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Stargate Universe - Critique du premier épisode de la nouvelle série dérivée de Stargate

Stargate Universe: La Meilleure Série de SF depuis « Code Lisa »

Par Ju, le 3 octobre 2009
Par Ju
Publié le
3 octobre 2009
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Qu’on le veuille ou non, Stargate est la franchise de science-fiction la plus importante de ces dix à quinze dernières années. Ce n’est certainement pas la plus influente, ça non, mais avec un film, deux téléfilms, trois séries, 15 saisons, et près de 350 épisodes, il est impossible de ne pas constater l’empreinte laissée par la marque sur la production SF récente.

Ceci étant dit, et malgré tout le respect dû en ce genre de circonstances, la chose qui m’a le plus marqué en visionnant ce premier épisode de Stargate Universe, c’est que quelqu’un avait mangé Richard Dean Anderson et que cette personne ne devrait pas être autorisée à apparaître à la télévision.

Sérieusement, MacGyver, mets-toi au sport.

Wormhole X-Treme !

Mais venons-en à Stargate Universe.
Comme je le disais dans mon introduction, avant de dévier légèrement sur la prise de poids ridicule du Général Jack O’Neill, la franchise Stargate existe depuis tellement longtemps et a été déclinée sur tellement d’heures de programmes qu’il est impossible de juger Universe indépendamment de tout ce qui la précède. Depuis 1994 avec le film, et surtout depuis 1997 avec SG-1, les séries Stargate faisaient dans la science-fiction orientée action/aventure, saupoudrée d’une bonne dose d’humour. Pas facile de faire autrement quand un de vos personnages principaux se balade de planète en planète avec un timbre poste sur le front. SG-1 et Atlantis n’étaient pas très profondes, extrêmement répétitives, mais assez efficaces dans la réalisation des objectifs ultra-raisonnables qu’elles s’imposaient.
Seulement voilà, au bout d’un moment il est clair que ça lasse de répéter sans cesse les trois mêmes scénarii sur les trois mêmes décors, et je peux difficilement reprocher aux producteurs de Stargate d’avoir essayé de faire quelque chose d’un peu différent pour leur nouvelle série.

Ce que je peux leur reprocher, par contre, c’est de ne pas avoir la moindre idée originale.

Lost, in Space

Mais avant de développer, un petit point sur l’intrigue de ce premier épisode (et de la série) est sans doute nécessaire.

Eli est un geek. Ce jeune homme en léger surpoids joue à des jeux-vidéos avec ses potes gamers, et est très fort en maths. Du coup, il est kidnappé par l’Armée de l’Air pour participer à des recherches dans l’Espace. Jusque là, rien d’anormal.
Tout se complique quand la base est attaquée par de vilains extra-terrestres qu’on ne voit jamais apparaitre à l’écran (parce qu’encore une fois, les timbres postes sur le front sont ridicules et pas du tout Extrême ! et Trop Dark !). Après plusieurs rebondissements et flashbacks bien sentis, tout le personnel présent sur la base est évacué vers une destination inconnue. Là, les militaires et les civils vont devoir apprendre à vivre ensemble s’ils ne veulent pas mourir seuls (hmm...), et pour leur premières heures sur ce qui se trouve être un vaisseau perdu à des milliards d’années lumière de la Terre, ils sont obligés de s’organiser pour ne pas mourir asphyxiés. Trop Dark !

Pendant ce temps, Robert Carlyle joue un scientifique Extrême ! qui prend le contrôle du vaisseau, et pourrait bien être un gros con. Quand il n’est pas trop occupé à pleurer devant la photo de sa femme morte (Trop Dark !), il est là pour expliquer que le vaisseau sur lequel nos personnages se trouvent est le Destiny, un vaisseau de reconnaissance programmé pour aller toujours plus loin vers l’Infini et Au-Delà, et explorer automatiquement les coins les plus reculés de l’Univers !!! ... Mais pas le premier, puisqu’apparemment le Destiny ne fait que suivre la trace des vaisseaux qui ont placé les Portes des Etoiles un peu partout sur le chemin avant lui. Malgré ça, c’est chouette quand même, nos héros vont pouvoir explorer les coins les plus reculés de l’Univers, en deuxième !!!

Et pendant que tout le monde s’apprête à étouffer, Eli fait des blagues.
Parce que c’est un geek.

Battlestargate Galostica

Brad Wright et Robert C. Cooper sont à la tête de l’univers Stargate depuis longtemps déjà, et c’est sans doute par ennui, et à cause d’un complexe d’infériorité contracté après s’être rendu compte qu’ils n’étaient même pas à la tête de la série la plus populaire d’une chaîne appelée « Syfy » (Extrême !), qu’ils ont décidé de faire une série « adulte ».

Le problème, c’est qu’ils se sont lancés sans avoir les moyens de faire quelque chose de convaincant, et avec une conception bien particulière de ce que « adulte » voulait dire. En voulant faire leur propre Battlestar Galactica, puisqu’il s’agit bien de ça, les deux scénaristes et la chaîne ont sans doute visé trop haut et se sont bêtement appliqués à reproduire un schéma qui leur échappe avec des outils dont ils ne savaient pas trop quoi faire.

Stargate Universe, c’est un beau bordel d’éléments vus et revus ailleurs, souvent en mieux.

Comme dans BSG, on retrouve donc le vaisseau pourri et mal éclairé qui abrite des personnages torturés essayant tant bien que mal de survivre, et où s’enchainent des scènes Trop Dark où ils sont amenés à faire des choix « terribles »... le tout avec un côté prétentieux assez gluant.
En effet, dans la plupart des cas, le côté grandiose de la réalisation tombe complètement à côté de la plaque. Voir le personnage de Robert Carlyle pleurer devant la photo de sa femme sur fond de musique classique, c’est tellement cliché qu’on a du mal à se retenir de rire. Mais alors les ralentis pendant que le Sénateur Américain se sacrifie pour offrir 24 heures d’oxygène supplémentaire à tout le monde, ça atteint un autre niveau de ridicule.
Surtout que, bon, je veux bien que ça soit censé être triste, après tout il abandonne sa bonnasse de fille, mais niveau décision « terrible » on a vu pire. Lee Adama, lui, descendait un vaisseau tout entier de civils juste par précaution. Et sans ralenti. Niveau enjeux dramatiques, ce n’est pas tout à fait du même niveau.

Et puis quand même, ça arrive quelques minutes à peine après que le Colonel ait été projeté (au ralenti) à travers la Porte par une explosion en images de synthèses. Côté sérieux, ils repasseront.

Pour en revenir aux « emprunts », la structure du pilote en elle-même est plombée par de nombreux tics d’écritures vus ailleurs.
Parmi eux, les flashbacks seraient presque excusables s’ils ne cassaient pas le rythme d’un épisode qui a déjà beaucoup de mal à entretenir le moindre sentiment d’urgence. Et s’ils ont peut-être une utilité dans la structure de l’intrigue (ils permettent d’étaler un peu les scènes d’actions dans un épisode qui en manque cruellement), j’ai bien peur qu’ils réapparaissent toutes les semaines pour ne devenir rien d’autre qu’un gadget superflu. Et si les scénaristes voulaient vraiment nous vendre une série « à la Lost », où les personnages et leurs relations sont censés servir de moteur aux intrigues, ils auraient sans doute mieux fait de les développer un peu plus, plutôt que de revenir sans cesse en arrière de façon artificielle.

A l’heure actuelle, les personnages sont tellement caricaturaux qu’il est possible de tous les décrire en un ou deux mots. La preuve.

Sans déconner, c’est qui le mec à droite ?

Côté réalisation, la volonté de faire Trop Dark ! et Extrême ! apparait à travers la réalisation caméra à l’épaule (qui fait ainsi son apparition dans l’univers Stargate), tout comme le choix de la vidéo au détriment du film. Cette nouveauté fonctionne à peu près dans les scènes sur le vaisseau (et encore, l’utilité de la caméra volante m’échappe encore), mais plus du tout dans les flashbacks. Comme Damages nous l’a appris, il n’y a rien de plus moche que la vidéo quand on ne sait pas éclairer un plateau correctement. Et malgré toutes les économies que ça peut entrainer, le résultat n’est plus du tout Extrême !, messieurs les producteurs.

Verdict ?

Au final, et même si ça n’apparaît pas du tout dans tout ce que j’ai écrit plus tôt, ce premier épisode m’a agréablement surpris. Dans le sens où je m’attendais à quelque chose d’atroce et que le résultat est loin d’être mauvais.
Le problème, c’est qu’après ce double épisode d’ouverture Stargate Universe n’a absolument rien d’engageant.

La faute à une absence flagrante de personnalité.

Le résultat est un beau copié-collé plutôt agréable à regarder (bien qu’un peu longuet), mais niveau originalité c’est vraiment trop faible pour laisser à la série le bénéfice du doute.

Ju