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Dexter - Avis très complet sur la saison 8 de Dexter, la dernière, il était temps

Bilan de la Saison 8: La Pire Fin de Série de Tous les Temps

Par Ju, le 24 septembre 2013
Par Ju
Publié le
24 septembre 2013
Saison 8
Episode 12
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C’est fait. Après d’interminables semaines de tourments, ce cauchemar collectif connu sous le nom de « la dernière saison de Dexter » s’est enfin terminé. Cette fois c’est bon, Dexter c’est fini ! Il ne reste désormais plus que nous, seuls, bien trop conscients que Dexter, la plupart du temps, c’était quand même complètement nul.

Je n’écris pas ces mots à la légère ou sous le coup de l’émotion, ou parce que Dexter devient bûcheron, non, il s’agit d’une conclusion on-ne-peut-plus rationnelle : puisque je ne peux pas honnêtement qualifier de « regardables » plus de la moitié des saisons de Dexter, j’en ai déduis que la série est majoritairement nulle.

Ce qui m’amène à une question que je me suis beaucoup posé ces dernières semaines : pourquoi avoir regardé jusqu’au bout ?

L’hypothèse du masochisme pur et simple ne tient pas la route. En effet, cela fait longtemps que je ne ressens plus rien devant Dexter, en bien ou en mal, à part de l’ennui.
Il ne peut pas s’agir non plus d’une seule question d’habitude, car j’avais très bien réussi à arrêter de regarder la série au début de la saison 6, loupant ainsi toute la quête spirituelle (que j’imagine à la fois captivante et enrichissante) de notre tueur en chemises pastelles préféré.

Non, la vraie raison qui m’a fait regarder Dexter jusqu’au bout est la même que celle pour laquelle j’étais revenu en septième saison : la fin de la série allait forcément être réussie.

Oui, je sais.

Mais avec des acteurs talentueux comme Michael C. Hall et Jennifer Carpenter, avec un tel sujet, et avec une fin qui avait été préparée confortablement, deux ans à l’avance, il n’y avait aucune raison pour que la conclusion soit ratée. C’était un pari sûr. Et c’était une raison suffisante pour passer, en définitive, plus de 80 heures en compagnie des flics les plus horriblement incompétents de l’Histoire de la Télévision.

Petite Parenthèse

Rapidement : oui, la quasi-totalité des personnages de la série sont des abrutis profonds, des flics improbables à l’intelligence plus que réduites qui ont peut-être réussi à arrêter deux personnes en huit saisons, sans se demander, même une seule fois, où tous les autres meurtriers avaient bien pu disparaitre.

Un indice ? C’est dans des sacs poubelles. Ils ont disparu dans des sacs poubelles. Au fond de l’océan. Angel.

Mais ce n’est pas très grave, à la limite. Que toutes les enquêtes du Miami Metro restent ouvertes, ça fait partie des petites choses qu’il faut accepter dans le cadre du réalisme très particulier de Dexter. Et si leur bêtise s’est aggravée avec le temps, elle a toujours été présente, et il serait injuste d’en tenir (trop) rigueur à la saison 8.

Fin de la parenthèse.

Un Problème d’Enjeux

Le vrai problème de cette dernière saison, c’est donc une promesse non tenue.

On était d’accord pour ne pas accorder trop d’importance à la stupidité de la police de Miami en échange de la promesse implicite qu’ils allaient découvrir la vérité sur Dexter, un jour, et que les derniers épisodes de la série nous permettraient d’une façon ou d’une autre de le voir s’opposer à ses anciens collègues. C’était inscrit dans l’ADN de la série depuis le début, qu’elle dure deux saisons ou dix, elle devait se terminer là-dessus.

Mais la dernière saison de Dexter, ce n’était pas ça du tout. Non, la vraie fin de la série, celle qu’on nous a servi depuis des semaines, c’est Dexter qui veut partir en Argentine avec sa copine (une fugitive discrète en robe rose bonbon) et son fils (qui sait se coiffer tout seul), mais sans sa sœur ni son père fantôme (disparu dans un nuage de bêtise, accompagné d’une harpe). En soi, proposer quelque chose d’inattendu aurait pu être une bonne chose. Mais la fin de Dexter est allée beaucoup trop loin dans la surprise, en détruisant complétement toutes nos attentes pour nous offrir, à la place, très généreusement, du vide.

Putain, qu’est-ce qu’on s’est fait chier cette année !

De toute la saison, je crois que la seule fois où j’ai été un peu réveillé c’était pendant le repas de famille chez Vogel, où la brave Charlotte Rampling servait une bonne casserole à ses invités psychopathes (le mot le plus répété cette année, à égalité avec « Argentina »). Il s’agit de la seule scène où j’ai pu accepter que les scénaristes avaient volontairement fait preuve d’humour.
Oh, ça restait complètement con et très mal écrit, certes, mais c’était divertissant. Pour une fois. La seule de l’année. Le reste de la saison jouissait d’un rythme inexistant (mention spéciale à l’avant-dernier épisode de la série où Dexter vend tranquillement son appartement, puis son bateau, avant d’aller papoter avec sa baby-sitter), était rempli de distractions pathétiques sorties d’on-ne-sait-où, et s’est montré incapable de traiter la moindre idée jusqu’au bout.

D’ailleurs, j’aimerais revenir deux minutes sur ces diversions pathétiques. Ça va me faire du bien. Peut-être m’aider à guérir. Résumons !
Masuka a eu une fille, qui bossait dans un bar topless avant de venir faire bruler de l’encens dans le labo et fumer des pétards avant le boulot. Jaime s’est tapée Quinn, puis ils se sont séparés. Quinn a passé cinq épisodes à essayer de devenir sergent. CINQ. Puis il a été battu par la brillante Détective Angie Blackdeservice, qui a totalement disparue une fois sa promotion obtenue, ne réapparaissant que dans un seul épisode ensuite, sans aucune ligne de dialogue. Angel a essayé de refourguer les vêtements de LaGuerta. Deb a pris de la coke et elle a tué un mec.
Sans déconner. Je sais, moi aussi j’avais complétement oublié avant de commencer à écrire cet article, mais dans le deuxième épisode de la saison, Deb a tué un mec dans sa voiture.

Et plus personne n’en a jamais parlé.

Des diversions pathétiques, donc, histoire de remplir un peu et de donner quelques scènes aux minorités ethniques de la série. (C’est toujours drôle de parler de race dès qu’on en a l’occasion, même quand ce n’est pas entièrement justifié). À la limite, les intrigues secondaires sans grand intérêt et sans aucune conséquence font partie du cahier des charges de la série depuis tellement longtemps qu’on ne devrait plus s’en étonner. Pourquoi pas. Mais alors, il faudrait qu’on m’explique pourquoi les intrigues principales de cette dernière saison ont été traitées avec un je-m’en-foutisme au moins aussi grand.

Un Problème de Mémoire

Dans Dexter, on le sait, rien n’est cumulatif, rien n’a jamais de conséquence.

C’est très évident quand on observe ce qu’il se passe d’une saison à l’autre : la série fait très rarement référence à des événements survenus l’année précédente, et elle n’utilise quasiment jamais de cliffhangers de fin de saison pour se relancer (la mort de Rita et la découverte de Deb sont les deux seules exceptions, LaGuerta, elle, n’a eu qu’un banc). Mais cette fois, comme pour montrer les ravages de la vieillesse, l’amnésie chronique de Dexter s’est même produite d’un épisode à l’autre.

Par exemple, et je me répète, Deb a tué un mec (El Sapo ?) dans le deuxième épisode de la saison sans que personne n’en reparle plus jamais, et surtout pas elle. A la fin du sixième épisode, Hannah empoisonne la nourriture des frangins Morgan avant de mettre en place son plan diabolique, qui consiste à ne rien leur faire du tout. Absolument rien. Parce qu’elle a changé d’avis au début de l’épisode suivant.

Dans Dexter, n’importe quelle intrigue est susceptible d’apparaitre et de disparaitre à tout moment. De la même façon, des personnages peuvent prendre beaucoup de place d’un seul coup avant de dégager aussi vite qu’ils sont venus. Hannah tue son riche mari sans que ça n’ait jamais la moindre conséquence. Dexter, après un épisode de réflexions intensives rempli de voix-off et d’Harry le Gentil Fantôme, décide d’enseigner le Code à Zach, avant... de ne jamais le faire vraiment. Puis Zach meurt, dans un retournement de situation qui nous amène à nous demander pourquoi on a passé autant de temps avec lui.
Mais j’exagère, car la mort de Zach a une vraie conséquence : elle bouleverse vraiment Dexter, parce qu’il s’était beaucoup lié à lui au cours de toutes leurs séances d’entrainement qui n’ont jamais eu lieu. Et on sait que Dexter est bouleversé, parce qu’Hannah nous l’a dit.

Car pour un scénariste de Dexter, il suffit qu’un personnage déclare sincèrement quelque chose pour que ça devienne vrai. Et je vais m’arrêter là-dessus, parce que c’est vraiment une des choses que je déteste le plus dans la série, et un exemple parfait de ce que je veux dire quand j’affirme que Dexter est une série très mal écrite.
Il n’y a donc pas besoin de nous montrer Dex et Zach passer plusieurs scènes ensemble, puisque si Hannah nous dit qu’ils étaient proches et que sa mort est une terrible tragédie, c’est que c’est vrai.

Si Dexter nous dit qu’il aime Hannah, c’est que c’est vrai. Peu importe si les deux acteurs n’ont pas la moindre alchimie, ou que le rôle d’Hannah n’aille jamais plus loin que celui d’un « outil scénaristique ambulant permettant d’apporter des enjeux artificiels à la fin de série ».

Si Angel affirme, sans la moindre trace d’ironie, qu’il est un excellent détective ou que Quinn est un bon flic, c’est que c’est vrai. Un bon flic corrompu qui se tape des témoins, vole de l’argent sur des scènes de crimes, et butait un type six mois plus tôt en plein milieu d’une boite de strip-tease, à quelque pas d’un excellent détective.

Un Problème d’Ecriture

Mais bon, admettons, c’est donc la mort de Zach qui pousse Dexter à poursuivre Saxon. C’est ce qui lance toute la fin de la série, c’est la raison qui oblige Dexter à mettre en danger son départ pour l’Argentine, il n’a pas le choix, il doit faire payer le meurtrier de son protégé (et de sa voisine).

À moins qu’il ne doive tuer Saxon pour protéger Vogel, sa mère spirituelle avec qui il ne s’entend plus du tout depuis qu’il a découvert qu’elle prenait des notes sur lui.
À moins qu’il ne doive tuer Saxon pour venger la mort de Vogel.
À moins qu’il ne doive tuer Saxon pour protéger Deb et Hannah.
À moins qu’il ne doive tuer Saxon parce qu’il en a juste envie.
À moins qu’il change d’avis à la dernière minute, parce que sa soif de meurtre a été remplacée par son Amour pour Hannah, et qu’il ne voit aucun problème à livrer à la police un des seuls tueurs en série qui connaisse toute la vérité sur lui. Il s’en fout, il part en Argentine... et tant pis pour Deb.

Ce que je veux dire par là, c’est que cette année plus que jamais, l’écriture n’a pas vraiment été un point fort de la série, autant dans la construction des arcs principaux que dans l’intérêt des intrigues secondaires, ou que dans la capacité à faire passer des idées autrement que par des dialogues où des personnages (aux motivations floues, changeantes, et dénuées de sens) nous expliquent inlassablement qui ils sont et ce qu’ils ressentent. Avant que la voix-off de Dexter vienne nous le répéter sur un ton monocorde. Et avant que le Gentil Fantôme d’Harry vienne nous expliquer ce qu’on vient déjà de nous dire deux fois.

Int / Nuit / La maison de Vogel
Dexter, sans gants, efface toute trace de lui dans les fichiers de Vogel.
Voix-off : « Il faut que j’efface toute trace de moi dans les fichiers de Vogel. »
Harry : « Dexter, il faut que tu effaces toute trace de toi dans les fichiers de Vogel ! ».
Dexter (à lui-même) : « Il faut vraiment que j’efface toute trace de moi dans ces fichiers ! Vogel les a écrits. Sur moi ! Personne ne doit le savoir ! ».
Moi : « Putain, encore 53 minutes d’épisodes ?!? ».

Les scénaristes de Dexter nous prennent vraiment pour des cons, incapables de comprendre quoi que ce soit ou de nous souvenir de la scène qu’on a vu trente secondes plus tôt. C’est ce qui explique cet abus complet de voix-off, de fantôme bien serviable, et le fait qu’on soit resté bloqué en mode « Dexter pour les Nuls » depuis des années.

Enfin, ça, c’est ce que je croyais. Avant.

Ma nouvelle théorie, c’est que les scénaristes de Dexter eux-mêmes sont très, très cons, et que toutes les béquilles narratives sont pour eux. Comment expliquer autrement qu’ils se soient autant vautrés et qu’ils aient autant raté leur sortie ?

Un Problème d’Attentes

Souvent, quand une série un peu vieille sait à l’avance qu’elle va s’arrêter, on sent une certaine vigueur réapparaitre, et une volonté manifeste de conclure en beauté, indépendamment des égarements qui ont pu avoir lieu plus tôt.

C’était le cas avec la saison 4 de The O.C. ou la fin de Fringe. Et c’était ce qui avait commencé à se produire avec... la saison 7 de Dexter.
Après deux saisons reçues bien frileusement, les scénaristes avaient pris un élément de « fin de série » (Deb découvre la vérité sur son frère) et l’avait très bien géré, dignement, en donnant l’impression qu’on se dirigeait vers une conclusion naturelle. Ça n’a duré que quelques épisodes. La fin de la saison 7 était complètement ratée, et la saison 8 encore pire. Et c’est ce qui me révolte le plus, je crois : les scénaristes (très, très cons) de Dexter m’ont redonné espoir. Ils ont montré de bonnes choses après une saison 5 ratée et une saison 6 (apparemment) catastrophique, tout ça pour rien, tout ça pour se planter lamentablement sur la fin de leur série.

C’est d’autant plus rageant que la fin de Dexter pouvait être écrite en mode pilote automatique sans que ça ne dérange personne. Tout le monde se serait satisfait d’un schéma classique : la police est sur ses traces, tension, tension, va-t-il-être démasqué ?, tension, il se fait démasquer, puis il se passe des trucs.
Rien de compliqué, merde, juste quelque chose d’un peu inédit qui change de la recette habituelle, quelque chose qui offre à Michael C. Hall l’occasion de jouer sur un registre autre que la somnolence, et une chouette récompense pour les fans qui ont tenu jusque-là.

À la place, on a eu une fausse fin, et l’impression d’assister à une saison qui aurait très bien pu se dérouler de la même façon trois ans plus tôt sans que ça vienne perturber le petit train-train de la série. Une saison complètement dépourvue d’enjeux et de tension (Dexter n’est même pas la cible d’une traque, c’est Hannah qui s’y colle !), où rien ne donnait l’impression d’assister à une fin de série (à part, peut-être, le petit discours d’adieu de Dexter... organisé précipitamment au milieu d’un apéro sur la plage, pendant les funérailles de Vogel).

Un énorme potentiel, complètement gâché.

Tout ça parce que les scénaristes sont très, très cons. Tout ça parce que Scott Buck, Sarah Colleton, Wendy West et Manny Coto sont persuadés que Dexter est un super-héros.

Un Problème de Perspective

Je n’invente rien, l’idée « Dexter est un super-héros » a été exprimée pas plus tard que cet été dans The Writers’ Room, une émission diffusée sur Sundance Channel où Jim Rash passe vingt minutes en compagnie des scénaristes de plusieurs séries (Breaking Bad, Parks & Rec, American Horror Story, New Girl, Game of Thrones, et... Dexter, du coup).
C’est parfois très drôle (Amy Poehler et Mike Schur y sont très en forme), souvent informatif (voir l’équipe de New Girl développer un épisode avec Jim Rash, sous nos yeux, en quelques minutes, est assez bluffant), et dans le cas de Dexter, à la fois énervant et particulièrement révélateur.

Pour ces scénaristes très contents d’eux, Dexter est donc un super-héros dont le pouvoir est de tuer sans se faire prendre. Il n’y a aucun jugement moral à porter sur ses actes. C’est un mec bien, courageux, qui rend justice, et dont le seul malheur est d’espérer devenir une vraie personne avec de vrais sentiments et de vraies relations.
Entendre ça sortir de leurs bouches est d’abord surprenant, puis révoltant, mais ça explique pas mal de choses. On comprend, notamment, que l’immobilisme narratif total de Dexter ne découlait pas forcément d’une obligation vis-à-vis de Showtime de conserver le statu quo de leur série la plus populaire. Il s’agissait peut-être, tout simplement, du fait que Dexter est tellement irréprochable que les scénaristes n’avaient aucune envie de remettre ses actions en question, ou même de trop l’enquiquiner. C’est pour cette raison qu’il ne souffre jamais des conséquences de ses actions. Si personne ne pleure LaGuerta, c’est parce qu’elle a osé se mettre en travers de sa route. Si, au contraire, tout Miami Metro se pointe à l’enterrement de Vogel, c’est parce qu’elle comptait beaucoup pour Dexter. Si Deb lui pardonne d’être un tueur en série, puis de l’avoir fait tuer LaGuerta, en à peine quatre épisodes, c’est parce qu’au fond, Dexter est un mec bien. C’est un héros.

Un super-héros, même.

À partir de là, tout s’éclaire. Si les scénaristes (très, très cons) de Dexter n’ont pas écrit la fin attendue, s’ils n’ont pas opposé Dexter à ses anciens collègues, c’est tout simplement parce que dans leur tête, il n’y avait aucune raison de le faire : pour eux, Masuka, Angel et Quinn auraient très vite accepté la vérité et remercié Dexter pour ses actes citoyens. Il n’y a qu’à voir leurs réactions quand Dexter tue Saxon sous leurs yeux, et le fait qu’ils le laissent partir tranquillement, pour se dire que s’ils avaient appris toute la vérité ils n’auraient pas mis longtemps avant de finir par lui rendre hommage en lui offrant deux ou trois bancs.

Tiens, d’ailleurs, ça me fait penser...

Le Top 10 des Moments les Plus (involontairement) Drôles de la Saison

N°10 - Le Banc Commémoratif « Maria LaGuerta »

Deux minutes et vingt-quatre secondes, c’est le temps qu’il a fallu à cette dernière saison pour partir en vrille. C’est en effet après deux minutes et vingt-quatre secondes que « The Captain Maria LaGuerta Bench » fait sa première apparition publique. Un hommage émouvant à une femme aimée de tous, qui adorait s’habiller avec des habits très colorés.

Et comme on le verra dans la suite de cet article, ce n’était que le premier des moments les plus (involontairement) drôles de la saison.


N°9 - Le Retour Telenovela d’Hannah Mackay

« Remember me ? » Bah oui, c’est toi, Hannah Mackay ! L’empoisonneuse démoniaque qui piège ses victimes avant de les laisser finalement sur place parce qu’elle a changé d’avis. Mais en tout cas, bravo pour l’entrée, au ralenti, bercée d’une douce lumière. Très Telemundo.


N°8 - L’Adieu Emouvant du Gentil Fantôme d’Harry

Ce n’est pas parce que le Gentil Fantôme d’Harry nous a fait chier pendant des années avec ses banalités qu’il faut oublier qu’il se cache, derrière ce « personnage », un vrai acteur, avec des vrais sentiments. Les scénaristes ne l’ont pas oublié, eux, et ils ont décidé d’offrir à James Remar une vraie scène d’adieu, où il peut exprimer de vraies émotions. Peu importe si ça n’a absolument aucun sens. Peu importe si l’hallucination de Dexter a l’air super triste de lui dire adieu. Et non, le faire disparaitre avec un effet sonore angélique à la harpe n’a absolument rien de ridicule.


N°7 - Le Logiciel Magique Qui Fait Vieillir

Ah, la technologie dans Dexter ! J’aurais pu choisir le logiciel espion qui permet aux ordinateurs espionnés de prendre le même tunnel pour s’infiltrer dans l’ordinateur espion, mais ça aurait été nettement moins drôle que le programme magique qu’utilise Dexter pour vieillir une photo de petit garçon. Un outil super pratique avec des options comme « Barbe automatique » et « More Crazy Eyes ! ».

97.63% de compatibilité !


N°6 - Dexter Traque Discrètement Sa Proie

Je ne sais pas combien de personnes Dexter a tué au cours de la série. Ce que je sais, par contre, c’est qu’il en tuait beaucoup plus dans les premières saisons que cette année. Je me bien rappelle l’avoir vu transpercer un cannibale avec une tringle à rideaux à travers un lit, mais à part ça... Pour sa défense, son absence de résultat est peut-être dû à sa nouvelle façon de traquer discrètement sa proie : en restant debout sans bouger, en plein jour, pendant des heures, derrière une vitre, avec une chemise bleu fluo.


N°5 - Les Lunettes de Soleil d’Elway

Si je me suis repassé cette scène trois fois, ce n’était pas pour entendre Elway et Deb rager d’avoir loupé le bateau d’Hannah Mackay. Non, c’était juste pour admirer un peu plus longtemps les magnifiques lunettes de soleil d’Elway. Les petits plaisirs de la vie.


N°4 - Harrison fait du sport

La scène la plus drôle de la saison. Il n’y a rien eu de plus fort que ça. Harrison court sur un tapis de sport et s’explose le menton. Je... comment dire... quelqu’un a été payé pour écrire cette scène. Plusieurs autres scénaristes ont certainement dit que c’était une bonne idée. Des acteurs ont joué dans cette scène. Un réalisateur l’a filmée. Des monteurs ont travaillé dessus. Quelqu’un, chez Showtime, a donné son accord pour que ça soit diffusé.

Je... comment dire... pourquoi ? Il n’y avait pas plus simple qu’Harrison tapant joyeusement sur des boutons pour actionner le tapis ? Les enfants, ça court partout, non ? Il ne pouvait pas se prendre une table basse ? On était obligé de voir ses petites jambes s’activer sur... hmm... ses petites jambes... OH PUTAIN, ils ont payé un CASCADEUR pour doubler les jambes d’Harrison !


N°3 - Dexter tue Deb

« Le Super Pouvoir de Dexter, c’est de tuer sans se faire prendre... »
... et il ne l’utilise que pour faire le bien, comme pour débarrasser la planète de méchants tueurs en série, ou euthanasier sa sœur !


N°2 - Dexter vole le corps de Deb et l’emmène jusqu’au parking à bateaux d’un hôpital en images de synthèse sans que personne ne remarque quoi que ce soit

Hein ?


N°1 - Dexter offre Deb à Poséidon

Ok, il faut qu’on parle de cette fin.

Un Problème de Fin

J’avoue que j’attendais ce final avec une impatience morbide.

Cela faisait longtemps que je n’espérais plus rien de la fin de la série, le mal était fait, mais j’étais curieux de voir comment ces scénaristes avaient décidé de conclure, et quel destin ils avaient réservé à leur protagoniste adoré. La réponse frappe comme un coup de tonnerre : il devient bûcheron.

Putain.

Je reprends. Dans ma tête, puisque je n’attendais absolument rien de ce dernier épisode, je ne pouvais qu’être agréablement surpris. Et comme j’ai très souvent tendance à adorer les fins de série (dire adieu à des personnages et des univers avec lesquels je vis depuis des années à tendance à me rendre très indulgent), il y avait de fortes chances que l’ultime épisode de Dexter puisse nous permettre de nous séparer en de meilleurs termes.

J’aime tous les series finale. Sans exception !

Et c’est exactement pour cette raison que la fin de Dexter est la Pire Fin de Série de tous les Temps. Même avec toute la bonne volonté du monde, je n’arrive pas à croire que Dexter se soit terminée de cette façon. Dexter euthanasie Deb, dérobe son corps, la balance à la flotte, et se sacrifie en se jetant directement dans un tempête avec son bateau.

Et il survit !

Et il devient bûcheron !

Mais il ne faudrait pas réduire ce final à ses dernières minutes, car le reste est tout aussi raté. La vérité, c’est qu’il ne se passe pas grand-chose dans ce dernier épisode. C’est bien pépère, on n’est jamais trop inquiet pour qui que ce soit, Deb a la gentillesse de tomber en mort cérébrale hors caméra, et dans l’ensemble, on se fait chier. Encore !
C’est pour ça que ce final est un échec, il n’y a même pas besoin d’aborder la fin complètement conne où Dexter part devenir bûcheron au Canada et laisse Hannah élever Harrison seule en « Argentine ».

En définitive, Scott Buck et ses... scénaristes... auront décidé de ne rien conclure du tout, de ne pas remettre en question leur personnage, de faire payer Deb pour ses crimes, et surtout de conserver leur précieux statu quo, encore et toujours.
La vérité n’a donc jamais éclaté sur Dexter. Il n’est pas mort non plus, même en partant s’écraser tout droit dans une tempête. Les scénaristes n’ont pas eu le courage de le sacrifier, et Dexter est donc toujours en vie, barbu, débarrassé de son gamin bien encombrant, et libre de réapparaitre à l’écran, inchangé, dès que Michael C. Hall aura envie de se faire construire une septième villa.

Une conclusion molle à la dernière saison molle d’une série qui était, la plupart du temps, complètement nulle.

Bûcheron.

Ju