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Ma Semaine à Nous

Semaine N°46

Semaine du 12 au 18 novembre 2007

dimanche 18 novembre 2007, par la Rédaction

Cette semaine, Joma prend la défense des geeks, Lyssa prend la défense d’Ugly Betty, Jéjé prend la défense du comité pour l’annulation à effet retroactif de FNL et Feyrtys prend la défense de la télé sans pub déguisée. C’est pas tout ça, mais il y a des plans B à mettre en place : la grève des scénaristes continue (go writers go !) et on commence déjà à ressentir les effets de manque. Jéjé est sur le point de regarder l’épisode cross-over de CSI-Without A Trace, c’est vous dire.

Vive la politique de l’autruche !
Jéjé ne devrait pas trop écouter Feyrtys non plus

Je n’ai vu que le premier épisode de la deuxième saison.
Il n’était pas nul, loin de là. C’était même un très bon épisode de série télé... Pourtant, je n’arrive pas à regarder la suite...
J’ai un problème.
Je n’arrive plus à regarder Friday Night Lights !

Quand je pense qu’à la fin de la saison dernière, une seule chose m’importait : que soit enfin annoncé le renouvellement de la série.
Je commence peu à peu à identifier les causes de ce paradoxe.

Même si j’ai abondonné (provisoirement ?) Dillon, Texas, je jette toujours un petit coup d’oeil aux reviews de Feyrtys, les quelques premières lignes, juste pour savoir, pour rester en contact avec les petits gars. Et à chaque fois, c’est la même sensation de déchirement de chaire par une lame émoussée...
"Et pourtant, je suis toujours dubitative..." Aouch !
"...je trouve que la série retrouve peu à peu le ton de la première saison..." Quoi ? Ca veut dire que pour ne serait-ce qu’un moment, elle l’a perdu ? Noonnn !
"Cet épisode est probablement le plus faible de ce début de saison." Aaaargh !
"Avant de parler de ce qui fait mal..." Fffshhhh.... (Bruit de la lame qui approche l’aorte.)

Je pourrais balayer ses commentaires d’un revers de la main... Mais comment ne pas prendre en compte l’avis de celle qui a le monopole du bon goût ? (Mais si... Feyrtys, c’est MediuM, Project Runway, Old Christine et Back to You !)

Et s’il y a bien une chose que je ne peux envisager, c’est d’avoir des réserves sur FNL. La saison dernière, à partir du cinquième, chaque épisode était plus fort que le précédent. Il n’y avait jamais rien à jeter. Juste à se mettre devant sa télé et savourer, trembler et vibrer. Et le season finale était venu cloturer à la perfection une saison sans faute.
C’est pourquoi je refuse (pour l’instant) d’être déçu.
Je ne veux pas du syndrôme The OC, BSG ou Veronica Mars. Je ne veux pas renier ce que j’ai adoré. Je ne veux pas quand je re-regarderai la saison 1 que ma perception des personnages soit altérée par leurs évolutions approximatives des saisons suivantes.

Pour moi, pour l’instant, FNL c’est une seule saison. Vingt deux épisodes parfaits. Point barre.
(Il n’existe plus du 2.01 dans mon esprit que le souvenir d’un vague montage de fan qui aurait mélangé sur YouTube des images de l’année dernière avec des bouts de One Three Hill !)

Rhaaa, qu’est-ce que c’était bien Friday Night Lights ! J’aurais tellement aimé qu’il y ait une seconde saison ! Bouh NBC ! Salopard de Kevin Reilley !


The return of the night of the living geek
Joma revient sur Chuck et The Big Bang Theory

En 2003, William Gibson publie Pattern Recognition/Identification des Schémas, roman mêlant Internet, publicité, art et mafia russe. Un des éléments du roman, et presque un personnage à part entière, est le blouson de l’héroïne : un MA-1 Intermediate Flying Jacket de l’U.S. Air Force de couleur noire fabriquée par Buzz Rickson.
Sauf que les Japonais de Buzz Rickson, spécialisés dans la reproduction d’effets de l’armée U.S., n’ont jamais sorti de MA-1 noir, puisque l’U.S. Air Force n’en a jamais fait. Quelle ne fut pas leur surprise de recevoir lettres, email, fax et coups de téléphone demandant à commander un produit qui n’existait pas. Après renseignement pris auprès de Gibson sur le pourquoi de ces demandes, Buzz Rickson demanda alors à l’auteur sa permission pour produire un MA-1 de couleur noir, ainsi naquit le MA-1 Intermediate Flying Jacket Pattern Recognition.
Une bande de geeks, ou nerds, ou dorks, ou otaku (ou n’importe comment vous voulez les appeler), venait d’influencer une petite compagnie japonaise et oui, le geek aussi, enfin surtout, aime dépenser son argent.
Longtemps le geek a été cantonné dans un rôle de faire-valoir. Dans un film d’horreur, vous pouviez être sur que s’il y avait un black, une blonde et un geek dans un groupe, c’était le trio gagnant pour être décapités ou éviscérés en premier, dans l’ordre de votre choix. Ou, dans un teen movie, le geek était forcément celui qui serait la tête de turc de tout le monde. Ce qui n’était que le reflet de l’époque, le terme geek ayant été péjoratif pendant très longtemps.
Il a fallu les films de John Hugues, où tous les personnages principaux sont des geeks, pour commencer à changer la vision que l’on en avait, loin des stéréotypes qui incluaient forcément une chemise avec des stylos dans la poche, la calculatrice à portée de main et les lunettes rafistolées. Même le Dr McDreamy, le sex symbol de Grey’s Anatomy, a commencé comme un geek dans des teen movies… Tiens, c’est peut-être bien pour ça que les geekettes adorent la série ?
Aujourd’hui, le geek est partout, même un (mauvais) blockbuster comme Die hard 4 se permet d’avoir un geek comme héros principal aux côtés de Bruce Willis. A la télé, Freaks and Geeks a ouvert la voie, aujourd’hui Chuck Bartowsky, et Leonard, Sheldon, Wolowitz et Koothrappali sont les fiers représentants de la geek attitude.

Chuck Bartowsky est le héros de Chuck, série d’aventures à la Alias, où un geek se retrouve à jouer les espions parce que son ancien pote d’université, agent gouvernemental, lui a uploadé tous les secrets du gouvernement dans le cerveau.

Depuis le début de saison, la série n’a cessé de s’améliorer. L’intégration de Chuck, comme de ses amis non espions, dans les intrigues d’espionnages est beaucoup mieux imaginée. Les seconds rôles sont mieux utilisés, et même s’ils n’ont rien à voir avec l’intrigue principale, ils possèdent leur propre histoire qui n’a rien d’un faire-valoir.
C’est vraiment fun à regarder et si la série continue sur le même mode, je ne peux que me réjouir.

The Big Bang Theory nous narre les histoires qui arrivent à quatre amis, Leonard, Sheldon, Wolowitz et Koothrappali lorsqu’une nouvelle voisine, Penny, emménage à côté de l’appartement de Leonard et Sheldon.

Penny : I’m a Sagittarius, which probably tells you way more than you need to know.
Sheldon : Yes, it tells us that you participate in the mass cultural delusion that the sun’s apparent position relative to arbitrarily defined constellations at the time of your birth somehow affects your personality.

The Big Bang Theory est une sitcom qui me fait marrer complètement, d’une part parce que l’identification aux personnages principaux est immédiate, et ensuite c’est de l’humour comme j’aime. Et oui, Sheldon qui se déguise en effet doppler pour Halloween est le genre de truc qui me fait marrer.

Sheldon : Okay, look, I think you have as much of a chance of having a sexual relationship with Penny as the Hubble telescope does of discovering that at the center of every black hole is a little man with a flashlight searching for a circuit breaker.

Chuck Lorre et Bill Prady, les créateurs de la série son des vieux briscards de la comédie, ils ont créé ou travaillé sur, au hasard : Dharma and Greg, Cybill, Roseanne, Married… with Childrens/Mariés, deux enfants, bon d’accord Two and Half Men/Mon Oncle Charlie c’est aussi de Chuck Lorre, personne n’est parfait. C’est donc calibré et bien rodé. Et si Ju ne rit pas devant la série, c’est bien dommage pour lui.

Leonard : Our babies will be smart and beautiful.
Sheldon : Not to mention imaginary.

J’aurais bien posté des liens vidéo mais vu que les scénaristes se battent pour toucher des royalties sur la diffusion sur le net ; je me suis donc contenté de mettre quelques lignes de dialogues, c’est bien plus éthique.

Chucket The Big Bang Theory ne sont pas les deux seules séries représentatives de la geek attitude à la télé US, il y en a bien d‘autres. D’ailleurs certains membres de la rédaction trouvent que le geek est sur- représenté sur nos écrans. Moi ça ne dérange pas, je ne vais pas renier ce que je suis, mon MA-1 Black Pattern Recognition, accroché à ma chaise, est quand même là pour me le rappeler.


Question de point de vue
Lyssa défend Ugly Betty, à défaut d’être à jour dans ses reviews

J’ai un cadeau inestimable à vous faire, en corrélation avec ma grande éthique journalistique (a.k.a citons nos sources, en l’occurrence d’inspiration).
Inside pErDUSA. Attention les yeux.

[20:08] la gauchiste, pense à ta semaine à toi !
[20:08] je cherche, je cherche !
[20:09] dis encore du bien d’Ugly Betty
[20:09] c’est juste formidable !
[20:10] dis qu’ils devraient avoir honte, pour une série pro-gay on voit jamais Mark embrasser son mec
[20:11] enfin moi je trouve bizarre qu’ils soient frileux à ce niveau, on dirait Will & Grace
[20:11] ah, je te remercie d’avoir cet avis, tu viens de me donner mon sujet

Blackie, ma grande, je ne suis pas d’accord avec toi. Bien sûr, il serait toujours mieux de voir des homosexuels s’embrasser à la télévision au lieu de les asexuer (ce verbe existe, je le décrète) de la sorte. Il me semble cependant inutile de le faire dans Ugly Betty puisque l’angle sociologique choisi dans ce programme parle de lui-même.
La série joue sur un niveau autre que celui de notre société actuelle. Le regard n’est pas posé sur l’homosexuel et ses difficultés d’être comme dans la plupart des séries, mais bien sur la difficulté pour une jeune femme comme Betty, élevée en banlieue, d’approcher un monde où ce ne sont pas les genres et les sexualités qui régissent les interactions sociales, mais la construction de soi par tous les moyens, y compris sexués.

En cela, Ugly Betty n’est pas une série activiste mais performative. Le but n’est pas de démontrer que les homosexuels sont absolument normaux et dénués de tout vice, mais de les faire exister tel quel, sans question, sans discours politique ou idéologique. Sur cette question de la sexualité et des genres, Ugly Betty offre un point de vue en quelque sorte futuriste, du moins sociologiquement avancé.
Dès lors, montrer Mark et son petit ami s’embrasser ne serait pas un acte utile, il serait simplement contestataire quant aux autres séries. Une contestation inutile sur une situation inexpugnable puisque Ugly Betty ne se déroule pas dans la même réalité que les autres séries, surtout sur une chaîne comme ABC.


Project Product Placement
Feyrtys n’aime pas qu’on la prenne pour une idiote, enfin, pas comme ça !

J’ai commencé à regarder Project Runway lors de sa deuxième saison, et dès le premier épisode, j’avais adoré. (Et pas simplement parce qu’en regardant le season premiere, Jéjé tapait autant dans ses que moi)
La deuxième saison était réussie, et la troisième encore meilleure que mes rêves les plus fous.
La quatrième saison vient de commencer, et si j’ai été très impatiente de retrouver Heidi Klum et Tim Gunn, j’avoue qu’à la fin de l’épisode, j’ai été moins emballée que je ne l’espérais.
J’aurais du m’en douter pourtant. Cet été avec Top Chef, et en cette rentrée avec Queer Eye for a Straight Guy, j’avais remarqué la transformation - il faut l’avouer, pas très subtile - opérée sur Bravo : le "product placement" était partout. A la moindre occasion, dans la moindre scène. Machin truc en plastique par ici vous recommande d’acheter de la merde trop chère, le site de voyages à la con par là vous propose des packs hors de prix pour des destinations à la mode, le restaurant bidule est vraiment ravi d’accueillir les candidats de Top Chef… J’avais l’impression de regarder une pub de 42 minutes déguisée en émission.
Le pire, c’est que j’aime bien les émissions de Bravo, d’habitude. Mais je déteste encore plus la publicité, surtout la publicité "cachée" derrière des phrases Bidons (avec un b majuscule, oui !) et des sourires crispés des candidats qui sont censés s’extasier en entendant la simple évocation d’une marque. Le season premiere de Project Runway a confirmé cette tendance détestable et j’en viens à me demander si je vais regarder la saison en entier. Un peu de "product placement", ça peut passer ; des répétitions de noms de marques et des gros plans sur des logos toutes les deux minutes, ça peut surtout lasser. Le "product placement" est censé être relativement discret pour ne pas faire comprendre au téléspectateur lambda qu’il est en train de regarder la pub et pour ne pas risquer qu’il se méfie de ce qu’on essaye de lui vendre. Là, Bravo fait tout l’inverse : en regardant un épisode de Project Runway, on sait déjà que la chaîne va essayer de nous vendre, à grand renfort de martelage, au minimum dix marques différentes…

Qui plus est, le casting de cette année est dangereusement over-ze-top. Tellement over-ze-top que j’ai l’impression qu’ils ont préféré prendre des candidats "explosifs" plutôt que doués. Et l’intérêt de Project Runway, c’est quand même de montrer des gens talentueux créer des vêtements, pas des fous dangereux sous crack essayer de prouver qu’ils sont meilleurs que tout le monde.

Bravo, you’re on notice, que ce soit dit !!


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