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Lazy Company : interview des créateurs et d’Alban Lenoir (1ère partie)
le Mercredi 16 Janvier 2013
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L’un écrit et joue, l’autre écrit et réalise, le troisième joue et… il le fait bien ! Alexandre Philip (vu dans Vestiaires), Samuel Bodin et Alban Lenoir (un des acteurs de Hero Corp) vous présentent Lazy Company, une comédie d’aventures déjantée qui revisite le Débarquement en Normandie. Leurs influences, leurs envies, leurs impressions : juste avant la diffusion du premier épisode (vendredi 18 janvier à 22h05 sur OCS Max), ils nous disent tout.



Comment est né le projet Lazy Company ?

Samuel Bodin : « Avec Alexandre (Philip, NDLR), on s’est rencontré au Conservatoire de Tours et on a fréquenté les mêmes bancs. Très vite, on s’est mis à écrire ensemble, pour faire tout ce que l’on nous interdisait de faire quand on était nous-mêmes sur scène. Ce qui nous intéressait, c’était de décrire toutes sortes de situations, en travaillant particulièrement tout ce qui touche au rythme. C’est comme ça que nous avons monté quatre spectacles avec notre compagnie, Les Geuribands. Et puis au bout d’un moment, on s’est dit « pourquoi ne pas tenter de créer ça à l’écran », avec une comédie d’aventures qui se déroule pendant la Seconde Guerre Mondiale… ».

Vos personnages sont solidement bâtis. Chacun d’eux possède un cheminement propre, avec un début, un milieu et une fin : qu’est-ce qui est né en premier, le concept ou vos héros ?

S.B. : « On est d’abord parti du concept. C’est l’idée de comédies d’aventures qui nous a guidée. Nous voulions développer une histoire dans laquelle nos héros se construiraient au fil des événements»

Alexandre Philip : « Ce qui nous intéressait aussi, c’était de raconter une histoire de groupe. Un groupe confronté à d’autres groupes. L’univers de Lazy Company est en fait très proche de celui du lycée américain, avec ses figures, ses vedettes, ses losers. Une de nos références, c’est Glee : on a notre Sue Sylvester à nous et lorsque cette personne se retrouve en situation de force, ça fait pas mal de remous ».

S.B. : « Ce qui nous plaît également, ce sont les anti-héros. Et on a effectivement beaucoup travaillé le trajet de chacun de nos personnages. On leur a inventé un passé qui nous permettrait de les faire se percuter. Nous voulions vraiment qu’ils soient solides parce que si on veut rire d’un héros de fiction, il faut que l’on soit touché par lui ».

Alban Lenoir : « L’évolution des personnages est vraiment intéressante. Quand on joue dans ce genre de projets, on peut redouter de se retrouver enfermer dans un rôle. Là, en l’espace de 10 épisodes, j’ai vu le personnage de Chester changer. C’est vraiment un plaisir. Pendant qu’ils étaient en train d’écrire la saison, moi, je les avais régulièrement au téléphone et il me disait plein de choses. « Il va t’arriver ça et puis ça aussi… ». Du coup, j’avais qu’une hâte, qu’on tourne ! ».

Alban, qu’est-ce qui vous a fait rejoindre le projet Lazy Company ?

A.L. : « Le timing. J’étais juré à un festival à Tours et c’est comme ça que j’ai rencontré Samuel et Alexandre. J’ai regardé ce qu’ils avaient déjà fait et j’ai trouvé que c’était drôle. Je me suis dit qu’ils avaient vraiment du talent. Plus tard, j’ai aussi beaucoup apprécié la direction d’acteurs de Samuel. Il m’a vraiment poussé vers un autre créneau que ce vers quoi on m’encourage à aller. On m’a pris pour faire une série sur la guerre où je ne fais pas vraiment la guerre ! (rires) J’ai trouvé ça épanouissant. Au final, je me dis que j’ai eu de la chance : je trouve que le casting est vraiment réussi. Pour moi en tout cas, chaque scène à tourner aura été un plaisir ».

En parlant de casting, comment s’est déroulé cette étape ?

S.B. : « On est vraiment content de la distribution. Avec Henri (Debeurme, producteur, NDLR) on a pris beaucoup de temps pour multiplier les essais. On s’est tourné vers des gens qu’on connaissait bien, comme Antoine (Lesimple, qui joue Henry, NDLR) ou Charlotte (Ligneau, qui incarne France, la résistante, NDLR), on s’est évidemment tourné vers d’autres personnes, on a fait une lecture et chacun a bossé de son côté pour s’approprier les personnages ».



A.P. : « On a livré un travail très écrit, avec beaucoup d’indications. Pour nous, il était très important d’avoir des personnages vraiment bien dessinés. Il fallait réfléchir à tout un tas de choses pour établir le parcours de chaque héros ».

S.B. : « On savait aussi que l’on n’avait pas beaucoup de temps : le tournage des 10 épisodes a eu lieu en cinq semaines, avec en moyenne neuf minutes tournées chaque jour. Il nous fallait des comédiens prêts à prendre des risques. C’est pour ça que pour les essais, on a préféré les mettre en situation tout de suite. Pour nous c’était de véritables séances de travail. Quitte à donner aux comédiens beaucoup d’indications, comme si on était déjà en train de vraiment tourner la scène ».

A.L. : « C’est comme ça que j’ai reçu plein de coups de fil sur mon portable pour me dire « Ouais, j’ai entendu parler de ça : je veux en être, vraiment je veux en être ! » (rires) ».

Et sur le tournage, justement, il est comment Alban ?

S.B. : « Alban, il a notamment un gros monologue dans l’épisode 6, « La Normandie du bonheur » où il est question de coucher pour réussir. En tournant cette scène, on s’est aperçu que quand on le déséquilibre, il y a plein de choses qui tombent. C’est vraiment intéressant : du coup, on va continuer ».

A.P. (sourire aux lèvres) : « Ah ça oui, on va continuer à le déséquilibrer… ».

Si vous deviez choisir trois scènes de la saison 1 qui incarnent véritablement ce qu’est Lazy Company à vos yeux, ce serait lesquelles ?

A.P. : « Il y aurait tout l’épisode Alamo, le cinquième. On faisait une comédie d’aventures pendant la Deuxième Guerre Mondiale : il fallait des flingues, il fallait que ça tire. Chez Empreinte Digitale, Raphaël Rocher nous a dit « Les gars, on est en guerre. Je veux une scène de guerre ». Et pour nous, ce n’était pas possible de ne pas en avoir ».

S.B. : « Moi, je choisirais deux scènes de l’épisode 9. Une avec Slice (joué par Benoît Moret) qui discute avec Isla Hildeu (une garce nazie qui veut la peau de la Lazy Company ; jouée par Caroline Vigneaux) et une autre scène dans laquelle on voit Adolf Hitler, qui réclame un « coup de main ». Là, on fait le grand huit en terme d’émotion et c’est ce que je voulais vraiment faire ».

Chose étonnante quand on parle de série sur la guerre : vous êtes aussi influencés par l’univers de la comédie musicale. Avec les chansons de la Louise, au bar Le Clandestin, notamment…

A.P. : « Oui, on parlait de Glee tout à l’heure mais la référence qui nous a le plus spécialement influencé sur ce coup, c’est Joss Whedon. Et particulièrement Dr. Horrible Sing Along Blog. On a aussi revu pas mal d’épisodes de Flight of The Concords. Il y a dans cette façon de raconter des histoires un moyen de transcender les barrières que peuvent se mettre les personnages. Le tout dans ce cas-là, c’est de faire attention que tout reste bien lié au récit »

S.B. : « On a imaginé ça à l’écriture. C’était un moyen de plonger dans la tête de nos personnages. De les mettre carrément à poil. A partir du moment où cela nous semblait cohérent avec l’univers développé, il fallait y aller. Même si on avait peu de moyens, on s’est fixé un objectif en se disant « on va essayer d’arriver à ce qu’on veut atteindre ». Un peu dans l’esprit de ce qu’essaie toujours de faire un Sam Raimi. Mais attention : on reste humbles. Lazy Company, c’est notre premier bébé. On sait qu’on est au début ».



Vous travaillez actuellement sur l’écriture de la saison 2. A quoi aspirez-vous en tant qu’auteurs, aujourd’hui ?

A.P. : « On sait déjà que l’intrigue générale tournera autour d’une arme de destruction massive. Que d’autres personnages historiques devraient apparaître… et que ça va chier entre eux ».

S.B. : « Et puis surtout, on va continuer d’expérimenter de nouvelles choses. Comme on l’a fait pour la saison 1. Ce qu’on ne veut surtout pas faire en revanche, c’est sacrifier un personnage dans une pirouette de genre. C’est pour ça qu’on veut être très vigilant ».

Suite de l'interview la semaine prochaine.

Auteur : Nicolas Robert

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