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The Good Wife - Alors, ce dernier épisode avant la saison 7 ? Nul ou Génial ?

Wanna Partner ?: QuoiCaDeHein ?!?

Par Conundrum, le 16 mai 2015
Publié le
16 mai 2015
Saison 6
Episode 22
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Je vais commencer à croire que ces fainéants du câble ont raison : 22 épisodes, c’est épuisant. C’est un sentiment un peu étrange de suivre une série qui nous passionne et, en même temps, de ressentir un soulagement à la fin de saison, mais force est de constater qu’elle a besoin de repos, notre Brave Épouse.

Indépendamment de sa qualité, il s’en est trop passé en une saison. S’il aura fallu cinq saisons pour avoir une scission de cabinets, cette saison 6 était placé sous le signe de l’échangisme légal.

Et à force de redistribuer les cartes trop souvent, la série m’a un peu perdu. Pire encore, elle me fait voir d’un très mauvais œil les deux changements principaux amorcés par ce finale.

Moi, mes épisodes de The Good Wife, je les aime quand ils suivent la règle bien établie de :
- Alicia est sur le point d’aller au tribunal pour défendre Julian McGuffin accusé d’un crime quelconque vaguement en relation avec un sujet d’actualité mais qui ne sera pas au centre de l’épisode,
- Avant le générique, on découvre que tout ne va pas se dérouler comme prévu, et Alicia doit faire face à une grosse surprise,
- Le procès, contre un avocat joué par un visage familier, va mettre en avant une bataille juridique où l’éthique est mise de côté. Il ne s’agit pas de défendre un innocent ou une cause particulière, mais de gagner,
- Une intrigue secondaire se centrera sur la vie personnelle ou familiale d’Alicia pour faire intervenir Eli, Peter, Finn ou un de ses enfants,
- Enfin, on avancera le fil conducteur de la saison comme la scission des cabinets.

C’est le mix idéal de formule hebdomadaire qui plait tant à CBS et feuilleton sur toute la saison qui a fait le succès de la série. La mise en place des deux cabinets était enthousiasmante car elle permettait de respecter cette recette avec une sensation de nouveauté. Et même si ce finale la suit à la lettre, l’accumulation des retournements de situation de cette seconde partie de saison devient trop fatigante pour être appréciée.

Si l’intrigue politique d’Alicia a eu quelques bons moments et met notre héroïne dans une position bien plus intéressante qu’Alicia, procureur, la route pour y arriver était (trop) longue et a pris des détours inutiles. Voir Alicia en difficulté, prise de doute, se lancer dans un nouveau cabinet avec Finn paraissait être une évolution naturelle et évidente. Les King, par quelques interviews cette semaine, ont aussi très bien vendu ce postulat pour une saison 7. Ce final aurait pu/dû être un avant-goût de ce qui aurait pu nous attendre l’année prochaine. Et si je leur tire mon chapeau pour nous avoir bernés avec cette histoire d’un nouveau cabinet Florrick-Polmar, ils ont tout gâché avec le retour de Canning.

La raison pour laquelle Finn refuse de travailler avec Alicia était brillamment amenée et était naturelle. Malheureusement, les King n’ont pas résisté à l’appel du cliffhanger.

Même si Canning a toujours montré un certain respect pour Alicia, cette alliance a un mauvais fondement. Canning tombe dans la caricature avec son ridicule « Vous avez fait pleurer ma femme, vous aller le payer ! Argggh ! ». C’est risible, et moi qui pensais que Michael J. Fox ne pouvait pas être encore plus mal utilisé que lors de sa dernière apparition, les King ont trouvé le moyen de me prouver que j’avais tort.
Mais surtout, cette alliance est une terrible occasion loupée : il aurait tellement plus intéressant de voir Alicia se débrouiller seule avec son cabinet. Pas de Will pour lui donner une seconde chance, pas de Peter pour l’aider dans des cas épineux, pas de Cary avec qui s’allier et pas de Finn pour flirtravailler. Juste, elle et son nom. C’est l’occasion d’avoir encore plus de scènes comme celle où Alicia tient tête à Bishop. Après tout, le thème de la saison était la déconstruction de Sainte Alicia. C’était la meilleure base pour cette nouvelle saison et pour redéfinir la série.

Mais non, il a fallu un nouveau jeu de chaises musicales. Et c’est dommage, car la série aurait fortement bénéficié d’un peu de calme. Parce qu’en plus de cela, les King jouent avec l’idée qu’Alicia pourrait devenir Première Dame. Donc, les leçons qu’ils tirent de l’arc « Alicia, Procureure » est plus de politique ?!?
La carrière de Peter était intéressante (et encore, je suis gentil), parce qu’elle était secondaire. Un peu comme le deuxième enfant de la famille, il ne gêne pas, tant qu’il ne fait pas trop parler de lui, en somme. Si Alicia devient Première Dame, où même juste femme de Vice-Président des États-Unis, la donne est trop modifiée pour que la série ne change pas radicalement. Et même si c’est le but à atteindre pour la fin de série, Alicia serait encore portée par quelqu’un, elle serait encore dans le sillage de la carrière de son mari. Et ce n’est pas la dernière image que j’aimerais avoir de la série.

Ces deux nouvelles idées sont particulièrement malvenues car tout était loin d’être mauvais cette année. On peut reprocher la compartimentation des intrigues, mais force est de constater que Cary, Diane et même Kalinda ont eu du très bon matériel cette année. Cary en prison, Diane chez les républicains et, dans une moindre mesure, Kalinda et Bishop contrebalançaient avec brio l’intrigue d’Alicia. Et au final, ségréguer les personnages a eu du bon. Kalinda et surtout Diane et Cary, ont souvent été exploités dans le cadre de leur relation avec Alicia, les voir, seuls, dans de solides trames permet d’utiliser les personnages d’une manière fraiche. Et c’est assez rare pour être signalés pour un drama qui en est à sa sixième saison. Diane et Cary ont grandement profité du départ de Josh Charles et j’espère que cela continuera la saison prochaine lorsque leur temps d’antenne n’aura plus à être partagé avec Archie Panjabi.

Parce que oui, il y a eu cette scène où Julianna Margulies est réunie avec Archie Panjabi.

Je dois avouer que les voir séparés ne m’a pas fait grand-chose. Une éventuelle pseudo-querelle entre les actrices a au moins eu l’avantage de voir Kalinda se rapprocher de Cary, et c’était l’un des meilleurs éléments de la saison. Maintenant, je m’étais tellement habitué à ne plus les voir ensemble que j’étais plus distrait par la logistique de tournage que sur la relation entre Alicia et Kalinda. Les voir à l’écran ne m’a pas plus touché que cela. Même si on met l’éventuel drama des coulisses de côté, on a une amitié qui ne s’est jamais remise de la révélation d’un gros secret. Et on peut dire ce que l’on veut, mais ça tient la route. Il n’y avait pas à forcer une scène ensemble, même lors de la mort de Will, il n’y avait de scènes de groupe où l’absence de l’une d’entre elle aurait pu faire tâche. Ce qui nous a distrait, c’était tout ce jeu, toute cette technique pour éviter de voir les deux femmes partager l’écran, mais d’un point de vue narratif, je peux comprendre qu’Alicia n’ait pas nécessaire le besoin ou l’envie de voir l’amie qui lui a caché le fait qu’elle a couché avec son mari.

Et cela en dit long aussi sur l’impact de la mort de Will. Will était plus que l’amant d’Alicia, c’était l’ancre qui reliait la plupart des personnages entre eux. Il a est le partenaire de Diane, le mentor et l’amant d’Alicia, l’ami et le patron de Kalinda, il a engagé Cary, il est le rival de Peter. S’il reliait tous les principaux personnages, sa disparition entraine logiquement le fait que chacun se retrouve dans sa propre intrigue. La ségrégation nous a rendus nostalgique de la belle époque de The Good Wife, elle nous a même un peu agacés par moment, mais c’était logique quand on réfléchit. C’était l’évolution naturelle de tout ce qui a été amené avant.

En gros, tout l’inverse de ce cliffhanger tout pourri cette saison !

Conundrum