T-Rex, Mott The Hoople, Bowie et ses Spiders , tout ces groupes flamboyants ont déserté la scène. C'est le temps du rock des stades, inaugurés par Led Zeppelin, les Who , les Stones, etc... Le rock, musique de révolte, est désormais joué par des stars millionnaires, complétement déconnecté des réalités, dans des lieus immenses et déshumanisés, et mênent leurs affaires comme des petites SARL. Horreur. Le rock s'est embourgeoisé.
Chris Squire de Yes. Il est permis de rire / vomir.
Pendant que ces fonctionnaires s'échinent sur leurs Zeimatis à 15000 $ entre deux lignes de coke et un tour a poil sur le balcon d'un quelconque Hilton, une bande de furieux réinvestit le circuit des petites salles . Hosannah, ils réinventent un rock frais, authentique et énergique, qui puisent ses racines dans le R&B et le R'n'R tel qu'on le jouait en Grande Bretagne dans les 60's. Nécessaire retour a une certaine forme d'académisme, le rock s'étant perdu en chemin.
Héritiers des Creation, des Small Faces et du Chicago Blues, cette vague que l'on nommera " Pub Rock" va créer le réseau de passionnés et de salles qui vont servir le mouvement punk. DE nombreux musiciens font leurs armes dans ces combos , ou ils apprendront à jouer, tout simplement, et ainsi former les meilleurs groupes. On peut citer les Inmates, Duck Deluxe, les immenses Dr Feelgood , les Pirates, Nine Below Zero,Ian Dury, etc... Aussi les 101ers, premier combo de Joe Strummer. Tous les acteurs de la vague punk vont flasher sur ces groupes, sur leur énergie et leur sincérité. L'electrochoc suivant vient de ces LP's importés des Etats Unis, Ramones, Modern Lovers, Television...
Joe Strummer à l'époque des 101ers.
A cette époque, la seule musique contestataire est le reggae. Les anglais vont donc incorporer naturellement cette musique et ses paroles acides à la leur. L'exemple le plus frappant est celui de Clash, mais également les irlandais de Stiff Little Finger ( les irlandais étant des "négres" pour les rosbiffs, l'identification est évidente), et surtout surtout les Ruts.
Génial titre de Junior Murvin, repris par clash sur son premier opus.
La scéne Londonienne est toute petite, et tous les musiciens se connaissent. Un groupe comme London SS à vu défiler pas moins que les futurs Damned, Generation X et Clash !!
Courant 76, un buzz commence à se propager dans l'underground britannique. Malcolm McLaren, propriétaire d'une boutique de fringues SM, vaguement situationniste, et Vivienne Westwood, styliste déjantée qui a remarqué ce qui se passait à NYC en matière de mode, drainent dans leur sillage les futurs Sex Pistols qui pour l'instant se contentent de faucher des fringues chez eux. DEs hooligans fascinés par Bowie et Alice Cooper, qui répètent péniblement les titres de leur héros. Le génie de McLaren, qui devient le manager, c'est d'assembler les personnalités qui vont bien et de saupoudrer le tout d'une dose de provoc savament dosé.
McLaren est également le manager des New York Dolls, à qui il tente de donner une seconde carrière en Grande Bretagne. Vous suivez ?
Westwood et McLaren
Les premiers à sortir un 45T sont les Damned. C'est une baffe. Le riff de "Neat neat neat", le look complétement déchiqueté, ce son aggressif et totalement excitant, c'est une révélation. Trois accords dans ta gueule, l'ampli (volé) a donf. La pochette avec sac poubelles est aussi un pied de nez au Star System.
Peut etre le meilleur titre de cette période.
Tout s'enchaine très vite. La plupart des gens qui les voient , eux ou les Pistols, montent un groupe dans les jours qui suivent !!! Inimaginable aujourd'hui.
Dans le fan club des Pistols se trouvent les membres des Pogues, de Siouxsie and the Banshee, de Generation X, des Buzzcocks, etc etc..
Avant de devenir un clown, Billy Idol fut le chanteur d'un groupe de rock, un vrai : Generation X.
Les Majors n'ont rien vu venir, et se font doubler par des petits labels, relayés par des fanzines et des hordes de fan dévoués à leur héros.
Pour la dernière fois du 20éme siècle, le public impose SES goûts à la société du spectacle.
A méditer.
Bonne nuit.
