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Dossier - Comment participer à un enregistrement de Saturday Night Live

Night Live: Les Coulisses de Saturday Night Live

Par Ju, le 30 septembre 2009
Par Ju
Publié le
30 septembre 2009
Saison Saturday
Episode Saturday
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La Statue de la Liberté, l’Empire State Building, Central Park... c’est chouette. Mais quand on est pErDUSien, ces hauts lieux touristiques new yorkais sont bien peu de choses comparés à la chance de pouvoir assister à l’enregistrement de Saturday Night Live au Rockefeller Plaza.

Bon, ok, techniquement, je n’ai pas assisté à Saturday Night Live, mais plutôt au Saturday Night Live Weekend Update Thursday. D’un côté, c’est un peu moins mythique. De l’autre, le titre est beaucoup plus long (donc forcément mieux), et il y avait Amy Poehler. Youhou !

Live from New York...

Pour ceux qui ignorent ce qu’est Saturday Night Live, honte sur vous. Et je vous invite cordialement (mais assez expressément) à lire l’excellent article que Conundrum avait consacré à l’émission il y a un an.

Le Weekend Update Thursday est une émission dérivée de SNL qui est diffusée le jeudi et reprend le format des fausses news du Weekend Update de l’original. Elle a été créée spécialement au début de la saison 2008/2009 pour profiter au maximum des dernières semaines de l’élection présidentielle américaine, et parce que ça fait faire de chouettes économies de remplir une demi-heure de programme avec les acteurs, les scénaristes, et le plateau d’une émission qui existe déjà.

Le 24 septembre, j’ai donc eu l’occasion d’assister à la répétition générale en costume de l’émission (ou « Dressed Rehearsal »), qui a lieu deux heures avant la diffusion. La répétition se déroule dans les mêmes conditions que celles du direct, et elle permet principalement aux acteurs et aux scénaristes de retravailler une dernière fois leurs sketches en fonction des réactions du public.

Et c’était trop super.

Mais avant de vous dire pourquoi c’était trop super, un petit mot sur comment je me suis retrouvé dans le Meilleur Siège du Monde (ou au moins le Meilleur Siège du Studio 8H, Rockefeller Plaza, New York), à deux mètres de Megan Fox.

Merci Kenneth !

Jeudi dernier, 11h du matin, j’étais tranquillement en train de faire la queue en attendant que ma visite guidée des Studios NBC commence, et j’ignorais encore que quelques heures plus tard, j’aurais l’occasion d’écrire un texte dans l’unique but de rendre mon pote Conundrum jaloux.

Et aussi, un peu, parce que je n’ai pas de blog perso et qu’il fallait bien que je trouve un endroit pour raconter mes vacances à New York.

Absent de la photo : mon sourire d’imbécile heureux

La visite en elle-même n’est pas franchement exceptionnelle. Entre auto-promo pour le quatrième network américain, et anecdotes sur des présentateurs d’émissions sportives dont je n’ai jamais entendu parler, on ne peut pas dire que tout soit du plus grand intérêt. Mais c’est quand même l’occasion de voir, en vrai, le Studio 8H où est enregistré SNL depuis 35 ans. Et ça, c’est plutôt cool. Et beaucoup plus petit en vrai qu’à la télévision.

Oh, et regardez, Kristen Wiig est en train de discuter avec quelqu’un ! Kristen Wiig ! Elle parle, là ! Wow... Kristen Wiig qui parle...

Enfin bon, bref, même avec l’apparition surprise de l’actrice vedette surexposée de l’émission (qui apparemment, parle), rien de bien fantastique, juste de quoi apprendre deux ou trois trucs sympas (Par exemple, vous savez pourquoi à la télé, les gens applaudissent à la fin des pubs ? Moi oui.), mais c’est tout.
Enfin ça, c’était jusqu’à ce que Kenneth de 30 Rock vienne nous proposer d’assister à l’émission du soir. En l’occurrence, Kenneth s’appellait Nicole et était une jeune femme, mais le résultat est le même, j’avais obtenu mon ticket pour la répétition générale.

Ou presque.

Là où ça se complique, c’est quand le ticket en question n’assure pas d’avoir une place dans le studio. Les tickets distribués par les guides de NBC sont des « Stand-By », ce qui veut dire qu’ils ne permettent d’entrer que s’il reste des places après que les vrais détenteurs de vraies places soient installés. Ils en distribuent donc beaucoup plus que de places disponibles, pour être sûr que le studio soit toujours plein. Ce qui ne veut dire qu’une chose : suspense jusqu’au dernier moment pour savoir si on va pouvoir assister à l’émission.

A 17h, retour au Rockefeller Plaza pour faire la queue avec des gens qui ont les mêmes tickets que vous. Enfin presque, puisque les tickets sont numérotés, ce qui a l’avantage de permettre un minimum d’organisation (mais me fait regretter de ne pas avoir fait la visite guidée de 5h du matin pour obtenir un meilleur numéro). Les gentils organisateurs sont plutôt gentils, leur système de files d’attentes à répétition (trois différentes avec de moins en moins de monde) est bien rôdé, et après une heure et quart de suspense, j’accède à l’ascenseur, et j’obtiens enfin le Bracelet Magique qui permet d’accéder au Studio.

Le Bracelet Magique
(100 fois mieux que le Ticket Stand-By Maudit)

Le Studio 8H est composé de trois plateaux. Le plateau central où réside l’orchestre, devant lequel l’hôte fait son monologue d’ouverture le samedi, et un autre plateau de chaque côté qui accueille différents décors au cours de l’émission.
Le public est placé sur quatre à cinq rangés de sièges, sur des gradins un peu en hauteur des plateaux. Quelques chanceux sont assis juste au même niveau que les acteurs devant le plateau central. Parce qu’ils sont beaux, pistonnés et photogéniques. Ou parce qu’ils font partie des amis et des familles des comédiens (pour éviter, dans l’émission du samedi, qu’ils se lèvent en plein sketch pour aller faire la bise à Anne Hathaway).

Au moment où j’entre dans le studio, l’orchestre est en train d’enchainer les morceaux pour faire patienter le public déjà installé. Je suis assis au premier rang des gradins, en face du plateau de gauche (où tout est déjà prêt pour les représentations de U2 qui auront lieu deux jours plus tard) et, chose plus importante, juste au dessus de là où les acteurs passent pour rejoindre les coulisses. La classe.

Non, vraiment, la classe.

Pendant que le public finit de s’installer, l’orchestre continue à jouer. Au bout d’un moment, le saxophoniste s’arrête pour raconter une blague, histoire de passer le temps (« Vous savez pourquoi les musiciens de jazz partent en tournée à travers le pays ? Pour rendre visite à leurs enfants. »).
Finalement, Jason Sudeikis (en costume de Glenn Beck, mais sans la perruque qu’il portera quelques minutes plus tard) prend place derrière le micro sur le plateau central. Il est là à la fois pour rappeler les consignes au public, et pour chauffer la salle. Et il le fait bien.

Après s’être moqué de la coiffure d’un membre du public, il rappelle à tout le monde qu’il est interdit de prendre des photos à l’intérieur du studio (« Sinon la sécurité vous confisquera l’appareil et utilisera les pièces pour créer des robots qui vous voleront votre travail... Par contre, si vous amenez une arme, on vous la rend à la sortie. »). Il indique ensuite les sorties de secours et les consignes de sécurité (« En cas d’explosion, courrez vers la sortie pour sauver votre vie. Mais pensez à voler un morceau de mur du studio, ça vous rapportera de l’argent. »), et nous explique à quoi servent les écrans mal accrochés au dessus de nos têtes (« Pour ceux qui sont assis dans les sièges de merde tout à gauche, ça sera la seule occasion de voir l’émission. Vraiment, les sièges sont tellement mal placés qu’ils auraient aussi bien fait d’écouter l’émission à la radio. »).
Enfin, il nous explique en quoi consiste la répétition générale. On a beaucoup de chance puisqu’elle dure deux fois plus longtemps que ce que verront « les connards qui assisteront au direct ».

A ce moment, Will Forte rejoint Sudeikis sur le plateau, et ils se lancent dans une petite chanson (avec la chorégraphie pseudo-érotique qui va bien). Une chanson dont j’essaie désespérément de me rappeler du titre depuis plusieurs jours, sans succès. Disons simplement que la salle est chauffée, et que l’émission pouvait commencer.

En bas, les techniciens s’agitent pour déplacer les décors, Lorne Michaels rôde, et Sudeikis (maintenant en perruque) se place devant le tableau situé en face de moi et relit son texte inscrit sur les cartons qu’un assistant lui tient. Quel snob.
A l’autre bout du studio, les acteurs s’installent dans le décor du Bureau Ovale. Un technicien commence le compte à rebours avant le lancement de l’émission. Une minute... Will Forte vole une chaussure de Fred Armisen, en Obama, et la jette derrière lui pour faire marrer le public... vingt secondes... dix secondes... ça démarre.

Le Jeu des Différences

Je vais vous épargner une retranscription complète de l’émission, parce que ce n’est pas vraiment le plus intéressant (et que vous pouvez la regarder), et aussi parce que c’est plutôt flou dans ma tête. Je vais simplement un peu m’attarder sur les différences entre la répétition générale et l’émission en direct que j’ai depuis eu l’occasion de voir.

Quand on compare les deux, c’est assez fascinant de voir à quel point les blagues et les sketchs sont retravaillés jusqu’à la dernière minute. Pour preuve évidente : l’émission à laquelle j’ai assisté a duré une bonne cinquantaine de minutes (en comptant les pauses pour les pubs, qui sont faites pour reproduire exactement les conditions du direct), contre trente pour la vraie. Pendant les « pubs », justement, plusieurs scénaristes rejoignent Seth Meyers et Amy Poehler à leur bureau pour discuter rapidement des blagues qu’ils viennent de faire.
La quantité énorme de matériel modifié ou coupé entre les deux émissions est assez étonnante, et encore plus quand on se rend compte de la vitesse avec laquelle les ajustements sont faits (il se passe à peine une heure entre la fin de la répétition et le direct).

Au visionnage de l’émission, chez moi, certaines coupures m’ont vraiment surpris. Deux acteurs ont même complètement disparus de l’émission.

Pendant la répétition, Will Forte apparaissait dans le sketch d’ouverture (qui commençait d’ailleurs différemment) en journaliste de NBC. Coupé. De la même façon, Jenny Slate (dont c’était la toute première apparition) était présente dans un sketch plutôt long où elle était déguisée en Sonya Sotomayor et passait en revue les autres juges de la Court Suprême avec Amy Poehler. Le sketch était hilarant, ce qui rend son exclusion assez étrange, surtout quand on le compare à Andy Samberg en Shep, beaucoup moins drôle mais conservé dans sa quasi-intégralité. L’explication vient sans doute du fait qu’il ne se portait pas sur un sujet d’actualité immédiate, et qu’il pourra sans doute être entièrement réutilisé dans une future émission.

Si la pauvre Jenny n’est pas virée pour avoir dit « Fuck » dans l’émission de samedi.

D’autres différences sont nettement moins marquantes, et les modifications ont sans doute été faites pour gagner du temps. Par exemple, trois blagues du Weekend Update ont été coupées pour être déplacée dans l’émission de samedi. Ce qui n’était pas forcément une bonne idée, d’ailleurs, puisque pour au moins une d’entre elles le résultat était beaucoup plus drôle raconté par Amy Poehler que par Seth Meyers.

D’après mes souvenirs, l’ordre des sketchs a aussi été modifié. Darrel Hammond, en Bill Clinton, apparaissait beaucoup plus tôt dans l’émission, ce qui rendait (pour moi) le gag avec Megan Fox beaucoup plus efficace par la suite. Ah, Megan Fox... Qu’elle soit complètement conne ou qu’elle ne sache pas jouer n’a strictement aucune importance quand elle se tient juste en face de vous... Ah, Megan Fox...
Hmm... pour en revenir à Hammond en Clinton, le sketch d’origine était beaucoup plus long que celui diffusé, les principales victimes étant des blagues sur Boris Yeltsin en caleçon interpellant un taxi à Washington, Monica Lewinski, et Barack Obama. Et c’est dommage, le sketch était très bon.

Anecdotes sans importance

• Comme dans les films, Megan Fox marche au ralenti. Ses cheveux bougent au ralenti. Ses hanches parfaites bougent au ralenti. Son regard vide et mort ne bouge pas, lui, mais ses yeux... ah, ses yeux... Ah... Megan...

• Le petit panneau « Applause » juste au dessus du public ne clignote que pour les pubs, et lorsqu’un nouvel acteur fait son apparition. Jamais pour les blagues.

• Fred Armisen est le seul à ne pas avoir quitté le plateau juste à côté de moi. J’ai bien envie de lui en vouloir, mais j’ai encore les sourires de Megan Fox et Abby Elliot dans la tête, ce qui m’empêche de ressentir la moindre émotion négative depuis plusieurs jours.

• Jenny Slate et Nasim Pedrad, les deux petites nouvelles du casting, sont passées venir nous dire bonjour dans les couloirs pendant qu’on attendait l’ascenseur pour sortir. Du coup, je les aime bien.

• C’est difficile d’applaudir en rythme avec le public pendant le salut des comédiens. Clap Clap... pause... Clap Clap... pause... Clap Clap... Amy Poehler ! ... pause... Clap... merde !

Ju
P.S. Bon, c’est pas tout, mais j’y retournerais bien...