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Dossier

Serenity

Film immanquable... Dong Ma ?

dimanche 9 octobre 2005, par Conundrum, Ju

Mais elle veut dire quoi cette question ?

Dans le but mesquin et totalement intéressé de donner envie au plus de monde possible d’aller au ciné le 19 Octobre pour aller voir Serenity : L’Ultime Rébellion (ahem), EDUSA, à travers sa Question du Mois, vous propose un petit aperçu de Firefly, la série dont est tirée le film.
Car même s’il n’est pas nécessaire de l’avoir vue pour comprendre le Serenity, un petit peu d’histoire entre deux bafouilles plus ou moins intéressantes ne fera de mal à personne.

C’est de qui ?

Si vous ne connaissez pas Joss Whedon, c’est que vous n’avez pas parcouru les pages de ce site de façon aussi studieuse que vous le devriez, et nous vous suggérons grandement d’au moins googler son nom avant de continuer.

Si Joss Whedon a bien eu l’idée de Firefly, il n’a pas développé la série tout seul, et s’est procuré l’aide de Tim Minear. Celui-ci avait rejoint les scénaristes d’Angel lors de la seconde saison et était très vite devenu la tête pensante de la série après le départ de David Greenwalt. Si on oublie rapidement ses débuts sur « Robin des Bois », Tim a commencé sa carrière de scénariste dans « Lois et Clark » et surtout dans « X-Files ». Après la série de Chris Carter, il suit Howard Gordon sur la série fantastique « Strange World », jusqu’à ce que l’annulation de la série lui permette de rejoindre « Angel », et de travailler avec Whedon.
Après Firefly, Tim travaillera sur un autre bijou annulé avant l’heure nommé « Wonderfalls », là encore si vous ne connaissez pas, c’est que nous mal fait notre travail. Cette fois ci, on vous épargne un trip sur Google, et vous trouverez notre présentation de la série par ici.
Cette saison, Tim a remodelé une série pour la FOX nommé « The Inside » avec Adam Baldwin, le Jayne de Firefly. Série réussie sur la FOX, elle est évidement annulée après une saison. Quant à son futur à la télévision US, il serait en lice pour écrire et réaliser un téléfilm sur Spike, et là, vraiment, si vous ne le connaissez pas, on ne peut plus rien faire pour vous.

Avant de présenter le cast de la série, il faut quand même noter la présence dans l’équipe des scénaristes de Jaaaaaane Espenson de Buffy (qui n’a fait qu’un épisode, mais on s’en fout), et de Ben Edlund, créateur de l’excellente série adaptée du comic book parodique, « The Tick » qui a rejoint l’équipe d’Angel pour son ultime saison, puis « Point Pleasant », la série de Marti Noxon, et enfin « The Inside ».

Du côté des acteurs, c’est Nathan Fillion qui enfile les pantalons serrés du Capitaine Malcolm Reynolds. Le faux Private Ryan dans le film de Steven Spielberg, était principalement connu pour sa participation à la sympathique mais facilement oubliable sitcom « Two Guys, A Girl and A Pizza Place ». L’annulation de Firefly lui a permis d’être l’ultime bad guy, Caleb dans la septième saison de Buffy.

Avec un peu de chance vous connaissiez Gina Torres, qui incarne Zoé, suite à sa participation à « Alias » dans le rôle d’Anna Espinoza. Si vous avez des goûts douteux, vous l’avez connu grâce à « Cleopatra 2525 ». Si vous avez réussi à ne pas occulter de votre mémoire les deux derniers opus de « Matrix », vous l’avez sûrement reconnu dans le rôle de la belle sœur du personnage d’Harrold Perrineau. Enfin, si vous lisez Télé Star, vous savez sûrement qu’elle est Madame Laurence Fishburne dans la vie.

Firefly était la première série d’Alan Tudyk, l’interprète de Wash.
En plus de donner sa voix à de multiples personnages de « l’Age de glace », et au robot de « I, Robot », Alan Tudyk a joué aux cotés de Ben Stiller (« Dodgeball »), Michael Douglas (« Wonder Boys »), Robin Williams (« Patch Adam »s) qui a joué avec Michael Vartan dans « One Hour Photo », qui lui a joué avec Greg Grunberg dans « Alias », et qui lui a joué dans « Hollow Man » avec Kevin Bacon !

Inara était le premier grand rôle de Morena Baccarrin, mais elle n’était pas la première actrice à l’interpréter. A l’origine Rebecca Gayheart (« Beverly Hills », « Dead Like Me ») avait été castée dans le rôle mais renvoyée après le premier jour de tournage.

Adam Baldwin a 25 ans de carrière derrière lui. Second rôle fréquent à la télé US ou au cinéma, il était principalement connu pour son rôle dans « The X-Files ». Depuis il était l’un des réguliers de la distribution de « The Inside » et a tourné le remake de « The Poseidon Adventure » pour NBC.

Jewel Staite, la ravissante Kaylee, était, lorsqu’elle était plus jeune, récurrente dans « Chérie, j’ai rétréci les mômes ». Après Firefly, elle a un rôle mémorable dans l’autre grande série de Tim Minear, « Wonderfalls ».

Sean Maher, Simon Tam, était le petit copain aussi ennuyeux qu’un épisode Stargate de Julia dans « la Vie à Cinq ». L’annulation de « Ryan Caulfield », série inédite en France où il incarnait un flic de 19 ans, lui avait permit de jouer aux cotés de Neve Campbell. La saison suivante, il était au générique de « The $treet » avec Tom Everett Scott.

L’impressionnante Summer Glau, River Tam, est une découverte de Joss Whedon qui l’a engagé dans un épisode d’Angel. Depuis, à part un épisode de « The 4400 », elle a été condamnée à jouer dans les séries de Jerry Bruckheimer (« CSI » et « Cold Case »). Espérons que Joss aura un rôle pour elle dans Wonder Woman.

Enfin, Ron Glass, Book, complète la distribution de la série. Acteur de théâtre, il est aussi un visage familier de la télé US. On a pu le voir dans « Friends », « Voyager », « The Practice », « Arabesque », « la Quatrième Dimension », « Les Rues de San Fransisco », et pleins d’autres.... Il prête aussi sa voix mémorable à l’un des parents de « Razmokets ».

Tout le cast est présent aux cotés de Chewitel Ejiofor (« Love Actually »), David Krumholtz (« Numb3rs ») et Sarah Paulson (« Deadwood ») dans Serenity.


The ’Verse

Qui dit série de science-fiction, dit codes, et univers, à mettre en place.
De ce côté, Whedon et Minear ont mis l’accent dès le départ sur un monde le plus réaliste possible. Pas d’aliens, pas de technologies inconcevables, juste de vraies personnes dans de vrais tas de ferrailles volant.

Après que la Terre ait été complètement polluée et que ses ressources naturelles se soient taries, la population humaine n’eut pas d’autre choix que de coloniser une toute nouvelle galaxie de planètes. Les hommes, les femmes, les grands, les moches, les blondes, tous furent obligés de quitter la Terre, emportant avec eux ce qu’ils pouvaient.
Les plus riches prirent possession des planètes centrales, et les aménagèrent à l’image de leur Terre : abondance des ressources, haute technologie et régime sécuritaire. Les autres furent jetés sur des planètes à peine terra formées, avec une paire de couvertures et du bétail, pour les plus chanceux.

Ainsi fut créer l’univers dans lequel évolue la série. Une mosaïque de mondes plus ou moins avancés à travers lesquels survit l’équipage du Serenity, un vaisseau de transport de classe Firefly, toujours à la recherche du boulot, plus ou moins légal, qui leur permettra d’acheter le carburant nécessaire pour continuer de voler, libres.
Enfin... jusqu’à l’annulation de la série.

De l’annulation au film
‘No power in the ‘verse can stop me’

Dès sa conception, Firefly a connu une vie problématique. Deux jours avant l’annonce de la grille de la FOX aux upfronts, elle n’avait pas encore sa place assurée. La chaîne avait donné carte blanche à Joss Whedon pour développer la série qu’il voulait, et avait financé un pilote particulièrement onéreux de 90 minutes. Malheureusement, le résultat final, le double épisode Serenity, ne les pas convaincu.

Le dernier vendredi avant les upfronts, la chaîne propose à Joss Whedon et Tim Minear d’écrire un nouveau pilote, de 60 minutes cette fois-ci en un week-end, afin de prendre sa décision. Si le script convainc, Firefly sera à l’antenne en septembre, dans le cas contraire « Dark Angel » sera renouvelée pour une nouvelle saison.
The Train Job, le nouveau pilote, remplit sa mission et la production de la série commence.

Malheureusement, l’audience n’est pas au rendez-vous. Non seulement, le vendredi soir est une soirée difficile aux Etats-Unis, mais surtout la FOX décide de ne pas diffuser les épisodes dans l’ordre de production. Malgré cela, elle commande quelques épisodes supplémentaires. En décembre, la chaîne décide de diffuser le pilote original de la série en deux parties, et ironiquement, au vu des audiences moyennes, ce seront les deux épisodes derniers diffusés. Trois épisodes restent alors inédits. La FOX laisse quand même à Joss la possibilité de revendre la série à une autre chaîne. Malheureusement, sans succès.

A l’annonce de l’annulation, les fans se rallient pour essayer de sauver la série.
Actifs et vocaux, ceux qui ont pris le nom de Browncoats se font entendre par l’intermédiaire de pétitions et actions spéciales. S’ils n’arrivent pas à sauver la série, celle-ci sort en DVD dans un très beau coffret en septembre avec épisodes inédits, commentaires, documentaires et bonus caché. Firefly devient très vite un best seller.

Les ventes de DVD et l’action positive des fans ne passent pas inaperçu. Si Joss Whedon n’a pas réussi à trouver une chaîne pour une saison 2 de Firefly, il arrive à convaincre le studio Universal, en besoin d’une nouvelle franchise SF après l’échec des « Chroniques de Riddick », d’en faire un film. Il impose deux conditions : qu’il réalise le film et surtout que les neuf acteurs de la série en fassent partie. Les deux conditions sont acceptées et la production peut commencer.

Rapidement, le film devient Serenity et non pas Firefly, probablement pour mieux se distinguer de la série. Universal, ayant visiblement une grande confiance en Whedon, décide de promouvoir le film de façon originale. Tout d’abord, des séries d’avant-premières ont lieu dans les grandes villes US, puis en Angleterre et en Australie. Mieux encore, des petits clips mettant en scène River (Summer Glau) écrits, dirigés et co-interprétés par Whedon, font leur apparition sur Internet. Le tout pour encourager un bouche-à-oreille positif sur le film.

Les reviews sont pour la plupart très positives, et le film sort en salle le 30 Septembre. Sans être un succès populaire, il finit à la seconde place du box office. Mais c’est sur l’évolution du box office, le succès internationale et les ventes de DVD, que Universal basera sa décision de faire une suite au film que Joss Whedon présente comme le premier d’une trilogie.
Alors le 19 octobre, ruez-vous au cinéma pour Serenity.

S’il y a bien une chose que « X-Files : le Film » nous a démontré, c’est que tiré un film d’une série n’est pas toujours une bonne idée. Loin de là. Pourtant, des scénarii audacieux, un casting de premier ordre, une réalisation léchée, et surtout une annulation précoce de la série nous laissent penser que Serenity sera nettement plus intéressant qu’un énième opus de Star Trek. Voici donc un petit tour d’horizon de ce qui fait le charme de la série : sa galerie de personnages plus remarquables les uns que les autres.

Mal
’You turn on any of my crew, you turn on me !’

Les dernières secondes de « Out of Gas » ne laissent planer aucun doute, Firefly c’est l’histoire d’un homme qui, au premier regard, tombe amoureux fou d’un vaisseau, et de ce qu’il représente. Cet homme, c’est Malcolm Reynolds, un ancien soldat reconverti en « putain de héros ».
Pendant la Guerre de L’Unification, Mal a combattu aux côtés des Browncoats, des indépendantismes qui s’opposaient au rassemblement des mondes habités sous l’autorité de l’Alliance, gouvernement sino-américain tout puissant. Après la défaite de Serenity Valley, la bataille la plus sanglante de la guerre, les indépendants furent vaincus, et Mal s’exila le plus loin possible de l’Alliance.

Aujourd’hui à la tête d’un petit équipage, celui du Serenity, son objectif est simple : trouver du boulot, être payé, continuer à voler. Aucun job n’est écarté, honnête ou non peu importe, du moment qu’il paye le carburant. Le problème, lorsqu’on est un criminel dont l’entreprise honorable est de « voler aux riches pour vendre aux pauvres », c’est qu’il est parfois difficile d’accorder crimes et sens développé de l’honneur.
Mal vit selon ses propres règles : il vole, mais uniquement ceux qui peuvent se le permettre, il commet des crimes, mais se montre moralement supérieur aux malfrats avec qui il fait affaires, ce qui lui vaut au final de n’être à sa place ni dans le monde des criminels, ni dans le monde « civilisé ».

La vie de Mal se résume donc à trouver l’équilibre entre sa nouvelle vie de criminel, et son passé de soldat. « Trouver l’équilibre », c’est ce qu’il recherchait quand il a acheté ce Firefly quelques années plus tôt. Trouver un juste milieu entre deux extrêmes. D’un côté, la totalitaire et déshumanisée Alliance, qui règne sur les planètes du cœur, des mondes où on trouve tout, sauf la liberté. A l’autre extrémité, l’absence de civilisation, le territoire des Reavers, des hommes ayant régressé et qui vivent comme des sauvages, cannibales, à la limite des mondes connus.

Lorsque l’on regarde les épisodes dans l’ordre, on note un léger changement dans le personnage de Mal qui apparaît plus sombre au début de la série. Il y une part de ténèbres en lui. Une noirceur contrebalancée par son côté un peu gamin, et sa repartie verbale.
En réalité, Mal tient en une série de contradictions. Ses actions illégales servent un bien plus grand, il reproche la présence d’Inara, Simon et River au sein de l’équipage mais fait tout pour les protéger.

Tous les capitaines des séries de SF, de Picard à Crichton, sont des hommes et femmes remarquables qui ont une éthique, et une vision marquée du bien et du mal, confrontés à des situations extraordinaires.
Mal n’en fait pas partie, on sent de la fierté, de l’honneur et le charisme d’un vrai leader en lui, mais on sait Mal capable de laisser sa part d’ombre l’envahir. Et cela fait de lui, non pas le personnage le plus fascinant de la série, mais surtout un des personnages les plus intéressants et audacieux des séries des SF.

River
‘Also, I can kill you with my brain.’

River Tam est une jeune adolescente charmante. Une jeune fille comme toutes les autres.
La seule différence, c’est qu’elle fait passer Stephen Hawkings pour un demeuré... oh, et elle très très douée au ‘shoot them up’... ah oui, elle parle de façon assez cryptique, elle a des phobies capillaires et elle danse super bien... et, en plus, elle peut tuer rien qu’à la force de son esprit !
Bon, d’accord, River est une fille un peu spéciale mais, au fond, si elle était normale et vaquait aux occupations des filles de son âge, la série ne serait sûrement pas aussi captivante.

Elevée sur Osiris, planète centrale, elle est son frère Simon ont eu une enfance heureuse dans une famille aimante et aisée. Particulièrement brillant, Simon poursuit des études remarquables, finit ses études de médecine en 8 mois, et devient un des meilleurs chirurgiens d’Osiris. A côté de sa petite sœur, il passe pour un demeuré.
Dès son plus jeune âge, River a toujours été plus douée que Simon. Dotée d’une intelligence exceptionnelle, la jeune adolescente est ravie d’apprendre l’existence d’un programme gouvernementale destiné à une élite intellectuelle.
Les premiers mois, la jeune adolescente est aux anges. Comme elle l’explique à son frère à travers ses lettres, elle peut enfin assouvir sa soif de connaissances. Puis, pendant une longue période, elle cesse de donner des nouvelles, jusqu’au jour où Simon reçoit un message étranger venant de River, une lettre incompréhensible. Simon comprend rapidement qu’il s’agit d’un message codé : « Ils nous font du mal. Viens me chercher ».

Avec l’aide d’une organisation souterraine, Simon parvient à extraire sa sœur du programme. Dorénavant fugitif, il l’embarque clandestinement dans ses bagages à bord de Serenity. Rapidement, le capitaine Reynolds découvre son existence, contraignant Simon à lui révéler, ainsi qu’à tout l’équipage, toute la vérité sur River. Bon gré, mal gré, Mal accepte d’accueillir à son bord, et sous sa protection, la famille Tam.

Malheureusement, dès le pilote et tout au long de la série l’Alliance, ou les personnes derrière l’Académie, poursuit avec acharnement la jeune demoiselle. Militaires, tueurs à gages, et chasseurs de primes sont légions dans la série, mais aussi efficaces soient-ils, ils ne sont rien comparés aux terrifiants hommes aux gants bleus.
Toujours par deux, on ne sait pas grand chose sur eux, à part qu’ils poursuivent avec acharnement River, et qu’ils tuent de façon plutôt violente toutes les personnes qui croisent leurs chemins, ou celui des Tam.

La série n’apporte quasiment aucune réponse concernant River.
Pour entretenir le mystère avant la sortie du film, d’intrigants petits clips ont fait surface sur Internet. Ils mettent en scène quelques séances d’interrogations de River lors de son passage dans l’Académie. Mettant en scène Summer Glau et Joss Whedon, ces vidéos réalisées par ce dernier sont disponibles sur le site : http://www.session416.com/

Même si le mystère entourant ce personnage est important, River ne se limite pas seulement à ses secrets et elle est souvent utilisée comme ressort comique. La série montre aussi la d ifficulté qu’elle a pour trouver sa place au sein de la famille que forme l’équipage. L’annulation précoce de Firefly empêchera River d’avoir des interactions avec la plupart des personnages. En effet, River n’apparaît principalement qu’aux cotés de son frère, de Kaylee ou de Mal. Cependant, le dernier épisode de la série, « Objects in Space », finit sur une note positive et optimiste, en prouvant que malgré tous les dangers qu’elle leur fait courir, toutes ses bizarreries et ses crises, River Tam est bien l’une des leurs.

L’équipage

Ca parait bête à dire, mais ce qui transparaît parfaitement au travers des 14 épisodes de la série, c’est bien à quel point les neufs membres d’équipage de Serenity forment une famille. Une famille avec ses disputes (...et ses trahisons), ses incompréhensions (...et ses coups de couteau), mais une vraie famille avec tout ce que cela comporte, une famille qui reste ensemble malgré tous les problèmes qui peuvent survenir.
Une famille ça se connaît, ça se comprend, ça se supporte (plus ou moins), et ça vit ensemble. Les scènes les plus réussies sont donc celles où tous les personnages sont réunis, que ce soit autour d’une table pour les repas, ou autour du capitaine pour... se foutre de sa gueule, dans l’hilarant premier acte de « Our Mrs. Reynolds ».

Hé oui, qui dit Whedon dit humour omniprésent. Quand la série n’est pas trop occupée à être sombre et pessimiste, elle nous fait quand même bien marrer, que ce soit avec ses répliques cultes (voir notre Top 10 à paraître, si on arrive à faire le tri), ses situations absurdes (« Jaynestown », ou le mythe de Robin des Bois revu et corrigé par Ben Edlund), ou sa capacité à constamment se moquer des clichés (les ‘terrifiantes’ menaces de « The Train Job », l’honneur approximatif de Mal dans « Shindig », ou l’héroïsme tourné en ridicule dans « War Stories », des exemples parmi tant d’autres...).

Chacun de ces neufs personnages aura donc l’occasion de nous faire rire au cours de la série. Même Book a le droit à des traits d’humour religieux ! Et c’est super rare, l’humour religieux ! Les personnages sont tous drôles, donc, mais si ils se limitaient à ça, il n’y aurait même pas eu de quoi tenir 14 épisodes.
Dès la conception de la série, Whedon a couvert ses arrières en optant pour un nombre élevé de personnages réguliers. Quand on a dans l’idée de faire un drama dans l’espace (là où personne ne vous entendra crier), censé durer plusieurs saisons (ou presque), il faut mieux prévoir un bon nombre de personnages, de façon à multiplier les intrigues et interactions possibles. Le plus impressionnant, c’est que malgré son casting à rallonge, au personnage n’est laissé de côté, chacun a le droit à son quart d’heure de gloire. Ce qui est une tâche plutôt difficile, regardez « Urgences » ou « The West Wing » !

En plus du capitaine et de la psychique, Serenity accueille toute une panoplie de personnages possédant chacun une personnalité très forte le démarquant des autres. L’adorable Kaylee, mécano qui voit le côté positif de chaque chose, est le cœur de l’équipage. Comme Raymond, tout le monde l’aime. Jayne, le mercenaire, manque peut-être de moralité et de tact, mais certainement pas d’armes. Zoé, complètement loyale à Mal avec qui elle a fait la Guerre, est mariée à Wash, le pilote. Ce dernier, roi de la vanne, est en même temps souvent la voix de la raison, celui qui cherche une alternative à la violence. Fugitif depuis qu’il a sauvé sa sœur, Simon est le nouveau médecin de bord et tente tant bien que mal de s’adapter à la vie hors de la civilisation. Enfin, la seule personne à avoir une activité honnête sur le vaisseau est Inara, Dame de Compagnie (ou « putain », selon Mal) qui leur offre une certaine respectabilité... et qui, avec Book, prêtre ayant des connaissances surprenantes sur le monde du crime et des armes, finit de compléter un tableau décidément hétéroclite.
Rien qu’avec eux, il y avait de quoi faire pendant des saisons. Et c’était sans compter avec les personnages récurrents, qu’ils croisent au hasard de leurs boulots, comme ce petit escroc de Badger, le sadique Niska, ou l’inénarrable Saffron. Un univers déjà riche en personnages hauts en couleurs, et qui ne demandait qu’à s’agrandir...
Un beau gâchis, tant le potentiel était là.

Et puisqu’on parle de gâchis (difficile de ne pas être amer face à cette annulation, surtout quand on sort à peine de son énième intégrale de la série), on ne peut qu’être triste, très triste, voir dévasté (énième intégrale, je vous dis !) du fait qu’on n’aura vraisemblablement jamais de réponse aux mystères qui entourent ces personnages. Car en plus d’être de beaux mecs et des jolies nanas débordant de personnalité, chaque membre de l’équipage possède un secret, une zone d’ombre, autant de mystères qui eux aussi n’auront jamais le temps d’être développés. Qui est vraiment Book ? Pourquoi Inara a-t-elle tout quitté, sa vie, son avenir, pour vivre sur un Firefly ? Comment une guerrière comme Zoé, et un comique pacifiste comme Wash, en sont-ils venus à se marier ?
Encore une fois, il y avait suffisamment de mystères pour nous faire tenir pendant de nombreuses saisons... on se contentera, avec un peu de chance, d’une paire de films.

Quelque chose à rajouter ?

Certes, avec un tel univers et des tels personnages, la série aurait pu durer plusieurs années. C’est pourquoi l’annulation de la série par FOX n’a pas mis un terme à l’univers Firefly. L’aventure continue donc, les personnages vivent encore, sur papier, dans un excellent comic book publié chez Dark Horse, mais surtout sur grand écran.
Et même si le film se plante lamentablement au box office, il ne faut pas perdre espoir. Car s’il y a bien une chose que la vie mouvementée de la série, comme celle de l’équipage de Serenity nous a appris, c’est que quoi qu’il arrive, l’important c’est de « keep flyin’ ».

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