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Under The Dome - Critique du premier épisode de la saison 2, qui tue deux personnages (féminins)

Heads Will Roll: King of the Dummies

Par Conundrum, le 3 juillet 2014
Publié le
3 juillet 2014
Saison 2
Episode 1
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Il est très difficile d’accepter le fait que Brian K. Vaughan ait développé Under The Dome. La qualité de la série était tellement loin de ce qu’on pouvait attendre de lui que je me dis qu’il y a sûrement d’autres facteurs qui expliquent la catastrophe de cette première saison.

En effet, il me parait difficilement concevable que Brian K. Vaughan, plus connu pour ses comic books que ses talents de scénariste de séries, ait eu carte blanche pour développer Under The Dome.

Entre une pilote commandé et rejeté par Showtime puis retravaillé pour CBS, et avec Steven Spielberg et Stephen King parmi les producteurs exécutifs, adapter ce livre ne devait pas être une mince affaire. Avec une histoire de production compliquée et tant de voix fortes au sein de la production (dont l’auteur du livre dont la série est tirée), je pense qu’il a dû faire des compromis et que sa vision originale a été diluée pour donner un produit final très tiède.

Mais maintenant qu’il a quitté la production de la série et qu’on vient de voir 42 minutes de Under The Dome sans Vaughan (qui garde son titre de producteur), son image en ressort un peu embellie. En effet, avec cet épisode d’ouverture, signé Stephen King, la série atteint un niveau d’absurdité jamais atteint l’année dernière.

L’épisode commence et s’achève avec la mort de personnages. Entre la scène d’ouverture et celle de clôture d’épisode, la série cherche à montrer qu’elle est devenue plus dangereuse et qu’elle n’a pas peur de tuer ses personnages réguliers. King semble vouloir suivre le chemin de Kirkman et de The Walking Dead, ou George RR Martin et de Game of Thrones.
Oui, mais voilà, quand un personnage de la série de AMC se fait bouffer par un zombie ou un de celle de HBO se fait violemment éviscérer, les scénaristes ont pris le soin, en amont, qu’on s’intéresse un tant soit peu à lui. Et c’est ici où réside la grosse faiblesse de Under The Dome. La saison 1 a été incapable d’instaurer de l’intérêt ou de l’affection envers ses personnages. La série se débarrasse de Linda, qui n’a pas fait grand-chose en saison 1, et d’Angie qui a passé le plus gros de la saison à être enfermée et poursuivie par son instable ex.

Et avec deux morts traitées de manière radicalement opposée, le problème se pose dans les deux cas. L’effet de surprise et le mystère de « qui a tué Angie ? » surpasse largement le fait qu’un des réguliers quitte la série. Pire encore, l’absurde mort de Linda est très vite oubliée tant par l’audience que par les Dummies du Dome. Sa mort, qui précède la scène d’introduction d’un nouveau personnage féminin, est bien plus mécanique qu’émotionnelle. Elle sert juste à renouveler la distribution pour éviter que la série sente trop le renfermé. En gros, il n’y a pas de sensation de danger quand la mort d’un personnage n’affecte pas son public.

Le renouvellement de la distribution m’amène au deuxième problème de cet épisode d’ouverture de saison. L’une des intrigues voit Barbie faire la connaissance d’une prof de physique hyper douée qui pense avoir la raison et la solution de l’horrible cliffhanger de la saison 1. Vous vous rappelez, le Dôme qui devient blanc d’un coup ? Et bien il s’agit tout simplement de contractions électromagnétiques de colère du Dôme. Rien que ça. Et comme dans tous les bons plans du Coyote pour chopper Bip Bip, la solution implique bien évidemment de construire un aimant géant. Et alors qu’on passe une bonne partie de l’épisode avec ce plan à la con, le Dôme se calmera quand Julia fera réaliser à Big Jim qu’il faut cesser de s’entretuer. Pour le type censé être maitre de l’horreur, sa résolution d’épisode se pose là.
On a beau essayer de rattraper le coup en sortant la carte « Foi contre Science » avec un échange entre Julia et la prof de physique où chacune pense avoir mis fin à la crise de la semaine, on a la vilaine impression que tout la construction de la tour aimanté n’a servi à rien du tout. Dans une situation d’urgence, ce n’était absolument pas une grosse perte de temps, hein. L’épisode prend juste le temps d’établir un nouveau personnage, mais le fait de manière tellement bancale qu’elle ne laisse aucune impression à l’issue de l’épisode.

Et après cette quarantaine de minutes, en fait, on ne garde pas grand-chose de cet épisode. Les morts de la série n’ont pas réussi à faire renaitre de l’intérêt envers la série. Pire encore, elles soulèvent encore plus de défauts. Je peux accepter l’idée de tuer deux personnages principaux, mais fallait-il que ce soit encore des femmes ? Entre Rose, Dodee, la mère de Norrie et maintenant Linda et Angie, le Dôme me parait un peu sexiste quand même. Surtout quand, pour relancer la série, on nous ressort le bon vieux cliché bien poussiéreux de «  qui a tué la jeune et jolie blonde ?  ».
C’est pas comme si on ne pouvait se débarrasser du Junior (l’acteur pourrait en profiter pour faire un stage au cours Florent), ou du D.J., mieux vaut en faire le nouveau shérif de la ville, c’est bien plus logique !

Laura Palmer et Jessica Costello aimeraient peut-être qu’un mec prenne la relève de la pauvre victime.

Conundrum