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Zombieland - Avis sur le premier épisode de la série Amazon tirée du film Zombieland

Zombieland: C’est mieux dans le film !

Par Ju, le 29 avril 2013
Par Ju
Publié le
29 avril 2013
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Je ne me souviens pas de Zombieland (le film). Enfin si, je me rappelle avoir beaucoup aimé Zombieland (le film). Mais en dehors de ça, de quelques idées amusantes (« Zombie Kill of the Week ! »), et de Bill Murray, je n’ai pas le moindre souvenir de Zombieland (le film). C’est que ça commence à dater, 2009.
Ceci étant dit, j’ai fini de regarder Zombieland (la série) il y a moins de quinze minutes, et je m’en souviens encore moins que de Zombieland (le film).

Quand Amazon s’est lancé dans la production de séries télé, le petit site de vente en ligne (dont vous avez peut-être entendu parler) a opté pour un parti pris intéressant : ils ont rendus tous leurs pilotes disponibles au public en même temps, pendant une durée limitée d’un mois, avant même de donner le feu vert à la production des séries.
L’idée, assez surprenante, est de se reposer sur la réception du public, sur leur opinion à propos de ces pilotes, et sur leurs nombres de visionnages, pour décider de quelles séries seront vraiment commandées.

Ce qui me fait pensez : « Monsieur Amazon ? La série Zombieland ce n’est pas la peine, vraiment ! ».

Focus

Donc j’étais en train de vous dire que l’idée en elle-même est intéressante. En effet, l’envie de passer outre la « saison des pilotes » telle qu’elle existe aujourd’hui chez les networks traditionnels pourrait être une excellente chose, car le système est cassé. Trop souvent, la commande de séries ne se joue pas tant sur ce qui est produit que sur des histoires de politiques internes aux chaines ou sur les « Focus Group ».

Un Focus Group, c’est un échantillonnage de personnes sélectionnées sur des critères d’âge, de sexe, de profession, tout ce que vous pouvez imaginer, mais surtout sur le fait qu’ils sont disponibles pour venir regarder des séries en pleine journée dans les studios pendant que des patrons de chaines les observent derrière des miroirs sans teint. Les responsables présentent à ces personnes des pilotes, et c’est leur avis qui déterminera (en autres) la commande d’épisodes supplémentaires.

Le problème, c’est que pour leur grande majorité, les gens sont cons.

Et ils aiment les zombies

Le système de « Focus Groups » est biaisé, parce que mettre plusieurs personnes ensemble et leur demander d’expliquer ce qu’ils ont aimé ou non mènent toujours aux mêmes résultats. Les participants aiment toujours les mêmes choses : des acteurs connus, des situations convenues, et des scènes gentiment sexy. Oui, la raison pour laquelle Bill Lawrence et JJ Abrams mettent toujours leurs actrices en soutif dans leurs pilotes, c’est les Focus Groups.

Se débarrasser une bonne fois pour toute du système est donc une idée séduisante. Même si ça revient à remplacer un groupe par un autre (celui des abonnés Amazon qui auront décidé de tester un premier épisode au hasard) je préfère personnellement que les personnes qu’on écoute soient des curieux qui passent leurs vies devant leur écran. Disons que je leur fais plus confiance.

Sur le papier ça tient la route, donc. Mais produire un truc aussi prodigieusement raté que le pilote de Zombieland et le balancer dans la nature ? Beaucoup moins.

Et sinon, la série ?

Revenons-en donc à Zombieland, le seul pilote Amazon que j’ai regardé, pour la même raison qui fera de lui le projet le plus vu de toute la sélection : parce qu’il est tiré d’une « franchise » connue et appréciée.

Ce qui me fait penser : « Monsieur Amazon ? Ce n’est pas parce que la série Zombieland est la plus populaire parmi vos pilotes qu’il faut absolument en commander plus d’épisodes, hein ! ».

Donc Zombieland, pour ceux qui débarquent, c’est l’histoire de deux mecs et deux sœurs qui survivent comme ils peuvent après que le Monde soit tombé sous l’emprise des zombies. Et c’est une comédie.
Avec ça, vous savez tout. Le reste, les règles de survie, les pseudonymes des personnages, Bill Murray, tout ça tient plutôt du détail. Des détails qu’on va éviter d’aborder ici, parce qu’il y a quelque chose de bien plus important à dire : ce premier épisode de Zombieland est une catastrophe.

Gros problème, déjà, en passant rapidement sur le fait que cette réintroduction à l’univers se fait au travers d’une histoire inexistante (pour résumer : nos héros cherchent à se faire de nouveaux amis en suivant les conseils de leur GPS, ils échouent quatre fois de suite... et c’est tout), c’est qu’il est impossible d’ignorer le côté absolument FAUCHÉ de la production.
Je ne sais vraiment pas comment on peut s’appeler Amazon et oser montrer un produit final aussi bas de gamme. Les maquillages de zombies, les effets spéciaux, la mise en scène, les décors, absolument tout pue l’épisode mise en boite en deux semaines, avec le quart du budget qu’il aurait fallu avoir pour obtenir un résultat un peu honnête.

En gros, c’est moche.

Mais ce n’est pas tout. Car ce manque d’argent a eu une conséquence qui, contrairement à tout ce qu’on voit dans le pilote, ne pourra pas être gommée dans les éventuels épisodes suivants. Le plus gros problème de la série, c’est son casting.

En lieu et place des Woody Harrelson, Jesse Eisenberg et Emma Stone du film, on se retrouve avec ces gens-là :

Rule #1 : Casting

Oui, c’est pour ça qu’ils sont de dos sur l’affiche.

Non, je ne sais pas qui sont ces gens.

Et non, je n’ai pas la moindre idée de où les producteurs ont pu les trouver, même si je suis quasiment sûr qu’il ne s’agissait pas de leur premier choix. Ni de leur deuxième choix. Ni de... disons que parmi tous les acteurs de Los Angeles qui n’étaient pas déjà occupé par un autre projet de série, ils ont sélectionné les plus mauvais.

Et parmi ceux-là, Amazon a engagé les moins chers.

Je veux bien qu’on leur ait demandé de servir un scénario moisi rempli de gags faciles (Vaginas !), une voix-off stressante, et des scènes sans intérêt, mais ils sont tellement nuls et dépourvus de charisme que ça n’a aucune importance.

La comparaison avec les acteurs originaux n’était de toute façon pas tenable. C’était évident dès le départ, ça aurait dû être clair dès le lancement du projet, et s’il s’était écoulé plus de deux semaines entre le début de l’écriture et la mise en ligne du pilote, ils (les scénaristes ? les producteurs ? Monsieur Amazon ?) se seraient très vite rendus compte que la seule solution envisageable pour éviter toute comparaison défavorable aurait été de lancer une série existant dans l’univers de Zombieland (le film), mais surtout, surtout, SURTOUT en n’en récupérant aucun personnages.

En l’état, on se retrouve avec une série mal foutue, bête, fauchée, un peu triste, sans rythme, et qui en plus de ça ne tient pas la comparaison avec l’œuvre originale.

Exactement comme The Walking Dead !

Ju