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The Good Fight - Vivement le revival de The Good Wife

Day 471: The Good Wife 1.0

Par Jéjé, le 21 mai 2018
Par Jéjé
Publié le
21 mai 2018
Saison 2
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J’ai arrêté de regarder The Good Fight durant quelques semaines. Sans faire exprès. J’ai simplement oublié la série. Certes, il faut dire que la pauvre a fort à faire en ce moment face à l’ultime saison de The Americans et mon addiction toute nouvelle à The Resident [1].

Mais je ne suis pas passé pour autant à côté de Grey’s Anatomy (qui est loin de son niveau habituel) ou bien de la nouvelle version masculiniste de Law & Order : SVU.
Cet oubli me force à reconnaître, alors même que les derniers épisodes avaient relevé le niveau de la saison, que j’ai perdu tout intérêt pour The Good Fight.

Et cet épisode, particulièrement enlevé et réjouissant, n’a fait que confirmer cet état de fait.

Un chouette « special episode »...

Day 471 est passé en un instant. Je n’ai pas eu le temps de soupirer à l’idée de me coltiner un double dose du pire travers de la série (le recyclage des anciennes guest stars emblématiques de The Good Wife) assortie d’un discours méta concernant cet aspect (dans la scène d’introduction qui marque le retour de Liz, celle-ci se plaint de la présence au cabinet à la fois de Lemon Bishop, le principal client d’Alicia des dernières saisons, et Colin Sweeney, le Joey Heric de The Good Wife) que Boseman était abattu et que se lançait un générique inédit avec les images habituelles et une musique bien plus feutrée.

intrigué par la promesse d’un « special episode », j’ai pensé un instant que les personnages principaux allaient laisser leur place au mari de Liz, capitaine de police, et à son partenaire, dans une enquête sur le tueur d’avocats et les dessous du cabinet, je me suis laissé embarquer dans son histoire avec Diane en cheffe de guerre. Ce qui constitue bien un « special episode » puisque Diane au premier plan et uniquement pour ses compétences professionnelles, ça n’est jamais arrivé depuis le début de la série.
Elle bazarde sa drogue, sauve le cabinet de l’OPA agressive d’Alan Alda sur ses clients, met Maia au travail, explose des ballons de baudruche avec Lucca et ne fait pas une seule référence à Donald Trump.

…pour de mauvaises raisons

Le problème, c’est que Day 471, qui semble être pensé comme l’un des points d’orgue de la saison, est une réussite très satisfaisante en grande partie parce qu’il met fin aux pistes hasardeuses et mal exploitées lancées dans les premiers épisodes (le micro-dosing de Diane, son inimitié avec Liz, la menace diffuse de la ou du lawyer slayer…).
Et parce que son rythme suffisamment haletant permet de mettre souvent de côté le fait que tout l’épisode, toutes ses intrigues, toutes ses idées, c’est du recyclage de The Good Wife.

Diane et la proposition de la fusion du cabinet avec celui du personnage d’Alan Alda qui intervient au moment où l’un des partenaires est abattu rappelle furieusement la fusion de Lockhart/Garner avec le cabinet de Louis Cannin quand Will est tué en saison 5. Solomon Waltzer, incarné par Alan Alda, qui utilise son grand âge pour amadouer la bienveillance des jurés dans le prétoire et qui en coulisses se révèle un manipulateur sans scrupules, est un décalque trait pour trait (si on remplace l’âge par la maladie) de Louis Cannin, le personnage de Michael J. Fox de The Good Wife.
Boseman abattu dans un épisode pivot de la série est un écho sans souffle à la mort de Will.
Les « Je t’aime, moi non plus » de Lucca au gré des péripéties de la carrière politique de Colin ne peuvent pas ne pas faire penser à la relation entre Alicia et Peter Florrick.

La variation sur le même thème, l’un des grands principes des procedurals, fut l’une des grandes forces de The Good Wife, parce qu’il concernait les affaires judiciaires.
Plutôt que The Good Fight ne tente de l’appliquer à ses arcs et à ses personnages, ça ne marche pas et ça sent le réchauffé en permanence, je préférerais qu’elle reprenne avec vigueur l’exploration de l’un des thèmes principaux des affaires de The Good Wife, la technologie numérique dans le fonctionnement du monde contemporain, comme elle l’a déjà fait et réussi dans Day 457 autour des informations ciblées en fonction des profils Facebook. L’un des meilleurs moments de l’épisode, à mon sens, est celui où Colin tente d’avoir des informations sur sa tablette sur les coups de feu chez Boseman/ Reddick et que sa lecture est constamment interrompue par les pubs vidéos.
Et qu’elle explore aussi véritablement les enjeux raciaux liés à la spécificité du cabinet (dans cet épisode, la « diversité » n’est qu’un petit pion dans la guerre que se livrent Diane et Solomon).

Mais l’épisode n’était pas désagréable.
Et le bureau rempli de ballons de Lucca faisait de jolies images.

Jéjé
P.S. Max’ prendra la suite avec un peu plus d’enthousiasme pour les deux épisodes suivants...
Notes

[1Merci monsieur Nico !