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Grey’s Anatomy - Critique de l'épisode 15 de la saison 3

Walk On Water: How to be dead

Par Blackie, le 20 avril 2007
Publié le
20 avril 2007
Saison 3
Episode 15
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Chez Shonda Rhimes, les Sweeps de mi-saison sont synonymes de catastrophes monumentales, pour les personnages comme pour le résultat final qui se déroule devant nos yeux. Cette première partie du triptyque autour de l’accident du Ferry n’en est pas moins agréable et malheureusement la meilleure sur l’ensemble.

C’est bien la première fois en deux ans et demi qu’on voit nos internes sortir dans le cadre de leur travail. Et je ne compte pas les deux ou trois pansements effectués devant la porte du SGH. Si les avoir toujours à l’intérieur de l’hôpital n’était pas pour autant étouffant jusqu’ici, un peu de changement d’environnement fait du bien et rappelle cette bonne vieille époque où ER ne nous assommait pas encore avec ses hélicoptères.

L’accident du Ferry prend tant de place qu’il en reste peu pour les drames personnels, ce qui n’est pas un mal pour autant. Cela apporte de la variation et ne risque pas de nous plonger dans l’ennui si cela reste temporaire, car ce n’est justement pas ER. Ici seule l’information apportée par Sydney sur le poste de Chef des Résidents à pourvoir semble annoncer un nouvel enjeu pour la fin de saison.

L’intérêt de chaque patient récolté sur les lieux est assez inégal. Pendant que George passe son temps à chercher un gamin perdu, Izzie redevient une chirurgienne à part entière, mais cela n’en est pas bien plus passionnant. Pas de quoi s’endormir, mais pas de quoi tenir en haleine non plus.

Contrairement à Alex, qui trouve de quoi briller par une attitude héroïque terrrrriblement sexy, mêlée d’une dévotion touchante envers sa patiente défigurée. Et comme si héberger une des créatures dont Feyrtys a horreur ne suffisait pas, la pauvre ressemble au fils de Cher dans Mask. Mais il paraît évident que Mark s’occupera de la reconstruction de son visage. Et qu’elle sera très jolie. Et qu’Alex tombera amoureux d’elle. Et mon dieu que cela a l’air prévisible mais sait-on jamais, il pourrait y avoir des surprises en chemin. En tout cas quoi qu’il fasse, Alex semble poussé à revenir indubitablement vers l’obstétrique et il faudrait qu’il soit encore plus stupide qu’il n’est beau pour ne pas le saisir.
Il n’est pas étonnant avec tout cela qu’Addison bave à chaque fois qu’elle le croise. Cette tension sexuelle entre eux, bien qu’elle ne m’ait pas plu au premier abord, me réjouit de plus en plus. Mais si j’ai envie que ce petit jeu continue encore, une alarme au coin de ma tête ne cesse de me crier "Non, Alex est fait pour Izzie ! Alex et Izzie !". Stupide alarme, il peut bien servir de sex toy à Addie en attendant !

Burke et Cristina ajoutent leur petite sous-intrigue avec l’annonce de leurs fiançailles. Evidemment, même avec une annonce normalement joyeuse comme celle-ci, ces deux-là trouvent le moyen de nous offrir des scènes crispantes d’éternels désaccords et de reproches. Franchement, pourquoi les garder ensemble dans ces conditions ? Je crois me rappeler qu’il y a eu des évolutions depuis la saison 1, et pourtant ils semblent en être toujours au même point. Ce qui ramène Cristina a son statut de tête-à-claques sans coeur, malgré les différentes facettes qu’elle a exposées dernièrement. Chez moi on appelle cela un beau gâchis.

Mais si la circulation du mot n’apporte absolument aucune surprise dès la seconde où Cris demande d’attendre, ce qui en découle n’en est pas moins plein d’humour grâce à ce cher McSteamy. Oh Mark, quels bons moments tu nous offre quand tu t’y mets... Le "Man Whore" prend de plus en plus ses aises dans le rôle du bouffon de service et se créé ainsi une place bien à lui, faite de réflexions au ras des pâquerettes et de séquences dénudées et huilées.
Ah, un beau et profond personnage comme j’affectionne.
En version plus molle et plus ridée, le Chief ne se débrouille également pas trop mal pour ce qui est du ridicule, sans pour autant verser dans l’horreur. Je le remercie d’avoir exprimé sa crise de vieillesse par une simple teinture et non une de ces mèches dégoûtantes partant d’une oreille pour venir se coller de façon gluante vers l’autre afin de "cacher" sa calvitie, à en donner une attaque à Jacklyn Smith. Vraiment, merci Chief. Je croise trop de gens chaque jour n’ayant aucune pitié pour mon estomac.

Enfin, il y a la noyade de Meredith, dont l’enjeu est le véritable fil conducteur de ce triptyque et non le Ferry, simple déclencheur des évènements. Sa chute finale est un écho plutôt réussit à son attitude très mélodramatique de l’introduction dans sa baignoire, qui la voyait exprimer son désespoir causé par Ellis précédemment. Et quelle meilleure façon de se noyer que sur une chanson d’un groupe irlandais fort sympa dont ABC ramasse probablement un pourcentage sur la vente de cds ?

Bien sûr, on sait parfaitement que l’héroïne ne va pas mourir de si tôt, à moins d’être franchement naïf au point de croire que Shonda prendrait le risque de tuer celle qui donne son titre à sa série. Je dirais même qu’il faut être très très naïf pour penser que Shonda peut prendre des risques, tout court.
Mais le choc en lui-même de cette scène fonctionne plus ou moins bien et un certain suspense réside. N’oublions pas qu’il s’agit d’un arc en trois parties, alors Mer a le temps d’échouer sur une île déserte et se battre avec un ours polaire avant que son « chevalier en peu importe » ne la retrouve. Allez savoir.

On nous laisse donc sur un cliffhanger très pauvre, censé nous tenir en haleine et la tête pleine de questions.
McDreamy va-t-il la sortir de l’eau ? Très probablement.
Meredith va-t-elle mourir ? Aucune chance.
L’intérêt devrait donc normalement se trouver dans les réactions de son entourage face à ce drame. Normalement...

Blackie