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The Good Wife

4.09 - A Defense of Marriage

La Meilleure Épouse

samedi 1er décembre 2012, par Conundrum

La semaine dernière, je voulais profiter d’une promo à la FNAC (un coffret série acheté, un coffret série offert), pour l’anniversaire d’un de mes meilleurs amis.

Il y a quelques années, j’avais décidé de lui faire découvrir les séries qui me plaisaient à l’époque. C’était à cette occasion, lors d’un repas animé par la thématique « Maintenant, tu peux me le dire, 30 Rock, c’était un cadeau blague ? Elle est nulle cette série ! », que j’ai découvert que les gens que j’aime pouvaient me décevoir par leur goûts.

Cette année, sûr et certain de mes trois premiers choix, je me suis retrouvé à devoir décider entre les saisons 1 de The Good Wife et celle de Spartacus. Me voyant déjà fatigué de devoir expliquer pourquoi lui acheter une série qui s’appelle The Good Wife, je suis allé vers le choix facile, bourrin et populaire.

Et pourtant, dimanche dernier, CBS a diffusé le meilleur épisode de The Good Wife depuis la création de la série. Pour être parfaitement honnête, je base ce constat uniquement sur la distribution de l’épisode, parce que passé son premier quart-d’heure listant les acteurs de cet épisode, je ne rappelle plus grand-chose de son contenu. Le sourire béat que j’ai eu pendant 45 minutes et la prise de bêtabloquants nécessaire pour ralentir mon cœur, qui s’était drôlement emballé, me laissent penser qu’ils auraient pu avoir le pire script de CSI que j’en aurais pensé la même chose.

Je ne regarde The Good Wife ni pour l’intelligence de ses scénarii, ni parce que, la trentaine bien entamée, seules les séries CBS peuvent me satisfaire. Je regarde The Good Wife uniquement parce la série est le terrain de jeu d’acteurs des meilleures séries que le Monde a produit : celles des années 90.
Cette semaine, en plus de Carol d’Urgences, d’un des animateurs de Sports Night, de la mère d’Happy Family et du copain d’une des Gilmore Girls, il y a eu le mystérieux barman du dernier épisode Code Quantum [1], le père de Finch de Just Shoot Me !, l’ex de Frasier et la première Dame de The West Wing qui est aussi l’ex de Fonzie dans Out of Practice. Et si ça n’était pas assez, il y a un type de State of Play à l’accent rigolo et un des acteurs de la meilleure série d’AMC, Rubicon. Comment voulez-vous que j’assimile tout ce bonheur en 45 minutes ?

En plus de cela, cette semaine le scénario était à la hauteur des acteurs des mes séries. Comme on a déjà pu le constater, l’intrigue de Kalinda devient beaucoup plus intéressante lorsqu’elle n’est pas directement impliquée. Voir Cary et Alicia hésiter à utiliser une parade juridique pour se débarrasser de son mari il y a une ou deux semaines était ce que cette intrigue a eu le mieux à offrir.
Le cliffhanger de la semaine dernière me laissait craindre un épisode fortement axé sur la détective et son mari. Absolument pas ! On a juste le droit à une scène où Cary montre qu’il est amplement capable de se défendre seul. Un peu comme Christine Baransky, cette saison, Matt Czuchry n’a pas grand-chose à faire, mais le peu qu’il fait, il le fait très bien. J’aime ses rares interventions pertinentes et même sans beaucoup de texte, son sourire en coin en dit beaucoup. Si c’est un peu plus frustrant pour Baransky cette saison et, dans cet épisode en particulier, chaque personnage qui doit apparaître dans l’intrigue le fait sans paraître forcé. Mieux encore, leurs interventions fluidifient l’intrigue. Cary nous permet de faire évoluer la situation avec le mari de Kalinda, et présente Bruce McGill à Will, Diane et Alicia. Kalinda, quant à elle, trouve un moyen de faire avancer la stratégie du cabinet. Il s’agit de petits moments mais ils permettent de servir au mieux une large distribution.

Surtout qu’en plus du nombre important d’acteurs présents cette semaine (qui n’a ni Alan Cumming, ni Nathan Lane, ni Maura Tierney), les deux intrigues étaient particulièrement bien traitées. Les séries judiciaires, surtout celles de David E. Kelley, abordent souvent des problèmes éthiques liés à la loi. Si elles ont le mérite d’éclairer le public sur les injustices du système pénal américain, d’un point de vue purement scénaristique, on sait que les héros de nos séries sont voués à l’échec. S’ils réussissent à changer la loi dans leurs séries, le téléspectateur et les protagonistes de la série ne vivent plus dans le même monde. Le contrat entre la série et son audience est donc rompu par cette perte en réalisme. Souvent donc, nos héros échouent et renforcent le sentiment d’injustice face aux inégalités. C’est une facilité scénaristique, certes, mais efficace.

Cette semaine, le cabinet Lockart/Gardner est confronté aux différences de droit entre le mariage homosexuel et hétérosexuel. Au lieu d’enfoncer une porte ouverte, Alicia et Diane se retrouvent à défendre leur client face à l’accusation mais aussi face à l’avocat qui les aide sur cette affaire qui a d’autres motivations que de faire gagner leur client. Malgré les apparences et la touchante scène où le frère homosexuel d’Alicia la remercie pour son travail, j’ai beaucoup apprécié l’absence de grands sentiments dans cette intrigue. L’indignation est acquise, il n’y a pas besoin de trop la souligner, en revanche, il est beaucoup plus intéressant de voir comment le cabinet peut se sortir d’une situation aussi complexe.

Cette absence de grands sentiments se retrouve aussi dans la seconde intrigue de la semaine. Encore une fois, dans une autre série judiciaire, on aurait sûrement souligné l’agonie de la réflexion du frère d’Alicia : doit il commettre un parjure pour aider sa mère ? Ce qui parait évident pour Alicia ne l’est pas pour lui, et au final, il n’y a pas d’outrage final face à un personnage de série honnête qui commet un parjure. J’adore la simple réaction d’Alicia face à son frère lors de la confrontation.

J’exagère bien évidemment lorsque je dis qu’il s’agit du meilleur épisode de The Good Wife, mais c’est un excellent épisode qui, avec les autres excellents moments que je ne souligne pas dans cette critique, montre les forces de la série.
The Good Wife aborde des sujets de société sans non plus uniquement s’y cantonner pendant 45 minutes. On est loin de la surenchère dramatique des séries de David E. Kelley, elle les utilise comme tapisserie de l’épisode mais le moteur réel de l’intrigue se trouve ailleurs, le tout avec un personnage principal intelligent pris dans une intrigue sentimentale mature.

Mais pour les personnes qui ne connaissent pas la série, je peux comprendre qu’il est difficile de tirer tout cela juste sur la base de « The Good Wife ». Au moins avec un titre comme « Spartacus », on sait à quoi on a affaire.


Voir en ligne : The Good Wife | Saison 4 | Épisode 9 | Critique de A Defense of Marriage


[1Attendez, ce serait pas aussi le pote de McGyver qui se fait bouffer par des fourmis ?

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