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Ma Semaine à Nous - Critique de l'épisode Semaine de la saison Semaine

N°87: Semaine du 05 au 11 janvier 2009

Par la Rédaction, le 12 janvier 2009
Publié le
12 janvier 2009
Saison Semaine
Episode Semaine
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Une chose est sûre, à pErDUSA, on sait reconnaître quand une série réussit l’exploit de remonter la pente après une descente douloureuse. Pour célébrer la nouvelle année, Scrubs est à l’honneur cette semaine : en deux épisodes seulement, la série a réussit à réchauffer les coeurs de nos rédacteurs les plus cyniques. Ceux-là même qui ont démoli le season premiere de Damages. Qu’à cela ne tienne, Drum et Feyrtys parlent de leurs séries du moment (Life et The Hollowmen), et Ju nous fait une petite rechute de Whedonite avant Dollhouse. Sarah Chalke méritait bien d’inaugurer la première Ma Semaine à Nous de l’année !

Le cœur brisé de Joss Whedon
Ju est à l’écoute des créateurs

Dans le commentaire audio musical du DVD de Dr Horrible’s Sing-Along Blog, Joss Whedon exprime (en chanson) le malaise qu’il éprouve face à l’avalanche de bonus et autres making-of qui accompagnent aujourd’hui la plupart des productions télévisuelles.
Évidemment, A Heart Broken n’est qu’une chanson parmi d’autres, coincée entre une complainte sur l’absence d’asiatiques dans les films, et un solo mégalomaniaque de Neil Patrick Harris, une chanson au milieu d’une œuvre musicale parodique qui exacerbe volontiers les traits de chacun de ses « personnages » et dont il est donc sage de prendre les propos avec le recul nécessaire. Mais quand Whedon fait remarquer, bien justement, que personne n’a jamais demandé les scènes coupées ou de la cible démographique de l’Odyssée d’Homère, il est évident qu’il veut faire passer un message, entre les notes et les rimes.

La nature du site où vous êtes vous aura sans doute mis la puce à l’oreille : j’adore les making-of. Si je les dévore dès que j’en ai l’occasion, ce n’est pas pour découvrir comment a été réalisé tel ou tel plan (même si je comprends que ça puisse intéresser certains), ni pour pouvoir admirer les acteurs dire du bien de la série pour laquelle ils bossent entre deux prises. Non, moi ce que j’aime c’est pouvoir entendre les créateurs parler de leur travail, de la façon dont un épisode a été écrit, ou évoquer n’importe quelle anecdote scénaristique un peu révélatrice. Je suis de ceux qui écoutent en intégralité les trop rares commentaires audio de leurs coffrets DVD.
Et il ne faut pas oublier, non plus, que la première fois que j’ai entendu parler de Joss Whedon, quelques minutes avant d’en devenir fan, c’est lorsqu’il s’est présenté dans le commentaire audio du pilote de Buffy. Un mec intelligent à l’autodérision marquée, qui parlait avec passion de sa petite série, et qui aujourd’hui remet en question les choses mêmes qui l’ont rendu populaire. Qu’est-ce qui t’arrive, Joss ?

Forcément, quand on est chauve et qu’on vit dans un sous-sol…

Ceci étant dit, et il fallait bien que ça arrive, Joss a raison sur un point : les vidéos bonus, les prequel, les webisodes fauchés, et tous les à-côtés du genre tendent à réduire l’impact de la série en elle-même. Le côté événementiel et la force des épisodes s’estompent pour laisser place à des sous-produits qui élargissent l’univers de la série sans lui faire gagner en profondeur, qui s’approprient une partie de sa substance narrative sans rendre quoi que ce soit de nouveau en contrepartie. Des produits commerciaux plus ou moins bien faits, de la pub un peu déguisée, et rien d’autre.
Je n’aime pas les scènes coupées (si elles ont été coupées, il y a une raison). Je n’ai jamais réussi à regarder les deux dernières fournées de webisodes de Battlestar Galactica après avoir subit la première, je me suis endormi devant ceux de Lost (et ne me parlez pas des jeux sur Internet), je n’ai jamais eu envie de voir ceux de The Office, et je cherche encore à comprendre pourquoi et comment une série comme The Wire a réussi à nous en pondre trois. Seuls ceux de Scrubs valent pour l’instant vraiment le coup à mes yeux, merci les blagues drôles et la qualité de la production, c’est sans doute une erreur.

Donc oui, même quand il dit un peu n’importe quoi, il reste plein de bon sens ce Whedon. Et vivement les webisodes de Dollhouse dans un mois.


Boulet Barbu contre Maigrichonne Blasée
Blackie se laisse encore surprendre

A peine est-elle entamée que la nouvelle année nous réserve déjà des surprises de taille. Pensez bien, il était difficile de s’imaginer que sur les reprises simultanées de Damages et Scrubs, la plus enthousiasmante soit cette dernière.
Scrubs a connu des hauts et des bas en sept saisons, jusqu’à toucher carrément le fond ces deux dernières années. Au point que je n’en ai strictement rien eu à cirer que NBC ne la laisse pas faire ses adieux tranquillement. Il fallait que la série meurt, et vite. Sa reprise par ABC m’a donc gonflée au possible dès son annonce.
Heureusement, cette seconde chance a fait réfléchir Bill Lawrence plus que jamais sur ce qu’était devenu son bébé et il a enfin réalisé quels étaient ses principaux problèmes. La solution était pourtant simple, fallait juste qu’elle monte au cerveau : revenir aux sources et ne plus avoir des loufoqueries surdimensionnées venant étouffer le drame humain en dessous. A force de délires tous plus exagérés les uns que les autres, il en avait oublié de raconter la vie de personnages au métier difficile qui essaient tant bien que mal de grandir, qui sont certes drôles mais dont les émois sont censés nous toucher.

Bref, alors que je m’installais devant à reculons parce qu’il n’y avait vraiment rien d’autre, je me suis surprise à passer un très bon moment devant les deux premiers épisodes de cette huitième saison. L’entrée en matière fut banale mais efficace, même si je me fiche totalement du personnage de Courtney Cox, la tonalité fut familière mais sans plus aucune lourdeur (et pourtant Zach Braff est passé maître en poids lourd), pour ensuite revenir à un épisode triste et sérieux comme la série en faisant de superbes il y a si longtemps. Non seulement je me suis rappelée comme j’avais pu aimer cette petite bande au point de ressortir mes dvds, mais je suis sincèrement heureuse de me dire qu’elle a toutes les chances de finir sur une chouette note, qu’elle mérite plutôt bien en fin de compte. C’est fou comme on peut retomber amoureux ou détester en un clin d’oeil, et cela ne tient pas toujours à grand chose.

Qui plus est, les versions 2.0 de nos héros me plaisent beaucoup et j’espère que New Carla et New JD ne resteront pas coincés que dans les webisodes, pour vite rejoindre les deux New Elliot (la froide étant ma préférée) et le New Turk qui mettent déjà bien de l’ambiance au Sacred Heart.

A côté je me suis par contre précipitée sur Damages, pour en ressortir malheureusement complètement déçue. Sans attendre un chef d’œuvre non plus, parce que ses défauts ont toujours été évidents, sa première saison avait réussi à me captiver d’entrée de jeu et à maintenir le cap. Pour ce season premiere, seul l’ennui a prédominé. On peut me dire tant qu’on veut que Close et Byrne jouent magnifiquement bien et que les flashforwards n’en disent pas plus que l’an dernier (alors qu’au moins il y avait de l’action à l’écran avant), cela n’empêche pas que le discours blasé de Byrne face à la caméra ne me rend pas particulièrement curieuse ni éveillée, et que j’ai vraiment l’impression qu’on se fout de moi quand Ted Danson est encore là ou qu’on ramène de force Zeljko Ivanek pour une scène débile. Je ne vais pas m’étendre, mon avis peut se résumer facilement par Zzzzzzzzzzzzzzzzz. Ce n’est pas un argument, c’est une sensation, et ce que j’éprouve devant une série compte finalement bien plus qu’un total d’éléments considérés positifs. Sinon je ne pourrais pas admettre, comme tout le monde, que j’ai succombé à ce truc ridicule qu’est True Blood.
Résultat : C’est pas maintenant que ses créateurs vont pouvoir se mettre à chanter "I’m better, better than Bill... In so many ways, it’s almost unreal".


Life (is life, Nanan Nananan !)
Drum et son hymne à la vie

Quand on lit le résumé de Life (is life, Nanan Nananan !), le "super, encore une série de flic" vient tout de suite à l’esprit. Et c’est sûr que la carte du détective décalé aux procédés étranges n’a été que rarement utilisé à la télé si on retire Columbo, Criminal Intent, Monk et 45% des séries policières des 20 dernières années. Et puis, ça n’aide pas un titre aussi bateau que Life (is life, Nanan Nananan !) dont la simple justification vient de il a été condamné à vie, et là, il récupère sa vie, vous avez compris la profondeur ? Non ? Un peu trop subtil ? Ne vous inquiétez pas, on va vous le rappeler trois ou quatre fois dans le pilote.
Le rouquin héros qui met des lunettes de soleil comme David Caruso, est entouré d’une partenaire à la vie difficile et alcoolique, ou droguée, enfin l’archétype de la dure au coeur tendre que les séries de flics (et celles avec une île avec des ours polaires et de la fumée tueuse) adorent, de l’avocate qui vient de Melrose Place et d’une supérieure qui ne lui fait pas confiance. Wow, ça c’est original venu de la chaîne qui fait Heroes, Lipstick Jungle et K2000 ! Life (is life, Nanan Nananan !), c’est nul.

Sauf que je disais ça sans l’avoir vu. Quand quelques membres ont timidement expliqué que la série n’était pas mauvaise, je l’ai mise dans la case "Brothers and Sisters/24", ces séries moyennes qui ne devraient pas nous plaire mais qui, inexplicablement, plaisent à certains d’entre nous. Le "c’est pas mal" s’est transformé en "strobien" et personne n’était capable de trouver quelque chose à reprocher à la série. Il était donc temps d’essayer Life (is life, Nanan Nananan !) avec un épisode de Mad Men en back up, juste au cas où. Il aura fallu 8 minutes pour faire de Life une de mes séries préférées.

La série utilise, certes, toutes les grosses ficelles des séries policières, non seulement avec brio mais avec un casting sans reproche. Dans les mains d’un autre acteur (comme David Caruso ou David Caruso, par exemple), Life serait la bonne série des années 70 de TF1, bien lourde. Damian Lewis est tout bonnement excellent. Il arrive à trouver le bon équilibre entre un côté gamin (assez frais et inattendu) et la gravité que son personnage doit avoir. Toute la distribution arrive à éviter de nous donner l’impression de déjà vu que Life (is life, Nanan Nananan !) devrait nous donner.

Cependant, je dois avouer que la scène qui fait vraiment accroché à la série est venue dans le second épisode. Le héros de Life (is life, Nanan Nananan !) a été accusé d’un triple meurtre qu’il n’a pas commis, et essaie de voir la vie (c’est la vie, Nanan Nananan !) du bon côté. En gros, au dilemme de Damages saison 2, entre la vengeance et le pardon, notre héros, adepte de la zen attitude, semblait avoir choisi le pardon. Et bien non, montré en fin de pilote, il continue son enquête, mais c’est vraiment en fin de second épisode, que l’on voit que sa rage n’a pas disparue, et qu’il est bien plus torturé qu’il n’y parait.

Bref, Life (is life, Nanan Nananan !) est une excellente surprise, donc merci à Feyrtys et Joma d’en avoir chanté les louanges. Il m’aura juste fallu un an pour essayer.


L’hôpital, c’est génial
Gizz défend le service public

Depuis quelques temps, ABC n’était pour moi l’acronyme que de l’Australian Broadcasting Corporation, tant les séries en ce moment suivies par moi-même diffusées sur son homoacronyme américaine se comptent sur les doigts d’un rideau (ou de n’importe quel autre objet sans doigts, vous comprenez le principe).
C’était sans compter sur le retour de la comédie avec la plus grande longévité actuellement à l’écran. Scrubs.

Et ce retour n’est pas des plus communs. Car la plus ancienne comédie est aussi la championne dans une autre catégorie : l’immobilisme. Pas un seul changement du casting des réguliers de la série, pas de changement de générique, si ce n’est celui avorté en saison 2, sous la pression des "fans", et une recette de base toujours appliquée, pour peu qu’on oublie l’excentricité de l’épisode musical il y a deux ans.
A peu près tout le monde s’accorde à dire que ce cocktail a fonctionné pendant 4 ou 5 saisons (selon la patience des téléspectateurs), et que l’humour a ensuite perdu de sa fraîcheur, que JD est devenu un boulet détestable, et que la série s’est transformée en véritable publicité pour l’avortement, malgré elle.

Mais ce temps est révolu. Les changements sont enfin là. Et comme tout changement cap dans la vie, la grande résolution commence par un déménagement. De NBC à ABC, en l’occurrence (et dont le groupe produisait déjà la série). Et comme tout déménagement, il n’apporte rien en soi, si ce n’est la démonstration de l’envie de renouveau.

Et les signes visibles de cette renaissance sont légion. Le premier qui saute aux yeux (et qui surprend un peu), c’est le passage du 4/3 au 16/9. Le format original était devenu l’exception depuis quelques années (et je n’ai d’ailleurs pas d’exemple en tête d’autre série d’un network qui soit encore diffusée dans ce bon vieux format). La photographie aussi paraît avoir subi un petit lifting, et du travail supplémentaire, ce qui n’est pas totalement désagréable.

Puis, l’évènement attendu depuis... le début de la série... Le premier changement dans le casting principal ! Exit le Dr Kelso, et bonjour... Courteney Cox. Sauf que Ken Jenkins ne quitte a priori pas ni la série ni le casting principal, et que Courteney Cox est heureusement là pour quelques épisodes seulement (je suis mauvaise langue, elle était plutôt bonne dans sa prestation).
Pas de changement donc de ce côté, mais les nouveaux internes se chargent du vent de fraîcheur, avec deux guests de Flight Of The Conchords, et d’autres gens. Aziz Ansari, comédien de stand-up de confession, est plutôt efficace dans le rôle d’Ed, l’interne qui énerve JD en étant beaucoup plus populaire que lui, et Eliza Coupe, ma nouvelle muse (depuis que Rose Byrne est maigre), délicieuse dans le rôle de Nicole, la Cold Hard Bitch. Les autres sont pour l’instant discrets (ou pas spécialement dignes de mon intérêt, c’est le prix à payer pour ne pas avoir joué dans la comédie la plus drôle du moment) mais il faut espérer qu’ils seront aussi, sinon plus présents que dans ces deux premiers épisodes (ce qui n’est pas forcément gagné, étant donné qu’on leur a donné des webisodes en compensation, et que la seule ancienne interne de JD qui soit encore dans les parages soit un des douloureux souvenirs des années noires : la petite à la voix énervante).

Et la cerise sur le gâteau de ces bonnes résolutions : la qualité des intrigues et de l’humour est au rendez-vous. Le mélange de comédie et de drama, dès le deuxième épisode, n’est pas nouveau, mais plutôt précoce pour la série. Les blagues et les fantasmes de JD sont toujours du même niveau, mais ne paraissent plus souffrir de la routine. En espérant que ce ne soit pas une des conséquences de l’effet Lune de Miel.

Une bonne nouvelle, donc, surtout pour moi qui n’avait plus beaucoup de comédies à me mettre sous la dent, en attendant le retour de Old Christine et d’une comédie HBO avec deux néozélandais dedans, dont j’ai oublié le nom.


Vacances osseuses chez les Aussies du futur
Feyrtys a bien aimé Damages mais n’en parlera pas

Les vacances, c’est le moment préféré de tout sériephile pour découvrir des séries, c’est bien connu. J’ai profité de la période de Noël pour regarder la première saison de Bones (conseillée par Blackie), les deux saisons de The Hollowmen (conseillées par Gizz) et tout Futurama (conseillé par tout le monde, il faut le reconnaître).

De Bones, je n’ai pas grand chose à dire. C’est une série parfois sympathique, surtout grâce aux personnages secondaires, mais souvent un peu molle et tirée par le os des orteils. Ca reste largement regardable, il y a une héroïne brillante, championne de karate, qui ne veut pas d’enfant, et les saisons suivantes s’améliorent semble-t-il, donc je vais me montrer patiente.

De Hollowmen, je n’ai que le plus grand bien à dire. Cette série me fait simplement mourir de rire. Le plus simple pour la décrire serait de dire qu’elle représente un mélange entre The West Wing, pour le fond, et The Office, pour la forme. Mais imaginez qu’à la place de Bartlet, Aaron Sorkin ait choisi un Premier Ministre de l’Australie plus préoccupé par les prochaines élections et par son image que par la politique de son pays. Imaginez un chef de cabinet très sérieux comme Leo, à la différence que son principal boulot serait de demander à son équipe d’étouffer des affaires, de contrôler les médias et d’exaucer les vœux du PM. Et au milieu de cette équipe, il y a quelques personnes plus ou moins compétentes mais surtout très drôles, un peu malgré elles. Ma préférence va bien entendu au "focus group", cette absurdité qui consiste à sonder le commun des mortels et à en tirer des conclusions universelles, et aux deux pauvres hères honnêtes et travailleurs que sont Philip et Warren. The Hollowmen est ma comédie du moment, et je la recommande à tout le monde !

Quant à Futurama, et bien… C’est simple, j’ai tellement aimé cette série que je n’ai pas résisté à l’envie d’acheter un Bender, un Nibbler et un Dr Zoïdberg (mon préféré avec Zach Brannigan) pour décorer mon bureau. On est une geek incapable de résister à ce genre de produits marketing ou on ne l’est pas.

la Rédaction