
Production Studio : Gonzo
Manga Original : Hiroya Oku
Puisqu'il faut que ce soit moi qui amène les sujets de discussion...
Vous pensiez avoir tout vu en matière d'anime ?
C'était avant d'avoir vu GANTZ, dont le premier volume est enfin paru en DVD chez Asian Star - qui s'est récemment converti à l'anime et sortira l'an prochain un autre anime très controversé dont nous reparlerons, le terrible Elfen Lied. Mais bref, là on cause de GANTZ, dont la version manga est disponible chez Tonkam mais c'est pas le sujet encore une fois.
Pas de présentation pompeuse et académique comme les dernières fois, cette fois ce sera rapide et dans le ton de cette... oeuvre.
Bon GANTZ ça parle d'une boule noire nommée GANTZ avec un compteur sur son cadran et qui distribue des guns à des gens qui sont "presque" morts en leur demandant de buter des aliens la nuit, comme ça gratuitement, juste pour leur exploser la tête. Sauf que si le job est pas fait avant le temps limite, c'est GANTZ qui vous fait sauter la tête... non dit comme ça c'est un peu bourrin et violent...
Bon GANTZ ça parle de Kei, un jeune homme obsédé sexuel qui n'en a rien à foutre des gens, et qui en sauvant un clochard sous la contrainte se fait décapiter par un metro qui passait par là. Sauf qu'au lieu de mourir, Kei se retrouve coincé avec un ami d'enfance et des yakuzas dans une pièce inconnue sans entrée ni sortie où siège une grosse boule noire nommée GANTZ et un chien qui adore faire du cunnilingus aux gonzesses... non dit comme ça c'est un peu nihiliste et pervers...
Bon GANTZ... mais attendez... ben oui... GANTZ c'est un anime BOURRIN, VIOLENT, NIHILISTE et PERVERS. Dotée de deux saisons nommées Stages de 13 épisodes chacune, la série qui a été largement censurée lors de sa diffusion tv japonaise, est controversée sur beaucoup de points, ce qui la fait rentrer dans la définition type de la série hardcore culte. D'abord sa violence crue où les aliens ne sont qu'un alibi pour ne pas trop exciter les censeurs, où les bras sont tranchées, les têtes tombent à terre, les membres explosent et les cervelles dégoulinent. Ensuite son nihilisme ô combien pessimiste, où l'humanité est décrite comme un tas de bestiaux désireux de dominer leur prochain et où le citoyen lambda n'est qu'un morbide voyeuriste qui cherche des morts partout dans les journaux télévisés et dans la rue pour se doper à l'adrénaline hédoniste de son propre nombrilisme. Puis la réalité du sexe, enfin non plutôt ses travers avec moultes allusions zoophiles, tentatives de semi-viols et érotisme permanent. Enfin, le caractère incohérent du scenario, qui n'aura jamais de réponse définitive : qui est cette boule noire, GANTZ ? Comment choisit-elle les personnages de son "jeu" ? D'où viennent ces extraterrestres qu'il faut abattre sans pitié sous peine de se faire soi-même déglinguer ? La série ne fait que suggérer mais n'apportera jamais la moindre réponse catégorique... en cela elle est ouverte à toutes les spéculations et demeure, malgré un côté assez répétitif, fascinante et iconoclaste, un pitch absolument unique maculé de jemenfoutisme scénaristique... mais exhibé de magistrale manière. La série GANTZ déteste l'humanité. Et vous faites partie de l'humanité. Donc les auteurs de GANTZ vous emmerdent et c'est à peine s'ils se retiennent pour le dire.
GANTZ est un anime dont il faut avoir vu les cinq premiers épisodes pour se faire une idée globale de la teneur. GANTZ est à la fois une excellente production et un gros navet. GANTZ échappe aux étiquettes et signifie à la fois tout et rien. GANTZ c'est profond car ça ne l'est pas. GANTZ n'a pas de sens mais veut donc tout dire. GANTZ est une expérience à tenter.
A titre préventif, GANTZ est fortement déconseillé aux moins de 16 ans, ce qui demeure rarissime dans les anime télévisés.

