Après plusieurs années d’attente et de souffrance, le mini-site du réseau du Front de Libération Télévisuelle consacré à l’animation télévisée vient enfin d’être lancé : Metropolis.
Deux solutions s’offraient aux responsables pour son lancement :
- reculer l'échéance jusqu'à avoir un contenu respectable,
- privilégier la visibilité de Metropolis, qui dans une tradition typiquement anime naîtrait alors presque in vitro devant vous,
La deuxième solution s’est imposée aux responsables. Les raisons sont multiples : une équipe de rédaction réduite et une barre placée assez haute en termes d'heuristiques des textes font que Metropolis ne sera certainement pas un site quantitatif.
La ligne éditoriale de Metropolis vise l’essentiel : reviews et dossiers. Il a ainsi été décidé de parer le site d'un ton très sobre, non seulement visuellement mais en termes de découpage également. Ce choix délibéré découle de celui qui consiste à mettre au même degré de sérieux les séries animées et les séries live. Car, si les séries live peuvent être parodiées sans que l'on leur ôte leur caractère d’œuvres, il n'en va pas souvent de ce luxe pour les anime. Metropolis sera donc un peu le petit frère boudeur du FLT.
On remarquera la fréquente substitution du terme d'animation à celui d'anime, synonyme d'animation japonaise. Une nouvelle fois, il s’agit d’un choix concernant la ligne éditoriale qui sera celle de Metropolis durant toute sa première année, à savoir, saufs exceptions particulières, ne traiter que d'animation japonaise afin de combler, ou du moins de limiter, un certain retard.
L'animation japonaise sera, par sa densité et sa variété qui n'a d'égal nulle part ailleurs sur le globe, le focus essentiel de Metropolis, dont le nom lui-même est un hommage au manga fondateur d'Osamu Tezuka. Mais il est important de souligne que, à long-terme, Metropolis ne sera fermé à aucun type de dessin animé, américain, européen mais aussi africain ou russe.
Pourquoi avoir choisi le 15 décembre 2005 pour le lancement de Metropolis ? Amrith, rédacteur en chef du site, s’en explique :
Le 15 décembre est bel et bien une date qui a été choisie en fonction de la mort de Walter Elias Disney (1901-1966) et non pas au hasard. Si Metropolis avait pu ouvrir en novembre ou en février la date aurait certainement correspondu à la naissance ou à la mort d'Osamu Tezuka, mais le planning est ainsi fait.
Certains pourront trouver qu'il s'agit d'une provocation venant d'un mini-site qui en premier lieu s'attardera sur l'animation japonaise, et non pas américaine. Certainement pas. Toute l'animation japonaise moderne découle de l'admiration qu'un homme ordinaire mais néanmoins génial a eu pour l’œuvre extraordinaire de Walt Disney. Walt Disney fut un homme épatant, un quidam issu d'un milieu modeste, devenu à la fois producteur, animateur, réalisateur, directeur, conseiller technique, scénariste et doubleur de dessins animés qui ont changé l'Histoire avec un grand H. Un homme sans équivalent avec le studio éponyme qui bafoue aujourd'hui son héritage avec de piteuses odes à la débauche technique dénuées d'âme.
La date de la mort de Walter Elias Disney coïncide étrangement avec l'essor de l'animation japonaise télévisuelle, née un peu avant, en 1963. Il est intéressant de noter que la mort d'un grand monsieur de l'animation s'est juxtaposée temporellement, par le fait du hasard, à l'explosion d'autres prodiges de l'animation à l'autre bout du globe. En cela, le 15 décembre est une date ambiguë, une date charnière signifiant à la fois le début et la fin, ce qui ne peut que satisfaire un habitué du logo du FLT.
L'anime doit autant à Osamu Tezuka qu'il doit à Walter Elias Disney, et si les productions nationales sont aujourd'hui concurrentes, les deux grands hommes eux ne se battaient pas, sinon pour la performance. Osamu Tezuka et Walt Disney s'admiraient mutuellement, et il s'en est fallu de peu pour qu'ils collaborent ensemble à un dessin animé qui, sans le moindre doute, aurait été le plus important du siècle si la mort n'avait pas pris avant cela Monsieur Disney. Comme beaucoup de génies défunts, il restera auprès des imbéciles un capitaliste symbolisant l'impérialisme américain, alors qu'il était simplement un artiste d'anthologie qui a ouvert la voie à des progrès artistiques sans précédents.
Metropolis, en dépit de sa politique éditoriale de prime abord axée sur la production japonaise, est donc très fier d'ouvrir ses portes le jour où l'animation mondiale s'arrêta un instant de tourner, pour reprendre plus vigoureusement encore sa tumultueuse odyssée le jour d'après." 
