Prise N°16

Un dernier pour la route

Almost Human (FOX)

Nombre de femmes dans la distribution principale : 2
Nombre d’homme dans la distribution principale : 4
Ratio : 33%

Durée d’interaction verbale entre 2 femmes : nulle.
Durée de l’épisode : 45 minutes
Ratio : 0% de l’épisode

Par comparaison, la durée d’interaction verbale entre 2 hommes est de 15 minutes 17 secondes (0:58 - 1:14 / 1:34 - 2:15 / 3:48 - 5:28 / 6:17 - 6:38 / 12:53 - 13:09 / 14:29 - 15:00 / 15:13 - 15:23 / 15:38 - 16:59 / 17:06 - 18:02 / 18:16 - 18:20 / 18:37 - 18:47 / 18:55 - 19:06 / 19:22 - 20:43 / 22:00 - 22:08 / 22:23 - 22:44 / 22:48 - 24:52 / 25:00 - 25:18 / 26:46 - 27:11 / 27:34 - 27:47 / 28:56 - 29:06 / 29:14 - 29:24 / 29:36 - 29:51 / 30:11 - 32:34 / 33:44 - 34:00 / 34:13 - 35:06 / 35:15 - 37:01 / 39:26 - 39:35 / 42:06 - 42:21/ 44:26 - 44:40).

Test de Bechdel : ECHEC TOTAL
1. Deux personnages féminins identifiés par un prénom et un nom de famille
2. Parlent entre elles
3. D’autre chose que d’un homme.

Des femmes, un tableau et des diagrammes

Commençons par un tableau récapitulatif des petites analyses que j’ai pues mener au cours des deux derniers mois.

Je n’ai pas d’éléments de comparaison avec les années précédentes, pas plus qu’avec les périodes plus anciennes de la télé américaines. Je peux tout de même supposer d’après mes lectures en lien avec la période du Mary Tyler Moore Show, que la situation des femmes scénaristes est plus favorable à l’heure actuelle qu’avant les années 1970.
Au delà de cette considération générale assez vague, on peut en tirer quelques constats assez frappants.

On constate qu’en 2013 plus d’un tiers des pilotes diffusés ne sont pas capable de passer haut la main ce fameux test.
J’entends bien qu’il n’est en rien un indicateur qualitatif des fictions auxquelles on peut l’appliquer, mais ce résultat prouve sa pertinence pour montrer que la fiction populaire américaine actuelle opère des choix de sujets et de traitements indéniables et qu’il existe un déséquilibre manifeste entre les personnages masculins, plus nombreux, plus complexes, placés dans des situations très variés, et les personnages féminins, souvent isolés et coincés dans des comportements stéréotypés.
Comme le montre Entertainment Weekly, les amitiés féminines ont quasiment disparues des séries. Rien d’étonnant quand dans trois pilotes, pas une seule femme n’adresse la parole à une autre femme et que dans quatre autres (qui inclut un scénario de Joss Whedon, le "féministe") leurs interactions verbales ne dépassent pas les 60 secondes d’épisode…

Ce diagramme montre de plus que l’intérêt d’un pilote pour un groupe de personnage d’un sexe exclut de façon assez systématique le traitement des personnages de l’autre sexe.
Le modo "plus de femmes" n’aboutit pas à un équilibre plus grand entre les sexes dans les séries mais plutôt à une spécialisation caricaturale : les séries de femmes pour femmes et les séries d’homme pour tout le monde.
Seuls Masters of Sex et Ravenswood atteignent cet équilibre avec les conversations entre hommes et les conversations entre femmes. (Sleepy Hollow et Once Upon A Time In Wonderland en atteignent un autre puisqu’elles n’ont quasiment pas de conversations autres qu’entre homme et femme !)

Ces petits camemberts semblent parler d’eux-mêmes [1]…

Allez, à l’année prochaine pour voir si le cru 2014 (tant attendu) apportera une évolution positive sur la place des femmes dans les séries...