6.19 - Live From Studio 6H

Et quand on sait que l’auteur de ces lignes a aimé les premiers épisodes de 30 Rock et ne passe pas les premiers de Cougar Town quand il se refait une intégrale, la barre était tellement basse qu’il était impossible de décevoir.

Et pourtant. Je crois que non seulement je n’ai pas accroché, mais en plus de cela, l’épisode m’a vraiment agacé.

J’ai trouvé le premier épisode en direct ingénieux, et moi, mes sitcoms, je l’ai toujours dit, plus il y a de rires enregistrés et des dialogues aussi creux que les faux décors, plus j’aime. Le problème que j’ai rencontré avec 30 Rock cet semaine est que le principe du live allait totalement à l’encontre du thème de l’épisode. Jack convainc l’équipe de TGS d’enchainer les enregistrements d’émission à la chaine et de ne plus tourner en direct. Kenneth enferme alors la quasi totalité des membres de l’émission afin de les convaincre de la magie du direct.

L’idée est bonne, l’exécution m’a gêné. Mon premier problème est que nous avons déjà eu un live qui contournait de façon intelligente les impératifs de la série. Julia Louis Dreyfuss en seconde Liz, était non seulement bien trouvé, mais en plus, elle était très drôle. Amy Poelher et Jimmy Fallon en Liz et Jack, en revanche, m’ont laissés de marbre. Après avoir le premier live, on savait tout de suite comment la série allait gérer le besoin de doubles de Jack, Tina et Tracy. L’élément de surprise avait disparu et a mis en avant mon principal reproche au direct : la sur-utilisation de guest au détriment de l’intrigue.

Les stars surprises des live, c’est un passage obligé. A petite dose et bien trouvé (cf. Julia Louis D. du paragraphe précédent), c’est un plus indéniable. En revanche, le coup « tiens regardez ce vieux Beatle tout ridé » pour cacher nos vannes un peu nazes m’a un peu agacé. Je n’aime pas ces petits coups de coude au public totalement inutiles imposés par le live. Ils rendent le tout beaucoup moins fluide et cassent le rythme. Cela dessert une série comme 30 Rock.

Dans une sitcom traditionnelle, l’écriture intègre les pauses de réactions du public. 30 Rock enchaine blagues et gag visuels à un rythme soutenu. Dans le premier épisode, cela ne m’avait pas gêné. Encore une fois, l’effet de découverte et l’enthousiasme du public jouaient en la faveur de l’épisode. Mais la barre était plus haute cette semaine, et les acteurs semblaient avoir un peu de mal à prendre en compte le fait qu’ils jouaient devant un public. Et même derrière la caméra, la production de la série a aussi souffert du live.

30 Rock a beaucoup de décors, une grande distribution, et une production bien particulière avec des scènes incorporées l’une dans l’autre. A la base, elle apparait comme une série peu adaptée à un tournage en direct. Mais là, Tina Fey est partie encore plus loin avec des scènes de séries et d’émissions qui n’existaient pas, jouées par les acteurs de la série. L’épisode était peu être trop ambitieux, pour le coup. Il y avait des petits problèmes de raccords qui ont fait que la série perd en valeur ajoutée [1]. Déjà qu’à la base, le matériel en lui même aurait surement donné un épisode traditionnel moyenne, ces petites coquilles n’aidaient pas à apprécier la série.

Quant à l’épisode en lui même, le live limite les apparitions de Tracy Morgan peu à l’aise dans cet exercice, et comble avec un surplus de Jenna. S’il est grand temps que Will Forte quitte la série, pour la première fois depuis son arrivée dans la série, j’ai apprécié Kristen Schaal. C’est a peu près tout le bien qui est ressorti de cet épisode.

C’est bien dommage, parce que couplé avec un épisode de Parks and Recreation qui m’a surpris par sa faiblesse et un The Office qui a perdu le peu de charme que j’arrivais à trouver à la série, c’était une soirée rude pour les comédies de NBC.

Heureusement que Community, malgré mes réserves et mes craintes, a remonté le niveau avec un excellent épisode loin de la noirceur où la série aime se terrer depuis quelques temps.