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Ma Saison à Moi - À quand Sterling Cooper Draper Campbell ?

et Mad Men: La Saison de Pete

Par Conundrum, le 19 juillet 2012
Publié le
19 juillet 2012
Saison Conundrum
Episode Conundrum
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Cet été, la rédaction de pErDUSA revient sur les moments marquants de l’année série écoulée, à travers une succession de billets estivaux plus courts, plus faciles à digérer, parfaitement adaptés à la saison. Parce que, vraiment, on ne voudrait pas que vous passiez trop de temps devant un écran à cause de nous.

C’est sûr que des moments marquants, il y en a eu cette saison dans Mad Men. C’était une année particulièrement sombre marquée par le destin de Lane et la décision de Joan, mais surtout par un Don sur la pente descendante qui découvre des jeunes talents plus doués que lui, des clients qui ne lui font plus confiance et surtout des partenaires qui n’achèvent pas leur réunion lorsque Don quitte la pièce.

Au milieu de tous ces événements qui mettent mal à l’aise comme seule une excellente série réussi à le faire, je me suis surpris à apprécier de plus en plus Pete Campbell.

Et je ne dis pas apprécier comme on apprécie un candidat détestable de Survivor, mais à m’intéresser à lui comme je m’intéresse à ce qui va arriver à Joan ou à Don. Il a quitté le cercle de personnages périphériques, comme un Cosgrove ou même un Lane, qui ne me dérangent pas mais dont le départ ne me peinerai pas s’ils étaient amenés à quitter la série [1].

J’ai eu du mal à comprendre mon intérêt grandissant pour le personnage. Campbell était détestable cette saison. Cependant, quand Jaguar est arrivé j’ai enfin réalisé d’où venait cet intérêt tardif pour Campbell : Pete est le personnage le plus honnête de Mad Men.

Je ne parle pas d’honnêteté dans le sens éthique. C’est juste que son côté enfant-gâté fait de lui le seul personnage de la série à dire ce qu’il pense et surtout dire ce qu’il veut, sans porter d’intérêt à ce qu’on va penser de lui et sans voir aucun mal dans ce geste.
Il avoue simplement qu’il aurait aimé qu’on le félicite plus lorsqu’il a annoncé qu’il pourrait amener un nouveau client, tout comme il entretient l’idée de demander à Joan de se prostituer pour obtenir un contrat. Il exprime sa frustration d’habiter en banlieue à sa femme et cherche à entamer une liaison avec celle d’un de ses amis.

C’est un homme sans scrupule qui ne cherche que sa satisfaction personnelle sans s’en cacher. Mais, de ce fait, il n’y a pas de frustrations nées d’envies non avouées comme chez Peggy, pas de colère gardée en soi trop longtemps pour préserver les apparences comme chez Joan, et il n’y a pas d’actes désespérés par crainte de demander de l’aide comme chez Lane.

Dans une saison où les non-dits étaient trop pesants, j’apprécie la franchise de dire ce que l’on pense vraiment, et d’agir sur ses envies sans réfléchir, même s’il s’agit de désirs purement égocentriques et qu’ils ne sont pas assouvis au final.
Dans une moindre mesure, Megan est aussi dans cette optique. Elle quitte un emploi où elle se révèle douée pour satisfaire son envie de devenir actrice. Megan et Pete apparaissent alors comme les deux seuls personnages qui semblent s’épanouir professionnellement. Pete obtient de plus en plus de contrats et, à défaut de trouver du travail en tant qu’actrice, Megan commence à avoir des rappels à ses auditions.

Au moment où j’écris ces lignes, je suis à quelques heures de regarder le final, mais avec tous ces changements cette saison restera, pour moi, celle de Pete Cambell.

Conundrum
Notes

[1Désolé, Lane.