La majorité du conseil national de la Screen Actors' Guild (SAG) a réussi son coup. Doug Allen a été limogé après l'usage de la procédure du "Written Assent". Par 52,53%, d'importants changements ont été votés.

Que s'est-il passé ? SAG est en proie à des luttes intestines depuis près d'un an. Deux factions : Membership First qui détenait les rennes jusqu'aux élections de décembre dernier et United for Strength (UFS) s'opposent.

Au départ, UFS s'est développée pour changer le corps électoral de l'union : pour voter, elle voulait que les acteurs aient travaillé un certain nombre d'heures par an. Ce que l'on appelle un vote qualificatif. Très rapidement, ils se sont rendus compte qu'ils s'étaient mis à dos 99% de l'union ; pour cause, tous les signataires étaient des acteurs qui n'étaient même pas gouvernés par le contrat de base. Ils ont donc changé leur fusil d'épaule et tenter de faire oublier ce qu'ils avaient voulu faire et ont commencé à s'opposer à la direction en place de SAG, en particulier Alan Rosenberg et Doug Allen. Contre toute attente, aux élections de décembre, ils ont réussi à changer la topographie du conseil national. Il faut dire que les acteurs se présentant étaient plutôt populaires ; beaucoup pensent que ces acteurs ont été élus juste parce qu'ils étaient connus. Ceci ne serait pas arrivé si SAG avait réussi à faire signer un contrat avec l'Alliance of Motion Picture and Television Producers (AMPTP) mais malheureusement l'AMPTP a tout fait pour que Membership First perde sa position dominante.

Il y a deux semaines, une réunion a eu lieu et UFS et les acteurs de la côte Est ont tenté de licencier Doug Allen. Mais ils s'y sont très mal pris, ne suivant pas les procédures adéquates. Ils sont donc passés par la petite porte pour arriver à leur fin. Ils ont utilisé une procédure appelé "written assent". L'identité des signataires a été gardée secrète. Quand une situation est aussi précaire que celle-ci, les acteurs ont tout intérêt à garder l'anonymat.

Bizarrement, UFS, soit disante modérée, s'est refusée à envoyer le contrat offert par l'AMPTP aux membres de l'union pour voter dessus. C'était la dernière proposition de Doug Allen. Sachant que l'AMPTP se refuse depuis des mois à améliorer sa dernière offre du 30 juin 2008, on se demande bien ce que UFS attend du nouveau négociateur, David White. Cependant, cette nouvelle majorité qui semble plus proche du patronat risque d'obtenir des concessions, pas suffisantes pour protéger les acteurs dans leur ensemble mais suffisantes pour qu'ils crient victoire.

Au vu des problèmes rencontrés par la Writers' Guild of America concernant le calcul et la récupération des droits résiduels pour la diffusion sur des nouveaux médias, on se demande comment SAG va faire pour améliorer ce qu'aucune des trois autres unions ont réussi à obtenir.

Beaucoup pensent que UFS va permettre à l'AMPTP de continuer à affaiblir l'union, avec des modérés qui ne semblent intéressés que par leurs propres intérêts, cela semble presqu'une évidence.

Parmi les autres dispositions sur lesquelles ils ont votées, ils ont interdit à toute personne à l'exception de M. White et M. McGuire de parler au nom de l'union. Ceci entraîne qu'Alan Rosenberg, le président élu par l'ensemble de l'union, ne peut plus parler au nom de l'Union sauf s'il y est autorisé. Pour contacter l'Union, Alan Rosenberg a dû obtenir l'autorisation de M. White.

En tout cas, pour l'instant, pas de grève à l'horizon chez les acteurs américains.