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Manhattan - Avis sur la série (presque) historique consacrée au Projet Manhattan

Manhattan: Une Série Nuquélaire

Par Conundrum, le 11 août 2014
Publié le
11 août 2014
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Il a fait mal ce mois de juillet. Le mauvais temps était l’excuse idéale pour rester à la maison et découvrir plein de nouvelles séries. Mais après une poignée de pilotes limite désespérants, j’ai vite lancé l’opération « Sueper Suemmer », Ju s’est résigné à suivre Les Rocamboles de Copain Capuche, et Jéjé est replongé dans les 70’s pour trouver un nouveau classique pour s’occuper avant le retour de vraies des séries.

Et c’est alors qu’on attendait plus grand-chose de cet été, à part le retour de Dallas bien entendu, que Manhattan, une petite série sortie d’une chaine qu’on ne connaissait même pas il y a trois semaines, a été une sympathique surprise.

C’est quoi ?

Manhattan est la seconde série originale de la chaine WGN, après Salem.
Elle a été créée par Sam Shaw de Tout le Monde Aime Lizzy.

De quoi ça parle ?

Manhattan suit la course entre deux équipes de scientifiques du projet Manhattan d’Oppenheimer pour mettre au point la bombe atomique dans les années 40.

C’est avec qui ?

Le pilote de Manhattan, c’est une dizaine d’aller-retours obligés sur IMDB en trois quarts d’heure. Pour éviter de que vous utilisiez trop la batterie de votre portable, voici quelques réponses des « Tékitoi ? » de cette série.

On compte dans la distribution John Benjamin Hickey, Mr ChumHum de The Good Wife, Olivia Williams de Dollhouse, Ashley Zuckerman de The Pacific, Eddie Chin de Gilmore Girls, Harry Llyod de Games of Thrones et Mark Moses, vu dans trois-quarts de séries américaines diffusées ces dix dernières années.

Et c’est bien ?

Plutôt, oui.

Si depuis Rubicon, regarder des gens réfléchir sur des problèmes super importants que vous ne comprenez pas vous avait manqué, Manhattan est une série faite pour vous.

Manhattan a eu la bonne idée d’utiliser des personnages fictifs dans un cadre historique réel. Le risque de se faire spoiler en lisant un bouquin d’histoire ou en écoutant le super podcast Stuff You Missed in History Class est du coup limité aux grands événements de l’histoire. Que l’on connaisse parfaitement le sujet ou que l’on se repose uniquement sur les souvenirs de cours d’histoire du lycée, Manhattan peut toucher tous les publics. Surtout que le matériel de base en lui-même est très riche.
La série peut légitiment poser des questions d’éthique, être une série scientifique ou basculer dans l’espionnage sans difficultés. Le projet Manhattan en lui-même est une source fascinante d’intrigues.

L’ambiance oppressante aide beaucoup la série. L’urgence de la course amplifie les scènes de recherches, mais elle bénéficie aussi aux scènes de vie du quotidien. La paranoïa et l’étrangeté de camp évitent que les ralentissements de rythme quand on quitte les scientifiques pour se consacrer à leurs familles.

Le pilote utilise le principe John Carter du "petit nouveau à travers qui on découvre l’univers de la série". A défaut d’être original c’est un concept solide pour présenter la galerie de personnages sans être étouffé par une exposition forcée.
Et de l’exposition, on en bouffe dans ce pilote. En plus d’expliquer qui sont tous ces hommes blancs en costume, on doit aussi les différencier par leur point de vue sur la création du bombe atomique. D’un côté, la bombe va ôter la vie à des innocents, mais elle mettra aussi fin à la guerre et au nombre grandissant de soldats tombés sur le champ de bataille.

Le pilote ne se perd pas non plus dans de grands débats philosophiques. Les différents points de vue sont étayés mais c’est la compétition qui prime. D’une part entre les deux équipes de scientifiques pour Openheimer, mais aussi entre américains et allemands. L’une des craintes de Frank, notre héros, est de voir New York bombardée si les scientifiques échouent ou prennent trop de temps à atteindre leur but. Tout cela permet de se mettre dans l’état d’esprit de l’époque, et c’est l’une des grandes forces de ces premiers épisodes.

Il y a quelques moments moins fins que d’autres, ou des dialogues qui se veulent importants mais qui rappellent un peu les mauvaises habitudes de Sorkin, mais dans l’ensemble, c’est un début très prometteur. C’est en tout cas, un des démarrages les plus enthousiasmants de séries estivales de cette année.

En même temps avec The Last Ship ou Murder in The First, ce n’était pas trop difficile.

Conundrum