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Lost

4.11 - Cabin Fever

Matthew Abaddon est nul en discrétion

dimanche 11 mai 2008, par Ju

Vous pouvez me traiter de rabat-joie si vous voulez, mais alors que la majorité des réactions que j’ai pu lire sur Cabin Fever sont très positives, je fais malheureusement partie des gens qui sont passés à côté de l’épisode. Après l’avoir revu et m’être laissé 24 heures de réflexion, je crois savoir pourquoi…

Exactement comme il y a un an avec The Man Behind the Curtain qui, pour la première fois, nous présentait la Cabane du Vieux Mec Invisible, l’épisode de la semaine (très correct en lui-même et rempli de révélations) m’a laissé complètement froid. Du coup, pas le temps de rigoler, on passe directement au résumé, et après je vous explique pourquoi ça aurait être beaucoup mieux.

RÉSUMÉ EN 3 POINTS… 3 ÉPISODES AVANT LA SAISON 5

Sur le bateau de PapaPenny, c’est l’anarchie, le commando prend le contrôle des opérations, Keamy s’accroche un iPod sous le bras, et le Docteur est tué après sa mort...

Sur la Plage des Cons, Jack est toujours un crétin obstiné qui ne comprend rien à rien, et les téléspectateurs en veulent à Juliet de ne pas l’avoir laissé crever de l’appendicite.

Au cabanon de Jacob, un Christian Shepard d’humeur plutôt taquine (pour un mort) informe Locke que la meilleure façon de sauver Lildelost est « de la déplacer »...

MAIS. BIEN. SUR.

Sur le papier, Cabin Fever avait tout pour me plaire. On a le droit à de bons gros bouts de mythologies, un peu d’action sur le bateau, la quasi absence des Cons de la Plage, et le retour au premier plan des intrigues que je réclamais la semaine dernière.
Et pourtant, la somme de ces points positifs forme un tout qui ne fonctionne pas vraiment. Non, je ne suis pas content, et ce n’est pas seulement parce que je suis un éternel insatisfait qui adore chipoter.

Mon premier problème avec cet épisode, c’est que son côté « vite, vite, mettons en place les intrigues avant le season finale » n’aurait pas pu être plus flagrant. C’est d’autant plus visible avec l’intrigue sur le bateau qui semble être celle qui a le plus souffert de la grève des scénaristes. Ici, on a vraiment l’impression désagréable d’avoir loupé une bonne partie de l’histoire, on saute complètement les conséquences de la découverte de la traîtrise de Michael, et c’est bien dommage.
Au final, on se retrouve avec quelques scènes qui transpirent la précipitation, le résultat est décousu et peu convaincant. En plus, ce n’est pas comme si ça leur aurait coûté grand-chose de couper une scène de l’épisode précédent en faveur d’une petite transition nous expliquant ce qui s’est passé sur le bateau. Mais non, apparemment, ils ne pouvaient pas se permettre de retirer la moindre scène entre Kate, Juliet et le Docteur Ducon...

Exactement de la même manière, on retourne enfin à l’intrigue de Locke histoire de lui donner une raison d’être dans une saison où il n’aura eu aucun impact depuis le premier épisode. Encore une fois, ce n’est que de la mise en place, et ça se voit beaucoup trop. Pire encore, l’absence de Locke tout au long de la saison rend son expédition vers la cabane de Jacob tout sauf engageante. Vu qu’il n’a eu aucun arc cette année, bien trop occupé qu’il était à préparer à manger ou jouer à Risk, je dois bien avouer que le voir enfin rechercher les conseils du Vieux Mec Invisible m’a laissé un peu indifférent.
Là où The Constant et The Shape of Things to Come, les deux meilleurs épisodes de la saison, mêlaient avec talent les révélations et le développement des personnages, ici c’est loin d’être le cas, l’investissement émotionnel dans l’intrigue de Locke est quasiment nulle.

C’est ce même problème d’investissement qui m’a empêché d’apprécier les flashbacks sur la vie décidément toute pourrie de Locke. Même si on a le droit à quelques chouettes révélations, en particulier lors de ses rencontres avec Richard Alpert (le membre de Les Autres au mascara toujours impeccable quelle que soit l’époque) ou Matthew « Cedric Daniels » Abaddon, et à une excellente scène avec Locke enfant, interprétable d’une multitude de façons, les flashbacks donnent malheureusement l’impression d’avoir voulu enchaîner les informations sans jamais s’attacher à raconter une histoire ou à développer la personnalité de Locke.
C’est assez malheureux, et c’est d’ailleurs un danger qu’encourra la série à mesure qu’elle voudra répondre à ses questions, à savoir garder l’équilibre entre « voici une réponse, puis une autre, puis encore une autre… » et sa capacité à continuer à raconter des histoires sur ses (nombreux) personnages.

LE RETOUR DU VIEUX MEC INVISIBLE. OU PAS.

Un autre problème, qui m’a pour le coup vraiment empêché d’apprécier l’épisode, est qu’une fois arrivé à la fin, j’étais plutôt énervé d’avoir été pris pour un con. En gros, j’avais l’impression qu’on m’avait promis le retour de Jacob tout au long de l’épisode (sans compter les semaines précédentes) pour qu’on me dise finalement qu’il était en congé, mais que je pouvais revenir le voir l’an prochain. Mais pas avant le mois de mai.
Oui, après 40 minutes à penser qu’on allait revoir le Vieux Mec Invisible et son Rocking Chair, le remplacer par Christian Shepard sentait quand même un peu le foutage de gueule. Et ce n’est pas comme si j’étais fan du concept de Jacob à la base…

Deux petites choses me réconfortent quand même. La première c’est que je peux toujours me dire que Jacob était bien là, mais que Locke ne pouvait simplement pas le voir. Je ne sais pas pourquoi, mais ça m’aide à supporter le foutage de gueule.

C’est foutrement pratique les mecs invisibles, mine de rien.

La deuxième chose réconfortante, c’est que en faisant abstraction de cette petite trahison scénaristique, la scène dans la cabane était bonne, et l’apparition de Claire très surprenante. Par contre, je ne m’explique toujours pas pourquoi Christian ne porte plus le costume et les baskets blanches dans lesquels on l’avait toujours vu avant la semaine dernière.
Un mystère de la mode dont il me tard de connaître la solution.

Et puisque j’en suis à parler d’accessoires de mode, et que cette critique est presque terminée, un petit mot sur le chouette boîtier métallique que Keamy s’est foutu sur le bras.
Je ne sais pas ce que c’est, en dehors d’un chouette boîtier métallique, mais si je devais voter je penserais à un « Bouclier à Ultrasons Portatif Anti-Monstre-Fumeux ». Sauf que… et j’en arrive à un dernier point agaçant… je ne vois pas pourquoi Keamy aurait besoin de se protéger contre ce putain de Monstre, étant donné que la quasi-totalité de son commando a survécu à l’attaque. Et ça, d’ailleurs, c’est très énervant.

Même si je commence à bien apprécier Keamy en militaire psychopathe qui n’a pas trop compris ce qui lui arrivait quand il a été attaqué par « de la fumée », et que je suis content qu’il reste un bon antagoniste pour la fin de saison, ça retire quand même malheureusement beaucoup au côté mystique du Monstre quand il décide de ne tuer personne après une entrée aussi impressionnante…


La semaine prochaine, on essaiera de comprendre pourquoi Jacob a décidé de squatter ce qui était à l’origine la Cabane de la Débauche de Monsieur et Madame Goodspeed.
Et on parlera un peu de Lost.

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