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Opinion : la vie après la révolte dans la Servante Ecarlate
le Mercredi 18 Avril 2018
Medias

Pour ceux qui ont vu la saison 1 de Handmaid's tale : la Servante écarlate, vous devriez vous souvenir que nous avions quitté June et les autres servantes écarlates alors qu'elles étaient arrachées à leurs maîtres et maisons pour être emmenées quelque part.

June semblait sereine, acceptant ce qui pourrait lui arriver parce qu'entre choisir d'être violée tous les mois et la mort, la différence n'était pas bien grande.



J'ai eu accès aux deux premiers épisodes de la saison 2. Le premier se focalise sur le sort de June et des autres servantes écarlates tandis que le 2è fait des allers-retours entre Emily dans les colonies et June. Je me demande toujours pourquoi je regarde une fiction qui met en scène un futur de plus en plus possible. Une part de voyeurisme, de masochisme, une envie de les voir se révolter, de voir ces monstres lapidés comme ils lapident les contrevenant.e.s selon une interprétation spécieuse de la Bible et bien évidemment la puissance du récit. La servante écarlate fut et semble continuer d'être une fiction comme on en voit peu.

June pense comme les autres servantes écarlates qu'elle va mourir mais que cela valait le coup de ne pas lapider Janine. Elles sont toutes terrifiées et c'est le but recherché et atteint en peu de temps. On peut s'interroger sur le fait qu'elles ne pensent pas qu'elles sont trop précieuses pour être assassinées mais elles savent aussi que certaines, malgré leur fécondité, sont envoyées dans les Colonies. Le climat de terreur dans lequel toute la société de Gilead vit ne permet plus d'être rationnel.les.

On découvre enfin les colonies dans le deuxième épisode. Emily semble y être depuis quelques temps. On nous fait découvrir son passé alors que Gilead n'existait pas encore mais que leurs vies étaient déjà bien limitées. Emily ne réalise que très tardivement qu'elle est en danger. On ne comprend pas trop l'intérêt des Colonies : tuer les récalcitrantes à petit feu ? Ce qu'elles font ne semblent pas servir Gilead d'une quelconque façon. Ce n'est pas tout à fait à l'identique des prisonniers envoyés dans les Colonies par les britanniques. Le but étant pour l'empire britannique de s'installer en utilisant le labeur des prisonniers comme ce fut le cas en Australie.

Ces deux épisodes servent d'exposition pour le reste de la saison. Ils sont effrayants, éreintants et la narration nous prend aux tripes.

Pendant une saison, on s'est attaché à June et Nick par extension, tous les deux prisonniers d'un monde dans lequel ils n'ont que peu ou pas de pouvoir. On s'est attaché à Emily et les autres personnages féminins non complices de Gilead, on attend juste une chose : le Karma. Dans ce premier épisode, Ann Dowd qui incarne Tante Lydia a une scène puissante. Le jeu de l'actrice et la façon dont est mis en scène ce moment pourrait nous faire croire que Lydia est, elle aussi, une prisonnière et d'un coup, Bruce Miller qui a écrit ces deux premiers épisodes nous donne un espoir qu'elle protégera enfin les servantes écarlates.

Je continuerai donc d'être masochiste pendant les 11 épisodes suivants. J'ai bien quelques réserves : les flashbacks qui me sortent parfois de l'univers et l'improbabilité qu'un personnage puisse se déplacer sans qu'il ne soit suivi.

La saison 2 débarque le 26 avril 2018 sur OCS Max dans la foulée de sa mise à disposition sur Hulu aux États-Unis.

Si vous ne connaissez pas la série, jetez-vous sur la saison 1. Il y a des bonnes séries et il y a des OVNIS. C'est un OVNI. C'est la série qui doit faire prendre conscience aux femmes mais aussi aux hommes qu'il en faut peu pour perdre tous ses droits. Ce n'est pas qu'une histoire de femmes mais de sauver l'humanité de ses pires travers.

Auteur : Carine Wittman

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