Jekyll est une leçon d'écriture pour les scénaristes en herbe et accomplis mais aussi pour tous les réalisateurs. C'est le petit bijou 2007 de la BBC.
Développée par
Steven Moffat à qui l'on doit les meilleurs épisodes de
Docteur Who et les 4 saisons de
Six Sexy (
Coupling), la série est une adaptation ultra moderne du roman de RL Stevenson
Le cas étrange de Jekyll et Hyde.
Nous ne sommes plus à l'aube du 20ème siècle. Nous sommes en 2007 et le Docteur Jackman, interprété par un méconnaissable
James Nesbitt (
La Loi de Murphy (
Murphy's Law)), souffre. Il a quitté femme et enfants pour les protéger de son alter ego démoniaque. Il a fait un pacte avec lui : tant qu'il se comportera bien (ne pas tuer), le docteur Jackman n'ira pas à la police. Mais surtout, il fera tout pour empêcher son double d'apprendre l'existence de sa petite famille. Mais il ne peut tout faire seul, il engage donc une infirmière interprétée par
Michelle Ryan (
Bionic Woman). Ce qu'il ne sait pas, c'est qu'une société secrète et centenaire attend depuis plus d'un siècle qu'il naisse. Car son alter ego est la parfaite image du sur-homme, un sur-homme sur lequel toutes les sociétés pharmaceutiques mettraient bien la main.
Nul besoin d'effets spéciaux, d'ailleurs la série en est très avare. La transformation de Jekyll en Hyde ou plutôt de James Nesbitt de l'un à l'autre est stupéfiante, non pas en termes d'effets mais dans son jeu d'acteur : l'accent, l'intonation, l'implantation des cheveux, sa stature, tout change. Mais Nesbitt n'est pas la seule réussite de cette série, Moffat démontre que l'on peut réécrire une histoire déjà cent fois vues sans pour autant faire déjà-vu. Non seulement l'histoire en 6 épisodes remplit toutes ses promesses mais Moffat fait un pied de nez aux scénaristes américains en leur montrant comment un flashback doit être incorporé sans que l'on pense mais qu'est-ce qu'on on en a à faire de ce flashback (ce qui se dit souvent lors de la vision d'un épisode
Lost par exemple).
S'il y a une série à découvrir en version originale, c'est celle-là car aucun doubleur même le meilleur pourrait arriver à la cheville de James Nesbitt. Au pire, regardez-la dans les deux versions, juste pour profiter pleinement de son jeu d'acteur.
A découvrir sans modération dès le 11 février sur Canal plus.
Pour une critique approfondie de la série : lire
l'article de Dominique Montay publié sur le Village (Attention, la fin de l'article décortique chaque épisode)