Carnivàle - Saison 2
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The Cole
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nico a écrit :The Cole a écrit :Sinon, vous avez remarqué la position de Ben lorsqu'on le sort du champ de Maïs?
Bien sûr, c'est comme ca qu'ils evacuent les fans qui se sont evanouis pendant les concerts. Moi aussi j'y ai pensé tout de suite...
lol, je ne disais pas ça
Ca m'a fait pensé à la position du Christ (qui paraît vraiment être un avatar de lumière) lors de sa crucifiction. La croix.
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nico
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The Cole a écrit :Ca m'a fait pensé à la position du Christ (qui paraît vraiment être un avatar de lumière) lors de sa crucifiction. La croix.
Ha je connais pas la position du christ c'est dans le kamasutra ?
Hum, bien sur le parallèle est évident, mais c'est tellement gros que ca me semblait meme pas fait expres. En y repensant, c'était aussi visuellement un bon moyen de bien montrer qu'il etait vivant, un homme avec les bras le long du corps aurait vraiment semblé "raide mort".
nico
2-10,2-11 et 2-12
Oui, je suis en retard et je m'en veux
Enfin, le mal est réparé (non, non, ce n'est pas une allusion involontaire
)
Bon, commencons par le 2-10, qu'on me pende le réal ! C'est quoi cette horreur, non seulement c'est pas beau mais en plus ca gâche la scène.Sinon, c'est toujours aussi bon.
2-11/2-12
Lilah est une vipère, la tension monte de façon incroyable. J'en perds mes mots. Rita est sublime.
J'ai versé ma petite larme quand le Carnivale reconnaît Ben, un vrai petit bonheur.
Et la bataille des avatars , sans doute la meilleure preuve de la continuité de la série et à quel point elle est réfléchit, parce que quand même, réutiliser une des premières scènes de la série pour clôturer cette saison. Ce champ de maïs m'a rendu dingue d'appréhension....
Sinon, sur Ben et sa blessure, j'ai moi aussi l'impression qu'il est guéri. C'est un petit détail qui me fait dire ça. Dans la dernière scène, Ben est dans la caravane, son t-shirt coupé mais le sang qui le tachait a disparu
Donc, j'en déduis que si Ben a toujours son t-shirt, cela veut dire que les membres du Carnivàle ne l'ont pas soigné, sinon c'est la logique même, ils lui auraient enlevé ledit t-shirt pour soigner la blessure.Donc le côté "non taché de sang" du t-shirt ne peut pas être dû à des soins classiques.
Ensuite, il me semble bien que lors des guérisons qu' a effectué Ben cette saison, lorsqu'il soigne une plaie, le sang qui tache les vêtements disparaît aussi, comme si le sang réintégrait le corps du blessé. Donc, cette absence de sang sur ce bout de vêtement est très significative, en tout cas pour moi.
Maintenant, on sait tous que mes théories sont foireuses, enfin presque toutes
.
A Strat de trouver les preuves en images
Oui, je suis en retard et je m'en veux
Enfin, le mal est réparé (non, non, ce n'est pas une allusion involontaire
Bon, commencons par le 2-10, qu'on me pende le réal ! C'est quoi cette horreur, non seulement c'est pas beau mais en plus ca gâche la scène.Sinon, c'est toujours aussi bon.
2-11/2-12
Lilah est une vipère, la tension monte de façon incroyable. J'en perds mes mots. Rita est sublime.
J'ai versé ma petite larme quand le Carnivale reconnaît Ben, un vrai petit bonheur.
Et la bataille des avatars , sans doute la meilleure preuve de la continuité de la série et à quel point elle est réfléchit, parce que quand même, réutiliser une des premières scènes de la série pour clôturer cette saison. Ce champ de maïs m'a rendu dingue d'appréhension....
Sinon, sur Ben et sa blessure, j'ai moi aussi l'impression qu'il est guéri. C'est un petit détail qui me fait dire ça. Dans la dernière scène, Ben est dans la caravane, son t-shirt coupé mais le sang qui le tachait a disparu
Donc, j'en déduis que si Ben a toujours son t-shirt, cela veut dire que les membres du Carnivàle ne l'ont pas soigné, sinon c'est la logique même, ils lui auraient enlevé ledit t-shirt pour soigner la blessure.Donc le côté "non taché de sang" du t-shirt ne peut pas être dû à des soins classiques.
Ensuite, il me semble bien que lors des guérisons qu' a effectué Ben cette saison, lorsqu'il soigne une plaie, le sang qui tache les vêtements disparaît aussi, comme si le sang réintégrait le corps du blessé. Donc, cette absence de sang sur ce bout de vêtement est très significative, en tout cas pour moi.
Maintenant, on sait tous que mes théories sont foireuses, enfin presque toutes
A Strat de trouver les preuves en images
C'est pas ton Dieu qui va m'obliger à mettre mon slip (Un ami légèrement dingue)
J'ai la bouche qui fuit....- Bubu
You've been sentenced to.... Death By Sexy-EODM
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Zerosum
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Sublime, sublime, sublime (partie1)
Bonjour à tous !
Autant prévenir tout de suite : ce post risque d'être extrêmement long. Aussi long que ce final a été superbe à mes yeux, c'est dire !
[Post scindé en 3 parties - désolé pour ceux que ma longueur insupporterait
]
Avant de commencer, j'aimerais d'abord dire à Feyrtys que j'adore ses reviews (qui ont rendu l'attente entre les épisodes un peu plus supportable !
), et à Stratego, que j'aime beaucoup son site sur Carnivàle !
Maintenant place à ce final exceptionnel :
2x12 - "New Canaan, CA"
Un final tour à tour effroyable, impitoyable, touchant, grand, tétanisant, bouleversant et... majestueux.
Une rencontre aux sommets
Certains, ici et là, ont fait part de leur déception face à la relative pauvreté de ce combat "final" que l'on aurait pu penser plus "titanesque". Aucune déception en ce qui me concerne : cette confrontation me paraît avoir trouvé un équilibre parfait, presque inespéré même, entre le grandiose et le basique.
Pas de superhéros, pas de combats spectaculaires chorégraphiés dans les airs sous une pluie torrentielle, pas de superpouvoirs à décupler face à un ennemi toujours plus fort. Juste deux hommes, l'un mis face à l'autre, munis d'armes somme toute très banales : une dague pour l'un, une faux pour l'autre. En plein milieu d'un champ de maïs.
Une configuration en tout point fidèle à ce que l'on avait déjà pu voir d'une confrontation antérieure entre Henry Scudder et Lucius Belyakov : deux soldats, armés de fusils de guerre, en pleines tranchées, dérangés par la seule présence d'un ours brun égaré... La fameuse confrontation entre les forces de la Lumière et de l'Obscurité ne se faisait donc pas, déjà à l'époque, particulièrement dantesque.
Pas plus que l'attaque sur le porche que prévoyait Ben à la fin de "Outside New Canaan" (2x11). On reste dans le domaine de l'humain et du basique, et c'est beaucoup mieux ainsi…
Mais cette rencontre entre Ben et Justin, autant attendue que redoutée, n'en demeure pas moins monumentale. Monumentale non pas tant dans les faits eux-mêmes que dans leur mise en scène (visuelle comme sonore et musicale). Une véritable suite musicale qui fait preuve d'une certaine virtuosité, de la Grande Roue au chapiteau de Benjamin St. John, jusqu'au fameux et incontournable champ de maïs. Une partition parfaite où les univers ne cessent de se renverser, passant avec une aisance presque déconcertante de la bienfaisance victorieuse et miraculeuse, au chaos destructeur le plus total, pour déboucher finalement sur un décor en tout point cauchemardesque. Les contrastes sont tellement vertigineux qu'on en reste presque paralysé, tétanisé, tant la chute est abyssale, et le rythme effréné. Mais je reviens sur cette suite musicale un peu plus loin...
L'heure de refermer le premier "livre" :
Une chose que j'ai particulièrement apprécié dans "New Canaan, CA", c'est le fait qu'on ne sache pas trop bien si on a affaire à un season finale ou un series finale. (en revanche, ne pas savoir si il y aura ou non une troisième saison derrière, ça c'est une torture inouïe !!! HBO n'a pas intérêt de décevoir ses fans !!! Mais j'essaie de garder espoir, en me fiant surtout à la lettre de Clancy Brown, et aux réponses de Knauf dans TVGuide…)
Ni un series finale, ni vraiment un season finale. En fait, avec "New Canaan, CA", nous sommes face à un final hybride, une sorte de... "book finale". Comme chacun le sait maintenant, "Carnivàle" a été conçue pour s'étaler sur 6 saisons, découpées en 3 "livres" bien distincts, composés chacun de 2 saisons.
Le premier livre vient donc de se conclure sous nos yeux. Une clôture "affective" digne d'un series finale, mais qui laisse toutefois une fin bien ouverte, et avec elle de nombreuses questions toujours en suspens, comme dans n'importe quel season finale. Un mixte entre les deux donc.
Ce genre de clôture me fait penser (entre autres) au season finale de la 7ème saison d' X-Files : l'épisode "Requiem", qui mettait fin à l'ère Mulder&Scully, et qui marquait un retour aux sources, bouclant la boucle en retournant à Bellefleur, lieu de la toute première enquête du fameux duo d'enquêteurs. Ce lieu qui avait autrefois scellé leur rencontre et qui, 7 ans plus tard, marquait leur séparation tragique. On y retrouvait les mêmes personnages et les mêmes éléments que 7 ans plus tôt. Un épisode bourré de clins d'oeil donc, destinés aux fans. La fin d'une ère.
Avec "New Canaan, CA", c'est un peu la même chose (mais en beaucoup mieux
) : les clins d'oeil se succèdent à bon train, pour nous mener finalement à une résolution qui nous dépose, symboliquement, là où la série avait commencé sa course : sur les images d'un convoi laissant derrière lui une verdure brunissante.
Le premier "livre" se referme ainsi. Et la boucle d'être bouclée.
Clins d'oeil et cohésion d'ensemble
Les clins d'oeil (essentiellement des phrases clés et des flash-backs) ne sont cependant pas là uniquement pour flatter la fidélité du fan. Ils confèrent également à l'ensemble une certaine cohésion, et font de ces épisodes, de ces divers périples passés, des parties essentielles d'un tout. Parties qui retrouvent ici, par leur résonance avec l'ensemble, tout leur sens et toute leur importance.
Non seulement nous avons droit à de nombreux flash-backs (pas trop mal intégrés d'ailleurs, parfois même très habilement - ce qui mérite d'être précisé tant le recours au flash-back peut s'avérer être un exercice risqué aux résultats souvent foireux... or là ce n'est pas le cas
), mais nous avons aussi droit de réentendre quelques phrases clés de la 1ère heure, elles aussi plutôt bien intégrées.
=> Petit tour d'horizon :
- On commence avec l'incontournable "Tell me !" de Brother Justin, se jetant avec son regard le plus abyssal sur une Sophie prise au piège après avoir découvert la véritable identité de l' "Homme tatoué". Ce n'est ni plus ni moins que jusqu'au pilote, "Milfay" (1x01), qu'il faut remonter pour entendre cette phrase, et voir le visage de Justin fondre sur nous d'une manière identique. A un moment pour le moins crucial d'ailleurs, puisque c'est lorsque Sofie tire les cartes à Ben, et que nous faisons enfin un peu plus connaissance avec lui, en revisitant son passé... "What are you hiding", pourrions-nous presque deviner sortir de la bouche de Justin lorsque celui-ci interroge Sofie sur le fait qu'elle a toujours été l'une d'entre "eux". Une fille du Carnivàle, liée d'amitié (et peut-être même plus encore) avec le jeune Ben Hawkins.
Le passé refoulé de Ben dans "Milfay", et le passé "refoulé" de Sofie dans "New Canaan, CA". Un bel effet de mise en parallèle ici.
- Autre phrase qui est restée gravée dans les esprits : "Pain is an unavoidable side effect". Sentence proférée par Justin lors de son entretien avec le psychiatre, dans "Lonnigan Texas" (1x08), et figurant en première page de son dossier médical ("Insomnia" - 1x09). Une errance psychiatrique, une "traversée du désert", qui avait conduit Justin à revisiter, lui aussi, son passé, et prendre ainsi conscience de sa véritable nature, "démoniaque", ainsi que de sa destinée, tracée dans une douleur indispensable...
- Et puisque l'on parle de ce périple mental, cette "traversée du désert" l'ayant mené jusqu'à l'asile, le "Be still" que Justin ordonne dans "New Canaan, CA" pour stopper la Grande Roue, renvoie pour sa part à ce même épisode déterminant qu'a été pour lui "Insomnia". Episode dans lequel Brother Justin commence à découvrir ses pouvoirs de marionnettiste psychique, qu'il n'hésite d'ailleurs pas à exercer sur les autres patients de l'hôpital. Dans un épisode qui parle tout entier d'apprivoiser ses pouvoirs (tout autant pour Justin que pour Ben et son refus de laisser ses rêves le guider). Ce "Be still" revient à deux reprises dans "Insomnia", et lorsque l'on sait à quoi ces talents de marionnettiste ont mené Justin par la suite (=> à l'embrigadement de Varlyn Stroud, ainsi qu'à certains pouvoirs de télékinésie pure), on comprend toute l'importance de la chose. Un bel effet de résonance donc ici, entre l'apprentissage de ces pouvoirs, et leur maîtrise finale décisive. Tout autant qu'un parallèle entre la découverte d'une destinée (et de son essence profonde : "Pain is an unavoidable side effect), et sa réalisation finale...
"Be still !"
- Et si c'est une phrase clé qui met fin au "duel" de la Grande Roue, c'est également une phrase clé qui l'annonce (en plus du "Pain is an unavoidable side effect" un peu plus tôt, lorsque Justin se munit de sa faux) : alors que Justin et Iris se retrouvent au point culminant de la roue, le show de Benjamin St. John commence, sous les suspicions attisées de Justin qui se prépare à l'attaque en se rappelant qu'il "doit être fort". "Thou shalt be strong", c'est précisément par ces mots que Justin a commencé cette seconde saison, dans "Los Moscos" (2x01). C'est également par ces mots, relayés par la radio, que Wilfred Talbot Smith a retrouvé la trace de l'héritier de Scudder dans la lignée de l'Obscurité, alors qu'il déchiffrait d'anciens textes... Une correspondance qui lui a fait comprendre qu'il s'agissait là du "Passeur" (the Usher) qui était en train de lui faire signe via son poste de radio. Une "rencontre" déterminante pour la suite, avec toutes les répercussions que ça a entraîné (Wilfred Talbot Smith a été en quelque sorte le guide de Brother Justin vers l'acquisition de son statut de 'Usher', celui qui lui a explicité les règles à observer et la marche à suivre).
A noter aussi (et surtout) que ces mots sont venus conclure un discours marquant un moment particulièrement symbolique et finalement bien crucial : en plus de l'incendie destiné à supprimer Sofie, ce discours a en effet accompagné le meurtre de Lodz, et donc par conséquent... la guérison de Ruthie. Une guérison qui a immédiatement affecté Justin, à des milliers de kilomètres de là, au moment de ce fameux discours. Un lien venait de se dévoiler à nous, entre Ben et Justin. Un lien qui n'a fait que se vérifier depuis cet instant, notamment avec la guérison de Jonesy dans "Lincoln Highway" (2x09) ou encore la guérison de Scudder, dirigée contre Varlyn Stroud, l'émissaire de Justin, dans "Damascus, NE" (2x07). Un lien qui veut que lorsque Ben utilise ses pouvoirs de guérison, ceux-ci se retournent contre Justin et l'affectent intensément par-delà les distances. D'une manière qui rappellera d'ailleurs les répercussions sur Justin de l'utilisation de la dague confiée à Ben par Emma Krohn Scudder. Un indice, déjà, que ce pouvoir de guérison pouvait être utilisé comme une arme à part entière...
La mise en parallèle du duel de la Grande Roue avec la guérison de Ruthie lors du season finale précédent, affectant Brother Justin, nous offre donc à voir ici un magnifique travail de résonance. Ici encore, entre le commencement (ce qui a été le premier pas) et l'utilisation finale, décisive et maîtrisée des pouvoirs de chacun. Le balbutiement et la maîtrise. Le germe et l'aboutissement. Reliés intimement entre eux au moment de refermer ce 1er livre. Le tout avec une subtilité en tout point exemplaire. Du grand Art !
- Autre clin d'oeil, autre lien direct (et un peu plus évident) entre le germe et l'aboutissement : le retour de Benjamin St. John. Celui-là même que Ben avait du incarner, avec déjà derrière lui ce même décor égyptien, dans "Tipton" (1x03), juste après avoir appris qu'il y avait "des règles" à observer. Moment privilégié et tout désigné donc pour Ben d'expliquer ces dites règles à Samson. Là encore : l'étape de la découverte des règles est rappelée tandis que l'heure de les appliquer convenablement, et donc d'en tirer profit, s'approche à grands pas. Logique et pertinent.
- Dans le même ordre d'idée, la première étape décisive de Ben sur le chemin de reconnaissance de ses pouvoirs refoulés, la guérison de la fillette à la fin de "Milfay" (1x01), est ici rappelée et magnifiée à la toute fin de ce "book finale". Comme la fin d'un cycle, proclamée ici sous le commencement d'un nouveau.
Mais bien plus encore, on retrouve par cette scène finale du champ de maïs le même effet de parallèle entre Ben et Sofie, que celui opéré quelques scènes plus tôt par la réutilisation du "Tell me !". Car avec ce "Tell me !", il était principalement question du fait que Sofie se cache, elle aussi, à elle-même et refuse de regarder son passé en face. Ce que son enfermement quelques instants plus tard face à elle-même, face à son moi intérieur, aura d'ailleurs pour tâche de lui faire accomplir, en lui faisant revivre son passé, tout comme les cartes avaient fait revivre chez Ben son propre passé dans "Milfay" (1x01).
Alors que le chapitre initial de ce premier livre s'intéressait à la naissance de Ben et la prise de conscience de sa véritable nature, ce dernier chapitre fait de même avec Sofie, cette fois-ci. Et la boucle d'être ainsi bouclée, à ce niveau là comme à bien d'autres niveaux encore !
- Un peu plus prévisibles étaient les reprises des instructions de Belyakov : "A dark heart dwells where branches meet" et "Plunge Thee deep", au moment de la passation de pouvoir lors de "Outskirts, Damascus, NE" (2x08). L'instruction, rappelée ici au moment de l'exécution. Logique et attendu, tout cela relève toujours du même principe.
Tout cela nous montre jusqu'à quel point ces deux saisons ont été conçues comme une construction extrêmement minutieuse qui ne trouve son aboutissement qu'à la toute fin, après une progression continue et bien tangible. Un vrai travail d'orfèvre !
- Dans le registre des clins d'oeil, j'ai beaucoup apprécié aussi le fait de revoir Sabina et son mari, du Daily Brothers Circus. D'une part parce que l'on ne les avait pas revus depuis "Outskirts, Damascus, NE" (2x08) [et on aurait pu craindre qu'ils aient été Kelleyrisés, un peu à la manière de Gecko ou des siamoises
]. D'autre part parce que le sens est là, s'ajoutant intelligemment au clin d'oeil déjà bien sympathique. Le face à face avec Stroud est certes savoureux. Mais ce n'est encore rien comparé à l'échange délicieux qui s'en suit entre Samson et Brother Justin : "Small world"... "Yes, getting smaller all the time".
Quel beau clin d'oeil en effet pour nous, puisque c'est ce que l'on attendait, en tant que fans, depuis le tout premier épisode : que le monde se rapetisse. Que les kilomètres se réduisent. Que le cirque se rapproche lentement, mais sûrement, de la Californie, de New Canaan, du Temple de Jericho, et finalement de Brother Justin. Que les distances s'amenuisent, aussi bien dans le cheminement du cirque vers la Californie que dans celui qui s'opère au travers des rêves mutuels de Ben et Justin. "Carnivàle" a joué là dessus durant deux saisons complètes (avec beaucoup de succès et d'efficacité d'ailleurs, parvenant à merveille à susciter une tension toujours plus grande à chaque fois, presque exponentielle - une très belle réussite, là aussi). Bref, cette petite remarque, pas franchement innocente de la part de Brother Justin, résume à elle seule toute la progression que l'on a suivi avec grand plaisir durant ces deux années. Phrase très simple, mais superbement pertinente !
Et c'est précisément là qu'intervient la réapparition de Sabina et de son mari. On comprend ainsi mieux pourquoi ces deux là ont disparu de notre champ de vision durant les épisodes intermédiaires : pour mieux pouvoir être associés implicitement aux évènements de Damascus. Et ainsi donc pour mieux pouvoir nous rappeler cette étape cruciale à l'esprit au moment opportun. En l'occurence lors de ce "book finale".
Damascus a en effet été le lieu de tous les rapprochements : Ben y met la main sur Scudder, Stroud sur Ben, Belyakov sur Scudder, Ben sur Belyakov, Stroud sur Scudder, etc. {j'aimerais d'ailleurs insister sur ce fait que même concernant Belyakov, pourtant à quelques centimètres, presque à portée de main, il y a eu ce même travail de "rapprochement exponentiel" jusqu'à "Damascus, NE". C'est incroyable tout de même la tension que l'on peut construire et développer simplement avec un rideau !!! Là encore, de l'excellent travail !
}
Damascus donc, lieu de tous les rapprochements, mais aussi de tous les "mélanges". Un des deux univers commence à pénétrer l'univers opposé (l'émissaire de Justin, Stroud, ayant finalement atteint sa cible). Mais réciproquement l'univers opposé s'apprête lui aussi à pénétrer l'autre univers, et ce en la personne de Sofie. Sofie qui quitte les siens au début de la "trilogie" Damascus (aux derniers instants de "The Road to Damascus") pour rejoindre sa nouvelle "famille" à la fin de cette même trilogie (scène finale de "Outskirts, Damascus, NE").
{On remarque d'ailleurs combien cette trilogie est conçue comme un "point de rendez-vous", un point d'intersection. On passe de la route menant à Damascus, à la ville de Damascus elle-même, puis on commence à s'en éloigner quelque peu en allant visiter sa "banlieue" (outskirts). Trois endroits qui auraient pu être distingués les uns des autres, mais qui nous sont présentés ici comme intimement reliés et "dépendants" de Damascus. Damascus, de surcroït à mi parcours de la saison, apparaît ainsi comme LE point de "rencontre" de cette saison...}
Bref, si cette remarque de Justin ("getting smaller all the time") le mène aussitôt à interroger Samson au propos de Sofie (justement), ce n'est pas un hasard. C'est qu'il y a des associations d'idées qui sont toutes désignées ici. Getting Smaller > Stroud > Daily Brothers Circus > Damascus > mélange des univers > Sofie qui se retrouve chez Justin.
Et n'oublions pas non plus que le mélange entre le Carnivàle et le Daily Brothers Circus s'est parallèlement accompagné d'un autre "mélange" : celui de Ben et Sophie, couchant ensemble pour la 1ère fois. Une union à jamais associée à Damascus, et donc, indirectement, à ces nouveaux arrivants du Daily Brothers Circus...
Cette phrase sur ce monde de plus en plus petit ne recèle-t-elle donc pas une autre signification ? Une sorte d'avertissement implicite sur ce qui va suivre ?... Car ce monde qui devient de plus en plus petit, ces dangereux rapprochements continuels, concernent également les créatures de la Lumière et de l'Ombre, dont les lignées semblent apparemment vouées à s'entremêler encore davantage, jusqu'à un point qui ne connaîtra - on le présume - aucun précédent dans leur histoire. Avec des répercussions qui s'annoncent déjà catastrophiques (cf. la vision de l'explosion de Trinity simultanément au baisé de "L'Amoureux" - dans "Creed, OK", 2x05 / selon la lecture que l'on en fait, bien évidemment
).
Rappeler inconsciemment à l'esprit ce fameux soir où Ben et Sofie ont fait fusionné leurs corps, cela n'est-il pas un indice que ce monde va inexorablement continuer de devenir "de plus en plus petit", jusqu'à atteindre ce point de non retour inévitable ? Un point de confusion inextricable ? Ce point "Oméga" dont on a commencé à nous parler... Un certain paradoxe temporel qui mettrait fin au cours naturel et ancestral des choses...
Une question qui m'amène à une autre phrase "clé", et désormais culte...
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Autant prévenir tout de suite : ce post risque d'être extrêmement long. Aussi long que ce final a été superbe à mes yeux, c'est dire !
[Post scindé en 3 parties - désolé pour ceux que ma longueur insupporterait
Avant de commencer, j'aimerais d'abord dire à Feyrtys que j'adore ses reviews (qui ont rendu l'attente entre les épisodes un peu plus supportable !
Maintenant place à ce final exceptionnel :
2x12 - "New Canaan, CA"
Un final tour à tour effroyable, impitoyable, touchant, grand, tétanisant, bouleversant et... majestueux.
Une rencontre aux sommets
Certains, ici et là, ont fait part de leur déception face à la relative pauvreté de ce combat "final" que l'on aurait pu penser plus "titanesque". Aucune déception en ce qui me concerne : cette confrontation me paraît avoir trouvé un équilibre parfait, presque inespéré même, entre le grandiose et le basique.
Pas de superhéros, pas de combats spectaculaires chorégraphiés dans les airs sous une pluie torrentielle, pas de superpouvoirs à décupler face à un ennemi toujours plus fort. Juste deux hommes, l'un mis face à l'autre, munis d'armes somme toute très banales : une dague pour l'un, une faux pour l'autre. En plein milieu d'un champ de maïs.
Une configuration en tout point fidèle à ce que l'on avait déjà pu voir d'une confrontation antérieure entre Henry Scudder et Lucius Belyakov : deux soldats, armés de fusils de guerre, en pleines tranchées, dérangés par la seule présence d'un ours brun égaré... La fameuse confrontation entre les forces de la Lumière et de l'Obscurité ne se faisait donc pas, déjà à l'époque, particulièrement dantesque.
Pas plus que l'attaque sur le porche que prévoyait Ben à la fin de "Outside New Canaan" (2x11). On reste dans le domaine de l'humain et du basique, et c'est beaucoup mieux ainsi…
Mais cette rencontre entre Ben et Justin, autant attendue que redoutée, n'en demeure pas moins monumentale. Monumentale non pas tant dans les faits eux-mêmes que dans leur mise en scène (visuelle comme sonore et musicale). Une véritable suite musicale qui fait preuve d'une certaine virtuosité, de la Grande Roue au chapiteau de Benjamin St. John, jusqu'au fameux et incontournable champ de maïs. Une partition parfaite où les univers ne cessent de se renverser, passant avec une aisance presque déconcertante de la bienfaisance victorieuse et miraculeuse, au chaos destructeur le plus total, pour déboucher finalement sur un décor en tout point cauchemardesque. Les contrastes sont tellement vertigineux qu'on en reste presque paralysé, tétanisé, tant la chute est abyssale, et le rythme effréné. Mais je reviens sur cette suite musicale un peu plus loin...
L'heure de refermer le premier "livre" :
Une chose que j'ai particulièrement apprécié dans "New Canaan, CA", c'est le fait qu'on ne sache pas trop bien si on a affaire à un season finale ou un series finale. (en revanche, ne pas savoir si il y aura ou non une troisième saison derrière, ça c'est une torture inouïe !!! HBO n'a pas intérêt de décevoir ses fans !!! Mais j'essaie de garder espoir, en me fiant surtout à la lettre de Clancy Brown, et aux réponses de Knauf dans TVGuide…)
Ni un series finale, ni vraiment un season finale. En fait, avec "New Canaan, CA", nous sommes face à un final hybride, une sorte de... "book finale". Comme chacun le sait maintenant, "Carnivàle" a été conçue pour s'étaler sur 6 saisons, découpées en 3 "livres" bien distincts, composés chacun de 2 saisons.
Le premier livre vient donc de se conclure sous nos yeux. Une clôture "affective" digne d'un series finale, mais qui laisse toutefois une fin bien ouverte, et avec elle de nombreuses questions toujours en suspens, comme dans n'importe quel season finale. Un mixte entre les deux donc.
Ce genre de clôture me fait penser (entre autres) au season finale de la 7ème saison d' X-Files : l'épisode "Requiem", qui mettait fin à l'ère Mulder&Scully, et qui marquait un retour aux sources, bouclant la boucle en retournant à Bellefleur, lieu de la toute première enquête du fameux duo d'enquêteurs. Ce lieu qui avait autrefois scellé leur rencontre et qui, 7 ans plus tard, marquait leur séparation tragique. On y retrouvait les mêmes personnages et les mêmes éléments que 7 ans plus tôt. Un épisode bourré de clins d'oeil donc, destinés aux fans. La fin d'une ère.
Avec "New Canaan, CA", c'est un peu la même chose (mais en beaucoup mieux
Le premier "livre" se referme ainsi. Et la boucle d'être bouclée.
Clins d'oeil et cohésion d'ensemble
Les clins d'oeil (essentiellement des phrases clés et des flash-backs) ne sont cependant pas là uniquement pour flatter la fidélité du fan. Ils confèrent également à l'ensemble une certaine cohésion, et font de ces épisodes, de ces divers périples passés, des parties essentielles d'un tout. Parties qui retrouvent ici, par leur résonance avec l'ensemble, tout leur sens et toute leur importance.
Non seulement nous avons droit à de nombreux flash-backs (pas trop mal intégrés d'ailleurs, parfois même très habilement - ce qui mérite d'être précisé tant le recours au flash-back peut s'avérer être un exercice risqué aux résultats souvent foireux... or là ce n'est pas le cas
=> Petit tour d'horizon :
- On commence avec l'incontournable "Tell me !" de Brother Justin, se jetant avec son regard le plus abyssal sur une Sophie prise au piège après avoir découvert la véritable identité de l' "Homme tatoué". Ce n'est ni plus ni moins que jusqu'au pilote, "Milfay" (1x01), qu'il faut remonter pour entendre cette phrase, et voir le visage de Justin fondre sur nous d'une manière identique. A un moment pour le moins crucial d'ailleurs, puisque c'est lorsque Sofie tire les cartes à Ben, et que nous faisons enfin un peu plus connaissance avec lui, en revisitant son passé... "What are you hiding", pourrions-nous presque deviner sortir de la bouche de Justin lorsque celui-ci interroge Sofie sur le fait qu'elle a toujours été l'une d'entre "eux". Une fille du Carnivàle, liée d'amitié (et peut-être même plus encore) avec le jeune Ben Hawkins.
Le passé refoulé de Ben dans "Milfay", et le passé "refoulé" de Sofie dans "New Canaan, CA". Un bel effet de mise en parallèle ici.
- Autre phrase qui est restée gravée dans les esprits : "Pain is an unavoidable side effect". Sentence proférée par Justin lors de son entretien avec le psychiatre, dans "Lonnigan Texas" (1x08), et figurant en première page de son dossier médical ("Insomnia" - 1x09). Une errance psychiatrique, une "traversée du désert", qui avait conduit Justin à revisiter, lui aussi, son passé, et prendre ainsi conscience de sa véritable nature, "démoniaque", ainsi que de sa destinée, tracée dans une douleur indispensable...
- Et puisque l'on parle de ce périple mental, cette "traversée du désert" l'ayant mené jusqu'à l'asile, le "Be still" que Justin ordonne dans "New Canaan, CA" pour stopper la Grande Roue, renvoie pour sa part à ce même épisode déterminant qu'a été pour lui "Insomnia". Episode dans lequel Brother Justin commence à découvrir ses pouvoirs de marionnettiste psychique, qu'il n'hésite d'ailleurs pas à exercer sur les autres patients de l'hôpital. Dans un épisode qui parle tout entier d'apprivoiser ses pouvoirs (tout autant pour Justin que pour Ben et son refus de laisser ses rêves le guider). Ce "Be still" revient à deux reprises dans "Insomnia", et lorsque l'on sait à quoi ces talents de marionnettiste ont mené Justin par la suite (=> à l'embrigadement de Varlyn Stroud, ainsi qu'à certains pouvoirs de télékinésie pure), on comprend toute l'importance de la chose. Un bel effet de résonance donc ici, entre l'apprentissage de ces pouvoirs, et leur maîtrise finale décisive. Tout autant qu'un parallèle entre la découverte d'une destinée (et de son essence profonde : "Pain is an unavoidable side effect), et sa réalisation finale...
"Be still !"
- Et si c'est une phrase clé qui met fin au "duel" de la Grande Roue, c'est également une phrase clé qui l'annonce (en plus du "Pain is an unavoidable side effect" un peu plus tôt, lorsque Justin se munit de sa faux) : alors que Justin et Iris se retrouvent au point culminant de la roue, le show de Benjamin St. John commence, sous les suspicions attisées de Justin qui se prépare à l'attaque en se rappelant qu'il "doit être fort". "Thou shalt be strong", c'est précisément par ces mots que Justin a commencé cette seconde saison, dans "Los Moscos" (2x01). C'est également par ces mots, relayés par la radio, que Wilfred Talbot Smith a retrouvé la trace de l'héritier de Scudder dans la lignée de l'Obscurité, alors qu'il déchiffrait d'anciens textes... Une correspondance qui lui a fait comprendre qu'il s'agissait là du "Passeur" (the Usher) qui était en train de lui faire signe via son poste de radio. Une "rencontre" déterminante pour la suite, avec toutes les répercussions que ça a entraîné (Wilfred Talbot Smith a été en quelque sorte le guide de Brother Justin vers l'acquisition de son statut de 'Usher', celui qui lui a explicité les règles à observer et la marche à suivre).
A noter aussi (et surtout) que ces mots sont venus conclure un discours marquant un moment particulièrement symbolique et finalement bien crucial : en plus de l'incendie destiné à supprimer Sofie, ce discours a en effet accompagné le meurtre de Lodz, et donc par conséquent... la guérison de Ruthie. Une guérison qui a immédiatement affecté Justin, à des milliers de kilomètres de là, au moment de ce fameux discours. Un lien venait de se dévoiler à nous, entre Ben et Justin. Un lien qui n'a fait que se vérifier depuis cet instant, notamment avec la guérison de Jonesy dans "Lincoln Highway" (2x09) ou encore la guérison de Scudder, dirigée contre Varlyn Stroud, l'émissaire de Justin, dans "Damascus, NE" (2x07). Un lien qui veut que lorsque Ben utilise ses pouvoirs de guérison, ceux-ci se retournent contre Justin et l'affectent intensément par-delà les distances. D'une manière qui rappellera d'ailleurs les répercussions sur Justin de l'utilisation de la dague confiée à Ben par Emma Krohn Scudder. Un indice, déjà, que ce pouvoir de guérison pouvait être utilisé comme une arme à part entière...
La mise en parallèle du duel de la Grande Roue avec la guérison de Ruthie lors du season finale précédent, affectant Brother Justin, nous offre donc à voir ici un magnifique travail de résonance. Ici encore, entre le commencement (ce qui a été le premier pas) et l'utilisation finale, décisive et maîtrisée des pouvoirs de chacun. Le balbutiement et la maîtrise. Le germe et l'aboutissement. Reliés intimement entre eux au moment de refermer ce 1er livre. Le tout avec une subtilité en tout point exemplaire. Du grand Art !
- Autre clin d'oeil, autre lien direct (et un peu plus évident) entre le germe et l'aboutissement : le retour de Benjamin St. John. Celui-là même que Ben avait du incarner, avec déjà derrière lui ce même décor égyptien, dans "Tipton" (1x03), juste après avoir appris qu'il y avait "des règles" à observer. Moment privilégié et tout désigné donc pour Ben d'expliquer ces dites règles à Samson. Là encore : l'étape de la découverte des règles est rappelée tandis que l'heure de les appliquer convenablement, et donc d'en tirer profit, s'approche à grands pas. Logique et pertinent.
- Dans le même ordre d'idée, la première étape décisive de Ben sur le chemin de reconnaissance de ses pouvoirs refoulés, la guérison de la fillette à la fin de "Milfay" (1x01), est ici rappelée et magnifiée à la toute fin de ce "book finale". Comme la fin d'un cycle, proclamée ici sous le commencement d'un nouveau.
Mais bien plus encore, on retrouve par cette scène finale du champ de maïs le même effet de parallèle entre Ben et Sofie, que celui opéré quelques scènes plus tôt par la réutilisation du "Tell me !". Car avec ce "Tell me !", il était principalement question du fait que Sofie se cache, elle aussi, à elle-même et refuse de regarder son passé en face. Ce que son enfermement quelques instants plus tard face à elle-même, face à son moi intérieur, aura d'ailleurs pour tâche de lui faire accomplir, en lui faisant revivre son passé, tout comme les cartes avaient fait revivre chez Ben son propre passé dans "Milfay" (1x01).
Alors que le chapitre initial de ce premier livre s'intéressait à la naissance de Ben et la prise de conscience de sa véritable nature, ce dernier chapitre fait de même avec Sofie, cette fois-ci. Et la boucle d'être ainsi bouclée, à ce niveau là comme à bien d'autres niveaux encore !
- Un peu plus prévisibles étaient les reprises des instructions de Belyakov : "A dark heart dwells where branches meet" et "Plunge Thee deep", au moment de la passation de pouvoir lors de "Outskirts, Damascus, NE" (2x08). L'instruction, rappelée ici au moment de l'exécution. Logique et attendu, tout cela relève toujours du même principe.
Tout cela nous montre jusqu'à quel point ces deux saisons ont été conçues comme une construction extrêmement minutieuse qui ne trouve son aboutissement qu'à la toute fin, après une progression continue et bien tangible. Un vrai travail d'orfèvre !
- Dans le registre des clins d'oeil, j'ai beaucoup apprécié aussi le fait de revoir Sabina et son mari, du Daily Brothers Circus. D'une part parce que l'on ne les avait pas revus depuis "Outskirts, Damascus, NE" (2x08) [et on aurait pu craindre qu'ils aient été Kelleyrisés, un peu à la manière de Gecko ou des siamoises
Quel beau clin d'oeil en effet pour nous, puisque c'est ce que l'on attendait, en tant que fans, depuis le tout premier épisode : que le monde se rapetisse. Que les kilomètres se réduisent. Que le cirque se rapproche lentement, mais sûrement, de la Californie, de New Canaan, du Temple de Jericho, et finalement de Brother Justin. Que les distances s'amenuisent, aussi bien dans le cheminement du cirque vers la Californie que dans celui qui s'opère au travers des rêves mutuels de Ben et Justin. "Carnivàle" a joué là dessus durant deux saisons complètes (avec beaucoup de succès et d'efficacité d'ailleurs, parvenant à merveille à susciter une tension toujours plus grande à chaque fois, presque exponentielle - une très belle réussite, là aussi). Bref, cette petite remarque, pas franchement innocente de la part de Brother Justin, résume à elle seule toute la progression que l'on a suivi avec grand plaisir durant ces deux années. Phrase très simple, mais superbement pertinente !
Et c'est précisément là qu'intervient la réapparition de Sabina et de son mari. On comprend ainsi mieux pourquoi ces deux là ont disparu de notre champ de vision durant les épisodes intermédiaires : pour mieux pouvoir être associés implicitement aux évènements de Damascus. Et ainsi donc pour mieux pouvoir nous rappeler cette étape cruciale à l'esprit au moment opportun. En l'occurence lors de ce "book finale".
Damascus a en effet été le lieu de tous les rapprochements : Ben y met la main sur Scudder, Stroud sur Ben, Belyakov sur Scudder, Ben sur Belyakov, Stroud sur Scudder, etc. {j'aimerais d'ailleurs insister sur ce fait que même concernant Belyakov, pourtant à quelques centimètres, presque à portée de main, il y a eu ce même travail de "rapprochement exponentiel" jusqu'à "Damascus, NE". C'est incroyable tout de même la tension que l'on peut construire et développer simplement avec un rideau !!! Là encore, de l'excellent travail !
Damascus donc, lieu de tous les rapprochements, mais aussi de tous les "mélanges". Un des deux univers commence à pénétrer l'univers opposé (l'émissaire de Justin, Stroud, ayant finalement atteint sa cible). Mais réciproquement l'univers opposé s'apprête lui aussi à pénétrer l'autre univers, et ce en la personne de Sofie. Sofie qui quitte les siens au début de la "trilogie" Damascus (aux derniers instants de "The Road to Damascus") pour rejoindre sa nouvelle "famille" à la fin de cette même trilogie (scène finale de "Outskirts, Damascus, NE").
{On remarque d'ailleurs combien cette trilogie est conçue comme un "point de rendez-vous", un point d'intersection. On passe de la route menant à Damascus, à la ville de Damascus elle-même, puis on commence à s'en éloigner quelque peu en allant visiter sa "banlieue" (outskirts). Trois endroits qui auraient pu être distingués les uns des autres, mais qui nous sont présentés ici comme intimement reliés et "dépendants" de Damascus. Damascus, de surcroït à mi parcours de la saison, apparaît ainsi comme LE point de "rencontre" de cette saison...}
Bref, si cette remarque de Justin ("getting smaller all the time") le mène aussitôt à interroger Samson au propos de Sofie (justement), ce n'est pas un hasard. C'est qu'il y a des associations d'idées qui sont toutes désignées ici. Getting Smaller > Stroud > Daily Brothers Circus > Damascus > mélange des univers > Sofie qui se retrouve chez Justin.
Et n'oublions pas non plus que le mélange entre le Carnivàle et le Daily Brothers Circus s'est parallèlement accompagné d'un autre "mélange" : celui de Ben et Sophie, couchant ensemble pour la 1ère fois. Une union à jamais associée à Damascus, et donc, indirectement, à ces nouveaux arrivants du Daily Brothers Circus...
Cette phrase sur ce monde de plus en plus petit ne recèle-t-elle donc pas une autre signification ? Une sorte d'avertissement implicite sur ce qui va suivre ?... Car ce monde qui devient de plus en plus petit, ces dangereux rapprochements continuels, concernent également les créatures de la Lumière et de l'Ombre, dont les lignées semblent apparemment vouées à s'entremêler encore davantage, jusqu'à un point qui ne connaîtra - on le présume - aucun précédent dans leur histoire. Avec des répercussions qui s'annoncent déjà catastrophiques (cf. la vision de l'explosion de Trinity simultanément au baisé de "L'Amoureux" - dans "Creed, OK", 2x05 / selon la lecture que l'on en fait, bien évidemment
Rappeler inconsciemment à l'esprit ce fameux soir où Ben et Sofie ont fait fusionné leurs corps, cela n'est-il pas un indice que ce monde va inexorablement continuer de devenir "de plus en plus petit", jusqu'à atteindre ce point de non retour inévitable ? Un point de confusion inextricable ? Ce point "Oméga" dont on a commencé à nous parler... Un certain paradoxe temporel qui mettrait fin au cours naturel et ancestral des choses...
Une question qui m'amène à une autre phrase "clé", et désormais culte...
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Zerosum
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Sublime, sublime, sublime (partie2)
"Every prophet in his/her house"
("Tout prophète en sa demeure", ou encore "Chaque prophète en sa maison")
S'il y a bien une phrase clé dans "Carnivàle", c'est celle-ci, cryptique à souhait ! "Every prophet in his/her house".
Une phrase d'une telle importance (entendue pas moins de 3 fois au cours de ces deux saisons), qu'il était impensable de ne pas la réentendre lors de ce "book finale". Et elle prend d'ailleurs ici tout son sens (tout en continuant bien sûr de cultiver son ambiguïté avec un brio imparable
) : Sofie appartient à la maison des Ténèbres. Mais est-ce la seule chose que cela est censé signifier ?
Cette phrase renvoie en tout premier lieu à "After the Ball is Over" (1x02), où on pouvait voir, déjà, bien avant de pouvoir le deviner, que Ben se trouvait dans la "lignée" de Belyakov, et Justin dans celle de Scudder - avec un jeu de miroir assez pervers ceci dit, puisqu'il parvenait magnifiquement à perdre le téléspectateur et rendre finalement incertain ce qui avait pourtant tout pour apparaître comme évident ! Proprement jouissif
L'avertissement a par la suite été réentendu, cette fois-ci concernant Sofie, dans "Hot and Bothered" (1x10) et "The Road to Damascus" (2x06). D'abord de la bouche du Templier (confrèrie à laquelle appartenait Henry Scudder), et ensuite de la bouche d'une Sofie enfant (?) ayant emprunté à Brother Justin toute la noirceur de son regard "evilesque" (et emprunté aussi à Apollonia, mère violée par le tatoué Usher, sa voix et son ton accusateur).
Autant d'indices sur les lignées, qui tendaient à nous mettre sur le chemin d'une vérité qui nous est ici enfin dévoilée sans aucun détour : Sofie appartient à la maison des Ténèbres, héritière du tatoué Justin Crow, et avant lui du Templier Henry Scudder.
Mais encore une fois, les choses ne sont pas si simples. Les flashs qui accompagnent cette confirmation ("This... is... your... house") ne se contentent pas de rappeler les avertissements du Templier, d'Apollonia sous les traits d'une Sofie enfant "evilesque", ou encore les craintes partagées entre Lodz et Apollonia "It can't be her". >> Il y est aussi beaucoup question de sexe. De Sofie s'offrant aux plaisirs charnels.
Or on sait à quel point cet élément a été prégnant dans ce premier "livre", et on sait aussi combien Apollonia s'est débattue pour garder Sofie à ses côtés, et la maintenir ainsi sous sa surveillance. Sofie perdant sa virginité dans "Black Blizzard" (1x04), malgré les efforts de sa mère pour la dissuader d'aller en ville. Sofie, ingénue, demandant à Libby comment on sait quand on tombe enceinte, dans "Babylon" (1x05). Sofie, prise de nausée dans "Hot and Bothered" (1x10). Sofie succombant aux charmes de Libby, avant d'en être dégoutée par les visions d'horreur noyées dans les lamentations douloureuses et insoutenables d'Apollonia, dans "Day of the Dead" (1x11). Sofie prise au piège par les flammes au moment où elle s'apprête à quitter les siens, retenue et sacrifiée par Apollonia, dans "The Day That Was the Day" (1x12). Sofie, hantée par les visions de sa mère alors qu'elle se fait à l'idée de quitter le Carnivàle, ou lorsqu'elle est sur le point de partager un moment charnel avec Ben, dans "The Road to Damascus" (2x06).
Et à bien y regarder de plus près, l'avertissement "Every prophet in his/her house" semble toujours vouloir prévenir une union, implicitement ou explicitement, d'ordre sexuel.
L'alerte du Templier intervient aussitôt après les vomissements de Sofie. Celle d'Apollonia sous les traits d'une Sofie enfant (traînant dans sa main un poupon, un "bébé" !!) intervient au moment de l'isolement et du rapprochement de Sofie et Ben, quelques heures avant que ceux-ci ne fassent l'amour. Purs hasards tout ça ? Difficile à croire.
La scène la plus métaphorique reste celle de "After the Ball is Over" (1x02) réunissant Justin, Ben, Scudder et Belyakov. Non seulement les "affectations" de chacun y sont données, implicitement, mais en plus un message de la plus haute importance y est délivré => jamais les deux lignées ne devront s'allier, pactiser, ou bien encore, plus métaphoriquement, s'unir. L'image du vin rouge n'est ici pas anodine. Une image symboliquement assez charnelle, ou du moins très sanguine : les sangs qui se mélangent. De cette "union", on le voit, résulte une gigantesque explosion qui vient faire s'exploser la vitre.
Comment ne pas faire de parallèle entre cette vision et celle de "L'Amoureux" dans "Creed, OK" ?! L'explosion semble être d'une puissance comparable, et découler d'un même élément déclencheur (ou du moins concomitant) : une union entre la maison de la Lumière, et celle de l'Obscurité...
Poursuivons brièvement cette idée d'union, amenée par la vision de "L'Amoureux", entre Sofie et Ben. Il y a là, dans la naissance potentielle d'un enfant, un problème de paradoxe qui vient immédiatement se poser, et qui pourrait bien être la clé de l'énigme concernant l'Oméga !
(il ne s'agit bien évidemment là que d'UNE simple hypothèse parmi tant d'autres…)
=>
Disons que Scudder et Belyakov sont respectivement les COD et COL de la génération n°1 (COD = Creature of Darkness, COL = Creature of Light
).
Ben et Justin sont ceux de la génération n°2.
Scudder = COD@G1
Belyakov = COL@G1
Justin = COD@G2
Ben = COL@G2
Sofie = COD@G3
Ce qui veut dire que le premier enfant de Ben sera nécessairement le COL@G3, puisque que la génération n°3 a déjà son COD (= Sofie).
Seulement si c'est avec Sofie que Ben a cet enfant, ça voudrait dire que c'est le COD qui enfante sa propre nemesis, le COL. Avec une personnalité aussi torturée que celle de Sofie, j'imagine ce que donnerai un suicide (ou encore un sacrifice) de la part de Sofie : en se tuant, et avec elle l'enfant qu'elle porte en son ventre, elle aurait la possibilité de mettre un terme en même temps à ces 2 lignées ancestrales…
Et si d'aventure cet enfant arrivait à naître, un nouveau problème se poserait : cet enfant serait (pour être l'enfant de Sofie), aléatoirement soit le COL, soit le COD de la génération n°4. Logiquement.
Or dans le cas de figure où il serait le COL@G4, par exemple, ça impliquerait qu'il soit à la fois la Créature de la Lumière de sa génération (n°4), comme celle de la génération précédente (n°3). Deux générations de prophètes dans la même personne, (ou dans la même maison
).
Là où le paradoxe se poserait, dans un tel cas de figure, c'est que pour s'élever en tant que Prince, ce COL@G4 devrait tuer son prédécesseur, le COL@G3, autrement dit, il devrait se tuer lui-même ! Et c'est ainsi que la lignée de Lumière s'éteint, privant la Lignée de l'Obscurité d'un réel ennemi. (Si ce représentant de l'Obscurité existe d'ailleurs, car il devra s'agir de l'enfant de ce COL@G3/COL@G4. ! Bref, tout deviendrait extrêmement confus...)
Parce que je ne sais pas pour vous, mais tel que je vois les choses, le sang bleu du Prophète précédent (ex : le sang de Belyakov) est très probablement "nécessaire" à la dague pour garder son effet destructeur sur l'ennemi actuel du Prince... Toutes ces histoires de rituels, d' "anointed dagger", de Prince qui doit s'élever lorsque le prophète tombe, etc... ne sont logiquement pas juste là pour faire "style". Cette dague semble être indispensable à la destruction de la Créature de l'Obscurité, tout comme le sang du prophète précédent. Or l'enfant de Ben et Sofie, pour répondre à ces rituels, serait contraint de se tuer pour nourir la dite dague...
C'est en cela, selon moi, que Sofie est l'Omega : car c'est dans son ventre que va sans doute naître le paradoxe (quel qu'il soit) qui mettra fin à l'affrontement des 2 lignées ancestrales. Une dissolution automatique, dès l'instant où cet enfant sera conçu...
Une théorie parmi tant d'autres...
"Every prophet in his/her house", pourrait donc très bien signifier que, d'une part, chaque prophète doit trouver (et bâtir) sa maison, mais aussi, d'autre part, que chaque prophète doit rester dans sa propre maison. Et donc que ces deux maisons doivent rester bien distinctes : "chacun reste de son côté, pas de mélange possible" semble vouloir indiquer cet avertissement prophétique ! Car sinon s'ensuivra un cas de figure où deux prophètes habiteront la même maison, deux générations confondues dans la même personne, ou bien encore deux antagonismes dans la même personne (Sofie enceinte)...
Par ailleurs j'aimerais dire 2 mots sur cet aspect de "bâtir" sa maison. Car depuis le début de la série, ça a été l'ambition de Brother Justin : construire son propre Temple (un peu comme Hilton Scudder, le Dragon, avait fondé le Klan à son époque - le Ku Klu Klan). C'était là toute l'importance de sa vision au pied du Chin's (qui réuni d'ailleurs dans l'imagerie à la fois le dragon => le KKK d'Hilton Scudder, et la croix rouge des Templiers auxquels appartenait Henry Scudder, tout comme Hilton apparemment !). Si le Dignity Ministry (l'ancien "Chin's") a été un échec, le site de New Canaan, et son Temple de Jericho, est en revanche une illustration parfaite de ceci : chaque prophète doit bâtir sa maison. Inutile de dire que dans les saisons à venir (surtout après le carnage de New Canaan), la lignée de l'Obscurité va devoir se trouver, encore une fois, un nouvel endroit où s'établir, et où bâtir sa nouvelle "maison". Le parallèle devient dès lors évident quand, à côté de ça, nous avons un cirque itinérant qui, lui aussi, se monte et se démonte en permanence, élisant domicile à chaque fois dans des endroits différents, touchant de nouvelles personnes. Une "maison" dont la "vie" est intimement liée à celle de Management, comme en témoigne (entre autre) la coupure d'élétricité au moment de la chute du Prophète, et le retour de la lumière lors de la "passation", lorsque Ben s'élève en tant que Prince...
Chacune de ces maisons, le Temple comme le cirque, ayant d'ailleurs un but similaire, comme le souligne Samson lorsqu'il rencontre Brother Justin dans "New Canaan, CA" : "You know, in a way... You and me in the same business". Business qui est plus précisément de "réveiller" les gens...
"We wake them up"
Phrase clé, elle aussi issue du premier épisode, qui a marqué le 1er échange véritable entre Sofie et Ben : "The people in these towns, they're asleep. All day at work, at home. Sleepwalkers... We wake them up."
Formule censée donc définir le rôle du Carnivàle, mais qui est aussi utilisée par Brother Justin pour définir son travail, dans "Outside New Canaan" (2x11), au moment du baptême de Sofie (le sien, justement !) : "She was asleep... We woke her up".
D'où la pertinence de la remarque de Samson l'épisode suivant sur le fait qu'ils font le même boulot. Et d'où aussi tout l'intérêt de rappeler cette phrase de Sofie à notre mémoire, par l'intermédiaire des souvenirs de Ben. Un scène assez "muette", et qui pourtant fait passer beaucoup de choses :
Car l'intérêt de ce rappel se situe aussi à un autre niveau, bien plus psychologique. Cette scène vient en effet illustrer quelque chose de bien plus important dramatiquement parlant : le fait que Ben est en train de faire le deuil de Sofie, du moins telle qu'il la connaissait ! Un deuil qui est intimement lié à son baptême (justement !!! - bis). Car Ben est assez catégorique dans cet épisode au sujet de Sofie : selon lui, elle est déjà passée dans le camp adverse. A cause de son baptême notamment.
Alors que Sofie vient tout juste d'avoir la confirmation effectivement qu'elle appartient à ce camp adverse ("This... is... your... house"), on retrouve Ben dans une configuration à peu près similaire à celle qu'il avait lors de son échange avec Sofie dans le pilote : à l'arrière d'une des camionnettes, à fumer sa cigarette (chose qu'on le voit assez rarement faire). Et il repense à la Sofie qui l'avait approché, celle qu'il avait connue, avant qu'elle ne se trouve totalement dévastée par la souffrance, sous toutes ses formes.
Plus éloquent est le choix de la musique à ce moment précis. Il s'agit du thème que l'on entend dans "Outskirts, Damascus, NE", lorsque Samson pénètre dans le "baggage trailer", la roulotte des souvenirs, et qu'il y fait symboliquement le deuil de Belyakov, après avoir pu contempler une derrière fois l'empreinte laissée par le visage de son ami dans le drap blanc.
Même cas de figure ici donc, et même effet de résonance : Ben fait son deuil, et ces mots de Sofie resurgissant du passé font un peu l'effet d'une empreinte, également. Un souvenir très symbolique qui restera gravé dans la mémoire de Ben, et dont l'influence continue de se faire ressentir. Une très belle scène, qui ne se livre pas aisément, toute en finesse et subtilité...
Mais si je commence à parler de toutes ces scènes magnifiques qu'on trouve dans ce "book finale", je n'en finirai jamais.
Je dirai donc juste un petit mot rapide sur LA scène d'Iris dans cet épisode, et surtout sur sa mise en scène impressionnante : Un lent travelling le long de la bordure de la table, comme pour s'approcher, presque à reculons, de la troublante Iris, alors que celle-ci commence à se livrer, sans retenue aucune, à Norman sur ses états d'âme insaisissables et sa désillusion face à l'idée d'une rédemption impossible. Une sensation d'attraction-répulsion face à ce personnage, qui atteint ici son paroxysme, servie par une mise en scène impeccable. Un plan séquence superbe. Et puis... quelle actrice cette Amy Madigan !!!!
Point intéressant : cette dernière scène d'Iris répond en quelque sorte a sa dernière scène lors du season finale de l'année précédente, où il était également question de rédemption : hier elle réconfortait Justin, qui venait tout juste de découvrir sa véritable nature démoniaque. Elle lui rappelait que, quoi qu'il arrive, Dieu enseignait que « la rédemption était toujours possible ». Aujourd'hui c'est à sa véritable nature, à elle, qu'elle est confrontée, et elle se répond à elle-même que la rédemption ne sera pas possible dans son cas…
Bref, encore un exemple de la superbe orchestration de ces deux 1ères saisons, ce 1er livre.
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("Tout prophète en sa demeure", ou encore "Chaque prophète en sa maison")
S'il y a bien une phrase clé dans "Carnivàle", c'est celle-ci, cryptique à souhait ! "Every prophet in his/her house".
Une phrase d'une telle importance (entendue pas moins de 3 fois au cours de ces deux saisons), qu'il était impensable de ne pas la réentendre lors de ce "book finale". Et elle prend d'ailleurs ici tout son sens (tout en continuant bien sûr de cultiver son ambiguïté avec un brio imparable
Cette phrase renvoie en tout premier lieu à "After the Ball is Over" (1x02), où on pouvait voir, déjà, bien avant de pouvoir le deviner, que Ben se trouvait dans la "lignée" de Belyakov, et Justin dans celle de Scudder - avec un jeu de miroir assez pervers ceci dit, puisqu'il parvenait magnifiquement à perdre le téléspectateur et rendre finalement incertain ce qui avait pourtant tout pour apparaître comme évident ! Proprement jouissif
L'avertissement a par la suite été réentendu, cette fois-ci concernant Sofie, dans "Hot and Bothered" (1x10) et "The Road to Damascus" (2x06). D'abord de la bouche du Templier (confrèrie à laquelle appartenait Henry Scudder), et ensuite de la bouche d'une Sofie enfant (?) ayant emprunté à Brother Justin toute la noirceur de son regard "evilesque" (et emprunté aussi à Apollonia, mère violée par le tatoué Usher, sa voix et son ton accusateur).
Autant d'indices sur les lignées, qui tendaient à nous mettre sur le chemin d'une vérité qui nous est ici enfin dévoilée sans aucun détour : Sofie appartient à la maison des Ténèbres, héritière du tatoué Justin Crow, et avant lui du Templier Henry Scudder.
Mais encore une fois, les choses ne sont pas si simples. Les flashs qui accompagnent cette confirmation ("This... is... your... house") ne se contentent pas de rappeler les avertissements du Templier, d'Apollonia sous les traits d'une Sofie enfant "evilesque", ou encore les craintes partagées entre Lodz et Apollonia "It can't be her". >> Il y est aussi beaucoup question de sexe. De Sofie s'offrant aux plaisirs charnels.
Or on sait à quel point cet élément a été prégnant dans ce premier "livre", et on sait aussi combien Apollonia s'est débattue pour garder Sofie à ses côtés, et la maintenir ainsi sous sa surveillance. Sofie perdant sa virginité dans "Black Blizzard" (1x04), malgré les efforts de sa mère pour la dissuader d'aller en ville. Sofie, ingénue, demandant à Libby comment on sait quand on tombe enceinte, dans "Babylon" (1x05). Sofie, prise de nausée dans "Hot and Bothered" (1x10). Sofie succombant aux charmes de Libby, avant d'en être dégoutée par les visions d'horreur noyées dans les lamentations douloureuses et insoutenables d'Apollonia, dans "Day of the Dead" (1x11). Sofie prise au piège par les flammes au moment où elle s'apprête à quitter les siens, retenue et sacrifiée par Apollonia, dans "The Day That Was the Day" (1x12). Sofie, hantée par les visions de sa mère alors qu'elle se fait à l'idée de quitter le Carnivàle, ou lorsqu'elle est sur le point de partager un moment charnel avec Ben, dans "The Road to Damascus" (2x06).
Et à bien y regarder de plus près, l'avertissement "Every prophet in his/her house" semble toujours vouloir prévenir une union, implicitement ou explicitement, d'ordre sexuel.
L'alerte du Templier intervient aussitôt après les vomissements de Sofie. Celle d'Apollonia sous les traits d'une Sofie enfant (traînant dans sa main un poupon, un "bébé" !!) intervient au moment de l'isolement et du rapprochement de Sofie et Ben, quelques heures avant que ceux-ci ne fassent l'amour. Purs hasards tout ça ? Difficile à croire.
La scène la plus métaphorique reste celle de "After the Ball is Over" (1x02) réunissant Justin, Ben, Scudder et Belyakov. Non seulement les "affectations" de chacun y sont données, implicitement, mais en plus un message de la plus haute importance y est délivré => jamais les deux lignées ne devront s'allier, pactiser, ou bien encore, plus métaphoriquement, s'unir. L'image du vin rouge n'est ici pas anodine. Une image symboliquement assez charnelle, ou du moins très sanguine : les sangs qui se mélangent. De cette "union", on le voit, résulte une gigantesque explosion qui vient faire s'exploser la vitre.
Comment ne pas faire de parallèle entre cette vision et celle de "L'Amoureux" dans "Creed, OK" ?! L'explosion semble être d'une puissance comparable, et découler d'un même élément déclencheur (ou du moins concomitant) : une union entre la maison de la Lumière, et celle de l'Obscurité...
Poursuivons brièvement cette idée d'union, amenée par la vision de "L'Amoureux", entre Sofie et Ben. Il y a là, dans la naissance potentielle d'un enfant, un problème de paradoxe qui vient immédiatement se poser, et qui pourrait bien être la clé de l'énigme concernant l'Oméga !
(il ne s'agit bien évidemment là que d'UNE simple hypothèse parmi tant d'autres…)
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Disons que Scudder et Belyakov sont respectivement les COD et COL de la génération n°1 (COD = Creature of Darkness, COL = Creature of Light
Ben et Justin sont ceux de la génération n°2.
Scudder = COD@G1
Belyakov = COL@G1
Justin = COD@G2
Ben = COL@G2
Sofie = COD@G3
Ce qui veut dire que le premier enfant de Ben sera nécessairement le COL@G3, puisque que la génération n°3 a déjà son COD (= Sofie).
Seulement si c'est avec Sofie que Ben a cet enfant, ça voudrait dire que c'est le COD qui enfante sa propre nemesis, le COL. Avec une personnalité aussi torturée que celle de Sofie, j'imagine ce que donnerai un suicide (ou encore un sacrifice) de la part de Sofie : en se tuant, et avec elle l'enfant qu'elle porte en son ventre, elle aurait la possibilité de mettre un terme en même temps à ces 2 lignées ancestrales…
Et si d'aventure cet enfant arrivait à naître, un nouveau problème se poserait : cet enfant serait (pour être l'enfant de Sofie), aléatoirement soit le COL, soit le COD de la génération n°4. Logiquement.
Or dans le cas de figure où il serait le COL@G4, par exemple, ça impliquerait qu'il soit à la fois la Créature de la Lumière de sa génération (n°4), comme celle de la génération précédente (n°3). Deux générations de prophètes dans la même personne, (ou dans la même maison
Là où le paradoxe se poserait, dans un tel cas de figure, c'est que pour s'élever en tant que Prince, ce COL@G4 devrait tuer son prédécesseur, le COL@G3, autrement dit, il devrait se tuer lui-même ! Et c'est ainsi que la lignée de Lumière s'éteint, privant la Lignée de l'Obscurité d'un réel ennemi. (Si ce représentant de l'Obscurité existe d'ailleurs, car il devra s'agir de l'enfant de ce COL@G3/COL@G4. ! Bref, tout deviendrait extrêmement confus...)
Parce que je ne sais pas pour vous, mais tel que je vois les choses, le sang bleu du Prophète précédent (ex : le sang de Belyakov) est très probablement "nécessaire" à la dague pour garder son effet destructeur sur l'ennemi actuel du Prince... Toutes ces histoires de rituels, d' "anointed dagger", de Prince qui doit s'élever lorsque le prophète tombe, etc... ne sont logiquement pas juste là pour faire "style". Cette dague semble être indispensable à la destruction de la Créature de l'Obscurité, tout comme le sang du prophète précédent. Or l'enfant de Ben et Sofie, pour répondre à ces rituels, serait contraint de se tuer pour nourir la dite dague...
C'est en cela, selon moi, que Sofie est l'Omega : car c'est dans son ventre que va sans doute naître le paradoxe (quel qu'il soit) qui mettra fin à l'affrontement des 2 lignées ancestrales. Une dissolution automatique, dès l'instant où cet enfant sera conçu...
Une théorie parmi tant d'autres...
"Every prophet in his/her house", pourrait donc très bien signifier que, d'une part, chaque prophète doit trouver (et bâtir) sa maison, mais aussi, d'autre part, que chaque prophète doit rester dans sa propre maison. Et donc que ces deux maisons doivent rester bien distinctes : "chacun reste de son côté, pas de mélange possible" semble vouloir indiquer cet avertissement prophétique ! Car sinon s'ensuivra un cas de figure où deux prophètes habiteront la même maison, deux générations confondues dans la même personne, ou bien encore deux antagonismes dans la même personne (Sofie enceinte)...
Par ailleurs j'aimerais dire 2 mots sur cet aspect de "bâtir" sa maison. Car depuis le début de la série, ça a été l'ambition de Brother Justin : construire son propre Temple (un peu comme Hilton Scudder, le Dragon, avait fondé le Klan à son époque - le Ku Klu Klan). C'était là toute l'importance de sa vision au pied du Chin's (qui réuni d'ailleurs dans l'imagerie à la fois le dragon => le KKK d'Hilton Scudder, et la croix rouge des Templiers auxquels appartenait Henry Scudder, tout comme Hilton apparemment !). Si le Dignity Ministry (l'ancien "Chin's") a été un échec, le site de New Canaan, et son Temple de Jericho, est en revanche une illustration parfaite de ceci : chaque prophète doit bâtir sa maison. Inutile de dire que dans les saisons à venir (surtout après le carnage de New Canaan), la lignée de l'Obscurité va devoir se trouver, encore une fois, un nouvel endroit où s'établir, et où bâtir sa nouvelle "maison". Le parallèle devient dès lors évident quand, à côté de ça, nous avons un cirque itinérant qui, lui aussi, se monte et se démonte en permanence, élisant domicile à chaque fois dans des endroits différents, touchant de nouvelles personnes. Une "maison" dont la "vie" est intimement liée à celle de Management, comme en témoigne (entre autre) la coupure d'élétricité au moment de la chute du Prophète, et le retour de la lumière lors de la "passation", lorsque Ben s'élève en tant que Prince...
Chacune de ces maisons, le Temple comme le cirque, ayant d'ailleurs un but similaire, comme le souligne Samson lorsqu'il rencontre Brother Justin dans "New Canaan, CA" : "You know, in a way... You and me in the same business". Business qui est plus précisément de "réveiller" les gens...
"We wake them up"
Phrase clé, elle aussi issue du premier épisode, qui a marqué le 1er échange véritable entre Sofie et Ben : "The people in these towns, they're asleep. All day at work, at home. Sleepwalkers... We wake them up."
Formule censée donc définir le rôle du Carnivàle, mais qui est aussi utilisée par Brother Justin pour définir son travail, dans "Outside New Canaan" (2x11), au moment du baptême de Sofie (le sien, justement !) : "She was asleep... We woke her up".
D'où la pertinence de la remarque de Samson l'épisode suivant sur le fait qu'ils font le même boulot. Et d'où aussi tout l'intérêt de rappeler cette phrase de Sofie à notre mémoire, par l'intermédiaire des souvenirs de Ben. Un scène assez "muette", et qui pourtant fait passer beaucoup de choses :
Car l'intérêt de ce rappel se situe aussi à un autre niveau, bien plus psychologique. Cette scène vient en effet illustrer quelque chose de bien plus important dramatiquement parlant : le fait que Ben est en train de faire le deuil de Sofie, du moins telle qu'il la connaissait ! Un deuil qui est intimement lié à son baptême (justement !!! - bis). Car Ben est assez catégorique dans cet épisode au sujet de Sofie : selon lui, elle est déjà passée dans le camp adverse. A cause de son baptême notamment.
Alors que Sofie vient tout juste d'avoir la confirmation effectivement qu'elle appartient à ce camp adverse ("This... is... your... house"), on retrouve Ben dans une configuration à peu près similaire à celle qu'il avait lors de son échange avec Sofie dans le pilote : à l'arrière d'une des camionnettes, à fumer sa cigarette (chose qu'on le voit assez rarement faire). Et il repense à la Sofie qui l'avait approché, celle qu'il avait connue, avant qu'elle ne se trouve totalement dévastée par la souffrance, sous toutes ses formes.
Plus éloquent est le choix de la musique à ce moment précis. Il s'agit du thème que l'on entend dans "Outskirts, Damascus, NE", lorsque Samson pénètre dans le "baggage trailer", la roulotte des souvenirs, et qu'il y fait symboliquement le deuil de Belyakov, après avoir pu contempler une derrière fois l'empreinte laissée par le visage de son ami dans le drap blanc.
Même cas de figure ici donc, et même effet de résonance : Ben fait son deuil, et ces mots de Sofie resurgissant du passé font un peu l'effet d'une empreinte, également. Un souvenir très symbolique qui restera gravé dans la mémoire de Ben, et dont l'influence continue de se faire ressentir. Une très belle scène, qui ne se livre pas aisément, toute en finesse et subtilité...
Mais si je commence à parler de toutes ces scènes magnifiques qu'on trouve dans ce "book finale", je n'en finirai jamais.
Je dirai donc juste un petit mot rapide sur LA scène d'Iris dans cet épisode, et surtout sur sa mise en scène impressionnante : Un lent travelling le long de la bordure de la table, comme pour s'approcher, presque à reculons, de la troublante Iris, alors que celle-ci commence à se livrer, sans retenue aucune, à Norman sur ses états d'âme insaisissables et sa désillusion face à l'idée d'une rédemption impossible. Une sensation d'attraction-répulsion face à ce personnage, qui atteint ici son paroxysme, servie par une mise en scène impeccable. Un plan séquence superbe. Et puis... quelle actrice cette Amy Madigan !!!!
Point intéressant : cette dernière scène d'Iris répond en quelque sorte a sa dernière scène lors du season finale de l'année précédente, où il était également question de rédemption : hier elle réconfortait Justin, qui venait tout juste de découvrir sa véritable nature démoniaque. Elle lui rappelait que, quoi qu'il arrive, Dieu enseignait que « la rédemption était toujours possible ». Aujourd'hui c'est à sa véritable nature, à elle, qu'elle est confrontée, et elle se répond à elle-même que la rédemption ne sera pas possible dans son cas…
Bref, encore un exemple de la superbe orchestration de ces deux 1ères saisons, ce 1er livre.
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Zerosum
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Sublime, sublime, sublime (partie3)
=> Quelques enchaînements de scènes assez spectaculaires. Deux véritables suites musicales, de près de 6 minutes chacune, comme seul le cinéma était capable de nous en fournir jusque là :
Suite n°1 :
La Grande Roue, le chapiteau de Benjamin St. John, et le champ de maïs.
A partir du moment où Justin se met en garde, "Thou Shalt Be Strong", le duel tant attendu peut commencer.
L'instant est grave, et l'heure n'est plus aux artifices. Ben somme Stumpy de mettre un terme à ses déclamations exubérantes et spectaculaires, et fait aussi stopper la musique. Dans un silence plus solennel, place à l'affrontement. Il s'approche d'une femme dans la foule, et l'interroge sur les maux de son fils. Les premières notes de musique se font entendre, alors qu'il appose ses mains sur les tempes du garçon. Le ballet commence, la caméra tournoie autour des personnes souffrantes que Ben soigne, et Brother Justin entraîné par la roue se tord de douleur. On le comprend, Ben et Justin ne font plus qu'un à cet instant, les deux valsant jusqu'à nous étourdir entre la roue et la ronde des guérissons, avec une mise en scène et un traitement musical en tout point exceptionnels.
La musique plus particulièrement qui se fond au montage avec une fluidité parfaite, les trompettes de Justin intervenant dès lors que l'on bascule de son côté du duel tout en se mêlant sans heurts à la mélodie d'ensemble. Un bonheur pour les yeux, les oreilles et les sensations…
Une mélodie qui n'est autre d'ailleurs qu'une reprise (en bien plus fournie, et plus "épique") du générique de fin du season finale de l'année dernièret, "The Day That Was the Day" (1x12). Un effet de résonance/réponse supplémentaire qui vient donc confirmer les autres : ce générique faisant le lien entre les deux saisons. Accompagnant donc la guérison de Ruthie et l'affaiblissement de Justin lors de son fameux discours du "Thou Shalt Be Strong"...
{Face à cette insistance (une insistance discrête, à milles lieux du tape-à-l'oeil), on comprend au passage toute la pertinence d'avoir fait de la guérison de Ruthie un point si central de ce 1er "livre" ! Alors qu'on aurait pu penser, à tort, que les évènements de Damascus - la main mise sur Scudder et la passation de pouvoir entre Belyakov et Ben - aurait fait un point central bien plus significatif... Et bien non. Ce découpage prend ici tout son sens. Car la guérison de Ruthie s'impose ici comme l'étape fondamentale ayant mené jusqu'à ce duel de la Grande Roue, la toute première "percée" de Ben sur Brother Justin... Le commencement, et la fin, qui se retrouvent, dans un grand souci de sens et de cohérence - et ça j'essaierai d'y revenir dans un prochain post parce que je trouve ça passionnant dans le contexte thématique de la série
}
Retour au duel : la sensation d'une victoire éclatante, à la fois simple et implacable, vire bientôt à l'euphorie tandis que les miracles se cumulent. La jubilation devient alors maximale lorsque Jonesy fait face, avec force d'impertinence et de défi, à Stroud, et qu'il se délecte de saboter le mécanisme de roue, scellant par ce geste la défaite de Brother Justin, et l'impuissance de Stroud. Plus rien d'autre ne semble avoir d'importance que cette revanche jouissive. Et aucun coup de poing, même venant du massif Varlyn Stroud, ne pourra paraître douloureux, car la victoire est déjà là, presque palpable, propre à étancher n'importe quelle douleur corporelle tellement l'euphorie est immense en comparaison. Plus rien d'autre ne compte à cet instant : Jonesy reçoit ce coup de poing si impuissant presque avec une certaine jubilation, tant il s'apparente à un véritable aveu de défaite de la part de Stroud. La pleine satisfaction s'est emparée de la scène.
Mais l'étourdissement euphorique prend fin lorsque Justin sonne le glas de cette victoire, de son puissant "Be still". Le combat n'est pas encore terminé ! La musique reste sur ses gardes, en suspens, avant de suivre fébrilement Brother Justin qui fond vers le chapiteau de la guérison pour en faire un véritable carnage. Un premier échange de regard entre Ben et Justin scelle le destin des personnes sur trouvant sur leur chemin. Anéantissant sur son passage tout ce qui venait d'être revitalisé par les miracles de Ben, Justin fait se retourner l'espoir sur lui-même pour n'en faire naître que la terreur. La chute est aussi vertigineuse et pénible que notre élévation a été miraculeuse et grandiose. Le paroxysme de la chose se trouvant bien évidemment dans le sort impitoyable qui attend Norman. Ce pauvre Norman dont on a espéré toute la saison qu'il puisse se relever des atrocités auxquelles il a été confronté. Mais l'instant salutaire de sa guérison se trouve atrocement entaché et souillé de son propre sang. Justin le terrasse avec une violence inouïe à peine croyable. Et on en reste bouche bée, paralysé, presque incrédule devant cet acte ignoble source d'une frustration infinie.
Puis Ben s'échappe pour se retrouver en plein milieu du champs de maïs, dont on ne suspectait même pas la présence. La musique, avec un brio époustouflant, débouche sur le thème qui accompagnait jusqu'alors les rêves de Ben. Celui déjà associé habituellement à ces champs de maïs réminiscents. Les flash-backs s'enchaînent sous nos yeux et font basculer cet univers d'attroupement et de foules en panique, à un univers onirique, presque irréel. Un univers de cauchemar où ne semblent plus exister que Ben et Justin, se confrontant sous les grondements du tonnerre. Un univers rendu brutal et suffocant par ces violents éclairs nés de la subite résurgence des cauchemars de Ben et de Justin. Les voici sur le terrain d'affrontement qui leur avait été assigné depuis le commencement. Celui où le véritable affrontement devait avoir lieu et celui sur lequel il est sur le point d'avoir lieu.
Le jeu du prédateur traçant sa proie nous amène, au fil d'une tension insoutenable, jusqu'au combat rapproché. Justin et Ben n'ont jamais été aussi proches. Un coup de lame sec tranche le flanc de Ben, qui plante à son tour sa dague dans le poitrail de Justin. La foudre s'abat sur l'Arbre qui présidait New Canaan, et les flammes embrasent ses branches, tandis que Ben s'effondre sur Justin, et que l'orage s'éloigne en même temps que la tension se dissipe...
Quelques coups de tonnerre, au loin, sonnent la fin du combat qui vient de se produire, alors que Jonesy s'occupe de délivrer Sofie de son enfermement.
Un musique plus relâchée commence à s'emballer, annonçant la fin de notre crispation et le début du soulagement. Mais un dernier relent de tonnerre vient emporter avec lui cette mélodie prématurée qui s'évanouit aussitôt dans la torpeur : Sofie tire sur Jonesy qui s'effondre à terre. Sofie quitte la scène sous les sombres sonorités habituellement réservées à Justin...
Suite n°2 : Au petit matin...
Une musique de toute beauté. De toute puissance et de toute fragilité. Un moment solennel. Les carnies retrouvent Ben au milieu du maïs, et le soulèvent pour le conduire jusqu'à sa "maison".
Serions-nous en train d'assister à son passage du statut de Prince à celui de Prophète ?
Toujours est-il qu'un petit détour dans la continuité musicale nous amène à partager le désarroi de Libby. Une innocence en perdition, échouée quelque part entre détresse et naïveté désespérée. Un moment extrêmement touchant, emporté par la compassion douloureuse de Felix et Rita Sue.
Toujours dans la continuité musicale de cette perte héroïque du bon Clayton Jones, perte intangible mais évidente, Samson ordonne au jeune Osborne de démarrer.
Non loin de là, Sofie navigue elle aussi à son tour entre les plantations de maïs, retrouve son père Justin, et se penche vers lui, en posant sa main sur sa poitrine. Dans des gestes qui fonctionnent comme un parfait reflet des carnies secourant Ben quelques instants plus tôt. Serions-nous, identiquement, en train d'assister à la naissance de Justin le Prophète ? Une même impression de retour à la vie subsiste, une même impression d'être secouru par les siens, et enfin un même thème, pour accompagner ces deux instants mémorables. Avec pour seule différence de ne pas être soutenu par les mêmes instruments, Justin étant bien entendu ramené à la vie (?) au son de ses habituelles trompettes.
La verdure se meurt et s'effondre sur elle-même, Iris assiste à la scène du haut de la colline, manifestement déboussolée par les évènements, tandis que le convoi s'éloigne, dans une image qui nous rappelle la conclusion du 1er épisode.
Une ère s'achève, un nouveau cycle commence. Un changement de conducteur pour le Carnivàle, qui vient symboliquement accompagner un changement de "Direction"… Car pour apporter ses dernières notes à cette splendide et mémorable partition, la caméra nous porte doucement jusqu'au compartiment du Management, où désormais un Ben Hawkins encore inconscient, mais dont la blessure au flanc semble être guérie, gît, bercé par les secousses du convoi qui a repris sa route...
Pour résumer :
On touche là, avec "New Canaan, CA", au sublime !
Inoubliable.
PS : la prochaine fois, j'essaierai de me concentrer un peu moins sur la forme, histoire de parler du "fond" qui se dégage de ce 1er livre, et que j'ai totalement occulté ici… Ce premier volet ouvre, selon moi, sur des perspectives absolument passionnantes. Et il me tarde de pouvoir enfin en discuter vraiment. Je vais essayer de me presser. Et surtout, de faire beaucoup plus court la prochaine fois !

Suite n°1 :
La Grande Roue, le chapiteau de Benjamin St. John, et le champ de maïs.
A partir du moment où Justin se met en garde, "Thou Shalt Be Strong", le duel tant attendu peut commencer.
L'instant est grave, et l'heure n'est plus aux artifices. Ben somme Stumpy de mettre un terme à ses déclamations exubérantes et spectaculaires, et fait aussi stopper la musique. Dans un silence plus solennel, place à l'affrontement. Il s'approche d'une femme dans la foule, et l'interroge sur les maux de son fils. Les premières notes de musique se font entendre, alors qu'il appose ses mains sur les tempes du garçon. Le ballet commence, la caméra tournoie autour des personnes souffrantes que Ben soigne, et Brother Justin entraîné par la roue se tord de douleur. On le comprend, Ben et Justin ne font plus qu'un à cet instant, les deux valsant jusqu'à nous étourdir entre la roue et la ronde des guérissons, avec une mise en scène et un traitement musical en tout point exceptionnels.
La musique plus particulièrement qui se fond au montage avec une fluidité parfaite, les trompettes de Justin intervenant dès lors que l'on bascule de son côté du duel tout en se mêlant sans heurts à la mélodie d'ensemble. Un bonheur pour les yeux, les oreilles et les sensations…
Une mélodie qui n'est autre d'ailleurs qu'une reprise (en bien plus fournie, et plus "épique") du générique de fin du season finale de l'année dernièret, "The Day That Was the Day" (1x12). Un effet de résonance/réponse supplémentaire qui vient donc confirmer les autres : ce générique faisant le lien entre les deux saisons. Accompagnant donc la guérison de Ruthie et l'affaiblissement de Justin lors de son fameux discours du "Thou Shalt Be Strong"...
{Face à cette insistance (une insistance discrête, à milles lieux du tape-à-l'oeil), on comprend au passage toute la pertinence d'avoir fait de la guérison de Ruthie un point si central de ce 1er "livre" ! Alors qu'on aurait pu penser, à tort, que les évènements de Damascus - la main mise sur Scudder et la passation de pouvoir entre Belyakov et Ben - aurait fait un point central bien plus significatif... Et bien non. Ce découpage prend ici tout son sens. Car la guérison de Ruthie s'impose ici comme l'étape fondamentale ayant mené jusqu'à ce duel de la Grande Roue, la toute première "percée" de Ben sur Brother Justin... Le commencement, et la fin, qui se retrouvent, dans un grand souci de sens et de cohérence - et ça j'essaierai d'y revenir dans un prochain post parce que je trouve ça passionnant dans le contexte thématique de la série
Retour au duel : la sensation d'une victoire éclatante, à la fois simple et implacable, vire bientôt à l'euphorie tandis que les miracles se cumulent. La jubilation devient alors maximale lorsque Jonesy fait face, avec force d'impertinence et de défi, à Stroud, et qu'il se délecte de saboter le mécanisme de roue, scellant par ce geste la défaite de Brother Justin, et l'impuissance de Stroud. Plus rien d'autre ne semble avoir d'importance que cette revanche jouissive. Et aucun coup de poing, même venant du massif Varlyn Stroud, ne pourra paraître douloureux, car la victoire est déjà là, presque palpable, propre à étancher n'importe quelle douleur corporelle tellement l'euphorie est immense en comparaison. Plus rien d'autre ne compte à cet instant : Jonesy reçoit ce coup de poing si impuissant presque avec une certaine jubilation, tant il s'apparente à un véritable aveu de défaite de la part de Stroud. La pleine satisfaction s'est emparée de la scène.
Mais l'étourdissement euphorique prend fin lorsque Justin sonne le glas de cette victoire, de son puissant "Be still". Le combat n'est pas encore terminé ! La musique reste sur ses gardes, en suspens, avant de suivre fébrilement Brother Justin qui fond vers le chapiteau de la guérison pour en faire un véritable carnage. Un premier échange de regard entre Ben et Justin scelle le destin des personnes sur trouvant sur leur chemin. Anéantissant sur son passage tout ce qui venait d'être revitalisé par les miracles de Ben, Justin fait se retourner l'espoir sur lui-même pour n'en faire naître que la terreur. La chute est aussi vertigineuse et pénible que notre élévation a été miraculeuse et grandiose. Le paroxysme de la chose se trouvant bien évidemment dans le sort impitoyable qui attend Norman. Ce pauvre Norman dont on a espéré toute la saison qu'il puisse se relever des atrocités auxquelles il a été confronté. Mais l'instant salutaire de sa guérison se trouve atrocement entaché et souillé de son propre sang. Justin le terrasse avec une violence inouïe à peine croyable. Et on en reste bouche bée, paralysé, presque incrédule devant cet acte ignoble source d'une frustration infinie.
Puis Ben s'échappe pour se retrouver en plein milieu du champs de maïs, dont on ne suspectait même pas la présence. La musique, avec un brio époustouflant, débouche sur le thème qui accompagnait jusqu'alors les rêves de Ben. Celui déjà associé habituellement à ces champs de maïs réminiscents. Les flash-backs s'enchaînent sous nos yeux et font basculer cet univers d'attroupement et de foules en panique, à un univers onirique, presque irréel. Un univers de cauchemar où ne semblent plus exister que Ben et Justin, se confrontant sous les grondements du tonnerre. Un univers rendu brutal et suffocant par ces violents éclairs nés de la subite résurgence des cauchemars de Ben et de Justin. Les voici sur le terrain d'affrontement qui leur avait été assigné depuis le commencement. Celui où le véritable affrontement devait avoir lieu et celui sur lequel il est sur le point d'avoir lieu.
Le jeu du prédateur traçant sa proie nous amène, au fil d'une tension insoutenable, jusqu'au combat rapproché. Justin et Ben n'ont jamais été aussi proches. Un coup de lame sec tranche le flanc de Ben, qui plante à son tour sa dague dans le poitrail de Justin. La foudre s'abat sur l'Arbre qui présidait New Canaan, et les flammes embrasent ses branches, tandis que Ben s'effondre sur Justin, et que l'orage s'éloigne en même temps que la tension se dissipe...
Quelques coups de tonnerre, au loin, sonnent la fin du combat qui vient de se produire, alors que Jonesy s'occupe de délivrer Sofie de son enfermement.
Un musique plus relâchée commence à s'emballer, annonçant la fin de notre crispation et le début du soulagement. Mais un dernier relent de tonnerre vient emporter avec lui cette mélodie prématurée qui s'évanouit aussitôt dans la torpeur : Sofie tire sur Jonesy qui s'effondre à terre. Sofie quitte la scène sous les sombres sonorités habituellement réservées à Justin...
Suite n°2 : Au petit matin...
Une musique de toute beauté. De toute puissance et de toute fragilité. Un moment solennel. Les carnies retrouvent Ben au milieu du maïs, et le soulèvent pour le conduire jusqu'à sa "maison".
Serions-nous en train d'assister à son passage du statut de Prince à celui de Prophète ?
Toujours est-il qu'un petit détour dans la continuité musicale nous amène à partager le désarroi de Libby. Une innocence en perdition, échouée quelque part entre détresse et naïveté désespérée. Un moment extrêmement touchant, emporté par la compassion douloureuse de Felix et Rita Sue.
Toujours dans la continuité musicale de cette perte héroïque du bon Clayton Jones, perte intangible mais évidente, Samson ordonne au jeune Osborne de démarrer.
Non loin de là, Sofie navigue elle aussi à son tour entre les plantations de maïs, retrouve son père Justin, et se penche vers lui, en posant sa main sur sa poitrine. Dans des gestes qui fonctionnent comme un parfait reflet des carnies secourant Ben quelques instants plus tôt. Serions-nous, identiquement, en train d'assister à la naissance de Justin le Prophète ? Une même impression de retour à la vie subsiste, une même impression d'être secouru par les siens, et enfin un même thème, pour accompagner ces deux instants mémorables. Avec pour seule différence de ne pas être soutenu par les mêmes instruments, Justin étant bien entendu ramené à la vie (?) au son de ses habituelles trompettes.
La verdure se meurt et s'effondre sur elle-même, Iris assiste à la scène du haut de la colline, manifestement déboussolée par les évènements, tandis que le convoi s'éloigne, dans une image qui nous rappelle la conclusion du 1er épisode.
Une ère s'achève, un nouveau cycle commence. Un changement de conducteur pour le Carnivàle, qui vient symboliquement accompagner un changement de "Direction"… Car pour apporter ses dernières notes à cette splendide et mémorable partition, la caméra nous porte doucement jusqu'au compartiment du Management, où désormais un Ben Hawkins encore inconscient, mais dont la blessure au flanc semble être guérie, gît, bercé par les secousses du convoi qui a repris sa route...
Pour résumer :
On touche là, avec "New Canaan, CA", au sublime !
Inoubliable.
PS : la prochaine fois, j'essaierai de me concentrer un peu moins sur la forme, histoire de parler du "fond" qui se dégage de ce 1er livre, et que j'ai totalement occulté ici… Ce premier volet ouvre, selon moi, sur des perspectives absolument passionnantes. Et il me tarde de pouvoir enfin en discuter vraiment. Je vais essayer de me presser. Et surtout, de faire beaucoup plus court la prochaine fois !
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Stratego
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Re: Sublime, sublime, sublime (partie1)
Zerosum a écrit :Stratego, que j'aime beaucoup son site sur Carnivàle !
Ouh ! Avant de répondre a tes gigantesques messages qui ont l'air très interressant, je tiens juste a preciser que je suis contributeur et moderateur sur carnivale-fr.org
Le seul et unique créateur, webmaster, celui qui a eu le talent et le courage de construire ce site c'est fred. Moi, j'ai juste donné un ch'tit coup de main alors que tout était déjà terminé. Malgré l'envie d'en faire un moi même, il manquait le courage, et puis ça aurait surement été bien moins organisé que ça
Zerosum a écrit :"Every prophet in his/her house"
Sofie appartient à la maison des Ténèbres. Mais est-ce la seule chose que cela est censé signifier ?
Justement, tout ce qu'on a vu jusqu'ici nous laisse volontairement penser qu'elle puisse faire partie des deux maisons.
Elle tue de sang froid et manipule, et l'on peut penser apercevoir ses prunelles noires lorsqu'elle tire sur Clayton.
Pourtant elle s'agenouille, apose ses mains et semble guerrir.
Et les seuls indices concrets sont la tentative d'Appie de tuer Sofie, et la révélation de Lodz concernant sa nature d'Omega.
Je resterais toujours persuadé, que de sa marginalité même au sein de Carnivàle, Sofie
---
Sur un autre sujet (pas encore finit de te lire Zerosum).
Alexxx a écrit :Quant à ce qu' on expliqué Knauf et Bauchau, y a pas que toi qui le sait puisque c'est expliqué dans un épisode de la saison 1 (nanananereuh), je crois que c'est celui de la tempête de sable. Lodz explique qu'il a donné ses yeux pour obtenir une partie du pouvoir qu'a Ben.
Va le revoir ton épisode, et tu te rendra compte que par rapport à ce que j'expliquais ça n'a rien a voir.
Lodz n'a rien donné, et il n'a pas dis la vérité à Ben. Disons plutot qu'il lui a donné une version symbolique de ce qui s'est passé. Knauf l'a confirmé récemment, mais je n'en parlerais pas ici pour ceux qui veulent attendre de le comprendre d'eux mêmes lors de la saison 3.
Dernière modification par Stratego le 25 avr. 2005 13:06, modifié 2 fois.
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Encore une fois rien a voir, je repassais sur les anciens post et les miens par la même occasion pour essayer de raccrocher certains trucs. Et v'la ti pas que je trouve ...
Vous noterez que c'est avant même la diffusion de Damascus, et qu'on avait déjà l'intruction pour tuer "where branches meet".
J'ai l'oeil ça me rassure, mais qu'est-ce qu'ils sont futés
Stratego, le 3 Fevrier 2005 a écrit :
Vous remarquerez que le poignard est pas dans le coeur, à moins que les démons aient le coeur à gauche au dessus des tétons
Vous noterez que c'est avant même la diffusion de Damascus, et qu'on avait déjà l'intruction pour tuer "where branches meet".
J'ai l'oeil ça me rassure, mais qu'est-ce qu'ils sont futés
Que tout le monde le sache, Carnivàle est peut-être en train de vivre ses derniers instants...
La chaîne aurait déjà pris la décision d'annuler la série et pourrait en rendre compte officiellement dans les prochains jours!! La nouvelle est décevante mais la menace réelle. Que peut-on faire contre ça, sentiment d'impuissance et de colère contre HBO, une chaîne que je pensais "sortie du lot".
Lisez plutôt ça (du Yahoo Group sur carnivàle)
From Beth on the Yahoo message board:
From: Beth Blighton <skippery_boo@...>
Date: Fri May 6, 2005 9:43 pm
Subject: Carnivale CANCELLED! skipperytoo
Offline Offline
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Sorry to be the bearer of really lousy news...
According to an Unimpeachable Source, "Carnivale" has been cancelled.
HBO has not made its "official" announcement yet, and it is unknown
exactly WHEN they will -- quite possibly in the next week or so -- but
they have definitely cancelled "Carnivale".
So, what does this mean for us?
Well, for one thing, we're planning on keeping this "Carnivale" fandom
together! We're gonna make sure the "Carnivale" fandom continues to grow
and to be the supportive fandom family it's become. There will continue
to be "Carnivale" discussion groups, message boards, web sites and chat
rooms. We encourage EVERYONE to take full advantage of all the wonderful
"Carnivale" fan pages and groups that are out there. Start more groups of
your own! Read, write, and share fanfic! That's the way to keep this
story going for a long, long time... Continue to support the careers of
all the talented and generous people involved with the show who have done
so much for us! And keep in touch with all the fan friends you've made
along the way.
Let's take what we've already made with this fandom and continue to
build, in the same way that the "Star Trek" fans continued to build their
groups. (And we all know what THEY managed to accomplish when THEIR show
was cancelled prematurely by the Brainiacs who ran NBC!) Network
executives come and go. They take their promotions (or their demotions),
and they move on to the next high profile position. But fandoms...
fandoms are meant to last, to OUTLAST revolving-door network execs. So,
who knows what a different set of execs might think a few years down the
road, when the last half dozen unoriginal "water cooler shows" they've
floated have sunk, and they look back and see an active fandom still
chugging along for the one amazing show they threw away?
As for HBO...
Would they feel it if 5540 subscribers CANCELLED THEIR SUBSCRIPTIONS
on Monday?
Would they feel it if 5540 subscribers contacted their local cable or
satellite provider and let THEM know how unhappy they are about this
decision?
Would they notice bags and bags of protest letters being delivered to
their desks?
Would they be interested in reading articles written by television
critics who've heard from a number of disappointed readers?
And... do we still trust HBO to do the right thing and get that 2nd
season DVD set out in a timely manner? Perhaps they should hear about
how many of their subscribers want that DVD set... and how many want it
NOW. Maybe they need to hear how many people out here are expecting to
plunk down their hard-earned money for that Season Two DVD set -- and
soon.
Yes, now's the time to get our frustrations out, to write our letters,
cancel our subscriptions to HBO, and basically make ourselves heard. Now
is the time to scream about the "Ass-faced Bastard People" who have been
so shortsighted, so creatively, financially, and strategically un-savvy
as to cancel the one show they possess that is truly building a cult
audience. Now is the time to shake our heads at the stupidity of HBO
basically abandoning THE hottest topic on television right now -- namely
good vs. evil, End of Days drama -- to the no-pay NETWORKS like NBC! (I
mean, how DUMB is that?!?)
But tomorrow...
Tomorrow, we roll up our sleeves and get to work keeping this fandom
together and making it into something that's built to LAST!
We're open to hearing creative ideas as to how to help "Carnivale" and
the wonderful people involved with it.
All our sympathies to the wonderful talented people of "Carnivale".
Just know that we're all still here! We're with ya, and we'll follow
your careers, wherever you go.
And as for "Carnivale"? As long as we have a fandom, THIS SHOW WILL
GO ON!
-- Beth
La chaîne aurait déjà pris la décision d'annuler la série et pourrait en rendre compte officiellement dans les prochains jours!! La nouvelle est décevante mais la menace réelle. Que peut-on faire contre ça, sentiment d'impuissance et de colère contre HBO, une chaîne que je pensais "sortie du lot".
Lisez plutôt ça (du Yahoo Group sur carnivàle)
From Beth on the Yahoo message board:
From: Beth Blighton <skippery_boo@...>
Date: Fri May 6, 2005 9:43 pm
Subject: Carnivale CANCELLED! skipperytoo
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Sorry to be the bearer of really lousy news...
According to an Unimpeachable Source, "Carnivale" has been cancelled.
HBO has not made its "official" announcement yet, and it is unknown
exactly WHEN they will -- quite possibly in the next week or so -- but
they have definitely cancelled "Carnivale".
So, what does this mean for us?
Well, for one thing, we're planning on keeping this "Carnivale" fandom
together! We're gonna make sure the "Carnivale" fandom continues to grow
and to be the supportive fandom family it's become. There will continue
to be "Carnivale" discussion groups, message boards, web sites and chat
rooms. We encourage EVERYONE to take full advantage of all the wonderful
"Carnivale" fan pages and groups that are out there. Start more groups of
your own! Read, write, and share fanfic! That's the way to keep this
story going for a long, long time... Continue to support the careers of
all the talented and generous people involved with the show who have done
so much for us! And keep in touch with all the fan friends you've made
along the way.
Let's take what we've already made with this fandom and continue to
build, in the same way that the "Star Trek" fans continued to build their
groups. (And we all know what THEY managed to accomplish when THEIR show
was cancelled prematurely by the Brainiacs who ran NBC!) Network
executives come and go. They take their promotions (or their demotions),
and they move on to the next high profile position. But fandoms...
fandoms are meant to last, to OUTLAST revolving-door network execs. So,
who knows what a different set of execs might think a few years down the
road, when the last half dozen unoriginal "water cooler shows" they've
floated have sunk, and they look back and see an active fandom still
chugging along for the one amazing show they threw away?
As for HBO...
Would they feel it if 5540 subscribers CANCELLED THEIR SUBSCRIPTIONS
on Monday?
Would they feel it if 5540 subscribers contacted their local cable or
satellite provider and let THEM know how unhappy they are about this
decision?
Would they notice bags and bags of protest letters being delivered to
their desks?
Would they be interested in reading articles written by television
critics who've heard from a number of disappointed readers?
And... do we still trust HBO to do the right thing and get that 2nd
season DVD set out in a timely manner? Perhaps they should hear about
how many of their subscribers want that DVD set... and how many want it
NOW. Maybe they need to hear how many people out here are expecting to
plunk down their hard-earned money for that Season Two DVD set -- and
soon.
Yes, now's the time to get our frustrations out, to write our letters,
cancel our subscriptions to HBO, and basically make ourselves heard. Now
is the time to scream about the "Ass-faced Bastard People" who have been
so shortsighted, so creatively, financially, and strategically un-savvy
as to cancel the one show they possess that is truly building a cult
audience. Now is the time to shake our heads at the stupidity of HBO
basically abandoning THE hottest topic on television right now -- namely
good vs. evil, End of Days drama -- to the no-pay NETWORKS like NBC! (I
mean, how DUMB is that?!?)
But tomorrow...
Tomorrow, we roll up our sleeves and get to work keeping this fandom
together and making it into something that's built to LAST!
We're open to hearing creative ideas as to how to help "Carnivale" and
the wonderful people involved with it.
All our sympathies to the wonderful talented people of "Carnivale".
Just know that we're all still here! We're with ya, and we'll follow
your careers, wherever you go.
And as for "Carnivale"? As long as we have a fandom, THIS SHOW WILL
GO ON!
-- Beth
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lordofnoyze
- Membre du Groupe Millennium
- Messages : 2231
- Inscription : 29 août 2002 10:13
- Localisation : Rahzelville,dans le Bronx
-
Boboledingue
C'est une HONTE!
comment peut-on ainsi gâcher le plus grand chef d'oeuvre que nous ait donné la télé?
je suis écoeuré par la dictature de l'audience et du pognon, il n'ya vraiment aucune place pour l'art et la création dans ce système pourri...
ps: je viens de mater la diffusion des 2 premiers épisodes de la saison 2 sur jimmy, le recadrage 4/3 est toujours de mise(beuark!!!!) et il y a une erreur de traduction, l'évangile selon Mathias s'est transformé en Matthieu, décidément, comme disait Georges Abitbol: "monde de merde"
comment peut-on ainsi gâcher le plus grand chef d'oeuvre que nous ait donné la télé?
je suis écoeuré par la dictature de l'audience et du pognon, il n'ya vraiment aucune place pour l'art et la création dans ce système pourri...
ps: je viens de mater la diffusion des 2 premiers épisodes de la saison 2 sur jimmy, le recadrage 4/3 est toujours de mise(beuark!!!!) et il y a une erreur de traduction, l'évangile selon Mathias s'est transformé en Matthieu, décidément, comme disait Georges Abitbol: "monde de merde"
Dernière modification par Boboledingue le 08 mai 2005 21:32, modifié 1 fois.
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Zerosum
- Beau-frère de Jean-François Porry
- Messages : 52
- Inscription : 01 avr. 2005 15:18
- Localisation : A Tasty Mushroom
Merci xav, pour cette info... qui me fend complètement le coeur !!!
ça, y est : je déprime maintenant !!!
J'ai lu ce message deux fois de suite et j'arrive toujours pas à en croire mes yeux...
L'optimiste qui sommeille au fond de moi se dit qu'il peut encore rester quelques espoirs...
...que la troisième saison aurait vraisemblablement commencé après une ellipse d'au moins 3-4-5 ans. Donc je me dis que peut-être... je dis bien peut-être, cette annulation pourrait juste être temporaire, dans le meilleur des cas, et qu'une reprise de la série dans 2-3 ans ne serait pas si mal que cela, dans le cas très extrême bien sûr où HBO en viendrait à regretter son choix... Ce qui m'ammène au point suivant :
...maintenant le tout est de savoir si tous ceux qui menaçaient de mettre un terme à leur abonnement à HBO étaient vraiment sérieux, et vont vraiment le faire... J'imagine tout de même que ça DOIT compter ce genre de pression par la thunasse pour une chaine qui vit grâce aux abonnements !
En tout cas je suis méchament dégouté !
Et HBO tombe très très bas dans mon estime pour le coup !
ça ne me donne pas grande envie de me mettre à regarder les autres séries qu'elle compte proposer. De peur de m' "investir" dans une série qu'ils annuleront alors qu'elle ne fait que commencer !!! Quelle frustration en perspective !!
J'imagine que c'est une réaction normale, que les abonnés vont peut-être également partagé !
En tout cas HBO vient de commettre sa première grosse bourde, et j'espère qu'ils vont vite s'en rendre compte... Leur principal fond de commerce était quand même leur "image de marque", le contrat de confiance, le contrat de respect des oeuvres, etc... Voilà un autre mythe qui retourne tout droit aux chiottes !!!!
ça, y est : je déprime maintenant !!!
J'ai lu ce message deux fois de suite et j'arrive toujours pas à en croire mes yeux...
L'optimiste qui sommeille au fond de moi se dit qu'il peut encore rester quelques espoirs...
...que la troisième saison aurait vraisemblablement commencé après une ellipse d'au moins 3-4-5 ans. Donc je me dis que peut-être... je dis bien peut-être, cette annulation pourrait juste être temporaire, dans le meilleur des cas, et qu'une reprise de la série dans 2-3 ans ne serait pas si mal que cela, dans le cas très extrême bien sûr où HBO en viendrait à regretter son choix... Ce qui m'ammène au point suivant :
...maintenant le tout est de savoir si tous ceux qui menaçaient de mettre un terme à leur abonnement à HBO étaient vraiment sérieux, et vont vraiment le faire... J'imagine tout de même que ça DOIT compter ce genre de pression par la thunasse pour une chaine qui vit grâce aux abonnements !
En tout cas je suis méchament dégouté !
Et HBO tombe très très bas dans mon estime pour le coup !
J'imagine que c'est une réaction normale, que les abonnés vont peut-être également partagé !
En tout cas HBO vient de commettre sa première grosse bourde, et j'espère qu'ils vont vite s'en rendre compte... Leur principal fond de commerce était quand même leur "image de marque", le contrat de confiance, le contrat de respect des oeuvres, etc... Voilà un autre mythe qui retourne tout droit aux chiottes !!!!
BELIEVE TO UNDERSTAND



