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Desperate Housewives
3.02 - It takes two
Pauvre Nina Garcia !
dimanche 8 octobre 2006, par
La stratégie de reconquête des fans de Desperate Housewives semble fonctionner. Il s’agit maintenant de ferrer les derniers de façon définitive...
Attendez un peu... A quoi peut bien ressembler à un fan de Desperate Housewives ? J’arrive bien à visualiser ceux de Star Trek, ceux de Lost (les mêmes que les précédents qui auraient troqué leurs oreilles de Spock contre des lunettes à grosse monture), ceux de Charmed et de One Tree Hill (Jessica et Noëmie, vous avez fait votre cartable ?), mais qui sont ceux qui se sont plaints sur les forums de discussion de la baisse de qualité de la saison 2 ? Je vois mal les clones de Laura Bush et de Martha Stewart pianoter frénétiquement sur leurs claviers. En même temps, elles arrivent bien à manifester pour la guerre en Irak et à mettre des contrats sur les médecins pratiquant l’avortement.
Ca ne m’étonne plus que Marc Cherry fasse de gros efforts pour effacer le souvenir de l’année dernière.
Et quoi de mieux pour les passionnés de soap qu’un mariage, une naissance et un cadavre anonyme ?
Pourtant l’épisode commence sur une fausse note.
La séance d’habillage chez Bree pour les demoiselles d’honneur.
On comprend bien que, sur le papier, avoir Susan, Lynette et Gaby faire la moue à cause de leurs robes pouvait être amusant (à défaut d’être original). Mais les robes ne sont pas seulement kitsch, elles sont parfaitement hideuses. Je connais une rédactrice en chef de Elle Magazine (!) qui a du manquer de se pendre devant son poste : même le moins doué des concurrents de Project Runway n’aurait pas pu coudre des trucs aussi affreux ! Or, ils sont sensés avoir été choisis par Bree, qui si elle n’a peut être pas les goûts les plus sophistiqués en matière de mode, a tout de même un petit peu de classe !
Oui, ça m’a perturbé cette histoire de robes, presque autant que l’absence de Danielle au mariage de sa mère. Ce n’était pas compliqué de la justifier par une petite phrase anodine. Ces deux petits défauts, s’ils ne sont pas foncièrement importants, montrent malgré toute une maîtrise imparfaite des scénaristes de leur série.
Et c’est bien dommage puisque le reste de l’épisode était tout à fait satisfaisant.
Lynette est hilarante lorsqu’elle prend la défense à tout prix du petit ami de Nora et qu’elle complote ensuite pour la caser avec n’importe qui, fut-il l’ex mari de l’une de ses meilleures amies.
Susan reste tout à fait supportable : la voir faire preuve d’un peu de jugeotte pour maintenir un mensonge plutôt que d’enchaîner une pauvre gaffe après trois bégaiements est plutôt soulageant. Le couple que Teri Hatcher forme avec Dougray Scott fonctionne vraiment bien, et je commence à croire que la vieille Loïs n’était peut être pas la seule responsable pour son manque d’alchimie avec Mike Delfino. J’ai peut être été aveuglé par les premières images de Jaimie Denton dans le pilote, mais à bien à y repenser -et après deux douches froides - je crois que je peux me faire à l’idée qu’il n’est sans doute pas un acteur à la hauteur de ses abdominaux !
Mais ne tapons pas trop fort sur Mike, ne prenons pas le risque de le sortir de son coma...
Surtout que ce n’est pas le neveu d’Eddie qui va remplacer sa charge de testostérone à Wisteria Lane ! Oui, dans la vie « normale », un gars comme lui serait une bombe atomique, mais là, dans Desperate Housewives, il fait un peu tâche après John, Andrew et Justin ! Et ce ne sont pas ses neurones qui vont pouvoir le sauver : qu’est-ce que c’est que cette idée d’entrer par effraction chez sa petite tantine adepte du fusil de chasse ? Il n’y a pas de sonnette dans le Kansas ?
Quant à l’acteur et ses dons de comédies, il avait une phrase rigolote à dire qu’il a réussi à rendre complètement insipide... Pas sûr que ce soit le meilleur ajout à la distribution.
Du côté de Gaby et Carlos, ce fut un festival. Crises de jalousie jouissive entre les deux et surtout « Pas de bébé Solis III ». Comme tout le monde, en voyant le bébé, j’ai pensé que l’on avait le droit à un ultime clin d’œil envers les Applewhite, mais non, Xiao Mei n’a pas fricotté avec Caleb. La clinique de fertilité n’a simplement pas implanté le bon embryon. On peut penser ce que l’on veut de la qualité de l’explication, en tout cas, je suis ravi qu’il n’y ait toujours pas d’enfant chez les Solis !
Et je n’avais rien vu venir ! C’est peut être pourquoi j’ai été assez indulgent avec JP cette semaine dans Survivor ! En même temps, si Tigrou n’avait pas balancé sa théorie sur les Applewhite au quatorzième épisode de la saison dernière, je suis sûr qu’en mai dernier, j’aurais eu la bouche ouverte devant the « revelation » ! C’est ça le bon côté d’être bon public, on peut être surpris assez souvent ! Je n’ai compris qui était Kayser Söze qu’à la troisième vision de Usual Suspect, quant à Rosebud, il va falloir que je revoie encore Citizen Kane parce que je suis encore dans le flou...
Passons enfin au mariage qui offre la plus belle scène de l’épisode. Non, ce n’est pas la rupture de la poche des eaux de Xiao-Mei, ce ne sont pas non plus les toasts pas vraiment subtils de Susan et de l’ami anglais, ni même l’interruption à la morgue.
« Tu me manques, Monique ».
Une phrase qui apporte son lot d’indices sur Orson - il est sorti soit avec une candidate de American Next Top Model, soit avec une petite dame bien de chez nous - mais qui n’est pas aussi forte que la scène où Bree interrompt la cérémonie.
On sait très bien ce qu’elle va demander à Orson, on sait très bien ce qu’il va lui répondre, mais ce qui compte, c’est qu’elle ne peut pas ne pas lui demander, qu’elle ne peut pas avancer sans cette confirmation de façade. On est toujours avec la Bree fragile, la Bree qui ne s’est pas encore remise de la mort de Rex, la Bree devenue humaine... Cette scène rend encore plus triste, presque pathétique, son assurance face à Carolyn à la morgue.
Un épisode qui continue à alimenter mon espoir en la résurrection de Wisteria Lane.