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Vikings - Pourquoi regarder la série avant le début de la saison 3

Introduction à la Série: 5 Bonnes Raisons de Regarder Vikings

Par Ju, le 28 juillet 2013
Par Ju
Publié le
28 juillet 2013
Saison 2
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Ah, l’été ! Cette saison magique où il n’y a rien d’antisocial ou de psychologiquement étrange à s’enfermer chez soi pendant tout un week-end, à l’abri du soleil, à l’abri de la chaleur, à l’abri des gens, et s’enchainer tous les épisodes d’une série les uns à la suite des autres.

Ce week-end, j’ai regardé Vikings, donc.

Vikings, c’est typiquement l’exemple de série dont j’ai entendu du bien et dont le sujet pouvait me plaire, mais où le hasard et le manque de temps ont fait que je n’ai jamais eu l’occasion de la regarder pendant sa diffusion.

Mais grâce à l’été, c’est maintenant chose faite, et j’en suis revenu avec cinq raisons qui pourraient vous donner envie de découvrir Vikings avant le début de sa saison 2, l’année prochaine.

Des raisons comme...

1 Parce que c’est beau

Je n’ai aucune idée du budget que peut avoir une série diffusée par la chaine History, mais quelles que soient ses limitations, elles n’apparaissent pas à l’écran.

Vikings est une série magnifique, très joliment réalisée, et où il est évident à chaque scène qu’un soin tout particulier a été apporté au moindre détail : les costumes, les décors, les accessoires... les coiffures ! ... tout apparait comme absolument authentique, tout fait vrai.
En comparaison, il y a quelques semaines j’ai jeté un coup d’œil à Odysseus sur Arte où – comment dire – tout ce qui apparaissait à l’écran (les costumes, les décors, les accessoires... les coiffures ?) donnait l’impression d’avoir été trouvé au Parc Astérix.

Dans un domaine proche, j’avoue ne plus comprendre du tout pourquoi Game of Thrones refuse de mettre en scène la moindre bataille. Il y en a plusieurs tout au long de la saison de Vikings, et elles sont toutes franchement réussies, violentes, bien chorégraphiées, et prennent vraiment aux tripes.
Quand on voit ça, on se dit quand même que les excuses faites par HBO sont un peu faibles. Le budget doit être parti dans les scènes au bordel de Littlefinger, je ne sais pas...

2 Pour Lagertha et Ragnar

Vikings possède deux personnages principaux très réussis.

Ragnar, frère jumeau de Jax Teller (ou Jacksøn Tellersøn), est un guerrier plus malin que les autres, un aventurier potentiellement complètement mégalomaniaque, et qui a l’habitude de chuchoter plutôt que de crier. Lagertha est mi-femme au foyer, mi-guerrière, plus intelligente et plus sage que d’autres (et terriblement belle).
Ils sont mariés, ils s’aiment, ils élèvent ensemble leurs deux enfants, ils ont une vie sexuelle épanouie, et ils se considèrent comme des égaux.

J’ose le dire, je n’avais pas vu un aussi bon couple marié au centre d’une série depuis... Eric et Tami Taylor. Oui ! A quelques différences culturelles près. Mais je ne suis pas là pour juger.

Et avec sans doute plus de sacrifices à Odin.

3 Pour le générique

Je répète inlassablement depuis des mois que Elementary a le meilleur générique de la saison. Ça m’apprendra à parler sans savoir.

Vikings a le plus beau générique de la saison.

Comment je le sais ? C’est simple, c’est parce que c’est le seul générique que je trouve trop court. Avec un thème musical aussi envoûtant et des images qui évoquent « mysticisme », « mort », « sexe », « guerre » (et « océan », je suppose) de façon aussi efficace, j’en aurais bien pris pour une minute de plus à chaque épisode.

Pas étonnant que ce générique ait été nominé aux Emmy Awards ! Avec celui d’Elementary ! Et celui de... The Newsroom ? Vraiment ?

Ah, ces sacrés Emmys...

4 Pour la Grande Histoire...

Tout ce que je savais sur les vikings avant de regarder la série, c’est qu’il s’agissait d’un peuple de fiers guerriers qui se promenaient en drakkars, pillaient les côtes, et n’avaient peur de rien sauf des chansons d’Assurancetourix.

Neuf épisodes plus tard, j’ai l’impression d’avoir appris plein de trucs.
Oui, après avoir découvert les lois américaines en détails dans The Good Wife et Boston Legal, la médecine dans Urgences et House, et les implications morales du sexe avec des robots dans Battlestar Galatica, les séries télé m’ont rendu plus cultivé une fois encore !

C’est amusant car on sent vraiment que, parce que la série est diffusée par la chaine History, Michael Hirst avait pour obligation de nous enseigner au moins une ou deux choses dans chaque épisode. Du coup, grâce à des personnages ignorants comme le fils de Ragnar et le prêtre, on en apprend beaucoup sur les vikings au cours de la saison, autant sur leurs coutumes que sur leurs croyances, leur façon de vivre et leurs technologies.
En règle générale, j’ai trouvé que c’était très intéressant. Les leçons sont parfois bien intégrées dans l’épisode, d’autre fois elles tombent comme un cheveu sur la soupe, mais elles apportent toujours un vrai plus, inestimable : le soulagement de savoir que toutes vos connaissances sur un sujet ne proviennent pas uniquement d’Uderzo et Goscinny.

5 ... et pour la petite

Mais avouez qu’une leçon d’Histoire, seule, aurait un intérêt très limité à la longue. Heureusement, Vikings nous propose plein de raisons supplémentaires de rester attentifs tout au long de sa première saison.

Cette saison 1 possède deux arcs narratifs principaux. L’un parle des toutes premières descentes vikings sur les côtes anglaises, l’autre des luttes internes qui opposent Ragnar à son chef de clan. Le premier est plutôt passionnant, le second est très en dessous, voire même complètement raté.

Le problème du second arc, en dehors du fait qu’il met en scène Jessalyn Gilsig et Gabriel Byrne (les deux seuls acteurs de la distribution, avec peut-être Donal Logue, qui ne donnent pas l’impression d’appartenir à la bonne époque), c’est qu’il est trop prévisible et bien trop convenu.
En plus, on a l’impression d’avoir déjà vu les mêmes histoires ailleurs, et en mieux.

C’est tout le contraire des attaques sur les royaumes anglais, qui font sans doute partie des meilleures séquences de la série. Personnellement, je ne pense pas avoir vu autre chose mettant aussi bien en scène le choc de la rencontre entre deux civilisations, avec les craintes, les surprises, et le sentiment d’aventure que ça entraine.
Ce qui est remarquable, c’est l’ambiance glaçante qui parcourt les scènes de raids. On y découvre nos protagonistes (ceux qu’on suit depuis le début et qui nous sont donc a priori plutôt sympathiques) sous leur véritable jour. On suit les « méchants » de l’histoire. Ce sont eux qui pillent, ce sont eux qui massacrent des innocents sans défense et qui violent leurs femmes (même si la série a tendance à éluder ce dernier point, sans doute pour éviter de présenter ses « héros » sous un trop mauvais jour, ce que j’ai trouvé un poil trop facile...). C’est ce genre de scènes (et d’autres, plus tard dans la saison) qui nous rappellent violemment au fait que nos personnages sont de vrais salopards. Ils sont charismatiques et suivent leur propre code, certes, mais ils loin d’être sympathiques.

Qu’elle arrive à nous faire changer d’opinion aussi rapidement, et plusieurs fois dans la saison, entre ces braves aventuriers et ces monstres, fait de Vikings une série plutôt unique et excitante.
Reste à voir si la saison 2 saura apprendre des erreurs de la première, améliorer ce qui a moins bien fonctionné pendant ses neuf épisodes initiaux, et se montrer à la hauteur de son potentiel évident. Quoi qu’il en soit, cette fois, je serai là.

Ju