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The Flash - Avis sur les débuts du bolide écarlate dans sa nouvelle série

The Flash: Les Aventures de Truc Flou contre les Super Filous

Par Blackie, le 13 juillet 2014
Publié le
13 juillet 2014
Saison 1
Episode 1
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Il n’y avait pas de meilleur choix pour accompagner Arrow que le héros le plus populaire de DC Comics (qui ne contient pas de -man dans son nom). Avec un tel combo, on va peut-être enfin pouvoir oublier toute une décennie de Smallville, une tentative d’Aquaman, WonderLatex par DEK et un Superman tout pourri au ciné.

Aquaman, bordel !

C’est quoi ?

C’est la nouvelle adaptation du héros le plus rapide de DC, The Flash, qui sera diffusée dès Octobre sur la CW. Parce que ce serait bête autrement, elle s’inscrit bien sur dans le même univers que Arrow, où Barry Allen fut introduit dans deux épisodes la saison dernière. On nous promet tout plein de crossovers !

Et pour garder une vraie cohérence, on retrouve exactement la même équipe à la barre, à savoir le showrunner omniprésent Greg Berlanti et le chouette réalisateur David Nutter.

Ça raconte la même chose ?

Que Arrow ? Ben non, banane !

Que la série de 1990 ? Pas trop...

Dans les grandes lignes, évidemment, on ne change rien. Barry travaille toujours pour la police scientifique de Central City, quand un éclair le foudroie dans son laboratoire, lui donnant une super-vitesse et des super-abdos.

Les points communs s’arrêtent là. Ce Barry est plus jeune et donc plus proche de l’image immature familière qu’on a du héros, notamment avec le dessin animé. Surtout, l’origine de ses pouvoirs n’est plus due qu’à de simples produits chimiques, mais est liée à l’explosion d’un accélérateur de particules qui ne touche pas que lui. C’est ainsi qu’il se retrouve d’emblée suivi par l’équipe de STARlabs responsable de la catastrophe.

Car, autre différence notable, Barry est entouré de beaucoup de personnages, majoritairement issus des comic-books. Quand il ne fait pas ses premiers tests sous les yeux de son nouveau mentor et des deux assistants scientifiques, il travaille sous les ordres du père de sa meilleure amie. Dont il est amoureux. Parce qu’autant faire simple.

Les nouvelles capacités de Barry ouvrent aussi la voie à une nouvelle piste concernant l’assassinat de sa mère il y a des années. La mort d’un membre de la famille ne pousse donc pas le héros à enfiler son costume, mais apporte une mythologie plus compliquée où le hasard n’a plus trop de place (comme dans beaucoup de comic books actuels).

C’est avec qui, à part des mannequins de 20 ans ?

Rassurez-toi mon cher trentenaire, tu ne seras pas complètement paumé !

Au milieu des mômes inconnus et d’un ancien "prof" de The Vampire Diaries, il y a une petite brochette d’acteurs ayant marqué les années 90.

Comme l’a déjà expliqué Drum, John Wesley Shipp (le papa de Dawson mais surtout The Flash 1990), joue ici le père emprisonné à tort de Flash Jr. Et ça, c’est un peu une idée de casting trop chouette ! Surtout lorsque Berlanti semble jouer de ce clin d’oeil dans une des intrigues.

Il y a aussi Jesse L. Martin, de Law& Order et Ally McBeal, dans le rôle du détective West, qui est le supérieur de Barry, l’homme qui l’a recueilli gamin ET son futur beau-père. Pour faire simple.
Quant au Professeur X du coin, c’est Tom Cavanaugh, de Ed et Scrubs. Drum et moi le défendront jusqu’à la fin des temps, parce que c’est toujours drôle d’enrager Jéjé.

Sinon, Grant Gustin continue de prêter sa bouille à Barry Allen. Si comme moi tu aimes les coïncidences idiotes, il se trouve qu’il est né exactement l’année où Wesley Shipp enfilait le costume à la télé.

Ouais, on est vieux.

Et c’est bien aussi, alors ?

Évidemment ! C’est très chouette, et Grant Gustin y est pour beaucoup. Déjà vite convaincant durant ses apparitions dans Arrow, il est aussi intelligent et maladroit que bourré d’enthousiasme, ce qui le rend tout de suite sympathique. Son Barry est un fanboy avide de justice, qui accueille avec joie ses nouvelles capacités. En bref, il est l’anti-thèse complète d’Oliver Queen, le playboy pas très malin qui boude beaucoup malgré toute l’endorphine qu’il génère à la gym.

L’histoire démarre pile au retour de Barry de Starling City, permettant ainsi d’introduire son propre univers avant l’accident, qui est répété mais gagne ainsi en contexte. Neuf mois de coma suffisent à expliquer le décalage avec les événements dans Arrow, et le tour est joué.

Sans grande prétention, The Flash offre quarante minutes de pop-corn en cochant toutes les cases standards du genre : le traumatisme enfantin, l’accident, l’apprentissage des pouvoirs, le premier vilain neutralisé pour établir l’efficacité du héros, et le costume mythique enfilé pour la fin. On évite même le surnom idiot inutile comme Truc Flou ! Tout est mis en place sans grande originalité, mais ça fonctionne.

Malheureusement tout s’enchaine parfois trop vite. S’il est appréciable de ne pas perdre son temps à voir des gens se morfondre lors du coma, ni faire dans les longs gags habituels sur l’adaptation aux nouveaux pouvoirs, il y a tellement de personnages et d’éléments introduits qu’on souhaiterait s’attarder plus dessus. D’autant que cela induit de compenser avec beaucoup de dialogues explicatifs à faire grincer des dents, concernant principalement les liens qui unissent Barry à la famille West.

Cela n’empêche pas de cerner très vite les rôles de chacun et de s’attacher principalement au groupe de S.T.A.R. Labs. Snow et Ramon ne manqueront pas d’être comparés au duo de bébés scientifiques d’Agents of SHIELD, mais ils s’en sortent tout aussi bien. Si c’est pas mieux. Wells gagne aussi grandement en intérêt lors d’une scène finale bien intrigante.

Cela pêche plus sur d’autres points, comme lorsqu’on nous matraque que Barry Allen est à la limite de Forrest Gump... Depuis qu’il est tout petit, voyez-vous, on lui gueule de courir en guise de solution à ses problèmes. Ça sert à démontrer qu’il est vraiment lent et court comme un enfant asthmatique, parce que ah ah le destin a écouté trop d’Alanis Morrissette. Jusqu’à voir Iris West lui expliquer lentement de courir après un voleur, parce qu’il y a sa dissertation dedans, toutes ses photos de vacances, les mots de passes de ses cinq comptes Twitter, et magne-toi parce que c’est pas elle qui bougerait ses fesses.

Oui, Iris (pas notre petite Suisse à nous) est le plus gros défaut de ce Pilote. Ses mauvais échanges avec Barry sonnent forcés (autant par la faute des dialogues que du jeu de l’actrice), malgré toute la bonne volonté de Gustin de nous faire croire à ses sentiments pour une fille sans aucun trait de personnalité autre que "gentille". Pour l’instant, la seule raison de sa présence est d’avoir un petit-ami qui fera office d’obstacle. Comme un bon trophée à gagner qu’elle est ! Ce qui passe encore plus mal lorsqu’on a pu voir l’attirance parfaitement illustrée entre Barry et Felicity Smoak en deux petits épisodes juste avant.

L’accélérateur de particules est également une facilité équivalente aux météorites de Smallville pour créer une infinie de prochains vilains. Mais toute le reste est suffisamment positif pour me faire dire qu’on n’atteindra jamais un tel niveau de crétinerie générale. Berlanti, c’est pas Gough & Millar !

The Flash se donne déjà pas mal de matériel à creuser pour les épisodes à suivre. Malgré l’aspect sentimental raté, l’équipe de STARlabs promet des missions au minimum divertissantes, tandis que la chasse au véritable assassin de maman Allen ouvre un arc plus sombre. En cerise sur le gâteau, l’épisode se permet un petit cliffhanger efficace, alors que s’en passer n’aurait rien gâché.

On peut s’attendre à une série en parfait contraste avec Arrow, plus légère et lumineuse. En espérant que sa qualité suivra le même chemin. Parce que j’ai le don d’être déçue par les séries qui m’enthousiasment le plus au tout début. Et j’ai vraiment, vraiment hâte de voir celle-ci.

Blackie