendaire de Survivor, n’a jamais fait d’efforts pour cacher sa misogynie. Ses éloges sur les candidats ayant marqué l’émission ne tarissent jamais, quand il omet systématiquement de parler de Parvati, d’Amanda ou de Cirie.

Avant le début de cette 31ème saison, quand Dalton Ross lui a demandé de faire la liste les candidat.e.s qui, selon lui, n’auraient aucune chance de gagner, le bon petit Jeff n’a bien sûr pas cité un seul homme. Apparemment le seul fait d’avoir un utérus suffit à réduire ses chances de gagner le million de dollars et le titre de "Sole Survivor".

S’il me semble que les discours à forts relents misogynes se font de plus en plus rares au fil des saisons, il reste néanmoins une constante parmi les candidats de Survivor : l’Alpha Male, souvent un homme blanc âgé de plus 40 ans, qui tient absolument à se positionner comme "leader" et qui n’arrive pas à considérer une candidate comme son égal, mais plutôt comme une "sœur" ou "comme sa fille".

Cette saison n’a pas fait exception et Andrew Savage a rempli son rôle d’Alpha Male à la perfection. Persuadé d’être en contrôle, ravi de pouvoir compter parmi sa supposée alliance des hommes plus jeunes et physiquement plus forts que lui, il dépense toute son énergie à prouver qu’il est plus sage que tout le monde, tout en ne daignant pas adresser la parole aux femmes, puisque cela signifierait reconnaître son existence.
C’était sans compter sur Kelley Wentworth, jeune joueuse sous-estimée dans Blood vs Water, sa saison d’origine, et handicapée par son père qui jouait avec elle. Wentworth réussit en effet l’exploit de blindiser l’Alpha Male en question et toute son alliance en utilisant une Immunity Idol récupérée avec brio et sang froid.

Dans l’état actuel du jeu et des tactiques très souvent utilisées, sortir une II au bon moment est en soi un coup de maître. Même en se sachant en danger, Kelley ne révèle à personne qu’elle a trouvé une II, se protégeant contre les alliances fluctuantes et peu sûres. Elle aurait pu se retourner contre Ciera et jurer allégeance à une alliance majoritaire, mais elle préfère se débarrasser en beauté de LA figure paternaliste de la tribu post-merge elle profite du fait que l’Alpha Male et ses acolytes la sous-estiment au point de ne même pas imaginer qu’elle puisse avoir une II en sa possession et décident de ne pas diviser les votes. En gros, Kelley retourne les armes du patriarcat contre lui.

In your face, Probst.

5 Downton Abbey

Saison 6 - Episode 8 - Episode Eight

8 novembre / Un presque finale presque parfait
Par Jéjé

Il en reste encore un. Le Christmas Special, cher aux séries anglaises à succès.
Et c’est presque dommage.

Car le dernier épisode « classique » de cette ultime saison est sûrement l’un des meilleurs de la série et fonctionne comme un finale formidable.

Ce que n’est plus la série depuis longtemps, on est d’accord. Je ne suis même pas sûr qu’elle ne l’ait jamais été. Je me dit parfois qu’il s’agit d’un drama en costumes tout à fait banal (et souvent sympathique) rehaussé (parfois illuminé) par la performance de Maggie Smith dans le seul rôle pour lequel on a bien voulu écrire de bonnes répliques, mais je suis sûrement trop sévère.

Toujours est-il que Downton Abbey a passé ses derniers temps à recycler les intrigues du début sans grande invention, s’est empêtrée dans la gestion du temps qui passe (aucun personnage ne semble avoir vieilli durant les six saisons qui sont sensées couvrir plus de quinze années de vie…) et s’est forcée à remplacer les personnages disparus suite aux départs de leurs interprètes par des ersatz tout fades alors que la moitié de la distribution restante n’était pas vraiment utilisée (bon sang, Cora n’a jamais servi à rien du tout).
Pourtant (oui, après tout ça, il y a un pourtant), ce finale réussit tout. Il parvient à utiliser quasiment tous les personnages de la série dans une intrigue ponctuelle très amusante, il conclut les arcs plus longs de la plupart d’entre eux avec cohérence, il fait habilement écho aux événements du pilote et il offre aux spectateurs une happy-end plausible et terriblement cynique (donc entièrement satisfaisante).

Mary, la soeur aînée, celle a qui tout était promis au début de la série, l’héroïne de Downton Abbey sur le papier, obtient... tout, tandis qu’Edith, sa soeur cadette, l’outsider, devenue le personnage phare de cette dernière saison, celle qui s’est émancipée par le travail, qui s’est extirpée de sa condition de femme assujettie aux volontés des hommes, bref, notre préférée, voit ses rêves de vie amoureuse épanouissante brisés [1].

Mary reste l’héroïne à qui tout réussit mais la série n’est pas dupe de cette destinée logique, c’est Edith qui obtient le dernier plan de l’épisode.

Je regarderai quand même le Christmas Special, mais il est probable que cette image restera pour moi la vraie fin de Downton Abbey.

la Rédaction
Notes

[1C’est un peu tout le contraire du formidable conseil tribal du moment de Feyrtys !