J'en conseille très vivement la lecture aux membres et sympathisants du FLT. Le dossier du magazine se situe précisément dans l'axe dans lequel se trouve actuellement, à mon sens, le FLT. Il donne la mesure des enjeux des débats auxquels l'association participe sur son propre champ d'action. De plus -- et c'est logique puisque, comme je le disais dans l'édito de janvier, il me semble que c'est précisemment la question des séries télévisées qui a permis de donner de l'essort en France au renouveau du débat sur la culture de masse apporté ailleurs dès les années 70 par les cultural studies anglo-saxonnes -- le dossier accorde une part non négligeable aux séries pour nourrir sa réflexion.
Le dossier s'articule comme suit :
"L'invention de la culture de masse" fait en quatre pages un point historique sur la naissance de la culture de masse et de ses approches théoriques. On s'amusera d'un encadré où des citations nous montrent qu'on a prêté les mêmes intentions diaboliques aux romans-feuilletons en 1850 que certains voient derrières les séries télés aujourd'hui.
"Le mélange des genres", en trois pages, développe la complexité actuelle de la hiérarchisation des cultures et de leurs pratiques, qui n'a fait que croître depuis les travaux déjà presque caricaturaux des années 60.
"Dans le monde des fans" est une approche sociologique des fans qui vise à montrer un exemple de développement d'un rapport cultivé aux produits de la culture de masse en s'appuyant sur le fans-club français du Prisonnier. (3 pages)
"Pourquoi parler de médiaculture?" cherche à convaincre en quatre pages de substituer la notion de « médiacultures » à celle, imparfaite et devennue par trop connotée de « culture de masse ».
Deux pages points de repères fournissent ensuite quelques données pour situer les grands théoriciens de la question.
"Cinéma, séries télé et mariages arrangés en Inde" conclue enfin le dossier en s'intéressant à l'impact et peut-être surtout au non-impact de la diffusion du cinéma et de la fiction télé occidentale en Inde, marginale au début des années 90 et devennue très importante aujourd'hui. Quatre pages passionantes quoi qu'un peu courtes et sentant trop le résumé mais qui ont le mérite de bien illustrer concrètement la notion de la réappropriation personnelle des cultures de masse par un « grand public » qu'on a longtemps voulu croire sans défenses.
Je précise que je n'ai ni action, ni intéressement à Sciences Humaines.
Sullivan
