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Un Village Français

lundi 29 novembre 2010, par le Village

Messages

  • Bonjour à tous les rédacteurs de ce site très stimulant !

    J’ouvre sur le forum, puisque apparemment, les reviews d’UVF se sont arrêtées au deuxième épisode.

    J’étais assez déçu par la fin de la première saison, et l’enthousiasme de Sullivan m’apparaissait pour le moins exagéré. J’ai souvent eu l’impression d’être davantage devant une bonne vieille fiction "patrimoniale" de service publique que devant Rome (pour prendre une autre série historique comme exemple).

    Le début de saison m’a fait la même impression : c’est assez lent, les intrigues manquent d’originalité (par exemple le triangle Larcher / Muller) ou d’ampleur. Les jeux de pouvoir dans la cellule communiste sont intéressants mais on ne voit pas trop où ils veulent en venir : le but didactique l’emporte sur des velléités narratives et dramatiques pleines de bonnes intentions, mais manquant de punch. Le résultat est que, parfois, on ne voit plus que les grosses ficelles scénaristiques.

    Mais dans la deuxième moitié de saison, quel changement ! Est-ce dû au changement de réal, ou bien les scénaristes ont-ils tout gardé pour la fin ? En tout cas, je ne peux plus compter les bonnes scènes, à partir du meurtre de l’officier allemand : la découverte du cadavre en voiture par Schwartz et son ex, les dilemmes du maire et du sous-préfet dans le choix des exécutés, les discussions de l’instit et de son beau-père, les fiancailles, etc. Il reste des maladresses : un scénariste qui serait allé au bout de sa démarche aurait clos l’épisode sur les otages avec le maire quittant la prison, en bouclant la boucle avec le début, et sautant le cliffhanger artificiel de la découverte du tireur. De même, il faudra m’expliquer la cohérence du personnage de la femme du maire, aimant son fils, mais ne le voyant qu’en coup de vent (les scénaristes s’en sortent en lui faisant commenter elle-même son inconséquence : elle parle de "désordre", me semble-t-il).

    Mais ils semblent avoir réussi à trouver le moyen de lier la sauce, en se réappropriant habilement des techniques typiquement sérielles : les personnages impliqués dans l’intrigue d’un autre, les scènes qui permettent de traiter plusieurs fils narratifs en même temps, les enchaînements signifiants entre deux plans, l’utilisation de la bande son.

    Vraiment, par moment, si l’on fait abstraction des maladresses, on a l’impression d’être devant quelque chose qui vaut ce que j’ai vu de mieux fait dans la fiction télé française, c’est-à-dire Hero Corp.

  • Je viens de finir cette troisième saison d’ Un village Français (merci Pluzz, parce que le dimanche, c’est pas la meilleure idée qu’ait eue France 3 pour assurer le succès de la série, comme l’a souvent rappelé Sullivan. Mais heureusement que les scores ont su grimper au fil des semaines, preuve du caractère addictif de UVF). Je ne serai pas long ; je voulais juste confirmer les dires de Sullivan dans son bilan : la série est devenue une vraie addiction, et là, tout de suite, je n’ai qu’une envie : vite retrouver tous les personnages pour une saison 4, toujours autant soignée dans la réalisation, dans l’interprétation, dans la réflexion, et qui saura aller crescendo dans le drame et l’émotion, comme elle a su le faire dans cette saison 3.

    J’espère juste que l’attente ne sera pas trop longue, une des dernières mauvaises habitudes de la production française.

    Ah oui, j’adooore le générique !

    A très vite, pour la saison 4 (avec, si possible, le retour de Heinrich Müller).

  • Je commence par répondre au message de bad wolf :

    J’ouvre sur le forum, puisque apparemment, les reviews d’UVF se sont arrêtées au deuxième épisode.

    Désolé, mon intention était bien de continuer toutes les semaines, au départ, mais j’ai manqué de temps. Je me suis rattrapé avec le bilan de fin de saison.

    J’étais assez déçu par la fin de la première saison, et l’enthousiasme de Sullivan m’apparaissait pour le moins exagéré. J’ai souvent eu l’impression d’être davantage devant une bonne vieille fiction « patrimoniale » de service publique que devant Rome

    Parler d’enthousiasme pour décrire ma relation à la première saison du Village Français est très exagéré (même si j’aime toujours beaucoup le deuxième épisode, le huis-clos dans l’église). Au départ, j’aimais l’ambition de la série, j’aimais son principe, et j’aimais ses qualités technique (la photo a toujours été très belle) mais je n’étais pas non plus emporté.
    Pour ce qui concerne le coté fiction patrimoniale, je trouve que la stratégie des gens qui font la série a été très intelligente et très bien exécutée. On a vu maintenant par plein d’exemples que cela ne sert à rien d’arriver avec une série qui tranche trop avec la ligne éditoriale d’une chaîne : ça ne fait jamais venir assez de public (parce que c’est TRES difficile de faire venir un nouveau public) pour compenser les millions de téléspectateurs dérangés dans leurs habitudes qui partent en courant. La stratégie sur le Village a été de prendre en compte que ça passait sur France 3, et de travailler à partir de cette base en ayant à l’esprit de l’agrandir. Force est de reconnaître que cela a été un succès et que cela leur permet, en s’inscrivant dans le temps, d’approfondir chaque année leur ambition. Et dès le début, pas mal de choses, quand même tranchaient avec la fiction historique France Télé de base. D’abord, la grosse majorité d’entre elles sont des mélos en costume. Dès le départ, il y avait une ambition de profondeur historique dans un Village Français. Sans parler que le casting n’est pas exactement celui de la Maison des Rocheville...

    Mais dans la deuxième moitié de saison, quel changement !

    J’avoue que je n’ai pour ma part pas vu de différence notable entre les deux parties de la saison. Enfin, bien sûr l’attentat à l’épisode 7 fait monter les enjeux, et la fin de la saison amène l’intrigue globale à son climax, donc forcément, il y a une fome d’intensité supplémentaire. Mais il ne peut pas y avoir de fin d’histoire sans un début, et plein de choses mon marqué dans les six premiers épisodes. Cet épisode formidable dans lequel on découvre les deux frères Larcher, la relation entre Kurt et Lucienne (qui m’avait déjà fait accrocher à la série au fil de la saison 2) et la danse aux Catherinettes, l’épisode de la tentative d’avortement, la surprise concernant l’action que commet Raymond à la fin de l’épisode, 2, la rafle pour prendre des otages...
    Comme je l’ai écrit, je suis d’accord avec le fait qu’il y a eu des maladresses dans l’écriture de ce que fait la cellule communiste, mais je n’aurais pas du tout voulu être privé de cette moitié de saison pour autant.

    Il faudra m’expliquer la cohérence du personnage de la femme du maire

    Je crois que la fin de saison, qui n’étais pas encore passée au moment où tu as écrit ça, est claire sur le personnage d’Hortense. C’est un personnage complètement instable psychologiquement, très malheureuse dans son couple et en même temps incapable d’indépendance et donc d’être seul, et qui saute sur tout ce qu’elle peut pour tromper son ennui, un enfant, un homme, un autre... Hortense fait ce qui lui passe par la tête, au moment où ça lui passe pas la tête, sans aucun inhibiteur. C’est l’électron libre, l’agent fou et imprévisible de la série.

    J’enchaîne sur le message de Ketchatar :

    J’espère juste que l’attente ne sera pas trop longue, une des dernières mauvaises habitudes de la production française.

    Par chance, Tetra Media sont les seuls à avoir pris le rythme d’une saison de 12 épisodes par an. L’écriture de la saison 4 est déjà bien en route, et le tournage programmé pour le printemps et l’été prochain, pour que les épisodes soient diffusables comme cette année en décembre. (Même si j’espère que France 3 les retiendra en fait jusque début janvier, à fortiori s’ils continuent de la programmer le dimanche).

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