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Medium - Critique du dernier épisode de la série Medium

Medium (Me Without You) : Désolé, Allison

Par Conundrum, le 25 janvier 2011
Publié le
25 janvier 2011
Saison 7
Episode 13
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Pauvre Allison, tu méritais mieux. Non, je ne parle pas de l’excellent finale de Medium mais du traitement de la série sur pErDUSA. C’est vrai qu’on a pris le temps de regarder V, parler de The Cape, et d’avoir même une review de Hellcats, mais nous n’avons que très peu parlé de Medium en sept ans de diffusion.

Heureusement, Glenn Gordon Caron et CBS nous donnent une dernière chance de rectifier le tir.

Allison

Medium, c’est une série un peu étrange. J’apprécie toujours les épisodes, mais c’est une série que je ne suis pas régulièrement. Un peu comme Law and Order, par moment, j’aime m’enfiler une dizaine d’épisodes, ou la regarder quand je suis malade, fiévreux sur le canapé avec un bon chocolat chaud. Et, pour une raison qui m’échappe, je n’ai jamais réussi à la suivre chaque semaine.

Et c’est bien dommage. Medium, comme Friday Night Lights ou The Good Wife, a un titre qui ne représente pas entièrement la série. Ce n’était pas juste une femme qui utilise ses dons pour résoudre des crimes. Medium, c’est une série sur la famille DuBois, une famille qui a des problèmes d’argent, des enfants qui se chamaillent, un mari qui n’aime pas trop qu’on le réveille en pleine nuit et une maman qui a une collection impressionnante de pyjamas. Et en plus de tout cela, ils doivent gérer le fait que les femmes de la famille puissent communiquer avec les morts dans leurs rêves.

La force de la série réside dans le fait qu’elle montre comment Allison arrive à gérer un don qui la fait confronter ce qu’il y a de pire en l’homme. La série est souvent d’une noirceur très violente. Ses rêves sont très perturbants, ils mettent en scène des crimes particulièrement horribles. Et elle ne se contente pas juste de les vivre, mais, de par son métier d’assistante du procureur, elle les confronte. Allison ne sauve que rarement les victimes, elle se bat pour leur rendre justice. Dans ses rêves, elle peut se retrouver tant dans la peau d’un témoin, que de la victime ou que du meurtrier. Elle doit vivre avec le fait que ses trois filles vont probablement vivre des horreurs similaires à ce qu’elle vit dès qu’elle ferme les yeux. Elle ne peut pas les protéger, mais au mieux les guider.

Son travail et son don pourraient lui faire perdre pied. Mais Allison a de la chance, elle a Joe, son mari. Joe, ce n’est pas le bon gars bien compréhensif, le mari paillasson comme le Joe de Brothers and Sisters et le Joel de Parenthood. Joe est le héros de la série au même titre qu’Allison. Il est le mari dévoué au bon sens du terme. Non seulement ses intrigues sont aussi captivantes que la trame policière de la semaine, mais il confronte et comprend Allison : il l’ancre dans la réalité. Et c’est aussi un excellent père de famille, qui, pour l’avoir vécu avec Allison, sait comment aider ses filles à gérer leur dons.

Ce finale répond à une question simple mais digne d’une conclusion pour la série : que ferait Allison sans Joe ?

Joe

Dans la scène d’ouverture, l’avion de Joe, de retour d’un voyage professionnel, se crashe. L’épisode avance de sept ans, on apprend que son corps n’a jamais été retrouvé, et qu’il ne s’est jamais manifesté dans la rêves des DuBois. Et ce, jusqu’au jour où Allison, devenue avocate, doit s’occuper du procès d’un criminel mexicain. Elle commence à rêver que Joe est vivant, et devient alors persuadé qu’il a survécu au crash, qu’il est amnésique et travaille au Mexique pour le criminel qu’Allison essaie de condamner. Et elle finit même par le retrouver.

Évidemment, ce flash-forward n’est qu’un rêve.

Allison se réveille, Joe est dans le couloir et lui explique qu’il vient de mourir. Ce rêve dans lequel Allison est devenue avocate, où elle a des collègues et amis qui la protègent, des filles qui ont fait leurs vies, était une façon de lui montrer que sa vie doit et peut continuer sans lui. Et c’est vrai. Allison a du apprendre à être prise au sérieux et à confronter le scepticisme et les moqueries pour sauver des vies. Elle a réussit à avoir le respect de ses collègues et surtout de son responsable, devenu Maire Davalos. Ariel, son ainée, arrive à être le support moral que Joe était pour elle de son vivant. Et Allison, malgré le mort de son mari, continue à être une bonne mère. Elle comprend ses filles cadettes, une cherche sa voie, et l’autre essaie toujours de faire le deuil de son père. Effectivement, Allison n’a pas besoin de Joe pour avancer et continuer à vivre, elle a déjà réussi à se construire une vie.

Mais là, Allison a une phrase qui représente toute la série pour moi : "There is no me without you". Et ce n’est pas juste une déclaration qui fait fondre mon cœur de midinette.
Les DuBois formait un couple si uni que c’était le postulat de base de la série. Il ne peut pas y a avoir de Medium sans Joe comme il ne peut pas y avoir de Friday Night Lights sans Tami. C’était un couple qui ressemblait à un vrai couple, où les conflits ne venaient jamais d’une tentation artificielle externe. Il était acquis de les voir toujours ensemble. Et c’est ce qui fait la série, cet amour et ce respect indiscutables.

La plupart des séries ne se chargent que de montrer la tension amoureuse et sexuelle de personnes qui se rencontrent. J’en prends pour preuve le grand nombre de séries qui s’achèvent ou perdent de leur intérêt lorsque les héros se mettent ensemble. Medium a réussit à retranscrire une vie de couple qui n’ennuie pas et un amour qui force le respect. Le tout avec un postulat de base et des intrigues policières captivantes, et joués avec des acteurs dont le talent, à l’image de la série, ont trop souvent été oubliés.

Et par nous les premiers.

Conundrum