Hi, Infidelity: Vive les sweeps !
Est-ce un miracle dû à l’effet sweeps ? Est-ce un signe que Rob Thomas nous a enfin compris ? Est-ce le chant du cygne d’une série que chaque semaine semble rapprocher un peu plus de l’annulation ?
Pour la première fois depuis le début de la saison, Veronica Mars nous offre un épisode qui n’a pas à pâlir face à ceux des deux saisons précédentes. Pas trop en tous cas.
N’écoutez pas ceux qui se contenté d’une mauvaise scène (l’accident de voiture de Keith, on ne peut plus cliché, il est vrai) pour condamner quarante minutes de très bonne facture. Hi, Infidelity, malgré deux intrigues secondaires un peu faibles, est certainement l’épisode le plus Veronica Marsien qu’on ait eu depuis le début de la saison. Et mine de rien, ça m’avait bien manqué !
Un arrière plan qui commence enfin à prendre forme
Premier bon point de l’épisode : l’univers de Hearst commence à être bien installé et à s’intégrer aux intrigues de façon pas trop artificielle. Cette mise en place aura été laborieuse, c’est indéniable, mais elle était aussi inévitable. Veronica Mars (la série) a toujours énormement reposé sur son univers et ses personnages secondaires, et je ne pense pas que la série aurait pu survivre longtemps sans un arrière plan complexe et fouillé. Alors, bien sûr, pendant qu’on introduit des nouveaux personnages, on donne moins de temps d’antenne à Wallace et Mac, mais bon, admettez le, ce ne sont pas Wallace et Mac qui auraient fait de bons suspects pour les viols / meurtres / accidents de bus à venir !
D’ailleurs, j’ai un peu de mal à comprendre l’indignation de certains quand leur personnage secondaire favori n’apparaît pas dans l’épisode.
La série a toujours été centrée sur Veronica et éventuellement, dans une moindre mesure, sur Keith et Logan. Elle n’a jamais hésité à faire disparaître les personnages secondaires des épisodes où ils n’étaient pas utiles (Wallace a bien disparu pendant 5 épisodes d’affilé l’an dernier, et Jackie pendant encore plus longtemps), et elle ne nous les montre en général que lorsqu’ils s’intègrent à l’enquête ou qu’ils affectent la vie de Veronica.
Du coup, je ne vois pas en quoi la présence de Mac, Wallace, Lamb, Piz ou Parker au générique devrait changer quoi que ce soit à cette règle.
Au contraire, je préfère qu’elle n’y change rien ! L’intrigue « hors sujet » de Wallace dans cet épisode et le précédent a été un beau ratage, je n’ai pas envie de voir Mac draguer dans la laverie de Hearst ou Piz se faire des amis à la radio !
Bien sûr, les scénaristes pourraient faire un effort pour intégrer d’avantages les personnages secondaires aux enquêtes de Veronica. J’espère d’ailleurs qu’ils le feront dans la deuxième et la troisième partie de la saison. Mais comme je l’ai dit plus haut, il était nécessaire en ce début de saison d’introduire pas mal de nouveaux personnages, quitte à délaisser un peu le reste du casting... Ca n’excuse pas la faiblesse de certains épisodes ou le manque d’intéret de certaines enquêtes mais, au moins, on peut se dire qu’on n’a pas subi tout ça pour rien !
Bref, tout ça pour dire que je commence à me sentir à l’aise à Hearst et à apprécier les différents personnages et intrigues qui y ont été installés.
Evidemment, la mise en place en question a été assez mal gerée, et a pas mal nuit à l’intéret du premier mystère de cette saison (qui n’avait vraiment pas besoin de ça), mais maintenant qu’on commence à bien connaître le Dean, sa femme, le prof de criminologie, son assistant, la rédactrice en chef du journal du campus, Piz, Parker et les autres, les choses devraient changer. Ca se voit déjà dans l’enquête de cet épisode, qui exploite principalement des personnages déjà introduits auparavant. Et comme je suis un éternel optimiste, je pense que ça se verra encore plus dans les deux prochains mystères de la saison, qui n’auront qu’à se reposer sur les bases posées au détriment du mystère du violeur en série.
Une enquête très Marshmallow !
Autre bon point de l’épisode : l’enquête principale m’a beaucoup plu. Pourquoi ? Parce qu’elle est suffisamment simple pour être crédible (pas de braquage ou de kidnapping de donneur de moelle, juste un ennemi de Veronica qui l’accuse de plagiat), tout en étant originale, intégrée à la vie de l’université, et remplie des rebondissements intéressants.
Surtout, cette enquête a enfin donné de l’intéret à certains personnages secondaires, dont on se demandait un peu ce qu’ils faisaient à Hearst jusque là. Je commence notamment à trouver le Dean vraiment attachant, et j’ai eu un petit pincement au cœur en réalisant que sa femme le trompait.
Mais celui qui tire surtout son épingle de cette enquête, c’est Lucky 2.0. Son personnage prend enfin de l’ampleur : il n’est pas seulement l’assistant jaloux du prof de crimino, il est aussi un enquêteur amateur à ses heures. Et, surprise, il enquête sur la même chose que Veronica !
J’aime l’idée de donner un concurrent / collaborateur potentiel à Veronica. Je pense que, bien développé, son personnage pourrait nous offrir quelques scènes jouissives en remettant le Bitchy Marshmallow à sa place. Maintenant, Rob Thomas aura-t-il le temps de bien le développer ? Et surtout, aura-t-il le temps de l’intégrer correctement à l’enquête sur le violeur en série ? Car vu le rythme d’apparition des personnages secondaires cette année, on est bien partis pour ne pas le revoir avant l’épisode 10 ou 11 !
D’ailleurs, parlons en un peu du violeur en série. L’enquête n’avance pas beaucoup cette semaine. Ou plutôt, elle donne l’impression d’avancer tout en faisant du surplace.
Des fausses pistes qui s’enchaînent un peu trop
L’épisode commence en effet par la mise en évidence d’une fausse piste. Ce qui est chouette, c’est que pour une fois, Veronica n’a été ni plus bête, ni plus intelligente que nous : elle a compris au même moment que le téléspectateur que la vilaine féministe avait simulé son propre viol pour faire interdire les fraternités.
Le bon côté de cette découverte, c’est que Vero se fait encore de nouveaux ennemis. Et des ennemis pour jouer les suspects potentiels à chaque fois qu’il lui arrive une crasse, elle n’en a jamais assez !
Le mauvais côté de cette découverte, c’est qu’on se rend compte avec horreur que depuis trois épisodes, l’enquête sur les viols n’a pas avancé d’un chouïa puisque cette idiote de Veronica suivait une fausse piste ! Et ça, c’est un peu décevant quand même !
A la limite, la fausse piste en question aurait pu être utilisée intelligemment pour nous offrir un vrai retournement de situation. Par exemple, le « faux viol » aurait pu servir à faussement innocenter le vrai coupable qui aurait eu un alibi au moment où il avait eu lieu, ce qui aurait permis de nous surprendre pour de bon au moment de la révélation finale. Que ceux qui ont compris cette phrase me fassent signe !
Malheureusement, en étant révélée si tôt, cette fausse piste n’aura finalement été qu’un bon moyen pour Rob Thomas et ses amis scénaristes de gagner un peu de temps sans faire avancer l’enquête d’un pouce. Bouh qu’ils sont vilains !
Et pour en rajouter encore une couche, l’épisode se conclut par la révélation d’une autre fausse piste. Bon, là, il faut dire, on s’en doutait que Veronica n’avait pas arrêté le bon violeur grâce à l’odorat affuté de Parker et à une preuve ridiculement accablante qu’elle avait trouvée dans sa chambre (une tondeuse !!!). Mais toujours est-il qu’à part cette histoire d’eau de toilette, on n’aura une fois de plus pas appris grand chose sur le coupable dans cet épisode...
Heureusement, le cliffhanger lié à cette fausse piste donnait vraiment envie de voir la suite. Logan s’était un peu trop assagi ces derniers temps, et sa relation avec Veronica manquait de piment. Un bon petit secret, s’il est à la hauteur, ne pourra leur faire que le plus grand bien à tous les deux... Comme au bon vieux temps !
Keith é kIa U sept iD d’Axe IdEnt Ala cOn ?
Pour finir, parlons un peu du sujet qui fâche : Keith et son accident de voiture.
Alors oui, disons le tout de suite « l’accident de voiture qui révèle au héros qu’il faut vivre au jour le jour juste au moment où justement c’est bien pratique pour l’intrigue qu’il le comprenne », c’est cliché, c’est cent fois déjà vu, c’est à peine digne de Lost !
Voilà. C’est dit.
Maintenant, voici un message spécial adressé à tous ceux qui se sont laisser gâcher cet excellent épisode par une mauvaise scène de 10 secondes : Arrêtez de faire vos Brad "drama queen" de Survivor Cook Island ! Il y a dix fois plus de scènes qui puent dans Battlestar Galactica cette année et vous continuez à trouver des épisodes avec maximum 3 minutes intéressantes dedans complètement géniaux ! Fracking frack !
C’est sûr, je n’aime pas la manière dont la relation adultère entre Keith et Laura San Giamoco a été initiée dans cet épisode. Mais j’aime ce vers quoi elle se dirige. Parce que j’ose esperer que cette intrigue n’a pas pour but d’être une enième amourette pour Keith, et qu’elle nous menera à quelque chose de plus... mystérieux. Le deuxième mystère de la saison ? J’en doute (trop éloigné du monde de Hearst, après avoir consacré tant de temps à la mise en place ce serait dommage ! ) ! Mais une intrigue policière secondaire, je n’en doute pas.
Et même si Rob a cedé à la facilité sur ce coup là, je ne lui en veux pas. Pourquoi ? Parce que je n’aurais pas pu croire que Keith serait assez hypocrite pour coucher avec une femme mariée sans qu’un événement exceptionnel ne l’y pousse, lui qui a souffert de l’adultère de sa femme, lui qui passe sa journée à révéler l’infidelité d’inconnus à leurs conjoints. Alors bien sûr, l’événement en question était bien pourri et Rob aurait facilement pu trouver un autre moyen de faire frôler la mort à Keith (où sont les Fitzpatrick quand on a besoin d’eux ?), mais il sera vite oublié si l’intrigue qui en découle est à la hauteur... Reste à esperer qu’elle le sera !
Pendant ce temps là, au pays des personnages secondaires
Weevil décide de donner une deuxième chance à Heroes et s’envoie le deuxième et le troisième épisode à la suite. Et, surprise, il trouve ça vachement bien ! Finalement, l’ambiance super premier degré de la série lui plait beaucoup, et malgré la faiblesse des dialogues et des acteurs, il s’attache rapidement aux personnages et se laisse surprendre par les rebondissements... Bref, il accroche bien ! Et en plus, le sidekick gay de la Cheerleader est plutôt mignon et ça, pour Weevil, c’est un gros plus !
My Own Personal Deepthroat et moi...
On sait qui est le violeur.
Pour de vrai.
Et même que c’est moi qui ai donné ma théorie à My Own Personal Deepthroat et que maintenant il me fait la gueule parce qu’il considère que je l’ai spoilé !
Mais malheureusement, on peut rien vous dire dans cette review parce que l’indice trop évident que Veronica elle voit même pas, il est dans l’épisode suivant !
Mais pour info : Oh My God ! I know what happened ! I know what happened !
Et la meilleure nouvelle pour la fin...
... Veronica aura une saison complète ! Enfin presque ! La CW a commandé 20 épisodes au total, soit 2 deux moins que les 22 esperés à l’origine. Reste qu’avec 20 épisodes, il y aura bien de quoi conclure la troisième enquête de l’année (et la série ?), et surtout, il y aura bien de quoi remonter le niveau plutôt faible de ce début de saison pour nous laisser au bord des larmes (sauf Ju qui pleurera pour de vrai) à l’annonce de l’annulation ! Champagne !