Babamanga a écrit :Je connais un exemple de série animée française figée: L'Oiseau des mers. Ca passait dans Récré A2 dans les années 80. Je ne sais pas si tu connais... Les personnages étaient à chaque fois filmés de face et seule les lèvres étaient animées. Quand je pense que certains à l'époque, comme Télérama, diabolisaient les animés en disant que c'était moche et mal animé (en plus d'être violents), j'ai honte pour les créateurs de l'Oiseau des mers..
Je ne voudrais pas paraître désagréable (surtout qu'il s'agit de mon 1er post sur ce forum), mais si tu trouvais les arguments de
Télérama déplacés ou insuffisants, inutile de les réutiliser contre
L'Oiseau des mers.
Plus généralement, il serait peut-être temps de réfléchir à l'importance de la qualité de l'animation dans la réussite d'un dessin animé — et donc, à la manière d'évaluer la qualité de l'animation. La plupart des séries japonaises des années 70-80 contre lesquelles se sont élevées des critiques sévères lorsqu'elles furent diffuées en France, à commencer par
Goldorak, reposaient effectivement sur des principes bien établis visant à économiser l'animation au maximum. Cela suffit-il à les discréditer ? Pas nécessairement. Une production télévisuelle doit se soumettre à un cahier des charges bien contraignant, et sans doute peut-on parler d'œuvre à partir du moment où ces contraintes sont utilisées et deviennent des moteurs de la création artistique. Du coup, on peut même faire le choix d'expérimenter de nouvelles contraintes — et que faisaient d'autre Jacques Rouxel et ses comparses lorsqu'ils décidaient en 1968 de réaliser
Les Shadoks avec un matériel qui produisait une animation et un trait limités à l'extrême ?
Mon but n'est pas ici de défendre particulièrement
L'Oiseau des mers, qui dans mon souvenir était assez ennuyeux (mais c'était il y a vingt ans…). Simplement, je pense qu'on ne peut pas expédier ainsi une série avec des arguments aussi faibles. L'animation française a connu une période très créative dans les années quatre-vingt ; il semble acquis pour presque tout le monde que tout ça a bien vieilli et a perdu tout intérêt, mais peut-être faudrait-il y regarder à deux fois avant de tout expédier
ad patres — il y a eu de belles réussites, dont les films de Laloux, mais pas seulement.
Bien amicalement,
Shagmir