Encore plus que les années précédentes, le fantastique, avec un bonheur divers, sera au coeur des sagas de l’été de TF1, France 2 et M6.
TF1 proposera
Mystères, qui a fait l’objet d’une précédente info, et où, sur un canevas archi-classique de conflits familiaux se greffera rien de moins qu’une invasion extraterrestre. (8x52’, écrit par Franck Ollivier et Malina Detcheva.)
M6 diffusera dès juin
Suspectes, dont le tournage est en cours, et où Ingrid Chauvin retrouvera les scénaristes de Femmes de Loi, Céline et Martin Guyot, pour ce “mélange de thriller, de glamour et de comédie”, selon les mots de l’actrice. Le pitch de ce 8x52’ ? « Lors d’un cocktail dans un hôtel à Bordeaux, une femme à moitié nue passe à travers une verrière. Elle a dans une main un pistolet, et dans l’autre un bout de papier sur lequel sont inscrits quatre noms de femmes », dont celui, évidemment du personnage d’Ingrid Chauvin, mère de famille apparemment rangée.
Quand à France 2, elle porte peut-être le projet le plus intéressant, parce que... non développé comme une saga de l’été, un genre franco-français qui est complètement parti en vrille depuis cinq ou six ans en transformant en grand n’importe quoi des intrigues de soap luxueux qui s’accomodent rarement bien de tueurs en séries du Zodiaque ou de faux fantastique à la Dolmen.
La prophétie d’Avignon est un feuilleton inspiré d’une légende locale réelle impliquant le pape Jean XXII. Découpée en huit épisodes de 52 minutes, cette série promet un scénario à suspense mêlant ésotérisme et romanesque, avec une vingtaine de rôles principaux.
Le tournage se déroule en grande partie dans l’enceinte gothique du Palais des Papes, davantage habitué du théâtre en accueillant chaque été les pièces du festival d’Avignon. "La mairie et le Conseil général ont été coopératifs. Je pense qu’ils étaient contents de donner une autre image du palais, et ils ont gardé un bon souvenir de la série
Un été de canicule (2003), filmée à Avignon", raconte Pascal Fontanille, co-scénariste et co-producteur (Merlin Productions).
L’équipe a été autorisée à filmer dans la quasi-totalité du gigantesque édifice, à condition de le laisser ouvert au public. Cloître, salle d’audience, caves, bibliothèque : "On exploite au maximum ce lieu magique. Mais c’est difficile, car il est sans cesse balayé par le vent, et les touristes sont là tout le temps", confie le réalisateur, David Delrieux. De faux murs et de fausses gargouilles ont été construits, faisant, de loin, plus qu’illusion.
L’histoire se déroule aujourd’hui. Par une nuit de pleine lune, une mystérieuse sphère tombe d’une gargouille, au pied d’un veilleur de nuit... qui meurt, juste après, dans un accident de voiture. Quelques jours plus tard, une muraille de l’édifice s’écroule sur Estelle Esperanza (interprétée par Louise Monot), conservatrice du Palais. Elle est sauvée par Olivier Royal (Guillaume Cramoisan), ouvrier du chantier de fouilles archéologiques. L’effondrement du mur met à jour une rosace qui s’illumine étrangement sous les yeux d’Estelle. Son grand-père, Louis, y voit le début de la révélation de la "prophétie d’Avignon". La jeune conservatrice commence alors une quête qui va durer 29 jours, le temps d’un cycle lunaire.
Le scénario original s’inspire d’une légende régionale selon laquelle le pape Jean XXII (élu en 1316) aurait trouvé un document prédisant, tel Nostradamus, l’avenir jusqu’en l’an 4.000, puis l’aurait caché. "Elle m’a été racontée par de vieux avignonnais. Ca m’amusait d’utiliser une vieille légende pour raconter quelque chose de contemporain", explique Pascal Fontanille, originaire de la région. Le scénario n’était pas conçu initialement pour une série de l’été. "C’est vrai qu’on est loin des sagas familiales", estime le réalisateur. Très dans l’air du temps, La prophétie d’Avignon s’inscrit dans la veine du roman à succès Da Vinci Code. Mais elle ne se résume pas à une "chasse aux trésors" bourrée d’énigmes et d’effets spéciaux : "il y a de vrais personnages romanesques, avec un suspens sentimental... et de l’ironie", souligne Emmanuelle Rey-Magnan, co-scénariste. Le tournage, à Avignon et dans sa région, a démarré fin janvier et doit s’achever en mai. Le budget affiché s’élève à huit millions d’euros, avec 80 rôles et 800 figurants. On pourra retrouver à l’écran Claude Gensac, Annie Gregorio, Marthe Keller ou encore François Dunoyer.