The New Guy: Mauvaise Graine
Claudette avait (presque) pensé à tout pour se débarrasser de Vic sans faire de vague. Au cours des dernières années, elle ne se l’est jamais vraiment mis à dos, discrète et professionnelle. Depuis qu’elle a accédé au poste de capitaine, elle n’a jamais montré ses véritables intentions envers lui. Elle arrive même à lui faire croire qu’elle peut l’aider à reculer la date de son départ en pré-retraite, alors qu’elle n’en a pas du tout l’intention. Elle a toute mon admiration ! C’est quand même la seule qui, jusque-là, a réussi à n’éveiller aucun soupçon de la part de Vic !
Malheureusement pour elle, elle n’avait pas pris en compte un facteur primordial : le charisme incroyable de Vic. En intégrant un nouveau détective au sein de la Strike Team et en lui promettant la place de son leader, elle pensait faire de Kevin son allié et son espion... Mais dès son premier jour passé auprès de Mackey, Kevin semble déjà penser que ce sont ses méthodes anti-conventionnelles du détective qui lui ont attiré cette mauvaise réputation, mais qu’au fond, il n’est pas si pourri que ça... Alors pourquoi vouloir le mettre à la porte ? S’il savait...
Kevin est un ancien officier de la frontière avec le Mexique. Il a l’air compétent, un peu jeune peut-être pour remplacer Mackey, mais suffisamment intelligent pour pouvoir faire correctement son boulot. Vic est obligé de faire preuve d’esprit d’équipe avec lui, et de l’intégrer du mieux qu’il le peut, grâce aux manigances de Claudette.
Mais sa présence appuie là où ça fait mal. Dans leur première intervention musclée ensemble, Kevin choisit de s’armer d’un fusil à canon scié. Cela peut paraître anodin, mais pour la Strike Team, et pour le téléspectateur, cette arme était celle de Lem, et de personne d’autre. Voir un autre que lui se saisir de son arme de prédilection, c’est un peu comme du vol.
Sa disparition continue à se faire sentir comme cet énorme vide qu’il ne faut surtout pas remplir, du moins, pas encore.
Bien sûr, le premier à réagir à l’arrivée de Kevin est Shane. Tout comme la présence de Tavon lui était insupportable (racisme quand tu nous tiens), celle de Kevin lui rappelle à chaque seconde la mort de Lem et sa responsabilité. J’imagine que le déni est plus difficile dans un cas pareil... Shane s’en retrouve à pleurer dans un coin et le pire, c’est qu’on le plaindrait presque. L’absurdité de la mort de Lem n’a d’égale que l’absurdité des sentiments ressentis envers Shane après cette mort. Les scénaristes nous tiennent comme il faut.
Vic, de son côté, fait croire que tout va bien, qu’il s’est remis de la mort de Lem depuis qu’il a tué Guardo, et pour le prouver, passe l’épisode à essayer de sauver un membre du gang des One-Niners qui voudrait s’en échapper, avec plusieurs autres. C’est la première fois depuis longtemps que l’on voit Vic faire son boulot pour une bonne cause et sans aucune arrière-pensée. C’est pourquoi le voir échouer est encore plus douloureux... Mais révélateur de ce qu’il ressent vraiment. Alors que le jeune homme que Vic essayait de protéger contre les One-Niners est en train de se vider de son sang dans sa planque, Vic décide de l’emmener lui-même aux Urgences. On sait par avance que cela allait mal se finir, et lorsque Vic porte dans ses bras cette dernière victime de la barbarie de ce gang, on sait que pour lui, tout va s’écrouler...
Cet espoir de pouvoir faire une différence, d’aider au lieu de menacer et punir, c’était Lem. Cette volonté de protéger envers et contre tout, de se mettre en danger soi-même pour protéger un autre, c’était Lem. Et ce gamin qui voulait partir des One-Niners pour une vie meilleure, c’était aussi Lem...
C’est pourquoi, lorsqu’il meurt dans la salle d’attente de l’hôpital, devant les médecins et infirmières qui s’occupent d’autres patients, Vic perd la tête et se met à tout casser autour de lui. On regarde cette scène comme les autres autour de lui, Claudette, Kevin, Shane, Corrine : avec incrédulité, incompréhension et compassion... Vic n’était visiblement pas prêt à revenir travailler, et l’assassinat de Guardo n’a absolument rien réglé.
Tout ne va pas bien non plus pour Claudette et Dutch, lorsqu’ils découvrent qu’ils n’avaient pas cru une victime de viol il y a quelques mois, alors qu’elle disait la vérité... Le violeur choisit ses victimes auprès de jeunes fugueuses et après les avoir droguées et violées, il leur intime de "repartir chez elles", à savoir, dans leurs foyers familiaux. Espérons qu’ils le trouvent dans le prochain épisode parce que vraiment, je me serais passée de la scène dans laquelle Danny (de retour !) et Julien découvrent la dernière victime, inconsciente, à moitié nue, en train d’être abusée sexuellement par un vieux pervers qui se croyait dans un libre-service... Merci bien hein !
Dutch continue à faire équipe avec Billings, pour notre plus grand plaisir ! En effet, Billings, du haut de son incompétence notoire, se paye le luxe de continuer à dire ses quatre vérités à Dutch, à savoir, sa fâcheuse tendance à séduire des femmes vulnérables sur lesquelles il peut exercer un certain ascendant... Et lorsqu’il apprend que Tina a demandé son transfert, il paraît honnêtement surpris, alors qu’il était évident que sa tentative de drague aurait des conséquences. Il est comme ça Dutch, malgré son intelligence au-dessus du commun, il semble incapable de faire face à ses propres défauts.
Acedeva, pendant ce temps, continue ses manigances pour s’assurer un future dans sa carrière politique. Il ne change pas... Et redonne à Claudette le dossier des meurtres que Dutch avait découvert dans le premier épisode. M’est avis qu’Aceveda ne sera pas l’allié le plus fidèle de la nouvelle capitaine de Farmington.
