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Sleepy Hollow - Avis sur les premiers épisodes de la série Sleepy Hollow

Sleepy Hollow: Une Série Sans Queue Ni Tête

Par Blackie, le 12 octobre 2013
Publié le
12 octobre 2013
Saison 1
Episode 4
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Adapter sur le petit écran l’histoire plutôt connue de Sleepy Hollow était une idée un peu casse-gueule. Surtout quand le film de Tim Burton est la dernière version que l’on a en tête en guise de référence (ou comme j’aime l’appeler : "le début de la fin de Burton"). Transposer l’histoire à notre époque ne faisait qu’enfoncer le clou dans le manque de confiance qu’une telle série puisse inspirer.

C’est pourquoi on tient là une vraie petite surprise de cette rentrée. Attendue de personne, sans star, sans grande pub, elle connaît un succès d’audience assez étonnant pour une série qui ne lésine pas sur l’abondance de magie et de créatures surnaturelles. Au point de s’être vue renouvelée pour une seconde saison la semaine dernière, mais tout en gardant sa commande initiale de treize épisodes pour celle-ci.

Sleepy Hollow est vite devenue mon rendez-vous le plus attendu de la semaine, en s’inscrivant parfaitement dans un genre que j’affectionne.

Parallèlement, ça me fait un peu mal de me dire que les mecs derrière Hawaii 5.0, une série sur les Transformers et la saga Underworld font infiniment mieux que l’équipe de Joss Whedon en ce moment.
Je crois que je vais me mettre à boire un peu plus.

C’est quoi ?

Sleepy Hollow est une série fantastique, donc, qui s’inspire très librement de la nouvelle de Washington Irving. Elle prend plus ou moins la place laissée vacante par Fringe sur la Fox. Avec de meilleurs horaires, puisqu’elle est diffusée le lundi soir sans grande compétition en face.

Autant aller voir directement les personnes ayant bossé sur le produit qu’on souhaite remplacer. La série vient donc d’Alex Kurtzman et Robert Orci, ainsi que Len Weiseman (réalisateur des films Underworld) et le petit nouveau Philip Iscove. Leur équipe comprend aussi Jose Molina (Grimm, The Vampire Diaries) à l’écriture et Ken Olin (qui bossait avec Orci sur Alias) à la réalisation.
Qualité ou non mise à part, je trouve qu’un tel groupe offre au moins la promesse de ne pas s’ennuyer.

Ca parle de quoi ?

Ichabod Crane, soldat sous les ordres de George Washington et amateur de chouchou, se réveille à notre époque en même temps que le Cavalier Sans Tête qu’il combattait. Il s’allie vite au Lieutenant Abbie Mills, avec qui il découvre qu’il s’agit d’un des Cavaliers de l’Apocalypse envoyé par le démon qu’Abbie croisa dans son enfance.

Ouais, rien que ça.
Et c’est sans parler de l’épouse sorcière qui communique depuis les limbes, la sœur dans un asile ou le shérif/mentor qui gardait plein de secrets.

C’est avec qui ?

Peu de gens reconnaissables. Nicole Beharie (Abbie) et Tom Mison (Ichabod) sont complètement nouveaux pour la majorité du public. Beharie est apparue brièvement dans The Good Wife, ce dont je ne me souviens pas. Et les Anglais connaissent peut-être Mison avec Parade’s End, dont je me fiche puisque c’est anglais.

Orlando Jones (le Capitaine) est surtout identifiable auprès des fans de MadTV (il n’y a que Drum et moi qui sautons au plafond, en somme). Katia Winter (Katrina Crane) est peut-être plus reconnaissable pour Fringe. Mais elle a jusqu’ici eu moins de temps d’antenne que des gens n’apparaissant même pas dans le générique. Allez comprendre.

Et en parlant de guest stars, c’est là qu’on trouve plus de visages qui font plaisir. Il faut espérer que John Cho (Harold & Kumar) et Clancy Brown (Carnivale) reviendront respectivement jouer le flic aux problèmes cervicaux et le shérif Corbin. En flashback plus qu’en vision venue guider Abbie, par pitié. Dexter est fini, on ne mérite plus de souffrir.
Lyndie Greenwood Nikita, en soeur d’Abbie, prend de l’importance et des tripes en s’inspirant visiblement de Sarah Connor.

Et c’est bien ?

C’est vraiment très chouette. Sérieusement.

On y sent une réelle envie de divertir par tous les moyens, sans prétendre à beaucoup plus, et sans pour autant verser dans l’écriture idiote et les effets ridicules. Les résultats ne sont pas toujours à la hauteur, mais il y a une volonté de bien faire qui se ressent au travers de plans essayant d’être un peu originaux, au même titre qu’une histoire qui veut surprendre en permanence. Et j’aime bien donner des points pour l’effort, moi.

Pour l’instant, Sleepy Hollow reste un peu coincée dans un schéma du Monstre de la Semaine, tout en voulant trop s’amuser à réécrire l’Histoire américaine. Heureusement, elle ne perd jamais trop d’objectif le mystère principal du Cavalier Sans Tête, toujours lié de près ou de loin aux événements. Le fait que la saison s’arrête à treize épisodes laisse d’ailleurs espérer un recentrage assez rapide là-dessus. Et comme le démontre ce quatrième épisode, c’est là qu’elle tire sa force.

Parce qu’il y a énormément à se mettre sous la dent. Je n’irais pas jusqu’à dire que j’ai compris le moindre détail de tout ce qui dérive de l’apparition du Cavalier et forme une complexe mythologie. Les relents de Rambaldi me filent des migraines. Mais aucun point du mystère ne semble plus faible qu’un autre ou sans intérêt. On délaisse juste trop Katrina à mon gout. Et c’est pas comme si être une sorcière kidnappée par un démon était l’aventure la plus chiante.

Bref, c’est drôle et ne perd jamais de temps pour enchaîner les surprises, tandis que le mélange entre enquête policière et gothique prend bien. En une poignée d’épisodes, la liste des créatures et objets surnaturels apparus est énorme. En gros on s’approche d’une version plus adulte de ce que fait la CW, mais en éliminant les romances inutiles.

Les rapports purement amicaux entre Abbie et Ichabod sont d’ailleurs un de mes aspects préférés. Cette tension sexuelle à laquelle il est impossible d’échapper dès qu’on associe un homme avec une femme me fatigue grandement. Heureusement qu’ici la dynamique tend plutôt à les faire adopter la même coiffure.

Il faut être assez indulgent sur plusieurs aspects, notamment l’adaptation au monde moderne d’Ichabod. L’humour de Mison fait passer le tout, Beharie se débrouille aussi sans que je ne me sente insultée une seule fois en tant que femme. Wouhou.

Vraiment, je ne boude pas mon plaisir et j’espère que la saison va continuer sur cette lancée complètement dingue.

Blackie