L'Amérique au marché du documentaire (AFP)

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Ardéa
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L'Amérique au marché du documentaire (AFP)

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L'Amérique entrouvre la porte du marché du documentaire
MARSEILLE (AFP)
28 Juin 2002 9h50


Conséquences des attentats du 11 septembre ou de l'Oscar attribué au documentaire français "Un coupable idéal", des télévisions américaines, désireuses de s'ouvrir sur le monde, ont délégué cette année des observateurs au 13ème marché international du documentaire de Marseille.

"Le 11 septembre, qui a surpris des Américains ignorant tout de Ben Laden et de l'Afghanistan, a sucité chez certains une soif de connaissance du monde à laquelle peut répondre le documentaire", explique Yves Jeanneau, commissaire général de la manifestation.

L'Oscar décerné cette année au documentaire français "Un coupable idéal", qui raconte le combat d'un avocat pour défendre un adolescent noir de 15 ans inculpé de meurtre, a également attiré l'attention des Américains sur la qualité des productions étrangères, ajoute l'organisateur de ce festival baptisé "Sunny side of the doc".

Le 11 septembre et l'Oscar "ont stimulé mon intérêt pour les sujets internationaux et les productions européennes. Depuis les attentats, le monde est devenu pour les Américains plus petit et plus proche", confirme Sheila Nevin, patronne du documentaire sur la chaîne payante HBO.

La venue pour la première fois à Marseille de cette "papesse" du documentaire américain, dont la chaîne a co-produit quatre des cinq films (dont "le coupable idéal") nominés aux Oscars, est percue par les organisateurs comme un signe encourageant. "Elle a compris qu'il y avait ici de vrais talents. Elle est venue ici expliquer ce qu'elle recherche, rencontrer des producteurs pour intervenir en amont sur les bonnes affaires", explique Yves Jeanneau.

Le patron du Festival relativise cependant l'importance de ce premier contact. "Serait-ce le début de la fin du protectionnisme anglo-saxon qui n'accepte que les films parlant anglais ? Ne soyons pas trop optimistes, mais c'est un signe des temps et d'un changement".

Autre forme d'ouverture, le lancement à partir du 11 juillet sur la chaîne publique PBS d'une nouvelle "case documentaire", exclusivement consacrées à des sujets étrangers.

"La couverture mondiale étant en perte de vitesse sur toutes les chaînes privées américaines, il était normal qu'une chaîne publique s'y intéresse même si l'audimat pour ce genre de programme reste faible", explique Stephan Segaller, responsable documentaire de PBS à New-York.

Parmi les dix heures programmées dans l'année, on trouvera des sujets sur la route de l'opium en Afghanistan, la guerre en Tchétchènie ou les conflits religieux en Inde.

Pour Peter Worsley, distributeur international de documentaires, "on assiste depuis cinq ans à une montée de la demande pour des documentaires historiques ayant une résonance sur la vie contemporaine".

Confirmation au centre de visionnage du festival, où des représentants de télévisions du monde entier peuvent découvrir cette année 450 films présentés par des producteurs en majorité européens. "Les sujets sur les bombes humaines et le Proche-Orient" sont "pour l'instant les plus demandés", indique une responsable du secteur.


(Source : AFP)
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