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Ma Semaine à Nous - Critique de l'épisode Semaine de la saison Semaine

N°165: Sponsorisée par les pulls à grosse maille

Par la Rédaction, le 8 mai 2011
Publié le
8 mai 2011
Saison Semaine
Episode Semaine
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Cette semaine, on est monomaniaque. Et dans la ligne droite de la ligne éditoriale de pErDUSA : "détruire ce que l’on a encensé". Ju et Jéjé vont donc vous expliquer pourquoi il est temps d’arrêter de regarder The Killing. Dans quinze jours, deux autres vous expliqueront à quel point le season finale de The Good Wife mérite de jeter les deux saisons entières de la série à la poubelle...

Quelque chose de pourri au Royaume du Danemark ?
Ju va arrêter de regarder The Killing.

Allez, je rentre directement dans le vif du sujet : après six épisodes, The Killing n’est pas à la hauteur de mes attentes.

Je précise que je ne demandais pas à la série de démarrer en trombe, et d’être immédiatement aussi bonne que Mad Men et Breaking Bad. Après tout, elles ont toutes les deux eu besoin d’un peu de temps pour vraiment se trouver.
Le problème de The Killing est que, contrairement à celles qui l’ont précédée, la série ne fait pas preuve de suffisamment d’originalité pour sortir du lot. Si elle n’était pas diffusée par AMC, j’aurais été nettement moins indulgent envers les (nombreux) défauts de cette série policière assez classique.

Par défauts, je ne parle pas de sa lenteur. C’est la marque de fabrique de la chaine (avec le soin apporté à la photographie et à la réalisation), et ici ce n’est jamais un problème (contrairement aux trois premiers épisodes de Rubicon). La lenteur contribue même à l’atmosphère, et c’est un point positif.

Je ne parle pas non plus du fait qu’il s’agisse d’un remake. Même si pour l’instant j’ai du mal à comprendre pourquoi AMC a décidé d’adapter la série danoise Forbrydelsen (tant l’enquête autour de la mort d’une jeune fille est une histoire familière) plutôt que de lancer quelque chose d’original en reprenant exactement le même sujet, c’est bien moins agaçant pour moi que lors de l’adaptation d’un roman.

Enfin, quand je parle des nombreux défauts de la série, je ne fais pas non plus allusion à l’intrigue politique insupportable qui plombe chaque épisode. Une intrigue mal écrite, jamais convaincante, et complètement déconnectée du reste. On se doute bien qu’on y passe du temps parce qu’il y aura un rapport avec le meurtre (en plus du lien indirect de la voiture), mais en attendant on se fait chier. En attendant, on est obligé de se taper des machinations politiciennes vues et revues, et qui n’ont rien à voir avec la raison initiale qui nous a donné envie de regarder la série : voir une enquête criminelle étalée sur 13 épisodes (sur AMC).

Pourquoi ?

Et encore… le vrai souci que je rencontre avec The Killing, c’est justement que la série souffre énormément des règles propres à « une enquête criminelle étalée sur 13 épisodes »… ces règles bien connues, impossibles à mettre de côté quand on est devant les épisodes. Par exemple, tout le monde sait que les Suspects de la Semaine ne peuvent pas être les vrais coupables si on se trouve en début ou milieu de saison. Ou encore que le coupable doit être un personnage présent depuis le début de la série, sans doute dans un rôle un peu annexe mais propice à des apparitions régulières. Ou encore que tous les indices découverts au cours de la saison n’auront qu’une importance très faible face à l’élément déclencheur majeur qui, dans un des tous derniers épisodes (disons l’avant-dernier), permettra aux enquêteurs de résoudre l’affaire.

Une autre règle du genre, bien plus gênante, veut qu’il n’y ait que très peu de chance que le meurtrier et son motif soient à la hauteur des attentes développées au cours de 13 semaines. C’est presque un fait, la résolution du mystère sera décevante.
Ceci a une conséquence immédiate : la meilleure façon d ‘appréhender et d’apprécier une série comme The Killing est de se concentrer sur ce qui se passe chaque semaine, pas sur sa conclusion. Mais pour cela, il faudrait que ce qu’on nous propose soit un peu plus convaincant, et un peu mieux écrit. Notre temps est découpé en trois tiers très inégaux : d’un côté une intrigue avec des politiciens caricaturaux et manquant de profondeur, de l’autre avec la famille en deuil (très bien interprétés, bien écrit, mais assez répétitif), et enfin, seulement après ça, l’enquête en elle-même. Et si Holder et Linden sont des protagonistes assez engageants (surtout Holder, car pour Linden ça dépend des semaines), je ne les trouve jamais vraiment très impliqués et motivés à résoudre ce meurtre… et encore moins quand Linden nous rabâche épisode après épisode (et dans l’indifférence générale) qu’elle s’apprête à partir pour la Californie.

En gros, les politiciens font leur truc dans leur coin, les parents dépriment, et Holder et Linden s’en foutent un peu. Je les comprends.

Malgré son atmosphère oppressante et pluvieuse, malgré ses acteurs convaincants, et malgré le cachet AMC, je suis un peu comme eux, très loin de m’intéresser autant à ce meurtre qu’à celui de Lilly Kane, quelques années plus tôt. Vous savez, ce meurtre avec son atmosphère décontractée et ensoleillée, ses acteurs très moyens, et le « cachet » UPN.

Veronica Mars, c’était vraiment beaucoup mieux.

Et sinon, ça me fait penser que j’ai oublié de vous dire que Rosie Larsen a été tuée par le père de Jasper.


Bisous Bisous
La France vue par les Séries vues par Jéjé

The Real Housewives of New York City - 4.03

Sonia : You like my décolleté.
Unknown guy : Yes, very much. Sonia : It’s very french. Marie-Antoinette.

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Noget råddent i Danmark ?
Jéjé va arrêter de regarder The Killing

Mon manque d’inspiration cette semaine a failli me faire retomber dans mes vieux travers. Comme je n’ai pas regardé grand chose cette semaine, je me suis dit que le plus simple serait tenter de trouver le sens profond d’une phrase postée sur le forum qui m’a fait lever un sourcil dubitatif pendant un certain temps.
A propos de The Killing, Tonks a écrit
"Si c’est ça qui a conquis des critiques, je suis contente d’adorer Downton Abbey plutôt que des séries comme ça ou Xanadu."
Je vous concède que je reste encore perplexe. Je me suis demandé si en remplaçant les séries dans la proposition, on pouvait arriver à quelque chose de cohérent.
"Franchement, si ce que je vois à l’écran dans Boardwalk Empire est ce qui a conquis les critiques, je suis content d’adorer Shameless plutôt que des séries comme ça ou Clara Sheller."
Manifestement, ça reste toujours aussi sibyllin.

Alors pour être un peu plus constructif, je me suis concentré sur la phrase précédente.
"N’ayant pas vu l’original, je ne peux que juger sur ce que je vois."

Depuis six épisodes, je me régale devant The Killing (ben oui, Ju !).
L’atmosphère générale, les personnages, le rythme, tout me plait dans la série.
Mais mon enthousiasme est bridé : je ne connais pas l’original.
Je n’arrive pas à entendre l’argument du "peu importe le comment, le pourquoi, du moment que ce qui se passe devant l’écran m’intéresse, tout va bien !" dans le cas de remakes.
J’ai à ce propos de gros problèmes avec la pérennité de ce concept à notre époque. Quand Leo McCarey ou Franck Capra "refont" leurs propres films à quelques décennies d’intervalles, ils permettent aux nouvelles générations de voir leurs histoires emblématiques. L’apparition de la vidéo a réduit énormément l’intérêt des remakes audiovisuels et pour n’en faire que des facilités économiques. Dans le monde des séries comme dans le cinéma, ceux-ci n’ont de pertinence que s’ils s’éloignent du matériau originel pour en faire quelque chose de personnel, une véritable adaptation. A la Battlestar Galactica. (Oui, ça me fait un peu mal d’écrire ça, mais je garde un très bon souvenir des deux premières saisons).

Hvorfor ?

Je n’ai donc pas pu résister devant le coffret de la première saison de Forbrydelsen éditée par la BBC avec des sous-titres anglais après une diffusion à succès sur ses ondes (ou des trucs numériques, mais je ne suis pas très au fait de la technologie de diffusion audiovisuelle anglaise).

Alors adaptation ou vieux remake inutile ?

Je n’ai pour l’instant vu que les trois premiers épisodes mais la réponse me semble sans appel.
Le pilote américain est un décalque quasi plan par plan du premier épisode de la série danoise. L’ambiance musicale clone l’originale. Et il est assez perturbant de se rendre compte de la proximité physique des acteurs américains et de leurs homologues scandinaves : le père et le candidat sont sur ce point les exemples les plus flagrants.
Dans les épisodes américains suivants, un développement de l’intrigue policière est escamoté. Cette absence ne semble pas relever de décisions "artistiques" des scénaristes américains , leurs épisodes sont simplement dix minutes plus courts que les danois.
Le pull à grosse maille de Mireille Enos m’avait fait sourire et je m’étais dit que ça devait être une jolie trouvaille de la série d’AMC. Raté, il est dans la série originale.
Et quand les dialogues américains prennent un peu de liberté, ils affadissent le propos (voir la scène où les parents annoncent à leurs fils la mort de leur soeur).

Je me dis qu’AMC aurait vraiment créé l’événement avec The Killing en diffusant la version originale sous-titrée. En attendant, j’abandonne le remake et je me concentre sur Forbrydelsen.

la Rédaction