La série ne se cantonne pas au whodunnit, mais comme c'est un principe inhérent à chaque épisode, on peut considérer légitime d'attendre que la série se développe là et être relativement déçu sur le "suspense".
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec cette assertion, même si elle est diluée dans le texte que tu as écris après. Il n'y a pas ou quasiment pas de Whodonit dans Touching Evil. Si tu regardes bien, et moi il m'a fallu 3 ep pour en être persuadé, on connait l'identité du tueur vers le millieu ou les 3/4 de l'episode. La tache de l'OSC étant surtout de réussir à confondre l'assassin et ainsi le porter devant la justice. C'est très clair dans le premier episode, et encore plus quand on le met en résonnance avec celui qui entraine l'incarcération d'un de leur collègue. Si "nous" ne pouvons le faire, personne ne pourra, alors que "nous" savons que c'est lui. Ce laps de temps qui oblige à laisser un tueur en liberté dans l'attente d'un futur faux pas, pour pouvoir l'interpeller. Que faire, user et abuser de son pouvoir de flic, ou continuer la lutte avec les armes conventionneles ?
Hors Touching Evil se démarque là, puisque l'OSC ne se contente pas d'utiliser le matériel légal, elle a une arme secrete, qui se situe entre 2 mondes, celui de la loi et celui de la tentation de faire sa loi, celui des vivants et celui des morts, celui de la justice procédurière et celui de la compassion l'empathie, celui du travail et de la famille : Creegan. Car c'est une arme hors norme, il cherche, seul souvent, le pourquoi des agissements des criminels, pour atteindre le plus sensible de leur personnalité, l'entité humaine du meurtrier, celle qui fait des erreurs quand on se laisse submerger, comme un tueur se laisse submerger par ses pulsions que la socièté pourtant lui apprend ou ordonne de réprouver, tout en les alimentant....
Et c'est pour moi ici que Touching Evil se démarque, car cette résonnance est accentuée par le traitement très cinématographique général de la serie, et du personnage de Creegan. Une enquète ce n'est pas affronter un génie du crime dans chaque épisode, comme sait si bien le faire Colombo, mais c'est venir à bout d'un système, d'une routine. La routine d'une enquète, d'une interpellation. Rien que du banal, où il faut trouver une accroche pour pouvoir isser cette enquète un peu plus haut, plus près de la vérité. Et Creegan est là pour ça. Il n'est pas normal, il ne voit pas les même choses que nous, il connait le monde qui se cache derrière nous, qui nous attend. Il peut donc se concentrer sur autre chose que la procèdure, penser à l'impensable, ressentir l'inavouable, et ainsi se rapprocher des tueurs, qui eux aussi évoluent en marge des carcans, tout du moins quand ils revètent leurs habits de tueur.
Moi j'ai beaucoup aimé. Et je vais certainement la revoir bientôt histoire d'en sortitr la substentifique moelle, bien trop riche pour mon petit cerveau en une seule vision.
Et pis elle est vraiment charmante l'ex-femme de creegan, pourquoi on la voit pas plus souvent....en culotte....? hein ?