Oxy- a écrit :Sincèrement, c'est du niveau de Commander in Chief hein. Donc il serait bien aussi de prendre conscience que les américains savent aussi faire des séries qui ne sont pas toutes géniales
Arretons de toujours mettre sur un pied d'estale toujours plus grand *les séries américaines (sous entendu en général)*
Justement, puisqu'on parle de Commander in Chief... Personnellement, je considère que cette série est meilleure que L'Etat de Grace. Néanmoins, elle commet la même erreur que L'Etat de Grace en ne situant pas clairement la présidente sur le spectre politique, ce qui a troublé pas mal de monde. Preuve que contrairement à ce prétendent les médias et les sondages, le clivage droite/gauche n'est pas dépassé...
Et pour en revenir à L'Etat de Grace, je crois que cette absence de marquage politique (et de politique tout court, car on reste dans les bons sentiments) est moins le résultat de la volonté des scénaristes que de celle des diffuseurs, qui continuent, comme le suggère Amrith, à prendre les téléspectateurs pour des enfants (et encore, ces derniers ne sont pas aussi naïfs et manipulables qu'on le croit...).
Qu'est-ce qu'ils prennent, chez vous, les pauvres scénaristes ! C'est à croire qu'ils détiennent un quelconque pouvoir sur la fiction française de télévision. Que ce sont eux qui décident. Eh bien, non. Je ne crois pas qu'aucun scénariste aurait de lui-même inventé une présidente de la République politiquement aussi insituée, définie par son seul genre (féminin), ou son sexe (faible), le tout assaisonné de deux ou trois thèmes mollement consensuels (la pollution, c'est mal). Non, non, le scénariste n'y peut rien, tout cela résulte d'un choix collectif, où sa voix n'a sans doute pas pu se faire entendre.
Ce choix collectif était-il le bon ?
Manifestement pas.
Le public a répondu non, de même que la plupart des femmes politiques, qui se sont senties abaissées, et quelques hommes aussi.
Moralité : on va nous dire que le public a rejeté les sujets politiques.
La réalité, c'est que le public a rejeté une comédie gentillette de plus, pourtant loin d'être pire que les autres, et même parfois pas si désagréable, parce que le public estime à juste titre que le sujet mérite mieux.
Le public a raison.
Au fait, c'est un scénariste qui s'exprime ici. Celui d'Engrenages, avec qui Guy travaille.
Ecrit par : Guy-Patrick Sainderichin | jeudi, 28 septembre 2006 19:34
Il a écrit ça sur le blog de Guy Birenbaum. Un peu plus tard, le même a écrit :
« Qu'un scénariste fasse partie d'une équipe on peut aisément l'imaginer et le comprendre. De là à dire qu'il n'a aucun pouvoir et qu'il ne décide de rien c'est autre chose. Mais si c'est le cas, qu'est-ce que vous êtes donc en train de faire avec Guy? »
En ce qui concerne L'Etat de Grace, une décision dramaturgique majeure a définitivement plombé le projet : celle de dépolitiser à mort le personnage de la femme politique. De refuser de la situer politiquement, de refuser de la faire exister politiquement.
Or, sans même le connaître, sans rien connaître des circonstances du développement du projet, mais simplement en vertu de ce que je sais des usages de la télévision française, je suis prêt à parier ma chemise que cette décision n'a pas été prise par le scénariste.
Honnêtement, je crois qu'aucun scénariste ne la prendrait.
Voilà pourquoi je dis que les scénaristes n'ont pas, en France, le pouvoir que tous ici vous leur prêtez. (Sans compter que les réalisateurs français se croient trop souvent autorisés à modifier le texte sans en référer à quiconque.)
Quant à ce que nous essayons de faire avec Guy, la réponse est dans la question. Nous essayons.
Ecrit par : Guy-Patrick Sainderichin | vendredi, 29 septembre 2006 00:04
On peut penser ce qu'on veut d'Engrenages, mais on ne peut pas dire que Guy-Patrick Sainderichin a totalement tort.