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About a Boy - Avis sur les premiers épisodes de la nouvelle série de Jason Katims

About a Boy: Par le futur créateur de "50 Shades of Grey, la Série"

Par Conundrum, le 13 mars 2014
Publié le
13 mars 2014
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Retour vers le Futur nous a menti, mais dans dix ans, c’est sûr, nos hoverboards, on les aura. Et alors qu’il y a encore quelques années regarder une série sur son téléphone aurait été un concept absurde, je suis sûr qu’ils viendront avec du contenu sériel entièrement intégré.

Si dans quelques années le paysage audiovisuel change grandement, je suis sûr de deux choses : CBS sera encore la première chaîne nationale américaine, et si votre livre a été adapté en film, Jason Katims sera en train d’en développer une série.

About a Boy, qu’est ce que c’est ?

Après donc Friday Night Lights, la série tirée (comprendre « vaguement inspirée ») du film (que vous ne connaissiez sûrement pas avant la série) tiré du livre (pouah !), voici About a Boy, la nouvelle adaptation sérielle de Jason Katims pour NBC.

Ça parle de quoi ?

Si, comme moi, vous avez soigneusement évité du mieux que vous pouviez les films avec Hugh Grant et vous estimez que si un livre n’a pas un lien indirect avec une série, il se doit d’être brûlé sur la place publique, vous ne devez connaître que vaguement l’idée derrière About a Boy.

About a Boy est l’histoire de l’amitié grandissante entre un gamin un peu trop mature, un homme beaucoup trop gamin et d’une Minnie Driver qui ne sait pas trop ce qu’elle fout là.

C’est avec qui ?

C’est avec David Walton, qui doit avoir un gros dossier sur le président de NBC, parce qu’il est apparu dans pas mal de nouvelles séries de la chaîne avant leurs rapides annulations.

C’est aussi avec Minnie Driver, la copine de Matt Damon dans Good Will Hunting, et qui a visiblement fait assez de films pour mériter d’être créditée avec un « And » dans le générique.

Il y a aussi Benjamin Stockham dans le rôle version blanche de Manny de Modern Family.
Si vous êtes Ju, ça vous convainc d’arrêter la lecture de cet article.
Si vous êtes Jojo du forum, cette phrase ne veut rien dire parce que vous ne voyez ni les origines ethniques, ni les couleurs. Et puis, de toute façon, vous vous offusquez à l’idée même d’adapter une œuvre d’un genre noble et riche, le livre, à la télévision qui ne pourra jamais être à sa hauteur.

Et c’est bien ?

Le générique l’est. Le reste, ce n’est pas encore ça.

Comme avec David E. Kelley et son The Crazy Ones, je ne savais pas trop à quoi m’attendre avec une comédie d’un homme qui nous a habitués aux séries dramatiques. Jason Katims nous a habitués à chercher le drame et l’humour dans les petits moments de la vie. Et même si Parenthood peut nous faire sourire, il y a une différence entre une série dramatique légère et une comédie. Les moments plus légers dans Parenthood et même dans Friday Night Lights donnent de la texture, ils sont un plus mais pas une fin en soi.
Choisir la comédie d’une demie heure comme structure à sa série change la donne. On ne peut pas reprocher à Parenthood, un drama, de ne pas être drôle, mais on est en droit de se dire qu’About a Boy, une comédie, devrait l’être un peu plus.

Les deux premiers épisodes donnent une vision un peu étrange de la série. Le cross-over entre Friday Night Lights et Parenthood, Friday Night at the Luncheonette, me laissait espérer que le ton d’About a Boy, serait dans cette lignée. A savoir, un humour qui ne joue pas sur des situations cocasses ou des bons mots, mais qui vient organiquement. About a Boy ne joue malheureusement pas totalement dans ce registre.

Jason Katims a déjà établi que la série se déroule dans le même univers que Parenthood avec une apparition de Will à une partie de poker avec les frères Braverman. La musique des séries est aussi très similaire et l’aspect réaliste du jeu d’acteur renforce cette idée. Cependant j’espérais aussi une filiation dans le traitement des personnages.

Même si les premiers épisodes doivent présenter les personnages et leurs relations à répétition et permettre de voir ce qui marche et corriger ce qui fonctionne moins, il y a un aspect un peu trop brusque à About a Boy. Et malheureusement, cela semble se canaliser autour de Minnie Driver. Elle incarne une sorte d’hippie très rigide dans la manière d’éduquer son fils. Dans le pilote, elle fond en larmes en plein repas dans une scène qui sonne très faux. Dans About Total Exuberance, toute son intrigue ne s’intègre pas dans le reste de l’épisode. Cela donne l’impression, dans un premier temps, qu’elle en fait beaucoup trop, et surtout, qu’elle semble jouer dans une autre série que celle de son fils et son voisin.

Les séries de Jason Katims depuis Friday Night Lights tirent leurs forces d’un traitement plus naturel d’intrigues qui ne le sont pas forcement. About a Boy sonne faux à certains moments, et si on peut pardonner le fait que la série ne soit pas poilante, pour une série de Katims, le manque de réalisme est un sérieux problème.
Celui-ci semble être lié au format choisi pour raconter son histoire. On associe, à tort, un format de 22 minutes à une comédie. La série donne l’impression de forcer un peu le trait pour justifier cette étiquette « sitcom » alors que les attentes auraient été différentes si les épisodes duraient 42 minutes. Cela aurait changé un peu nos attentes car nous sommes habitués aux dramédies [1] et donné une marge de manœuvre plus grande à Katims pour développer plus finement ses personnages.

Mais ce format n’est pas nécessairement un problème insurmontable. Chosen a montré qu’une série d’action peut être solide avec des épisodes de 22 minutes. About a Boy gagnerait à s’accepter en tant que dramédie de 22 minutes. L’exagération est inutile. Malgré les défauts de la série, elle reste assez sympathique, il faut juste qu’elle s’accepte telle qu’elle est.

En plus de cela, elle a super générique, je suis donc obligé de suivre la série jusqu’à son annulation.

Conundrum
Notes

[1Ed n’avait rien de dramatique, pour le coup