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21 Drum Street - Pas besoin d’avoir été diffusé il y a dix ans pour réussir sa sitcom

N°29: LOL Y’ALL : The Neighbors

Par Conundrum, le 16 août 2013
Publié le
16 août 2013
Saison Chronique
Episode Chronique
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En ce mois d’août, 21 Drum Street revient sur les meilleurs épisodes de sitcoms de ces dernières années. Cette semaine, une série contemporaine avec un des derniers épisodes de la première saison de The Neighbors.

The Neighbors
Sing Like a Larry Bird
Saison 1, Episode 20

Parce que ce n’est pas un hasard si The Neighbors est l’une des deux nouvelles sitcoms à avoir été renouvelée cette saison.

L’année dernière, à la pré saison, en se basant uniquement sur les critiques US, il apparaissait évident que The Mindy Project était la meilleure nouvelle comédie de l’année et The Neighbors était le pire que cette saison allait produire. Et cela a beaucoup joué dans l’appréciation que nous avons eu de ces séries. En sur-vendant The Mindy Project, le produit moyen qui a été fourni à la rentrée n’a que amplifier notre déception.
The Neighbors a bénéficié de l’effet inverse.

Il est vrai que le concept 3rd Rock From The Sun inversé avait de quoi intriguer. Les Weaver, une famille du New Jersey, emménage dans une résidence pavillonnaire et découvrent rapidement que leurs voisins sont des extra-terrestres. Les Weaver deviennent rapidement leur famille « Guide du Routard » de la planète Terre. Et, exactement comme 3rd From The Sun le faisait, chaque semaine, les extra terrestres découvrent un nouvel aspect de la culture américaine grâce au Weaver. Le série reflète un miroir déformant et absurde sur notre de vie.

Et par "notre vie", je veux dire celle des blancs, américains et de classe moyenne haute.

Mais il y a une sérieuse différence entre 3rd Rock et The Neighbors. Dans les années 90, les sitcoms étaient plus rentre-dedans. Des rires enregistrés très forts de la sitcom traditionnelle et le sur-jeu de tous les acteurs étaient de rigueur et l’excentricité cultivée.
The Neighbors est un produit à l’image de son époque. Il n’y a pas de public, la série est beaucoup plus soignée et son ton contrôlé. Les chaines sont aussi très frileuses. ABC cherche à capitaliser le succès de Modern Family et éviter de faire fuir ce public. De cet impératif, Dan Fogleman en a tiré un des points forts de la série.

"Sing Like a Larry Bird", le vingtième épisode de la saison 1, est un épisode qui représente ce que la série fait de mieux.
The Neighbors joue sur deux tableaux, d’un côté, la vie de famille des Weaver est une comédie familiale dans la veine de ce que propose la chaine avec The Middle ou Modern Family. Dans cet épisode, les trois enfants réalisent que les parents n’ont pas de réelle autorité sur eux. En refusant les punitions de leur parents, le rapport de force si fragile n’existe plus. C’est un principe que l’on pourrait retrouver dans n’importe quelle autre sitcom familiale de la chaine. The Neighbors l’exécute de façon parfaitement acceptable et divertissante. En soi, même en éliminant l’aspect « mes voisins sont des extra terrestres », The Neighbors reste un produit pur ABC et bien exécuté. Mais ce genre a généralement une mauvaise image.

Raising Hope ou Malcolm In The Middle, tout comme Modern Family, sont des comédies très drôle mais qui peuvent lasser sur le long terme. Mais en acceptant l’aspect familial de la comédie, c’est un sous genre, qui même réussi, peut difficilement se renouveler et trouver des sources d’humour sur une multitude de saisons sans se répéter. Et c’est là où les voisins interviennent. Avec un concept aussi absurde et ridicule que celui ci, la série étend son champ d’action. Cette carte peut être jouée de façon littérale avec le danger de découverte du grand public de leur existence ou sur l’absurdité de sujet de société.

Dans « Sing Like a Larry Bird », les extra terrestres découvrent les comédies musicales. Rien de plus « blanc », « américain » et « classe moyenne haute » que les comédies musicales ! Et alors, qu’on a le droit à épisode de sitcom familiale bien standard du côté des Weavers, on attaque Glee, The Voice et se joue des codes du genre dans la maison d’à côté. Et on s’en donne à cœur joie.
Les acteurs sont parfaits dans leurs rôles et les chansons piquantes et entrainantes. Et le plus impressionnant dans tout cela est que les deux intrigues se coordonnent parfaitement. Il y a un équilibre qui mérite le respect dans les meilleurs épisodes de la série. Les deux mondes, un si terre à terre, l’autre absolument absurde sont complémentaire l’un l’autre. Mais surtout les sources d’humour sont aussi bien reparties sur les deux familles.

En retournant en arrière, je peux comprendre les réticences face au pilote. L’histoire va trop vite et on peint difficilement l’image que la série veut donner. Cependant, c’est bénéfique sur le long terme.
Même si un pilote est censé ameuter la foule, celui de The Neighbors permet d’expédier l’exposition de la série rapidement et ne mettent pas 22 épisodes avant de comprendre que leurs voisins sont plus qu’excentriques. Le statu quo est vite établi et la série peut alors vraiment montrer de quoi elle est capable. Et avec des épisodes de la trempe de « Sing Like A Larry Bird », elle montre qu’est vraiment capable d’impressionner

Conundrum